LES DÉPLACEMENTS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE NE JUSTIFIENT PAS DE PORTER ATTEINTE À LA LIBERTÉ DE MANIFESTER

Communiqué de la LDH du 25 avril 2023

Depuis quelques jours, tous les déplacements du président de la République s’accompagnent d’arrêtés préfectoraux, instaurant un périmètre de protection, fondé sur la législation antiterroriste, à l’intérieur duquel sont interdits les cortèges, défilés, rassemblements revendicatifs ou encore les dispositifs sonores. C’est sur ce fondement que lors du déplacement d’Emmanuel Macron dans l’Hérault la semaine dernière, les manifestantes et manifestants se sont vus confisquer des casseroles qui représentent un des modes d’expression d’une partie de la population contre la réforme des retraites.

Face à ce détournement évident des dispositifs antiterroristes, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) et le Syndicat des Avocats de France (Saf), soutenus par le Syndicat de la Magistrature (SM) et l’Union syndicale Solidaires, ont déposé ce jour, parallèlement à l’Adelico, un référé-liberté devant le tribunal administratif d’Orléans contre un tel arrêté, pris cette fois par la préfecture du Loir-et-Cher en prévision de la visite du président de la République à Vendôme.

Le tribunal administratif, par une ordonnance rendue ce jour, a suspendu l’arrêté contesté en retenant un détournement des mesures antiterroristes par la préfecture qui porte gravement atteinte à la liberté d’aller et venir.

La LDH se félicite de cette décision qui vient censurer une atteinte manifeste à la liberté d’expression au travers du droit de manifester, lequel se trouve mis à mal depuis plusieurs années de la part des autorités gouvernementales.

Paris, le 25 avril 2023

Iran: Caméras à reconnaissance faciale contre les femmes qui refusent de porter le voile

En Iran, la police accentue les sanctions contre les femmes qui ne portent pas le voile

Publié sur elle.fr

Samedi 15 avril, la police iranienne a annoncé des mesures plus strictes pour contrôler le port du voile imposé dans le pays. Les autorités utilisent désormais des caméras de surveillance, ainsi que la reconnaissance faciale pour sanctionner les femmes qui ne respectent pas le port du hijab.

La technologie traque désormais les femmes. En Iran, la police a commencé à appliquer des mesures permettant d’identifier et de sanctionner les femmes qui refuse le port du hijab. Depuis samedi 15 avril, les autorités se servent même d’un système de reconnaissance faciale installé sur des caméras de surveillance pour faciliter leur chasse. Dans un communiqué publié le samedi, la police assure avoir prévu des « actions soigneusement planifiées » sur les voies publiques, les véhicules et « les sites où le hijab est parfois enlevé ».

En Iran, le port du voile est obligatoire depuis la Révolution islamique de 1979. Depuis la mort en détention de Mahsa Amini, arrêtée le 13 septembre 2022 pour « tenue indécente », de nombreuses Iraniennes défient le code vestimentaire obligatoire, notamment à Téhéran. Mais les autorités n’en démordent pas : « Selon les lois en vigueur, le fait d’enlever le hijab est considéré comme un crime. » Hassan Mofakhami, le chef de la sécurité de la police a affirmé que les « femmes qui enfreignent la loi sont responsables de leurs actes et doivent être tenues pour responsables de leur comportement ». 

Les contrôles seront également opérés dans les véhicules, à l’aide d’un système de reconnaissance facial. « Les femmes qui enlèveront leur voile seront identifiées à l’aide d’équipements intelligents. Elles recevront d’abord un avertissement par SMS et seront ensuite présentées aux tribunaux. Si une passagère d’une voiture enfreint la règle, son propriétaire recevra un message de mise en garde et pourra voir son véhicule saisi » a déclaré le chef de la police, Ahmad-Reza Radan. Elles encourent des amendes, mais aussi des peines de prison allant de dix jours à deux mois.

150 ÉTABLISSEMENTS FERMÉS

Les restaurants et les entreprises qui autorisent leurs employées à travailler sans voile sont également dans le viseur des autorités. « Malheureusement, les policiers ont dû mettre sous scellés 137 magasins et 18 restaurants et salles de réception dans le pays pour ne pas avoir prêté attention aux avertissements précédents » liés à l’obligation du voile, a indiqué le porte-parole de la police, Saïd Montazerolmahdi, cité par l’agence Tasnim. Ces derniers sont accusés de n’avoir pas « prêté attention aux avertissements précédents ».

Fin mars, Gholamhossein Mohseni Ejei, chef du pouvoir judiciaire, avait déjà averti que toutes les Iraniennes qui enlèveraient leur voile seraient « punies ». Le correspondant iranien de « France 24 », Siavosh Ghazi, indique même qu’un texte législatif proposant des mesures plus fermes à l’encontre des femmes qui se découvrent les cheveux, est en préparation. Ce dernier prévoit de leur interdire la sortie du territoire, mais aussi l’accès à certains services.

Sabrine Mimouni

Birmanie. “Au moins 50 civils massacrés” dans un bombardement attribué à la junte militaire

Publié le 11 avril 2023 sur Courrier international

En Birmanie, une attaque aérienne meurtrière a eu lieu mardi 11 avril dans une région connue pour être un bastion anti-régime. Le bilan reste provisoire.

Des combattants escortant des manifestants anti-coup d’état à Sagaing, dans la région où a eu lieu l’attaque du 11 avril, en septembre 2022

C’est “l’une des attaques aériennes les plus meurtrières qu’ait menées le régime à ce jour”, souligne The Irrawady, ce 11 avril. “Au moins 50 civils, parmi lesquels des enfants, massacrés dans un bombardement du régime birman dans la Région de Sagaing”, titre le journal de Birmanie.

Ce matin, “vers 7h45”, un avion de chasse de la junte “a largué deux bombes sur une maison de Pa Zi Gyi où une cérémonie d’inauguration était organisée par des habitants et des membres d’un groupe de défense du village”, ajoute The Irrawady. “L’attaque a été suivie de plusieurs coups de feu tirés depuis un hélicoptère de combat Mi-35, selon des sources locales.”

Le journal rappelle que des attaques aériennes sont récurrentes “dans des zones connues pour être des bastions anti-régime comme la Région de Sagaing ou l’État Kachin”, où 80 personnes avaient été tuées l’an dernier. La Région de Sagaing avait notamment été le théâtre d’un massacre l’an dernier, à Hin Thar.

Toute sorte d’installations civiles sont visées

Selon des sources citées par The Guardianle bombardement de mardi “visait une cérémonie marquant l’ouverture d’un bureau créé par des opposants à l’armée”. Des habitants craindraient que le bilan ne dépasse les 100 morts.

Le quotidien britannique explique que le régime a de plus en plus recours aux attaques aériennes “pour écraser un mouvement de résistance armée déterminé”.

“Des écoles, des établissements médicaux, des sites religieux, des habitations et infrastructures civiles ont été visées selon Myanmar Witness, un groupe de chercheurs en open source recensant ces atrocités.”

Avant le coup d’État, la Région de Sagaing, où domine la majorité bouddhiste bama, était relativement épargnée par rapport aux minorités d’autres régions, rappelle the Guardian“Elle est désormais l’un des fronts de la bataille contre la junte et a été durement frappée, avec des attaques aériennes et des villages brûlés.”

Courrier international