PRISON DES BAUMETTES

Les conditions de détention dégradantes et inhumaines doivent cesser à la prison des Baumettes !

La France vient d’être épinglée par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU sur la gestion de ses prisons, et en particulier au sujet de la surpopulation carcérale endémique. Plusieurs pays ont demandé au gouvernement français de redoubler d’efforts pour améliorer les conditions de détention et mettre en oeuvre les recommandations du Contrôleur général des lieux de privation de liberté.

Certes, une loi d’orientation et de programmation pour le redressement de la justice est actuellement présentée au sénat, et sera discutée  en février à l’Assemblée nationale. Mais déjà, un collectif de 27 organisations s’alarme devant un risque de durcissement de la politique pénale, notamment d’une régression en matière d’aménagement des peines qui ne fera qu’augmenter le nombre d’incarcérations.

Le centre Pénitentiaire de Marseille est un exemple en la matière. L’ouverture des Baumettes 2 en mai 2017 n’a en effet pas résolu le problème de la surpopulation. Bien au contraire : le taux d’occupation des cellules a doublé, voire même en partie triplé depuis novembre 2017. Résultat : les  personnes placées en détention préventive y subissent un véritable « enfermement dans l’enfermement », sources de souffrances psychologiques diverses, de tensions et de violence. Dernièrement, début janvier, un prévenu est mort dans la cour de promenade 1 des Baumettes2.

Le constat est terrible, comme en témoigne l’enquête conduite par Madame Rabha ATTAF, grand reporter : un abîme sépare, en effet, les textes législatifs de la réalité des conditions de détention au Centre pénitentiaire de Marseille. La privation de liberté, telle que pratiquée dans cet établissement, relève en effet d’un régime discrétionnaire et d’une culture de l’expiation qui ont des conséquences dévastatrices sur la personnalité des détenus, et plus particulièrement sur ceux qui sont psychologiquement ou socialement fragiles.

L’augmentation des suicides, des actes d’auto-mutilation, voire même de la violence entre détenus ou envers des surveillants, sont autant de facteurs révélateurs de conditions de détention dégradantes et inhumaines persistantes. Dès lors, une intervention ferme de l’autorité de tutelle, à savoir le ministère de la Justice, s’impose afin de rétablir L’État de droit -c’est à dire l’application des lois de la République- dans ce territoire dangereusement à la dérive.

Ligue des Droits de l’Homme Section Marseille Nord‐Sud

Confluences, ONG pour la promotion et la défense des droits humains

Marseille le 19 janvier 2018