Où est tu «le sursaut humaniste » ?

Ah, ah, ah, qui va là? Est-ce un réfugié ou un petit migrant?

L’ennemi a pris les traits du « migrant économique », celui qui choisit de venir profiter de notre système social. Attention, ce terme ne désigne pas, bien sûr, le cadre de haut niveau parti travailler dans les pays du Golfe : lui a droit au noble qualificatif d’« expatrié ». Que demande-t-on à un « réfugié » ? Rien ! On le secourt et on n’a pas l’indécence de lui demander des comptes. Que demande-t-on à un « migrant » ? Tout ! Pourquoi il migre ? Était-ce la seule alternative ? Manque-t-il de courage pour faire face ? Le réfugié est victime d’une agression. L’affubler du mot « migrant » laisse planer l’écœurante illusion d’un choix ou d’une stratégie de sa part. Ce n’est pas un hasard si les affiches de campagne du FN titrent carrément : « 100 % Front national, 0 % migrants » ! Barry Malone a raison de renoncer à ce terme pour revenir à celui de « réfugié ». Et les collectifs de sans-papiers ont raison de clamer : « Nous sommes tous des réfugiés économiques ! » Sans oublier les réfugiés climatiques, pas encore reconnus par le droit international, mais dont on estime que le nombre pourrait atteindre 500 millions d’ici 2050… « Des armes et des mots, c’est pareil, ça tue pareil », clamait Léo Ferré. Parce qu’il est devenu une abstraction déshumanisante, destinée à légitimer à l’avance des milliers de morts à venir, « migrants » est aujourd’hui un mot qui tue.

http://www.altermondes.org/migrants-le-mot-qui-tue/

On compte aujourd’hui plus de 65 millions de personnes déplacées dans le monde, selon le Haut-commissariat de l’ONU pour les réfugiés. La situation est pire qu’en 1945.

Ldh91-R.André