Des tas d’urgence de Sécurité Sociale
(source AFP) – Manger sainement, prendre rendez-vous chez le dentiste ou l’ophtalmo… Des comportements indispensables pour rester en bonne santé mais dont se privent les plus pauvres en raison de leur coût, révèle une étude publiée mardi pour le Secours populaire.
Dans les foyers les plus modestes, 64% indiquent avoir eu des difficultés au moment de payer des actes médicaux mal remboursés par la Sécurité sociale.
Disposer d’une mutuelle santé est financièrement compliqué pour 53% des ménages modestes, et 48% d’entre eux n’ont pas les moyens de se procurer une alimentation saine.
« Dans ses permanences d’accueil, le SPF (Secours populaire français, NDLR) perçoit une dégradation de l’état de santé de familles, de mères seules, de jeunes, de retraités, de beaucoup d’enfants. Fait récent, le travail n’apporte plus forcément la garantie d’une autonomie financière: certains salariés ne sont plus à l’abri des privations et peinent également à se soigner ».
Sur l’ensemble des Français interrogés, 68 % estiment que les inégalités en matière d’accès à la santé se sont aggravées au cours des dernières années.
Plus du tiers des sondés (38%) a déjà connu la pauvreté et cette proportion augmente (3 points de plus par rapport à 2015, selon le baromètre Ipsos)
« Comme le pointait déjà le baromètre Ipsos-SPF en 2013, les femmes sont souvent le plus affectées (39%). Emplois précaires, temps partiel subi, chômage : ces dernières paient un lourd tribut à la crise mais aussi aux persistantes inégalités de genre. Les ouvriers et employés comptent aussi parmi la catégorie la plus exposée », explique l’association.
Les Français anticipent un avenir sombre pour eux comme pour leurs proches: plus d’un sur deux (55 %) juge que sa vie quotidienne est menacée par la pauvreté, un peu moins que l’année dernière mais 10 points de plus qu’en 2007 (45%), avant la crise économique.
Les Français sont également 83% à penser que les risques que leurs enfants connaissent une situation de pauvreté sont plus élevés que pour leur génération.
Problème, les résultats sur le front de l’emploi, eux, se font cruellement attendre. « Sur l’ensemble du quinquennat, le chômage au sens du BIT augmenterait de 100.000 personnes malgré 720.000 créations d’emplois », prévoit l’OFCE. Les créations d’emploi dans le secteur marchand ne dépasseraient les suppressions de postes qu’à partir de 2017. Soit quatre ans après l’annonce de l’inversion de la courbe du chômage par François Hollande… Plus grave, le sous-emploi a considérablement progressé en quatre ans. En additionnant les demandeurs d’emploi, les temps partiels subis et les chômeurs non inscrits, ce sont près de 6 millions de personnes qui souffrent du chômage, soit 8 % de plus qu’il y a quatre ans (440.000 personnes).
LDH91-R. André au 06/09/2016
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