EDITORIAL du Délégué régional de la LDH-Aquitaine
Le constat est clair : les électeurs ont infligé au PS, au gouvernement et au chef de l’État un échec sans précédent et un désaveu majeur. Au lendemain de la première élection depuis le retour au pouvoir de la gauche, c’est une véritable débâcle : perte de 151 villes de plus de 10 000 habitants ; basculement à droite de métropoles de plus de 100 000 habitants comme Toulouse, Reims, Saint-Étienne, Angers ou Amiens ; chute de bastions historiques comme Limoges, à gauche depuis cent ans.
Cet échec est évidemment le résultat du non respect des engagements pris pendant la campagne des présidentielles, en particulier pour ce qui concerne la renégociation des politiques économiques européennes d’austérité. Que pense aujourd’hui le président élu hier des engagements liquidées depuis ? Pourquoi s’entêter à donner des gages à l’austérité des marchés, suivre le « pacte de stabilité européen » et ses contraintes budgétaires alors qu’il avait promis de s’en affranchir ?
Cet échec est aussi lié et c’est plus grave encore, non seulement à un manque de courage politique (on n’ose pas dire ce qu’on va faire, on n’ose pas faire ce qu’on a dit etc…) mais à une impuissance à définir un projet politique clair. On peut étendre à tout le PS ce que C. Bartolone dit du gouvernement : l’important n’est «pas le casting mais le scénario».
Le PS n’a plus de projet politique cohérent pour répondre aux défis du moment. Du coup il en arrive à se faire élire à gauche (cf. diatribe du Bourget contre la finance) pour gouverner ensuite à droite (poursuite d’une politique d’austérité désastreuse pour les plus modestes). Pour des millions de Français, les difficultés matérielles vont croissant et ils constatent l’impuissance du pouvoir à résoudre les problèmes d’emploi et de justice sociale.
Si on veut éviter que les citoyens s’abstiennent ou, pire, se laissent séduire par les discours simplistes, les promesses abusives ou les solutions illusoires, il est manifestement urgent de redéfinir un projet politique en rassemblant tous ceux qui veulent sortir de l’impuissance à proposer une politique alternative aux projets portés par la droite et l’extrême droite.
Une nouvelle bataille électorale nous attend : celle des élections européennes.
L’organisation des deux Journées Régionales des 09 et 10 mai à Bordeaux place Camille Julian sera un temps fort de notre engagement militant, tant par l’importance des sujets traités sur le thème de l’Europe, que par la qualité des intervenants qui s’exprimeront à cette occasion : Maryse Artiguelong, Jean-François Mignard, Dominique Guibert, Thomas Lacoste et l’implication de toutes les sections d’Aquitaine sur ce projet.
Comme ce fut le cas dans le passé, la LDH peut être l’un des catalyseurs de cette démarche sur la base de ses engagements les plus essentiels : construire une société de solidarité, d’égalité des droits, de garanties effectives des libertés de chacune et de chacun.
Jean-Marie Lelièvre
Délégué régional Aquitaine
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