Publié sur francebleu.fr
Une vingtaine d’habitants manifestaient dimanche contre la présence sur le marché de membres des « Brigandes », un groupe de musique identitaire, installé à la Salvetat-sur-Agout depuis 2015. Quatre ans après leur arrivée, elles continuent de scinder les habitants.
Des habitants de la Salvetat manifestaient contre le groupe des « Brigandes », devenu la « communauté de la rose et de l’épée » © Radio France – Elena Louazon
Les « Brigandes » refont parler d’elles. Six mois après la fermeture de sa chaîne Youtube, le groupe de musique identitaire installé à la Salvetat-sur-Agout a changé de nom. Il se fait désormais appeler la « Communauté de la rose et de l’épée » et développe des activités autour de conférences et de réflexion, sans totalement laisser de côté la musique.
Depuis deux semaines, les membres de la communauté distribuent des tracts de promotion de leur dernier album sur le marché de la commune, le dimanche, et ont même tenté de diffuser des extraits. Des habitants s’y opposent et ont monté un collectif.
Manifestation tendue
Devant le manège de la place du marché, ils ont disposé des affiches et des banderoles : « _Salvetois, on a honte pour to_i », « Salvetat-sur-Haine« , et les images d’un salut nazi tiré d’un clips des Brigandes.
« Ils diffusent une propagande qui est intolérable : raciste, xénophobe, antisémite, justifie Valérie, l’une des membres du collectif, qui espère faire réagir les habitants. Comment on peut vivre sereinement à la Salvetat avec un tel groupuscule qui fait sa propagande sans que la mairie ne dise rien ? ». Ils sont une vingtaine à manifester contre la présence sur le marchéde représentants de la communauté de la Rose et de l’épée.
Très vite, ils sont rejoints par une quinzaine de membres de la communauté. Des hommes, habillés tout en noir, accompagnés de quelques chanteuses des « Brigandes ». Sur le dos, ils ont scotché un tract « fascisme de gauche« . Ils refusent de parler mais jouent de la flûte et du tambour parmi les manifestants.
Les échanges verbaux sont rares, la tension jamais loin. Des gendarmes surveillent les deux rassemblements, qui se termineront finalement dans le calme au bout de deux heures.
Une ville coupée en deux
Dans le village aussi on préfère garder le silence, ou on s’agace de ce nouvel épisode. L’installation des Brigandes en 2015 a déchiré les 1.100 habitants de la Salvetat-sur-Agout. « Ce qui est particulier, c’est qu’ils ne se comportent pas comme des bêtes, qu’ils sont polis et qu’ils paraissent agréables« , explique Pierre, un habitant.
Petit-fils de républicains espagnols, ils s’inquiète de la montée en puissance des idées nationalistes et xénophobes dans le village. « Il y a une partie qui les approuve complétement, et il y a quand même une bonne partie qui dénonce, pour dire que c’est une anomalie au village, que c’est pas bon, et qu’on en parle au plan départemental et national… »
Comme les autres membres du collectif, Valérie, dénonce plus globalement l’impunité dont bénéficierait cette « communauté de la rose et de l’épée » à la Salvetat. « Il y a quelques temps, ils ont fait venir un groupuscule néo-nazi affiché avec des tatouages de croix gammées dans le coup, et ils l’ont fait déambuler dans les rues pour intimider….c’est absolument invivable. Il n’y a pas de tolérance possible pour ces idées-là« , regrette-t-elle.
Pour lui aussi, les scission dans le village résulte d’un manque de réaction de la part de la mairie rapidement après l’installation du groupe. « C‘est toute la problématique d’unedynamique qui nous a été imposée à la Salvetat », souffle-t-il, comme pour illustrer un ras-le-bol répandu dans le village
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