Lettre 2 de la section LDH de Besançon
Il y a un an l’armée russe de Vladimir Poutine envahissait l’Ukraine. Cette invasion n’était pas le début de la guerre, mais bien une nouvelle phase de celle commencée en 2014 avec l’invasion et l’annexion de la Crimée.
Vladimir Poutine pensait que Kiev « tomberait » en quelques jours. Depuis, la résistance héroïque des ukrainiens n’a pas faibli, bien au contraire, et cela force notre respect.
Cette guerre comme toutes les guerres est une abomination faite de destructions, d’exécutions massives, de viols, de déportations d’enfants, autant de crimes qui devront être jugés par les instances juridiques internationales légitimes. Et nous aspirons tous à ce qu’elle finisse.
Mais cette guerre a aussi un caractère particulier. On est face à une dictature impérialiste construite sur la violence, l’assassinat et un processus d’extermination commencée en Tchétchénie et poursuivi en Syrie afin de soutenir Bachar El Assad.
C’est aussi la première fois de notre histoire qu’un clan mafieux est au cœur d’une puissance qui possède l’arme nucléaire. C’est pourquoi il est difficile qu’une négociation rationnelle se tienne et aboutisse. Comment les Ukrainiens pourraient-ils entendre parler de négociation tant que les troupes russes occupent leur territoire ?
D’ailleurs c’est avant tout aux Ukrainiens d’en décider.
Négocier avec Poutine dans la situation actuelle serait une victoire pour lui et enfoncerait le monde dans la violence et l’instabilité, bien loin de la Paix espérée.
Bien sûr il faut défaire Poutine en donnant aux Ukrainiens les moyens militaires de se défendre. Mais ce qui est en jeu ici ce n’est pas « seulement » l’avenir du peuple ukrainien, ce sont d’abord nos principes, la déclaration universelle des droits de l’Homme, le droit international, l’idée qu’il y a un genre humain au-delà de toutes les différences.
Enfin, pour être crédible et cohérent dans la défense de ces principes, nous – les puissances occidentales – devons également être capables de remettre en cause certaines de nos attitudes passées et présentes : anciennes politiques de colonisations, récentes aventures impérialistes, absence de soutien aux peuples asservis, …
Si on est contre l’impérialisme russe, et pour le respect du droit international, cela doit être applicable dans toutes les situations.
Si on est aux côtés des Ukrainiens aujourd’hui on doit aussi être aux côtés du peuple palestinien.
Si on accueille les réfugiés ukrainiens qui fuient la guerre, nous devons aussi accueillir les réfugiés qui fuient les autres guerres en Syrie, en Afghanistan, au Yémen, en Russie, …
Cette guerre est un moment de vérité pour notre pays, pour les démocraties européennes et la Paix du monde.
Le souci de la nuance et du débat ne doit pas nous faire perdre de vue l’importance du nécessaire soutien au peuple ukrainien et aux démocrates russes luttant pour les droits humains.
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Barbara Romagnan
Pour la section LDH de Besançon
Mars 2023
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