Petite histoire à propos d’un racisme latent ou rampant (comme vous voudrez…)
J’ai entendu assez fréquemment et j’ai lu récemment dans une feuille de chou, qu’un certain nombre de nos concitoyens (souvent, plutôt des hommes d’ailleurs), éprouvaient des sentiments de haine (rarement), de crainte (parfois), ou le plus souvent de méfiance, à l’égard de personnes aux noms à ‘’consonance étrangère’’.
Vous me direz, en d’autres temps, on stigmatisait bien les ‘’Polaks’’, les ’’Ritals’’, les ‘’Portos’’, les ‘’Rosbifs’’, les ’’Boches’’, les ’’Youpins’’, les ’’Métèques’’, les ’’Bougnouls’’, les ’’Ratons’’, les’’ Nègres’’, les ’’Nyakwés’’, les ’’Chintocs’’, les ’’Bridés’’, les ’’Japs’’ et autres ’’Cosmopolites’’… A croire que rabaisser ‘’l’autre’’, ‘’l’étranger’’ faisait partie de l’identité de Français dits ’’de souche’’ qui, incapables de ‘’se faire valoir’’ par des qualités quelconques se payaient ainsi (gratuitement) un superbe complexe de supériorité !
De nos jours, des noms tels que Sarkozy, Deveidjian, Balkany… ne prêtent plus à conséquence. A l’heure actuelle, les cibles qui cristallisent ce genre de comportement sont plus précisément proches, moyennes ou extrêmes orientales ; nord, centre ou sud africaines. La phobie (maladie mentale) de ‘’l’autre’’ a tendance à la contagion chez celles et ceux qui ne possèdent pas une forte constitution psychique et de solides références humanistes. Evidemment, ces lignes ne s’adressent pas aux racistes purs et durs qui sont des psychopathes irrécupérables, mais à ceux, vous en connaissez sans doute, qui avouent : « Eux, je les connais, ce sont des gens bien, toujours prêts à rendre service… Le problème, c’est les autres !» Sartre écrivait déjà : « L’Enfer c’est les autres. »
Je pensais que mon patronyme, tellement courant en Aquitaine et dont j’ai hérité de mes parents montalbanais, me mettait à l’abri de toute discrimination. Erreur ! Enseignant au titre de coopérant dans le Sud tunisien, en 64-65, lors d’un contrôle, un policier m’a demandé de décliner mon identité. Au moment où je prononçais mon nom, j’ai remarqué un sourire narquois à la commissure de ses lèvres. Sur le coup, je n’ai pas compris, je me suis renseigné, j’ai fait des recherches et voici ce que j’ai découvert …
Au début du VIIIe siècle, venues d’Espagne qu’elles occupaient, les hordes mauresques et sarrasines déferlèrent sur l’Aquitaine jusqu’à Poitiers, où Charles Martel les arrêta en 732.
Durant cette période, nombre de femmes d’origine ibère, ligure, celte (gauloise), wisigothe, romaine… succombèrent (de gré, rarement, de force le plus souvent) aux étreintes de ces fiers guerriers. Or, au moment ultime, elles entendaient prononcer ces mots : « Ah ! mahr-ti !, mahr-ti !, mahr-ti !!! » soit en arabe : mahr = femme, suivi du suffixe possessif ti = qui m’appartient.
Celles qui ont enfanté en conséquence de ces ‘’unions’’ , devant donner à leur rejeton le nom de leur père, ont naturellement choisi le seul mot qu’elles avaient retenu au moment de l’étreinte.
Voilà donc l’origine de tous ces Marty (tellement répandus dans le Sud-Ouest), ou Marti (plus fréquents dans la péninsule ibérique).
Pour être très ‘’franc’’, je me vois donc dans l’obligation de conseiller aux gens, qui se ‘’méfient’’ des personnes portant un nom ‘’à consonance étrangère’’, qu’ils doivent se méfier à plus forte raison de celles qui cachent derrière un patronyme ‘’bien de chez nous’’ une origine incontestablement…arabe !!!
Jean-Claude Mahr-ti (pardon !) Marty
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