Connaître la LDH

L’intitulé complet de la LDH est « Ligue française pour la défense des droits de l’Homme et du citoyen ». Autrement dit, elle ne veut ni opposer, ni séparer les droits personnels de l’homme et les droits politiques et sociaux des citoyens.

Mieux, elle estime que c’est par le développement des pouvoirs des citoyens que les droits de l’Homme sont sauvegardés et renforcés. Cela fait de la LDH une organisation politique, quoique non partisane. Elle se situe à l’intérieur de la République, quitte à en être, délibérément, la mauvaise conscience.

C’est pourquoi elle tient à son nom : elle refuse notamment de parler de « droits humains », mauvaise traduction de l’anglais et méconnaissance de l’universalisme du mot « Homme » qui désigne tous les individus de l’espèce humaine. Elle ne se reconnaît pas non plus dans les « droits de la personne », qui introduisent une vision humanitaire et dépolitisée des droits, qui laisse volontairement de côté le citoyen.

Le nom complet de l’association est communément raccourci en « Ligue des droits de l’Homme », d’où son sigle « LDH ». « Française » ne signifie pas qu’elle se borne au territoire national, puisqu’elle est concernée par les questions internationales et les conséquences de la mondialisation. Elle est membre de la Fédération internationale des Ligues des droits de l’Homme (FIDH) qu’elle a contribué à fonder en 1922 et de l’Association européenne des droits de l’Homme (AEDH) née en 2000. Le logo qui la symbolise reprend les trois éléments de la devise républicaine : le bonnet phrygien pour la liberté, la balance pour l’égalité, le rameau d’olivier pour la fraternité.

Fondée à l’occasion de l’affaire Dreyfus, la Ligue des droits de l’Homme est riche d’une histoire de lutte pour les libertés, à travers un siècle qui, de l’antisémitisme au colonialisme, des grandes affaires judiciaires aux nouvelles technologies ou à la mondialisation du capital, lui a fourni d’innombrables occasions d’entrer en résistance et de combattre non seulement pour l’affirmation des droits mais pour leur application effective. C’est à partir de cette tradition qu’elle cherche à répondre aux enjeux du présent.