-La question du handicap au cœur du vivre ensemble

La question du handicap au cœur du vivre ensemble
La normalité voudrait qu’on accueille la différence, l’a-normalité pas forcément visuelle! Cela ne se limite pas à une «bonne action» en direction des malchanceux maltraités par l’existence, mais témoigne d’une réelle capacité à construire une société ouverte, solidaire, respectueuse de chacune et chacun ! Traiter de la question des droits des personnes fragiles, y compris en situation de handicap, des conditions de leur existence sociale, des injustices et des processus d’exclusion dont elles sont victimes touche au cœur de notre société, le degré de prise en compte constituant un révélateur de la qualité de notre «vivre ensemble».
Nous relayons en partie ci-dessous la lettre ouverte de Vincent Assante :
SITUATIONS de Handicap, Autonomie et Citoyenneté
« L’article 1er de la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen du 26 août 1789 proclame: « Les hommes naissent libres et égaux en droits » et que selon le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 : « Chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi » (a 5) ; « La Nation assure à l’individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement » (a 10) ; « Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence » (a 11). Par ailleurs, s’appuyant sur les éléments de définition du « handicap » formulés par l’OMS pour qui : « L’état de fonctionnement et de handicap d’une personne est le résultat de l’interaction dynamique entre son problème de santé… et les facteurs contextuels qui comprennent à la fois des facteurs personnels et des facteurs environnementaux » tandis que : « la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas en une absence de maladie ou d’infirmité », il faut souligner combien le « handicap » est toujours « de situations » et partant, appelle comme objectifs fondamentaux, la nécessité de lutter contre les obstacles environnementaux et la recherche de l’autonomie maximum pour les personnes en « situations de handicap » afin de favoriser leur accès aux droits généraux de tout citoyen, et notamment le droit à la liberté effective de circuler avec une autonomie maximum, de s’instruire, de travailler, et le droit à pouvoir bénéficier d’un revenu décent. Parvenir à ce résultat aurait nécessité une politique alternative consistant en priorité à réformer la loi du 11 février 2005 en y intégrant la définition du handicap donnée par l’OMS, condition sine qua non pour mettre en œuvre des mesures visant à supprimer, réduire et/ou compenser, les situations de handicap dans tous les compartiments de la société, tandis que la mise en œuvre d’une telle politique aurait nécessité la création d’un ministère en charge de celle-ci, avec à sa tête un titulaire ayant rang de ministre délégué auprès du Premier ministre afin de lui conférer l’autorité politique nécessaire auprès de tous les membres du gouvernement pour veiller, eu égard à la transversalité indispensable des mesures à prendre, à l’intégration des réponses ad hoc dans chacune des mesures ministérielles mise en œuvre. C’est ce qu’on pouvait attendre d’un gouvernement se déclarant, sinon « socialiste », du moins de Gauche. A fortiori, rappelons-le, parce que le PS, alors dans l’opposition, avait voté contre la loi du 11 février 2005, notamment parce qu’en matière d’accessibilité elle n’offrait pas la garantie que les textes réglementaires d’application déclineraient précisément les modalités pour parvenir à l’accessibilité du cadre bâti et des transports au 1er janvier 2015 ! Et c’est ce qui est arrivé : l’accessibilité du cadre bâti existant n’a pas progressé ! Malheureusement, les mesures prises par le gouvernement de François Hollande se sont inscrites exactement dans la perspective inverse ! D’où, l’allongement des délais et toute une série de petites mesures pour ne pas que les intéressés se trouvent condamnés par les tribunaux faute de ne pas être accessibles au 1er janvier 2015. D’où le prétexte d’une Ordonnance pour aller plus vite et mettre en œuvre des mesures avant même que le Parlement n’ait pu les étudier en détail. Car au-delà des dispositions supplémentaires prévoyant des délais prolongés qui reportent d’autant plus loin la date à laquelle tous les bâtiments existants doivent être rendus accessibles — sauf impossibilité technique, ou disproportion manifeste entre le coût des travaux et le chiffre d’affaires de l’entreprise, dispositions déjà prévues par la loi de 2005 ! –, il y a une mesure centrale qui paraît anodine mais qui démontre clairement toute la volonté du Gouvernement d’épargner les propriétaires ou les exploitants, c’est celle qui indique que le Préfet doit répondre dans les quatre mois à toute demande de dérogation (il faut souligner ici qu’une autre disposition intégrée dans le corpus législatif général introduit un délai de deux mois au-delà duquel en l’absence de réponse par l’Administration interrogée par un particulier, toute demande est reconnue acceptée), hors de quoi, ce délai écoulé, la dérogation, justifiée ou non, est accordée automatiquement au demandeur. Quand on sait que plusieurs dizaines de milliers de dossiers doivent être obligatoirement déposées dans chaque département — et parmi lesquels nécessairement nombre de demandes de dérogations ! — alors que les services préfectoraux ne peuvent étudier que 1500 à 2000 dossiers par mois (voir 3000 à 4000 dossiers par mois si le personnel destiné à cet effet est véritablement doublé comme le Gouvernement l’annonce), on mesure immédiatement que le plus légalement du monde des centaines de milliers de dérogations sont accordées, et que le processus de mise en accessibilité n’aura pas lieu ! Voilà où mène le choix d’une politique libérale : une majorité qui, de surcroît n’a pas été élue pour cela, en vient à sacrifier l’intérêt général de la population ! »

Quoiqu’il en soit, il en ressort que l’intérêt financier prime sur l’intérêt du « vivre-ensemble en toute égalité d’accès « !

Il en ressort des décisions politiques inhumaines par des gouvernants de gauche sous influences que financières oubliant l’intérêt commun de toute démocratie et son pouvoir qui ne peut être que social! Une société ouverte à tous est fondamentalement une société qui offre à chacun, à tous les âges de la vie et aux familles, l’accès aux services, aux lieux d’accueil et d’hébergement en tenant compte du rythme propre à chacun, de la fatigabilité, de leur quotidien de vie, avec si besoin un accompagnement adapté dans la relation individuelle dans un cadre privé ou un cadre collectif.

source R.André / Vincent Assante