Migrants et réfugiés ont droit à une égale dignité

« Migrants » et « réfugiés » ont droit à une égale dignité   Des milliers de réfugiés ont réussi à franchir les murs et les douves de la « forteresse Europe » pour faire valoir leur droit à bénéficier de l’asile, eux qui fuient un monde effroyable dans des pays en guerre. L’Europe accueille une infime partie des réfugiés dans le monde, et pour ce qui est des réfugiés syriens, moins de 10 %, et la France 0,5% (sur deux ans). La « générosité » de l’Etat français est donc toute relative.   A Châtellerault il existe une tradition du bon accueil qui est l’honneur de la cité. La ville peut donc continuer à assurer cette belle image sans difficultés majeures dès lors que les pouvoirs publics (Etat, Département, Agglo et Mairie) s’organisent convenablement. A Châtellerault, comme ailleurs en France, il y a des migrants en quête d’un titre de séjour pour faire valoir leurs droits fondamentaux. Certains sont aussi des réfugiés, provenant d’autres pays que la Syrie, mais ils ont été déboutés du droit d’asile D’autres, des gens qui vont et vient sur la planète en vertu de l’article 13 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (1948) qui reconnaît à chacun le droit de circuler librement et de choisir sa résidence, de quitter tout pays, y compris le sien, et d’y revenir s’il le désire. Bon an, mal an, le chiffre de ces réfugiés/migrants reste stable depuis une quinzaine d’années : 300 personnes aidées, essentiellement par les associations châtelleraudaises. Il serait temps que l’Etat considère que les migrants, citoyens de fait en notre ville de Châtellerault, ont droit aussi à bénéficier des dispositions des conventions signées par la France dans le cadre du droit international.   Les migrants, parmi lesquels les réfugiés, ces migrants d’un genre particulier, ont droit de voir satisfaire par les pouvoirs publics leurs droits civils et politiques, économiques, sociaux et culturels, indivisiblement. Il y a urgence que les institutions publiques fassent preuve, par delà l’émotion et la compassion soudaine, de courage et de lucidité. Pour la dignité de chaque frère humain, dirait Albert Cohen.     La section de Châtellerault de la LDH                                                 12 septembre 2015