– Le seul vrai pouvoir démocratique est social
Le seul vrai pouvoir est social
Cela se vérifie en 2016 que le seul vrai pouvoir démocratique est social, toutefois, il nous est confisqué peu à peu. Nous reprenons ci-dessous un texte publié le 26 décembre 2014 par intermedes :
Tout est fait pour décourager de l’œuvre sociale; alors que l’initiative économique est perpétuellement financée, valorisée, encouragée, nous savons combien l’initiative sociale, elle est ignorée, fragilisée, suspecte et soumise à tous tracas.
De même, le pouvoir « institué », de ceux qui s’en arrogent le monopole prend de moins en moins de peine pour se dissimuler sous des apparences démocratiques. Il n’est même plus besoin de faire croire qu’on use du pouvoir modestement, humblement ou pour le bien commun. Ceux qui l’ont aujourd’hui s’en montrent propriétaires.
Ils savent que leur arrogance restera impunie, et leur attirera même de la soumission et plus encore de pouvoir. Et la reconnaissance d’une opposition possible, d’une minorité, d’une marge , d’une voix discordante? Tout cela est aujourd’hui révolu dans les moeurs politiques locales, comme nationales.
Moins que jamais, le pouvoir est aujourd’hui en partage, et la démocratie autre chose qu’un jeu déjà joué.
Mais au fur et à mesure que ce pouvoir là s’éloigne du simple citoyen, de l’habitant et de l’acteur social, nous voyons s’affirmer une autre vérité. Ce pouvoir confisqué, ce pouvoir annulé, réservé, est un pouvoir sans puissance, un pouvoir sans avenir, un pouvoir sans possible.
A l’image de ceux qui le monopolisent, de leurs propriétaires, le « pouvoir » qui se possède, ne produit rien; il ne pense qu’à se reproduire et se maintenir; il ne change rien car le changement lui fait peur; et il ne crée rien, car collé au réel, il n’a jamais d’imagination. Le pouvoir qui possède est IMPUISSANT.
Pire, ce pouvoir n’agit pas car toute son énergie se perd à neutraliser toute action possible.
Seul le social produit un réel changement ; celui ci est caractérisé par deux qualités intrinsèques
L’irréversibilité: La véritable intervention sociale est irréversible; elle apporte un changement immédiat; elle inspire de l’inédit; elle modifie le « donné ». Elle rompt les chaînes de causalités et d’effets à répétition. Lorsque nous mettons en oeuvre un atelier d’éveil avec le stout petits dans les quartiers ou bidonvilles, nous créons des expériences nouvelles que chaque enfant prendra avec lui, emportera toute sa vie.
L’inconditionnalité : la véritable intervention sociale est inconditionnelle et pour cela n’a que faire du projet ou du contrat (instruments d’impuissance); elle se bâtit avec la rencontre, avec les présents, avec le hasard fécond, et l’imprévisible.
Seul le social est puissant, dans le sens contraire d’impuissance: lui seul est fécond. Telle est la véritable raison de sa dépréciation, de sa dévalorisation, et des empêchements qu’on lui tend. Telle est la véritable raison de sa répression. La seule vraie puissance est sociale et cela, bien entendu, fait peur.
Cela fait peur à certains mais cela soutient tous ceux qui s’y engagent ; par là ils découvrent le passionnant pouvoir de changer les choses, de modifier ce qui était établi, de contredire ce qui était prédit. Ils font des choses impossibles.
« Regardez travailler les bâtisseurs de ruines, ils sont riches patients ordonnés noirs et bêtes
Mais ils font de leur mieux pour être seuls sur cette terre
Ils sont au bord de l’homme et le comblent d’ordures » Paul Eluard
Seule notre propre résistance à la fatalité peut nous aider à surmonter cette lâche crainte au sein de laquelle l’humanité a vécu pendant tant de générations. La science peut nous enseigner, et je pense que notre propre cœur peut nous enseigner aussi à ne plus rechercher autour de nous des appuis imaginaires, à ne plus nous forger des alliés dans le ciel, mais plutôt à concentrer nos efforts ici bas afin de faire de ce monde un lieu où l’on puisse vivre convenablement, contrairement à ce qu’ont fait les Églises au cours des siècles.
Ce que nous devons faire
Nous voulons demeurer debout par nos propres moyens et regarder franchement le monde, ses hauts faits, ses bassesses, ses beautés et ses laideurs ; voir le monde tel qu’il est, sans avoir peur. Conquérir le monde par l’intelligence et non pas être soumis comme des esclaves par suite de la terreur qu’il fait naître . Toute la conception de Dieu est une conception tirée du vieux despotisme oriental. C’est une conception absolument indigne d’hommes libres. Quand je vois des gens qui se courbent à l’église en confessant qu’ils sont de misérables pécheurs, et tout ce qui s’ensuit, je juge cela méprisable, indigne du respect qu’on se doit à soi même. Nous devons au contraire nous redresser et regarder le monde bien en face. Nous devons faire du mieux que nous pouvons en ce monde, et s’il n’est pas aussi bon après nous que nous l’avons désiré, il sera malgré tout encore meilleur que ce qu’en ont fait les autres dans le passé. Un monde à notre mesure exige du savoir de la bonté et du courage ; il n’exige pas une intense nostalgie du passé, ni que la libre intelligence subisse les entraves imposées par les formules qu’inventèrent autrefois des ignorants. Il exige une perpective d’avenir dégagée de toute crainte et une vue claire des choses. Il exige l’espoir en l’avenir et qu’on ne se retourne pas sans cesse vers un passé mort, qui, nous en sommes sûrs, sera de beaucoup surpassé par l’avenir que notre intelligence est capable de créer.
: Peut-on avancer vers la démocratie, la laïcité, la paix en Europe en conservant une structure oppressive, totalitaire et cléricale ? Qui peut le penser sincèrement ?
Victor reviens-nous : apôtre de la Paix universelle, défenseur de la Laïcité, fondateur de la libre pensée individuelle, ami sincère du Peuple, de la Démocratie, du Progrès social, poète admirable adversaire intrépide des cléricalismes d’Etat ou Autre sous toutes ses formes d’oppressions, morales ou matérielles ! A la lumière de sa vie, c’est bien la puissance d’un Victor Hugo qui nous obligerait différemment ; dans ces temps à venir, nous éviterait de sombrer en un marécage et sables mouvants que dans toute sa largeur le monde politique actuel nous plonge !
Ré-évoquer l’histoire de sa vie, l’évolution de ses idées est l’actuel impératif en première nécessité. On ne peut manquer, d’être frappé par l’évolution continue de sa pensée. Des idées traditionnalistes et conformistes de sa jeunesse, il s’orientera pour aller à des idées de plus en plus progressistes. Contrairement à beaucoup d’autres, qui sont, ou qui se croient être révolutionnaires, dans la fougue de leurs jeunes années, qui s’assagissent vers la quarantaine et se retrouvent complètement réactionnaires versaillais ou désabusés à l’heure où leurs tempes ont blanchi. A l’opposé, Victor Hugo est parti du bonapartisme pour venir aux idées démocratiques et humanitaires. Dans sa jeunesse, il est nommé pair de France, on lui donne la Légion d’honneur, il entre à l’Académie… Mais il brisera bien vite les liens qui paralysent sa pensée. Le grand visionnaire se donnera tout entier au grand idéal de Paix et de Liberté qui illumine d’espérance les générations issues de la Révolution française. Le siècle-Lumière où les idées fermentent, où les prolétaires s’organisent, où les problèmes sociaux s’affirment, ce siècle qui fut rageusement qualifié de stupide par les polémistes du camp réactionnaire.
Cette évolution commence avec la Révolution de 1848 et la IIe République, venant de naître dans des conditions si précaires et qui était, dès sa naissance, noyautée et trahie par les éternels ennemis de la « Raison » et de la « Liberté » dogmatiques et leurs dog’s intolérants : l’impérialisme, le sectarisme, le totalitarisme, le fanatisme. A ce jour, de la 2ème à la venir 6ème République, en quoi d’ailleurs cela pourrait être si différent au peuple laborieux, le noyautage et la trahison de la représentativité et du capitalisme esclavagiste étant une constante à temps plein, de toute ère, en tout lieu. L’autre constante du seul Capital est d’être toujours l’unique bénéficiaire avant, pendant comme après des opportunités de gain qu’offre toute guerre et crise programmées par ces-mêmes.
Les strates ouvrière comme laborieuse aspirent à une juste reconnaissance, à une démocratie véritable, non seulement politique mais économique, sociale. Etre par Avoir le travail, est leur maître-souci même si le sens du mot employeur dérive en receveur d’impôts et nicheur d’excellence ! Victor Hugo, qui ne sera jamais démagogue, reste le premier défenseur de la couche laborieuse et opprimée. Et jusqu’à la fin il sera de toutes les causes généreuses. A la veille de sa mort, octogénaire député banni, accablé d’épreuves personnelles, pleurant les siens, ayant subi de longues années d’exil, il aura gardé son enthousiasme et sa noble confiance dans les destins d’une meilleure humanité.
Victor au secours, l’humanité, la démocratie, la nature sont piétinées par le capitalisme pestiférant !
source R.ANDRE / INTERMEDES
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