Tags révisionnistes à Oradour-sur-Glane

Publié sur francetvinfo.fr Juliette CampionPierre Godon

France Télévisions le 22/08/2020

Tags révisionnistes à Oradour-sur-Glane : le gouvernement vise des filières « parfois organisées au niveau international »

Après la découverte de tags révisionnistes au Centre de la mémoire d’Oradour-sur-Glane, la classe politique française a fait part d’une consternation unanime, appelant à faire la justice sur cet acte.

Le mot « martyr » rayé d’un trait de peinture blanche, la mention « menteur » ajoutée et accompagnée d’une référence à un militant condamné pour négationnisme. Des tags révisionnistes ont été découverts vendredi 21 août sur les murs du Centre de la mémoire d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne). Au lendemain des faits, samedi 22 août, la classe politique dénonce cet acte, qui vise un village martyr de la Seconde Guerre mondiale, et appelle à traduire ses auteurs en justice. 

 « Des filières parfois organisées au niveau international. » En visite sur place, le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebarri, a dénoncé un acte « lâche, violent et grave », qu’il est « nécessaire de ne pas laisser passer ». Ancien député de la circonscription, il a évoqué, sur BFMTV, des « filières d’extrême droite, négationnistes, parfois organisées au niveau international », qui nécessiteront « énormément de moyens pour les traquer et éventuellement pour les punir ».

 Colère de l’exécutif. Dans un communiqué, l’Elysée indique qu’Emmanuel Macron « condamne avec la plus grande fermeté cet acte inqualifiable ». Le chef de l’Etat « assure que tout sera fait pour que les auteurs de cet acte soient traduits en justice ». Le Premier ministre, Jean Castex, fait part de sa « colère » et de sa « consternation ». Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, souhaite que justice soit rapidement faite après cette « salissure abjecte ».

 Condamnations de toute la classe politique. Les politiques de tout bord ont réagi. « Honte aux responsables », a écrit Adrien Quatennens, coordinateur de La France insoumise. Le député Les Républicains Eric Ciotti se dit « écœuré et révolté » et appelle à « renforcer la transmission de cette mémoire ». Au Rassemblement national, le député Sébastien Chenu se montre tout aussi ferme : « Honte à ceux qui souillent la mémoire de ce village martyr. »

 Plus de 600 habitants massacrés. Le Centre de la mémoire d’Oradour-sur-Glane, ouvert en 1996, explique aux visiteurs des ruines du village martyr le contexte du massacre survenu le 10 juin 1944. Ce jour-là, la division SS Das Reich tuait 642 villageois. Les soldats nazis avaient rassemblé les hommes dans les granges du village et les avaient fusillés. Ils avaient regroupé femmes et enfants dans l’église avant d’y mettre le feu.

45 migrants et réfugiés morts au large de la Libye : l’ONU demande une action urgente en Méditerranée

Publié sur ONU Info

20 août 2020Migrants et réfugiés

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) ont appelé les Etats à agir d’urgence pour secourir les migrants et réfugiés en mer Méditerranée après un nouveau naufrage meurtrier au large des côtes libyennes.

Au moins 45 migrants et réfugiés sont morts le 17 août dans un naufrage en mer Méditerranée au large de la Libye. Le moteur de leur embarcation a explosé alors qu’ils se trouvaient au large de la ville libyenne côtière de Zouara. Quelque 37 survivants, principalement originaires du Sénégal, du Mali, du Tchad et du Ghana, ont été secourus par des pêcheurs locaux, puis mis en détention après leur débarquement en Libye.

Ce nouveau naufrage en Méditerranée est le plus meurtrier enregistré au large des côtes libyennes depuis le début de l’année, ont précisé mercredi l’OIM et le HCR qui se sont dits profondément attristés par la mort tragique de ces 45 personnes, dont cinq enfants. A la suite de cette tragédie, les deux agences onusiennes appellent les Etats à réviser leur approche et à renforcer d’urgence les capacités de recherche et de sauvetage afin de répondre aux appels de détresse en mer.

« Nous craignons qu’en l’absence d’une augmentation urgente des capacités de recherche et de sauvetage, d’autres catastrophes pourraient survenir, de façon similaire aux tragédies ayant causé de nombreuses victimes en Méditerranée centrale avant le lancement de Mare Nostrum (opération de secours de la marine italienne d’octobre 2013 à octobre 2014) », ont déclaré l’OIM et le HCR dans une déclaration conjointe.

Les navires des ONG ont joué un rôle crucial pour secourir des vies

A ce jour, les deux agences onusiennes indiquent qu’il n’existe toujours pas de programme de recherche et de sauvetage spécifique dirigé par l’Union européenne (UE) en Méditerranée. Elles soulignent toutefois que les navires des ONG jouent un rôle crucial pour secourir des vies humaines en mer, dans un contexte de forte réduction des efforts déployés par les États européens.

L’OIM et le HCR estiment que « l’impératif humanitaire pour sauver des vies humaines ne doit pas être entravé, et que les restrictions juridiques et logistiques imposées au travail des ONG, doivent être rapidement levées ». Les deux agences se sont déclarées vivement préoccupés par les récents retards dans les opérations de sauvetage et de débarquement. « Nous demandons instamment aux États de réagir rapidement à ces incidents et de fournir systématiquement un port de sécurité prévisible pour les personnes secourues en mer. Les retards enregistrés ces derniers mois et l’absence d’assistance sont inacceptables et font courir des risques évitables à des personnes ».

Lorsque le bateau le plus proche capable d’effectuer un sauvetage est un navire commercial, celui-ci devrait être rapidement informé d’un port sûr afin de pouvoir y débarquer les passagers secourus, estiment l’OIM et le HCR. « Il ne devrait pas avoir pour instruction de renvoyer des personnes en Libye, où elles risquent de subir le conflit en cours, de graves violations des droits humains et une détention arbitraire après le débarquement », soulignent les deux agences.

La responsabilité d’exécution des sauvetages est de plus en plus souvent assumée par des bateaux de l’État libyen, qui ont déjà renvoyé plus de 7.000 personnes en Libye depuis début 2020. « Toute assistance et toute responsabilité confiées aux entités libyennes de recherche et de sauvetage devraient être subordonnées à la condition que personne ne soit détenu arbitrairement, maltraité ou soumis à des violations des droits humains après le débarquement », ont rappelé l’OIM et le HCR. « En l’absence de telles garanties, l’aide devrait être reconsidérée et les responsabilités redéfinies en matière de recherche et de sauvetage ».

302 migrants et réfugiés morts en Méditerranée centrale

Au moins 302 migrants et réfugiés tentant d’atteindre l’Europe en traversant la Méditerranée depuis l’Afrique ont déjà péri cette année. Selon le projet de l’OIM sur les migrants disparus (Missing Migrants Project) et le HCR, le nombre actuel de décès est probablement beaucoup plus élevé.

L’OIM et le HCR soulignent par ailleurs que la pandémie de Covid-19 ne doit pas servir de prétexte pour refuser aux personnes l’accès à toute forme de protection internationale. Plus de 17.000 personnes sont arrivées en Italie et à Malte cette année par bateau en provenance de la Libye et de la Tunisie, soit trois fois plus qu’en 2019.

« Toutefois, ce nombre a considérablement diminué par rapport aux années d’avant 2019 et peut être géré avec une volonté politique et la solidarité de l’UE avec les États côtiers européens », soulignent les deux agences. « Nous réitérons l’urgence de passer de dispositifs ad hoc à un mécanisme de débarquement plus rapide et plus prévisible ».

La fonte de la calotte glaciaire au Groenland aurait atteint un point de non-retour

La fonte accélérée de la calotte du Groenland

Publié sur futura-sciences.com le 18-08-2020

Dans cette région du globe qui se réchauffe deux fois plus vite que dans le reste du monde, rien ne semble arrêter désormais la fonte de la calotte glaciaire au Groenland. Les chutes de neige ne parviendront pas à contrebalancer les centaines de gigatonnes de glace qui se déversent dans l’océan, contribuant ainsi à l’élévation du niveau de la mer et mettant en péril la vie de millions d’habitants.

Au Groenland, la fonte de la calotte glaciaire est irrémédiable, selon des scientifiques qui avancent qu’elle continuerait à rétrécir « même si le réchauffement climatique s’arrêtait aujourd’hui » car les chutes de neige ne compensent plus les pertes de glace. « Les glaciers du Groenland ont en quelque sorte franchi un point de non-retour, où les chutes de neige qui reconstituent la calotte glaciaire chaque année ne peuvent plus contrebalancer la glace qui s’écoule des glaciers vers l’océan », a expliqué dans un communiqué l’Université d’Ohio State, où travaillent les auteurs de l’étude publiée par la revue Communications Earth and Environment, le 13 août.

Deux décennies de fonte accélérée 

Le changement climatique pèse lourd sur les glaciers et la fonte de la calotte glaciaire menace des dizaines de millions de personnes à travers le monde. Les rapports alarmants sur la fonte des glaces à travers le gigantesque territoire arctique, région qui se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète, se multiplient depuis plusieurs années.

Cette île de deux millions de km2 (près de quatre fois la superficie de la France), bordée aux trois quarts par les eaux de l’océan Arctique, est recouverte à 85 % de glace. « L’étude confirme les résultats de nombreuses autres études (…) selon lesquels la combinaison de la fonte et du détachement des icebergs explique la grande quantité de glace perdue du Groenland au cours des deux dernières décennies », a résumé pour l’AFP Ruth Mottram, climatologue de l’Institut danois de météorologie (DMI), spécialiste de l’Arctique.

Dans les années 1980 et 90, la calotte glaciaire perdait environ 450 gigatonnes (environ 450 milliards de tonnes) de glace par an, remplacée par les chutes de neige, ont relevé les scientifiques après l’analyse de quelque 40 ans de données. À partir des années 2000, la fonte s’est accélérée, grimpant à 500 gigatonnes mais n’a pas été compensée par les chutes de neige. « La calotte glaciaire du Groenland perd de sa masse à un rythme accéléré au XXIe siècle, ce qui en fait le plus important contributeur à l’élévation du niveau de la mer », souligne l’étude.

Le point de non-retour est-il atteint ? 

Toutefois, si la fonte des glaciers groenlandais liée au changement climatique est extrêmement préoccupante, d’autres membres de la communauté scientifique estiment prématuré de parler d’un point de non-retour. « Nous ne savons pas de combien les concentrations en gaz à effet de serre vont augmenter », a expliqué à l’AFP Ruth Mottram.

Les résultats publiés dans Nature montrent que « même si nous stabilisions les températures (et les émissions de gaz à effet de serre) au niveau actuel, la calotte glaciaire continuerait à fondre, mais seulement jusqu’à ce que sa taille soit à nouveau en équilibre avec le climat», a-t-elle indiqué.

D’après une étude récente de l’Université de Lincoln (Royaume-Uni), la fonte des glaces au Groenland devrait contribuer à hauteur de 10 à 12 cm à la hausse du niveau des mers d’ici 2100. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) avait estimé, en 2013, que le niveau des mers monterait de 60 centimètres d’ici la fin du siècle.

En outre, la fonte de la calotte glaciaire n’est pas seulement un symptôme du changement climatique, elle est aussi un facteur de réchauffement de la Planète. Lorsque la glace fond, elle est remplacée par l’océan qui réverbère moins les rayons du soleil et les absorbe, accélérant le dégel.