La carte des luttes contre les grands projets inutiles et dévastateurs

Voir sur la carte interactive du site Reporterre , la liste de tous les grands projets inutiles et dangereux qui se multiplient aujourd’hui en France et cherchez dans votre région, vous en trouverez sûrement au moins un. C’est aussi une carte des luttes contre ces projets. Venez  rejoindre le collectif local de citoyens. La LDH-66 participe aux mobilisations locales à Perpignan.

Dans les Pyrénées Orientales quatre projets concernés :

  • Agrandissement du port de PortPort-Vendres (transport)
  • Sauvegarde du train de nuit de la Ligne ferroviairePerpignan
    (transport)
  • Centrale de bitume Usine Saint-Estève  (Industrie)
  • Agrandissement du port de Port-la-Nouvelle en bordure du département de l’ Aude
    (Transport)

Publié sur Reporterre  le quotidien de l’écologie

Aéroports, fermes-usines, barrages, entrepôts, centres commerciaux… Les grands projets inutiles et dévastateurs prolifèrent en France. Face à eux, des collectifs citoyens se mobilisent pour défendre leur environnement. Reporterre publie une carte de toutes ces luttes locales, réalisée avec Le Mouvement et Partager c’est sympa. Elle servira d’outil pour celles et ceux qui veulent empêcher la destruction du monde.

La Carte des luttes a été présentée et discutée mardi 7 janvier sur l’émission La Terre au carré, animée par Mathieu Vidard, sur France inter, avec la journaliste de Reporterre Laury-Anne Cholez et la sociologue Lea Sebastien.

LA CARTE DES LUTTES, RÉVÉLATEUR DES CONTESTATIONS LOCALES

« Vous n’arriverez jamais au bout. » Julien Milanesi, maître de conférence en sciences économiques à l’université Toulouse 3 ne cherche pas à nous décourager mais à dresser un constat. Recenser toutes les luttes contre les projets inutiles en France est une gageure. La preuve en un chiffre : depuis le début du projet, on nous a signalé 444 projets inutiles et imposés via ce formulaire. Malgré quelques doublons et erreurs, cela laisse imaginer l’ampleur de la contestation sur tout le territoire.

Dans cette nouvelle version de la carte des luttes, réalisée avec l’ONG de mobilisation citoyenne Le Mouvement et l’équipe de vidéastes de Partager c’est sympa, vous trouverez 200 projets sélectionnés en fonction des critères détaillés dans notre premier article.

Un travail de tri et de vérification qui n’a pas empêché certains mécontentements. Exemple avec la rénovation urbaine d’un quartier de Vénissieux, dans la banlieue de Lyon. L’un des élus nous a écrit pour signifier son étonnement de voir sa commune sur la carte. Il estime que les adversaires du projet ne sont que « quelques opposants politiques pas du tout représentatifs de la population ». Le collectif local n’est bien évidemment pas de cet avis. « Mercredi 6 novembre, nous avons réussi à mobiliser près de 200 personnes, sans compter les enfants, pour l’assemblée générale du conseil de quartier. Ce qui n’est absolument jamais arrivé ici. Un article comme celui sur la carte des luttes est un réconfort pour les habitants. »

« Aujourd’hui, les promoteurs ne peuvent plus bétonner en paix »

Mais, notre but n’est pas d’apporter du réconfort aux gens, mais de décrire une réalité. Celle d’une France où des centaines de collectifs se mobilisent contre des projets nocifs pour le climat et la justice sociale. Celle d’une société qui remet en cause le paradigme de la croissance héritée des Trente Glorieuses. Le mythe du progrès ne fait plus recette, surtout dans ces territoires délaissés par les politiques publiques et par la start-up nation qui envahit les hypercentres urbains. « Les gens ne se font plus berner sur les conséquences de la mondialisation et de la compétitivité. Ils attendent aujourd’hui des relocalisations, des infrastructures de proximité et un développement endogène du territoire », explique Léa Sébastien maîtresse de conférences en géographie à l’université Toulouse 2 et coautrice avec Julien Milanesi du livre Résister aux grands projets inutiles et imposés (éditions Textuel).

Cette vivacité des combats met en lumière une écologie populaire, ancrée dans un territoire. « Un véritable mouvement social décentralisé encore inconscient de lui-même et qui mériterait d’avoir un réseau sur lequel s’appuyer », estime Julien Milanesi.

En France, l’histoire des luttes a commencé dans les années 1970 avec de vastes projets d’aménagement du territoire — comme dans le Larzac — ou énergétique — comme la centrale de Plogoff, en Bretagne. Plus récemment, on pense bien sûr à Notre-Dame-des-Landes. Mais, depuis une dizaine d’années, on assiste à une réelle montée en puissance des contestations à plus petite échelle. Quelques hectares de forêt menacés suffisent parfois à enflammer les esprits. « Il y a quelque chose de nouveau, clairement. Aujourd’hui, les promoteurs ne peuvent plus bétonner en paix. Ce n’était pas le cas il y a vingt ans », estime Julien Milanesi.

Internet a également changé la donne, tout le monde pouvant facilement se mettre en réseau et accéder à la connaissance. Un phénomène qui n’est pas étranger à la méfiance quasi systématique envers tous les porteurs de projets, qu’ils soient privés ou institutionnels. « Les élus sentent bien qu’il ne peuvent plus faire passer ce qu’ils veulent comme avant. Ils organisent alors des procédures de démocratie participative sans jamais interroger le bien-fondé du projet ou sa viabilité », continue le chercheur. Les associations jouent le jeu quelque temps, avant de se lasser et d’entrer pleinement dans la bataille. Parfois, ce n’est pas l’infrastructure elle-même qui est mise en cause, plutôt la façon dont elle est imposée par un acteur extérieur. C’est par exemple le cas avec les éoliennes, combattues farouchement lorsqu’elles sont construites sans concertation locale par un industriel, mais bien acceptées quand elles sont imaginées par des coopératives citoyennes.

Le choc émotionnel face à une appropriation soudaine du territoire

Pour Julien Milanesi, il s’agit aussi de remettre en question l’imaginaire de la vitesse, de la mobilité, de la performance technique comme le prouvent ces luttes contre les extensions d’aéroports ou la construction de lignes à grande vitesse : « Se déplacer de plus en plus vite est une donnée perçue comme naturelle. Alors que c’est un imaginaire social récent. Nos ancêtres vivaient dans un espace de 30 kilomètres autour de leur lieu de naissance. » Cette exigence de vitesse se double d’une fracture sociale car ceux qui profitent du TGV sont surtout les populations urbaines, cadres CSP+. Or, ces lignes à grande vitesse sont particulièrement coûteuses : 25 millions d’euros du kilomètre. « C’est de l’argent public cannibalisé qui n’ira pas vers les infrastructures du quotidien. Tous ces financements sont mis au service des urbains pressés et pas des navettes locales pour les moins fortunés », observe Julien Milanesi.

L’élément déclencheur de l’engagement reste le choc émotionnel face à une appropriation soudaine du territoire. Après analyse de la situation, les concernés mettent en commun leurs inquiétudes. Ce sont souvent des néophytes, qui n’y connaissent pas grand-chose et passent leurs soirées à potasser des documents administratifs rébarbatifs. « Je me rappelle d’un projet de décharge dans la Beauce où les gens se rendaient à des conférences et étaient devenus des experts en déchets », raconte Léa Sébastien. Ils développent ainsi des compétences techniques, juridiques, et administratives. « Souvent, ils sont choqués par ce qu’ils découvrent et par la façon arbitraire dont les décisions sont prises », poursuit Léa Sébastien. Avec le temps et la montée en expertise, les militants se politisent et inventent des propositions crédibles. Une véritable résistance éclairée. L’un des exemples les plus connus est le projet Carma, alternative au projet (abandonné en partie) d’EuropaCity.

« Nous avons plein de collectifs opposés aux centres commerciaux qui nous contactent pour nous demander de venir faire Carma chez eux, s’exclame Alice Le Roy, membre du collectif Non à EuropaCity. Beaucoup se posent les mêmes questions que nous : comment protéger les terres agricoles, conserver la souveraineté alimentaire, empêcher la perte de la biodiversité, créer des emplois pour demain… » Carma a revitalisé la lutte en séduisant des urbanistes, des architectes et des jeunes vivant à Gonesse, qui peuvent se projeter dans un autre avenir que celui vendu par les promoteurs immobiliers. Un nouvel imaginaire de la résilience, de la sobriété, de la décroissance que tous ces collectifs sont en train d’élaborer.

Communiqué unitaire : Appel à la journée de manifestations le jeudi 9 janvier 2020 pour le retrait de la réforme des retraites

COMMUNIQUE DE L’INTERSYNDICALE CGT-FO-FSU-Solidaires-FIDL-MNL-UNEF-UNL

L’intersyndicale a fait le bilan de l’énorme mobilisation qui, une nouvelle fois, a eu lieu le mardi 17 décembre rassemblant les salarié.es du secteur privé, du public, les jeunes, les privé.es d’emploi, de nombreux cadres et les retraité.es.
Toutes et tous ont compris qu’avec ce projet gouvernemental, toutes les catégories socio-professionnelles et toutes les classes d’âge seraient perdantes.
Face à ce mouvement social soutenu par la population et porté par la majorité des organisations syndicales du pays, le gouvernement n’entend pas et annonce vouloir maintenir sa réforme à point. Il avance, aujourd’hui, vouloir relancer un cycle de discussions, sans issue dans un cadre d’équilibre budgétaire contraint alors que la seule solution est de retirer sans délai ce projet régressif.
En conséquence, au-delà des initiatives d’ores et déjà programmées, le 19 décembre et sans trêve jusqu’à la fin de l’année 2019, les organisations appellent à une nouvelle puissante journée de grève et de manifestations interprofessionnelles et inter générationnelles le jeudi 9 janvier 2020.

Jeudi 19 décembre

Lire le communiqué au format PDF
fleche2 JEUDI 9 JANVIER : À 10H30 PLACE DE CATALOGNE – PERPIGNAN – MANIFESTATION UNITAIRE POUR LE RETRAIT DE LA RÉFORME DES RETRAITES – GRÈVE GÉNÉRALE INTERPROFESSIONNELLE – À L’APPEL DE CGT-FO-FSU- SOLIDAIRES-FIDL-MNL-UNEF-UNL

« INTERDISEZ LA RECONNAISSANCE FACIALE SÉCURITAIRE » : Lettre commune de 80 organisations dont la LDH

Lettre commune de 80 organisations, dont l’Observatoire des libertés et du numérique dont la LDH est membre

Nous, organisations, collectifs, entreprises, associations et syndicats, demandons au Parlement et au gouvernement français d’interdire tout usage sécuritaire de dispositifs de reconnaissance faciale actuels ou futurs.

Nous constatons que de telles technologies sont aujourd’hui déjà largement déployées en France. Outre les portiques « Parafe » présents dans plusieurs aéroports et gares, le fichier de traitement des antécédents judiciaires permet depuis 2012 à la police et à la gendarmerie de recourir à la reconnaissance faciale à partir d’images prises dans la rue par des caméras, ou encore obtenues sur les médias sociaux. D’autres expérimentations ont déjà été menées ou sont programmées.

La multiplicité des dispositifs déjà existants, installés sans aucun véritable encadrement juridique, transparence ou réel débat public, ne satisfait pourtant pas nombre d’acteurs publics et industriels. En se fondant sur le fantasme d’un développement inéluctable de la technologie et sur des arguments purement sécuritaires et économiques, ils souhaitent accélérer et faciliter le déploiement de ces dispositifs, au détriment des conséquences pour nos libertés et notre modèle de société.

La reconnaissance faciale est une technique exceptionnellement invasive et déshumanisante qui permet, à plus ou moins court terme, la surveillance permanente de l’espace public. Elle fait de nous une société de suspect-es. Elle attribue au visage non plus une valeur de personnalité mais une fonction de traceur constant, le réduisant à un objet technique. Elle permet un contrôle invisible. Elle impose une identification permanente et généralisée. Elle abolit l’anonymat.

Aucun argument ne peut justifier le déploiement d’une telle technologie : au-delà de quelques agréments anecdotiques (utiliser son visage plutôt que des mots de passe pour s’authentifier en ligne ou activer son téléphone…), ses seules promesses effectives sont de conférer à l’État un pouvoir de contrôle total sur la population, dont il ne pourra qu’être tenté d’abuser contre ses opposant-es politiques et certaines populations. Puisque l’utilisation de la reconnaissance faciale à des fins sécuritaires est par essence disproportionnée, il est vain d’en confier l’évaluation au cas par cas à une autorité de contrôle qui échouerait en pratique à suivre chacune de ses nombreuses nouvelles applications.

C’est pourquoi nous vous demandons d’interdire tout usage sécuritaire qui pourrait en être fait. De telles interdictions ont déjà été décidées dans plusieurs villes des États-Unis. La France et l’Union européenne doivent aller encore plus loin et, dans la lignée du règlement général sur la protection des données personnelles (RGPD), construire un modèle européen respectueux des libertés.

Il conviendra par ailleurs de renforcer les exigences de protection des données à caractère personnel et de limiter les autres usages de la reconnaissance faciale : qu’il s’agisse d’authentification ou d’identification privée, l’ensemble de ces dispositifs ne sont pas assez protecteurs des atteintes à la vie privée ; ils préparent, et banalisent une société de surveillance de masse.

Nous appelons à l’interdiction de tout usage sécuritaire de la reconnaissance faciale.

Paris, le 19 décembre 2019

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Liste des premiers signataires :

Organisations membres de l’OLN signataire de cette lettre ouverte : Le CECIL, Creis-Terminal, Globenet, La Ligue des droits de l’Homme (LDH), La Quadrature du Net (LQDN), Le Syndicat des Avocats de France (SAF), Le Syndicat de la Magistrature (SM).