11 novembre à Trévé : inauguration de la stèle à la mémoire des tirailleurs sénagalais

La plaque de bronze réalisée par Annie Lagadec

Le 11 novembre 2011, à 11h, Joseph Collet, maire de Trévé, inaugurera la stèle réalisée par Annie Lagadec à la mémoire des tirailleurs sénégalais internés dans un camp de novembre 1944 à février 1945. Ce sera l’épilogue d’une longue aventure, qui a mobilisé la section de la Ligue des droits de l’Homme Loudéac centre Bretagne de janvier à avril 2011.

Tout est parti d’un courrier électronique d’Armelle Mabon, historienne, spécialiste des combattants étrangers de l’armée française  pendant la deuxième guerre mondiale. Elle prend contact avec la section en octobre 2010, et nous signale l’existence, à Trévé, d’un camp où avaient été internés 400 tirailleurs sénégalais de novembre 1944 à février 1945. Ces hommes avaient été faits prisonniers par les Allemands au début de la guerre. Mais les nazis redoutant les maladies et surtout le mélange des races, ces hommes (on estime leur nombre à 70 000) ont été enfermés dans des « frontstallags », installés en France. A la Libération, nombre d’entre eux ont refusé de retourner chez eux : on ne leur avait pas réglé leur solde. Pour beaucoup, l’affaire s’est terminée dans le sang, avec notamment le massacre de Thiarroye, près de Dakar, au cours duquel il y a eu des dizaines de morts. Une partie de ceux qui étaient au frontstallag de Morlaix ont été transférés au camp de Trévé.

La section a alors décidé de faire revivre la mémoire de ces événements, et de janvier à mars 2011, Annie et Noël Lagadec et Jérôme Lucas se sont mis à la recherche de témoins de cette époque. Une trentaine de Trévéennes et Trévéens ont ainsi témoigné de ce qu’ils avaient vécu (lire les témoignages et voir les vidéos ici), et le nombre de témoignages a permis de se faire une idée assez précise de ces événements. Ils ont été rassemblés dans un recueil, intitulé « Nous n’avions jamais vu de Noirs », publié aux éditions Récits.

La conclusion de ce travail a été, outre la publication de ce recueil, l’organisation d’une manifestation publique au cours de laquelle a été projeté le film écrit par Armelle Mabon, « Oubliés et trahis, les prisonniers de guerre coloniaux et nord-arfricains ». A cette occasion, Joseph Collet, maire de Trévé, a proposé l’érection, à l’emplacement du camp, d’une stèle à la mémoire de ces soldats. Annie Lagadec, sculpteur, membre de la section, a réalisé la plaque de bronze (vidéo ici) qui sera fixée sur la stèle.

Le texte de la plaque : « De novembre 1944 à janvier 1945, plus de 300 ex-prisonniers de guerre africains ont été internés en ce lieu. Ne percevant pas leur solde, ils ont refusé d’embarquer à Morlaix pour rejoindre leur pays. Le 1er décembre 1944, leurs frères d’armes étant arrivés au Sénégal sur le Circassia furent victimes de la tragédie de Traroye. La population de Trévé se souvient. »

Le monument sera inauguré vendredi 11 novembre, à Trévé, par Joseph Collet, maire, Ronan Kerdraon, sénateur, et en présence d’Armelle Mabon, historienne, et d’Annie Lagadec.

Les enfants téchétchènes et kosovars pourront manger à la cantine de Saint-Gratien

Mairie de Saint-Gratien

ça n’arrive pas si souvent : deux bonnes nouvelles en quelques jours. La première, c’était le refus par le sénat de la prise en charge des mineurs délinquants par l’armée (d’accord, on sait bien que l’Assemblée nationale aura le dernier mot, mais ça fait quand même plaisir !).

Et le 21 octobre dernier, c’est du tribunal administratif qu’arrive une autre bonne nouvelle : il a donné tort à la mairie de Saint-Gratien (Val d’Oise), qui refusait de d’inscrire des enfants tétchènes et kosovars à la cantine municipale. L’information nous est donnée par Véronique Soulé, journaliste à Libération, dans son blog.

Cette action scandaleuse de Jacqueline Eustache-Brinio, maire de Saint-Gratien, vient en écho à celle de son collègue Jean Denais, de Thonon-les-Bains. Et fait aussi penser à cette déclaration du ministre Wauquiez qui veut donner la priorité aux travailleurs pour l’attribution de logements HLM.

ça se passe comme ça à l’UMP. Un élu, ou une personnalité lance une idée scandaleuse. Quelques voix s’élèvent, y compris à l’UMP, pour le dénoncer. On n’en parle plus. Et puis surgit un sondage qui, comme par hasard, indique qu’une majorité de Français approuve cette idée. On laisse encore reposer un peu, et puis on retrouve un projet ou une proposition de loi, ou d’amendement, à l’assemblée nationale. C’est exactement ce qui s’était passé pour les travaux d’intérêt général imposés aux bénéficiaires du RSA. Yves Delahaie démonte parfaitement cette technique dans une tribune publiée sur le site du Nouvel-Observateur.

Demandez à Facebook de vous communiquer les données qu’il a recueillies à votre sujet

Max Shrems, un étudiant autrichien en droit, a demandé à Facebook, comme l’autorise la loi, à lui communiquer l’ensemble des données personnelles que le réseau social avait archivées à son sujet. Il n’a pas été déçu de la réponse : 1222 pages ! (aller sur le site « Europe vs Facebook », de Max Shems).

Tout y est : les amis, ceux qu’il a supprimé, ceux qu’il a refusés, les messages personnels, les photos… jusques et y compris des données qu’il était persuadé avoir détruites définitivement, et qui restent dans les disques durs de la société basée, pour l’Europe, en Irlande. Il semblerait même qu’à partir d’un membre, Facebook collecte les adresses électroniques de personnes qui ne se sont pas inscrites au réseau social.

C’est Libération qui a révélé cette affaire qui commence à faire grand bruit, puisqu’aujourd’hui le journal télévisé de France 2 s’en est fait écho.

Le problème, c’est qu’il n’est pas facile de se rendre sur le formulaire qui permet de faire cette demande à Facebook. En voici l’adresse : demande de données personnelles. Vous arrivez alors à cet écran :

Vous n’êtes pas au bout de vos peines. En effet, le réseau social vous pose une question qui pourrait vous décourager de poursuivre : « veuillez citer la loi régissant votre demande de données » ! Question assez vicieuse, et inutile, puisque c’est la même directive européenne qui régit cette demande pour tous les pays de la communauté. En voici les références (qu’on peut trouver facilement sur Internet, par exemple ici) :

Section 4 DPA + Art.12 Directive 95/46/EG.

Je viens de remplir ce formulaire et de l’envoyer à Facebook. En retour j’ai reçu ce mail :

Bonjour,

Nous avons reçu votre demande relative aux données enregistrées par Facebook. Nous examinons actuellement les informations que vous nous avez fournies et serons bientôt en mesure de répondre à cette demande. Nous vous recontacterons dans les 40 jours suivant la réception de votre demande par nos services. Si vous avez des questions d’ici là, veuillez consulter la politique de Facebook en termes de respect de la vie privée : https://www.facebook.com/policy.php Pour bénéficier d’une assistance supplémentaire, consultez nos pages d’aide : https://www.facebook.com/help Nous vous remercions d’avoir contacté Facebook.
L’équipe Facebook

On peut supposer que Facebook va être submergé de demandes pendant quelque temps ! Je vous tiendrai au courant de la suite !

A noter que la Ligue des droits de l’Homme est très investie dans le domaine de la protection de la vie privée. Elle a créé un groupe de travail, présidé par Jean-Claude Vitran, un spécialiste notamment de la vidéo-surveillance. Elle a également publié un fascicule intitulé « sous surveillance », consultable en ligne ici.

Natacha Aussibal : rassemblement de soutien mardi 22 novembre devant la Cidéral

Photo d'archive : manifestation de soutien à Natacha Aussibal, devant la Cidéral, en juillet 2010.

RECTIFICATIF : le rassemblement devant la Cidéral est prévu mardi 22 novembre, et non mardi 25 octobre comme indiqué par erreur !

« L’affaire » Natacha Aussibal a débuté pendant l’été 2010. Le président de la Cidéral décide alors de révoquer Natacha Aussibal, agent titulaire de la collectivité, en se moquant des procédures prévues pour ce type de sanction. Quelques jours plus tard, le tribunal administratif de Rennes annule cette révocation et condamne M. Le Helloco aux dépens, et à une astreinte de 150€ par jour de retard pour la réintégration de Natacha. Le président relance alors une procédure de révocation, cette fois en respectant la procédure. Natacha est alors convoquée devant le conseil de discipline du centre départemental de gestion (l’organisme départemental qui a la responsabilité des personnels des collectivités territoriales). Le conseil de discipline ne peut que constater l’irrégularité de cette révocation, puisque la faute reprochée à Natacha (manquement à son obligation de réserve dans un tract syndical) est une pure invention du président.

Aujourd’hui, le poste de Natacha Aussibal a été supprimé, et elle se trouve donc « en surnombre », ce qui signifie qu’elle fait toujours partie du personnel de la Cidéral, mais sans poste. Et ceci jusqu’au 22 décembre prochain.

L’échéance approche à grand pas : il est donc temps de réagir, et de soutenir le combat de Natacha contre l’arbitraire d’un président qui n’hésite pas à gaspiller l’argent de la collectivité pour tenter de faire taire la contestation syndicale dans la communauté de commune. Natacha n’est en effet pas la seule à être victime de ces agissements : l’ensemble des personnels syndiqué à la CGT subit lui aussi de sanctions, menaces, intimidations…

C’est le sens du rassemblement auquel la CGT invite toutes celles et tous ceux qui tiennent à la liberté syndicale à se rassembler mardi 22 novembre devant le siège de la Cidéral, place du champ de foire à Loudéac, à partir de 17h.

Ci-dessous, le tract de la CGT, que vous pouvez télécharger ici. Par ailleurs, une pétition va être prochainement mise en ligne, et vous en trouverez l’adresse sur ce site dès qu’elle pourra être signée.

NON A LA DISCRIMINATION SYNDICALE A LA CIDERAL

POUR LA REINTEGRATION DE NATACHA AUSSIBAL

Motion-Pétition de soutien

Nous affirmons notre pleine et entière solidarité avec Natacha Aussibal et les autres militants CGT de la Communauté de Communes CIDERAL de Loudéac, victimes depuis les élections professionnelles de novembre 2008 de discriminations syndicales, diligentées par son Président qui use de ses méthodes perverses par suppression des primes, baisse de la notation, amputation des responsabilités, changement arbitraire de service, contestation de la gestion du personnel, prolongation de stage, tentative de révocation sans procédure statutaire déboutée au Tribunal Administratif de Rennes le 4-08-2010…
Cette collectivité s’acharne de nouveau sur Natacha Aussibal par la suppression de son poste au tableau des effectifs de la collectivité en 2010.

Actuellement, Natacha est placée en surnombre dans sa collectivité et devra quitter celle-ci le 22 décembre 2011 si aucune proposition de poste n’est actée d’ici cette date par la collectivité.

La CGT ne tolère pas cette nouvelle sanction !!!

Avec la Fédération des Services Publics CGT, l’Union Départementale CGT des Côtes d’Armor, l’Union Syndicale Départementale des Services Publics CGT des Côtes d’Armor, le syndicat CGT de la CIDERAL, nous exigeons :

  • Le respect de l’exercice du droit et de l’activité syndicale dans la collectivité.
  • La réintégration immédiate de Natacha Aussibal au sein des services de la collectivité.

Toute la CGT appelle à un rassemblement de solidarité au siège de la CIDERAL à Loudéac, Place du Champ de Foire pour la réintégration de Natacha dans ses fonctions le MARDI 22 NOVEMBRE à partir de 17h.

Pour tout contact : territsp22@udcgt22 ou cgt@mairie-saint-brieuc.fr

Paul Rousseau, témoin courageux, militant syndical et ligueur

Son nom ne vous sans doute pas grand chose. Ouest-France lui a pourtant consacré un article, ce jeudi 13 octobre 2011, dans sa dernière page, qui est diffusée dans les 12 départements où il est diffusé.

Paul Rousseau, aujourd’hui âgé de 78 ans, est un ancien policier, qui a été le témoin direct du massacre des Algériens par la police, le 17 octobre 1961, à Paris. « Menacé par ses collègues de soutenir les bougnoules, Paul Rousseau se tait quelques jours. Mais des syndicalistes commencent à parler, des articles paraissent. Paul Rousseau, en tant que délégué du Syndicat général de la police du Xème arrondissement de Paris, adresse alors trois articles aux journaux. Il dénonce à la fois les attentats du FLN contre les policiers (une trentaine de morts en 1961) et les dérapages de la police. Pour ces articles, il est suspendu trois semaines et muté disciplinairement », indique l’article d’Ouest-France, signé Jean-Luc Cochennec.

Le 17 octobre 2011, Paul Rousseau participera à la commémoration de cet événement dramatique (qui avait été piloté par un certain préfet nommé… Papon) sur le pont de Clichy. Il y recevra la médaille d’or de la Ville de Clichy-la-Garenne.

Par ailleurs, Paul Rousseau a été président de la section de la Ligue des droits de l’Homme de Concarneau jusqu’en novembre 2010. Il avait rejoint la LDH après la manifestation de l’OAS (Organisation de l’armée secrète, qui regroupait des terroristes partisans de l’Algérie française) du 8 février 1962, qui donna lieu aux tristes événement du métro Charonne. Il a également fait partie de ceux qui ont dénoncé les actes de collaboration de Maurice Papon pendant la deuxième guerre mondiale, ainsi que son action en tant que préfet au début des années 1960.

Ci-dessous, deux article écrits par Paul Rousseau pour le journal de son syndicat, le S.G.P. (syndicat général de la police), au moment de ces événement dramatiques au cours desquels la police a souvent été mise à rude épreuve, par tous les protagonistes (OAS, FLN, gouvernement). (Merci à Michelle Daloz, de Quimperlé, pour son aide).

DEFENDRE LA REPUBLIQUE

L’heure de la vérité a sonné… Les policiers parisiens ont refusé et refusent toujours d’être considérés comme faisant le jeu des factions. La décision prise par le Comité de défense, appuyée ensuite par notre commission administrative et nos conseils syndicaux, montre parfaitement le soutien dont bénéficie notre Secrétaire général.

Il n’était pas opportun d’interdire la manifestation du 19 décembre à Paris, alors que la province obtenait une dérogation et voyait se dérouler ces mêmes manifestations sans incident.

Il n’était pas davantage opportun de nous faire heurter contre un peuple soutenant le fond de la politique actuelle du Gouvernement, négociation pour la paix en Algérie et lutte contre l’O.A.S., car la position prise par le Gouvernement risquait de nous faire considérer comme l’avant-garde des factieux, ce qui aurait conduit la Préfecture à une condamnation définitive.

Or, face à ces événements, la seule réponse donnée par les autorités a été les sanctions infligées à notre Secrétaire général.

Camarades, vous devez comprendre qu’un appui total à votre organisation est nécessaire. Vous ne pouvez pas, vous ne devez pas admettre que de telles mesures soient prises contre vos responsables syndicaux.

Nous devons nous unir pour bien démontrer que nous sommes résolus à défendre le syndicalisme et les institutions républicaines.

Pensez à demain, camarades, si le syndicalisme venait à disparaître, ce serait la fin de vos libertés et il vous faudrait à nouveau marcher comme au temps de l’occupation. Non ! Nous ne pouvons pas accepter la perte de notre syndicalisme !

La population a compris ses policiers, cette population que nous côtoyons chaque jour attend beaucoup de nous, elle nous fait confiance, nous ne devons pas décevoir cette confiance. Fort de notre unité, notre S.G.P. sortira grandi par cette prise de position. Nous devons nous montrer vigilants et prêts à appuyer notre Bureau fédéral dans ses entreprises.

Camarades, le syndicalisme est puissant, il vient de le démontrer, notre avenir est préservé, nous sortirons vainqueurs des épreuves qui nous sont imposées.

Face aux factieux, nous ne devons pas rester muets, notre devoir est de défendre les institutions républicaines, et de combattre pour la République.

ROUSSEAU, Délégué du 10ème

Il faut en finir

par ROUSSEAU, délégué 10ème arr.

Nous en avons assez ! Oui, c’est la phrase courante dans nos services qui est justifiée par le fait que nos camarades tombent presque journellement, les nerfs sont à fleur de peau. Il faut que les autorités supérieures tiennent compte du fait que certains éléments du personnel son actuellement susceptibles d’accomplir des actes regrettables, pour venger les collègues tombés à la suite de lâches attentats.

Le problème est grave, car il est difficile de se conduire en hommes raisonnables lorsque nous subissons et payons les coups d’une politique à laquelle nous n’avons aucune part à prendre.

Mais croyez-vous qu’emprunter le chemin de la violence aidera à résoudre une question dont le Gouvernement cherche encore la solution acceptable.

Le combat nous est imposé par l’adversaire, le Gouvernement doit nous donner les moyens de nous défendre et nous protéger, il doit également penser que la fin de cette guerre serait encore plus sage et que la joie reviendrait dans nos familles.

Nos femmes, nos enfants en ont assez de vivre dans l’angoisse. Les policiers sont des maris et des pères de famille avec des responsabilités morales comme les autres citoyens?.

Nous sommes des hommes conscients de notre tâche pour le maintien de l’ordre et la sécurité, mais nous n’acceptons pas d’être des cibles vivantes.

Camarades du S.G.P., NE VOUS LAISSEZ PAS ALLER à des actes qui ne sont pas en accord avec votre manière de penser, groupez-vous autour de vos cadres syndicaux, agissez comme des homme représentant la justice, et non comme des justiciers? C’est en nous donnant la main dans une même action légale que nous devons faire comprendre à nos responsables gouvernementaux que nous en avons assez.

Chef de l’Etat, Gouvernement, entendez la voix de ceux qui sont chargés de vous protéger.

DES PERES, DES MERES, DES ENFANTS, D’UN SEUL COEUR VOUS ADJURENT D’ARRETER CETTE GUERRE MEURTIERE ET DE NEGOCIER POUR LA PAIX.

La droite populaire s’attaque au droit de vote des étrangers

Thierry Mariani, cofondateur de la droite populaire

La droite populaire vient de se trouver un nouveau cheval de bataille : le droit de vote aux étrangers, inscrit dans le programme du parti socialiste.

C’est Thierry Mariani, ministre des transports et chef de file de ce mouvement d’extrême droite qui rassemble des députés UMP, qui a lancé le débat :

« On voit sur le site même des primaires citoyennes que tout jeune de plus 16 ans peut voter s’il est membre du PS ou du MJS. C’est la même chose pour les  citoyens étrangers adhérents des partis organisateurs ; ça veut donc dire qu’un mineur sans papier peut participer à ces primaires !« , a-t-il déclaré (source : site Internet de Libération, mercredi 12 octobre).

Par ailleurs, l’AFP et le site du collectif droite populaire annoncent que d’ici quelques jours, une « pétition contre le droit de vote des étrangers » aux élections locales « sera lancée d’ici quelques jours », d’après Philippe Meunier, membre de la droite populaire. La décision d’organiser cette pétition a été prise mardi, pendant un déjeuner qui rassemblait les membres du collectif, organisé par Thierry Mariani.

Peine de mort : le discours de Pierre Tartakowsky

Pierre Tartakowsky a prononcé, le 10 octobre dernier, un discours sur le parvis de l’Hôtel de ville de Paris, à l’occasion du trentième anniversaire de l’abolition de la peine de mort :

« La LDH est tout naturellement présente à ce rassemblement de témoignage et de lutte contre la peine de mort. Elle s’est crée contre l’injustice et la peine capitale représente le summum de l’injustice d’autant plus insupportable qu’elle est par définition, sans remède. Nous sommes donc partie prenante des mobilisations qui se développent pour l’abolition de la peine de mort depuis sa création. Cela a été le cas pour les Rosenberg, pour Mumia Abu Jamal et plus récemment pour Troy Davis ; c’est un combat que nous continuons de mener concernant l’Iran, la Chine et partout ailleurs.

Cet engagement est par ailleurs inséparable de ceux que nous menons contre toute tentative de faire prévaloir dans notre pays la barbarie sur la justice.

Certes, la peine de mort est interdite en France et elle n’est pas, comme on dit, « tendance ». Mais elle compte toujours ses partisans ; et leurs propositions dessinent dans le débat public l’ombre portée d’une guillotine d’un type nouveau. C’est ainsi qu’une série de propos, de propositions sur la justice et la peine sont délibérément structurés, sinon par la peine de mort, du moins par sa logique prophylactique, qui est celle de l’élimination définitive.

On a vu ces derniers temps, formulées au plus haut degré de l’Etat,  des théories sur la maladie mentale, sur la criminalité, sur telle ou telle population,  qui les renvoient – et nous avec elles – aux temps funestes des théories génétiques, de l’eugénisme et d’un hygiénisme radical.

Des actes ont suivi, bousculant les droits et les libertés, ouvrant par exemple à des peines d’incarcération quasi à vie, à des enfermements sans fin, au motif non pas de ce qui avait été commis mais de ce qui pourrait peut-être se commettre…

C’est pour faire reculer ce scénario à la Minority report, cette culture mortifère et les peines qui l’accompagnent que la LDH lie étroitement ses mobilisations contre la peine capitale dans le monde de celles qu’imposent les progrès de la justice en France. Nous sommes heureux de pouvoir le faire aujourd’hui tous ensemble. Sachons poursuivre nos combats dans l’unité la plus large.

Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’Homme.

L’État hors la loi, pas en notre nom ! UN TOIT POUR TOUS.

Un communiqué de la Cimade, réunie à Saint-Brieuc le 17 septembre :

Décembre 2006. Nicolas Sarkozy lance pendant la  campagne présidentielle : « Je veux que d’ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir. Parce que le droit à l’hébergement, c’est une obligation humaine », déclaration relayée en 2007 par Benoit Apparu secrétaire d’Etat au logement: «  Il y a une mise à l’abri humanitaire, quelle que soit la situation individuelle des personnes ».

Été 2011 : le gouvernement supprime 30% des moyens pour les services d’accueil d’urgence et les Centres d’Accueil pour les Demandeurs d’Asile (C.A.D.A.), en contradiction avec de nombreuses conventions internationales, et notamment la Convention de Genève (1953) relative aux conditions d’accueil des demandeurs d’asile. Ces services sont donc  dans l’impossibilité de remplir leur mission ; des expulsions continuent à jeter des centaines de familles pauvres à la rue ; la loi Dalo, pourtant votée par l’actuelle majorité, ne peut pas être appliquée ; des familles de demandeurs d’asile, qui ont aussi droit à un hébergement, comme  le Conseil d’État  l’a confirmé le 5 août 2011, se retrouvent à la rue partout en France, dans de très grandes difficultés pour  scolariser leurs enfants.

Le Préfet de Région, devant l’engorgement des services sociaux de la ville de Rennes ainsi créé, a décidé de déplacer des personnes demandeuses d’asile de Rennes, là où ils doivent faire leurs démarches administratives, vers les autres départements bretons. Les services d’accueil d’urgence doivent domicilier ces personnes, c’est à dire  leur donner une adresse administrative, sans  aucun moyen supplémentaire pour leur hébergement, obligeant ainsi les personnels à remettre ces personnes à la rue après les avoir enregistrées.  Les services d’accueil d’urgence, asphyxiés, sont amenés parfois à faire des choix selon des critères forcément discriminants, contraires à leur mission : l’accueil des personnes les plus vulnérables de façon inconditionnelle, comme l’ordonne la loi.

Résultat : en Bretagne, en Pays de Loire comme partout en France, des français et des étrangers dorment dans les rues de nos villes.

Ça ne tient pas très chaud, une domiciliation administrative pour dormir la nuit dehors quand il pleut et qu’il fait froid.

Ça n’aide pas non plus beaucoup à rédiger sa demande d’asile.

Ça ne sert pas à grand-chose finalement une domiciliation administrative si ce n’est, pour le Préfet, à se débarrasser d’eux vers d’autres départements.

En lieu et place de la solidarité envers les plus démunis, inscrite dans la loi et la Déclaration des Droits de l’Homme, le gouvernement utilise la stigmatisation, la précarité et l’exclusion. Sa politique d’exclusion et de discrimination envers les étrangers ne résoudra en aucune manière les problèmes des 8 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté  en France.

Cela ne peut se faire en notre nom !

Nous demandons aux pouvoirs publics :

  • L‘accueil inconditionnel de toute personne sans abri.
  • L’application des lois et un plan d’urgence pour réaliser cet objectif, en utilisant au besoin la loi de réquisition  sur les immeubles et logements vacants, appartenant aux collectivités locales, à des administrations, à l’État, à des banques, à des compagnies d’assurance, à de gros propriétaires, à des professionnels de l’immobilier.
  • Les moyens nécessaires pour  l’hébergement et l’accompagnement de toutes les personnes en difficulté  sans aucune discrimination. Toute domiciliation doit s’accompagner d’un hébergement.

LA SOLIDARITÉ ACTIVE EST LA SEULE RIPOSTE POUR FAIRE RESPECTER L’ÉTAT DE DROIT DANS NOTRE PAYS.

Le collectif régional de la Cimade auquel se joint la section Loudéac centre Bretagne de la Ligue des droits de l’Homme, appelle tous les citoyens à soutenir les actions prévues localement dans la semaine du 8 au 15 octobre pour :

  • mettre concrètement à l’abri les personnes actuellement à la rue ;
  • alerter les pouvoirs publics, les élus et la population sur la situation intolérable imposée aux plus démunis d’entre nous .

La politique de l’immigration tue !

A  la suite de l’incendie du squat de Pantin, dans lequel 6 demandeurs d’asile tunisiens et égyptiens, la Ligue des droits de l’Homme a publié un communiqué :

La Ligue des Droits de l’Homme de Seine-Saint-Denis constate une fois de plus que la politique de l’immigration tue ! Elle appelle au rassemblement de protestation organisé le 30 septembre à 18 h à Pantin devant le squat incendié (M° Hoche – Passage Roche).

L’incendie qui a coûté la vie à six jeunes venus d’Egypte et de Tunisie est à porter au passif d’un gouvernement qui affecte de soutenir les peuples en lutte pour la démocratie, qui affirme vouloir « accompagner, soutenir, aider les peuples qui ont choisi d’êtres libres… », mais qui ferme sa porte à ceux de ces jeunes qui ont choisi l’exil pour tenter de vivre mieux.

Traqués par la police, contraint de dormir dans des squares ou des terrains vagues, privés d’un accès à l’hébergement d’urgence, certains avaient trouvé refuge dans un immeuble muré promis à la démolition. Ils y ont trouvé la mort.

Non, ce ne sont pas les « filières de l’immigration clandestine », comme le prétend le ministre de l’Immigration, qui sont responsables de ce drame, mais bien un déficit d’accueil et de solidarité, et une politique qui veut faire de l’étranger une menace et un bouc émissaire. Le droit d’asile est réduit à la portion congrue, l’accès au séjour pour les malades ou pour les étudiants se restreint, le droit à la vie privée et familiale est battu en brèche pour les étrangers. Même la protection des mineurs isolés peine à s’organiser alors qu’elle relève de la responsabilité des pouvoirs publics.

Mais s’il ne fait pas bon être pauvre et étranger dans ce pays, il ne fait pas bon être pauvre tout court ! L’absence d’un effort national en faveur du logement social, les restrictions drastiques de budget en matière d’hébergement d’urgence et d’action sociale, de santé, et d’éducation pénalisent toujours les plus précaires, quelles que soient leur origine et la couleur de leur peau.

Au lieu de jouer sur les peurs, d’attiser la xénophobie et d’encourager les populismes, la France et l’Europe devraient, non seulement assurer le respect des droits fondamentaux pour tous, français et étrangers, mais jouer la carte de la solidarité, de l’ouverture et de l’accueil, favoriser l’intégration de ces populations jeunes et dynamiques par la formation et le travail. Il y a urgence !

Saint-Denis, le 29 septembre 2011.

Avec Guéant, 200 jours de campagne électorale pour donner la nausée

Communiqué de la Ligue des droits de l’Homme :

De déclarations en petites phrases, de projets en promesses, c’est l’évidence : le gouvernement entend mobiliser de grandes peurs, xénophobes et sécuritaires pour scander les campagnes électorales à venir, et pour préparer des alliances aussi dangereuses que nauséeuses. Face aux crises montantes, face aux oukases des agences de notation et des « marchés », il a choisi ses cibles et ne cesse depuis la rentrée de les désigner à une vindicte populaire supposée réceptive. Après avoir qualifié les heureux « bénéficiaires » du RSA de fraudeurs, agité la perspective d’un énième  fichier pour traquer les supposés fraudeurs à l’assurance maladie, il justifie l’espionnage illégal d’un journaliste par un service de police et indique que la « communauté  comorienne de Marseille » est facteur de délinquance, rien de moins ! Adossé à sa politique du chiffre, il réquisitionne en dehors de tout cadre légal un tramway parisien pour « éloigner » des familles roms et place – toujours illégalement – des enfants en rétention. Car un enfant expulsé, c’est une unité de plus dans la statistique…

Pour faire bonne mesure, il exhume une proposition rancie d’encadrement des jeunes délinquants par des militaires à la retraite et promet trente mille places supplémentaires de prison. Trente mille places qui seront, n’en doutons pas, immédiatement occupées, venant alimenter l’état structurel de surpopulation carcérale.

Ces gesticulations et cette hyper agitation, dont Claude Guéant assure la mise en scène afin de laisser Nicolas Sarkozy peaufiner une image censée être présentable de candidat à la présidentielle, est le signe d’une certaine impuissance. Mais elle est extrêmement inquiétante. La réactivation des thèmes xénophobes, la chasse aux pauvres ont bien évidemment à voir avec la promesse d’une austérité renforcée et présentée comme seule solution à la crise financière. Cette politique de boucs émissaires, qui vise à opposer les « étrangers » aux Français, les « vrais français » à d’autres qui le seraient moins, les « fraudeurs » aux « bons pauvres », les jeunes aux moins jeunes, se déploie sur un fond d’affaires qui ne cessent de surgir et resurgir, alimentant un dégoût de la chose publique et de l’investissement citoyen… Tout cela confirme s’il en était besoin, le lien étroit entre droits civils et sociaux, entre agressions sociales et reculs des droits, des libertés.

Cette situation peut conduire au pire. Elle implique qu’on lui oppose la perspective d’une société de solidarité, solidement campée sur le principe d’égalité républicaine. C’est pourquoi la LDH entend redoubler d’efforts dans les jours à venir pour porter à la connaissance du plus grand nombre les propositions portées par le « Pacte pour les droits et la citoyenneté » dont elle est signataire avec quarante-neuf autres organisations associatives et syndicales. Il s’agit bien, face à la montée des agressions et des périls, face à l’organisation de la déliquescence démocratique, d’opposer la force d’un  ensemble de propositions crédibles, tangibles, dessinant les valeurs d’une autre société, égale, solidaire et, sur ces bases, d’engager le débat avec les forces politiques et leurs candidats, avec l’opinion publique.