Mort de Magomedkhan, 11 ans

24 novembre 2014

Un enfant est mort.

Nous voulons saluer la mémoire de Magomedkhan, 11 ans, mort dans un parking, jeudi soir, et témoigner notre solidarité à sa famille.

Depuis son arrivée en France en 2009, avec ses parents fuyant les persécutions et demandant un Asile qu’on leur a refusé, Magomedkhan s’est retrouvé sans ressources avec sa mère et ses 3 frères.

 L’urgence était pourtant criante : 

– Une mère isolée avec 4 enfants mineurs dont un enfant lourdement handicapé ;

– Cette mère disposant d’une autorisation provisoire de séjour renouvelée tous les 6 mois ; 

– Des documents délivrés par la préfecture, mais sans le droit au travail ;

– Cette mère sans aucune ressources ni allocations pour l’éducation des enfants ;

– Un hébergement d’urgence de 9m2 obtenus depuis peu, après de longues procédures.

 Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir saisi, à de multiples reprises, les institutions concernées  pour obtenir la carte de séjour qui aurait pu permettre à la famille de stabiliser sa situation, un hébergement dans un CHRS, le droit pour l’enfant handicapé à pouvoir bénéficier d’une aide matérielle…. 

 C’est dans ces conditions que la famille n’a jamais pu poser ses maigres valises dans un endroit stable et sécurisant alors que l’association Habitat et Citoyenneté a alerté les services sociaux sur la nécessité impérieuse d’obtenir une place dans un centre d’hébergement et de réinsertion.

 Jamais Magomedkhan n’a eu droit à un bout de chambre à lui, ni à un bureau pour faire ses devoirs, ni à des repas assurés chaque jour, encore moins à des loisirs.

Malgré cela, il a beaucoup investi dans l’école, seule institution accueillante.

 Depuis ses 7 ans, le petit Magomedkhan faisait le traducteur de toutes les démarches administratives de sa mère, de ses frères ; il accompagnait sa mère dans les hôpitaux, celle-ci n’ayant jamais eu le temps de se rendre à des cours de français, ne pouvant laisser seul l’enfant malade.

 Magomedkhan attendait le soir que la boulangerie du quartier ferme pour rapporter le pain non vendu à la maison et cela, tout le monde le savait.

Seules les associations humanitaires et militantes ainsi que des citoyen-nes bénévoles ont apporté leur aide à cette famille, pour se nourrir, se vêtir ….

 Magomedkhan, enfant lumineux et joueur en dépit de tout, comme tous les enfants, avait besoin de loisirs. Il a grandi trop vite comme la plupart des enfants dans sa situation, enfant d’étrangers fuyant des pays où leur vie ne vaut pas cher.

Ce soir-là, il était sorti retrouver des copains… pour oublier ?  pour respirer ? pour avoir un peu d’espace ?

Sa mère a bien essayé de le joindre au téléphone mais…

Ce n’est pas seulement une bombe aérosol qui a tué Magomedkhan, ce sont surtout les violences institutionnelles subies par sa famille en contradiction totale avec la CIDE(Convention Internationale des Droits de l’Enfant) dont nous venons de célébrer l’anniversaire.

« l’intérêt supérieur de l’enfant  » dont parle cette Convention signée par la France, ce n’était pas pour lui, ni pour ses  frères, ni pour tous les petits Magomedkhan qui grandissent dans notre beau pays.

 Premiers signataires :

ADN ; Amnesty International Nice ; CIMADE ; COVIAM ; Habitat&citoyenneté ; LDH Cannes ; LDH Nice ; MRAP ; RESF 06 ; Secours Catholique ;

 contact : Hubert Jourdan 06 21 41 23 82

RESF organise une collecte pour venir en aide à la maman :

Vous pouvez apporter ou envoyer (et même recueillir autour de vous) :

        Soit au cercle de silence de Masséna, ce mardi 25 novembre.

          Soit chez Habitat&Citoyenneté , 28 rue Dabray, Nice (mardi et vendredi)

          Soit à MRAP (« pour RESF 06  Magomed ») c/o habitat et Citoyenneté, 28 rue Dabray 06000Nice

 

Lien vers l’article de Nice Matin  :  Article Nice Matin

 

L’historien israëlien Schlomo Sand censuré à Nice

Communiqué

Nice, 14 novembre 2014

M. Schlomo Sand professeur d’histoire à l’université de Tel Aviv, auteur, en particulier, de l’ouvrage « Comment la terre d’Israël fut inventée ? »  (Flammarion, Septembre 2012) vient d’être censuré par l’association « Université Nice inter âges » (UNIA), association liée à la municipalité de Nice.

L’UNIA avait programmé pour le mercredi 19 novembre, une conférence intitulée « Actualité du conflit Israélo-Palestinien », organisée et animée par Yvan Gastaut professeur d’histoire contemporaine, conférence dans laquelle devait intervenir le professeur Sand, universitaire de renommée internationale. Cette conférence vient d’être déprogrammée sine die.

La conférence a été annulée, selon nos informations, sur intervention, en particulier, d’un professeur honoraire qui estime que M. Sand, de nationalité israélienne, « remet en cause l’existence de l’Etat d’Israël ». Or M. Sand a toujours affirmé et écrit qu’il était partisan de la coexistence de deux Etats : Israélien et Palestinien.

Ce que remettent en cause les responsables de l’Unia et, derrière eux, quel groupe de pression est à la manœuvre ? c’est la libre discussion, le débat, la confrontation des idées et des arguments. Il faut qu’ils soient bien peu sûrs de leurs arguments pour opposer la censure au débat. M. Sand a déjà été censuré à Nice en 2012, le maccarthysme est à l’œuvre dans notre ville et cela est intolérable !