Tous les êtres humains naissent et demeurent libres et égaux en droits
Tous les êtres humains naissent et demeurent libres et égaux en droits
A l’appel du Collectif 66 pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens
La LDH66 appelle tous ses adhérent.e.s et tous les sympathisant.e.s et ami.e.s à se mobiliser pour s’opposer à cette loi raciste qui remet en cause le droit d’accueil, loi la plus régressive depuis 40 ans.
Publié sur Oxfamfrance le 14 janvier 2024
Multinationales et inégalités multiples : nouveau rapport
Depuis 2020, les cinq hommes les plus riches du monde ont doublé leur fortune tandis que, dans le même temps, la richesse cumulée de 5 milliards de personnes a baissé. C’est ce que révèle le nouveau rapport d’Oxfam sur les inégalités mondiales.
Si cette tendance se poursuit, nous pourrions voir dans près de 10 ans la fortune d’un multimilliardaire franchir pour la première fois le cap de 1000 milliards de dollars alors qu’il faudra encore 230 ans pour éradiquer la pauvreté.
Malgré les crises successives, les milliardaires prospèrent. Pourquoi ? Car ils achètent le pouvoir politique et économique.
Depuis 2020, l’accroissement de la fortune des milliardaires et l’accumulation de profits des multinationales sont intrinsèquement liés.
A l’heure où l’élite économique se réunit à Davos, le rapport « Multinationales et inégalités multiples » révèle notamment que sept des dix plus grandes entreprises mondiales ont un·e PDG milliardaire ou un·e milliardaire comme actionnaire principal·e.
Les grandes entreprises ont un pouvoir démesuré et sont une machine à fabriquer des inégalités. Salaires qui augmentent moins que la rémunération des PDG, bénéfices majoritairement utilisés pour rémunérer les actionnaires, optimisation fiscale : les milliardaires veillent avant tout à ce que les multinationales contribuent à leur propre enrichissement, au détriment du reste de la population.
Ils utilisent par ailleurs leur richesse pour asseoir et conforter leur influence politique, en particulier via leur emprise sur les médias et leurs relations avec les hautes sphères de l’Etat.
Les 4 milliardaires français les plus riches (Bernard Arnault et sa famille, Françoise Bettencourt Meyers et sa famille ainsi que Gérard Wertheimer et Alain Wertheimer) ont vu leur fortune augmenter de 87% depuis 2020.
Sur la même période, les 42 milliardaires français ont gagné 230 milliards d’euros, soit l’équivalent d’un chèque de 3 400 euros pour chaque Français·e. Alors que les Français et Françaises subissent l’inflation de plein fouet et sont confronté·e·s à une véritable crise du pouvoir d’achat, l’enrichissement continu des ultra-riches fracture la société.
Comme dans le reste du monde, l’omniprésence des milliardaires dans les mondes économique, politique et médiatique, est indéniable. En tête de proue : Bernard Arnault, à la tête de l’empire du luxe LVMH et de certains des plus grands médias français comme Les Échos ou Le Parisien, mais aussi le milliardaire Vincent Bolloré, qui fait des médias dont il est actionnaire principal une arme au service de l’extrême droite.
Oxfam appelle les États à réduire rapidement et radicalement le fossé entre les ultra-riches et le reste de la société grâce notamment aux mesures suivantes :
Oxfam estime qu’un impôt sur la fortune pour les multimillionnaires et les milliardaires du monde entier pourrait rapporter 1 800 milliards de dollars par an.
Plus précisément, Oxfam France formule une série de recommandations fiscales qui permettraient de dégager 88 milliards d’euros par an, tout en préservant le pouvoir d’achat de 70% des Français, dont :
Non aux massacre du peuple palestinien – Cessez-le-feu – Stop à la guerre !
La barbarie semble l’emporter en Palestine meurtrie : elle est l’oeuvre d’un gouvernement extrémiste de droite en Israël dont l’armée exécute ses ordres : il s’agit de chasser les Palestiniens de la bande de Gaza et de les pousser à s’exiler… afin de pouvoir coloniser ce territoire. Nous manifesterons jusqu’au bout pour exiger un cessez le feu immédiat – Stop la guerre, stop les massacres – stop la barbarie…
Rassemblement samedi 13 janvier à 14h au Castillet à Perpignan contre la guerre de Netanyahou pour la paix entre Palestiniens et Israéliens – Non aux massacre du peuple palestinien – Cessez-le-feu – Stop à la guerre !
La LDH sera présente à l’appel du Collectif national pour une paix juste et durable entre palestiniens et Israéliens
Immense manifestation pour la paix samedi 6 janvier à Tel-Aviv et contre la colonisation juive dans les territoires palestiniens (L’Humanité du 7 janvier)
PLUSIEURS dizaines de milliers d’Israéliens, en majorité des jeunes, ont manifesté samedi soir à Tel-Aviv «pour sauver la paix». Les manifestants répondaient à l’appel du mouvement Génération paix, créé par Yuval Rabin, fils de l’ancien premier ministre assassiné en novembre 1995. Ils se sont regroupés sur l’ancienne place des Rois-d’Israël, rebaptisée place Yitzhak-Rabin, où s’était déroulé le meurtre.
A la veille du départ pour Washington de Benyamin Netanyahu, les manifestants ont appelé le premier ministre à geler la colonisation juive dans les territoires palestiniens et à relancer les négociations avec l’Autorité palestinienne de Yasser Arafat afin de «sauver la paix».
https://news.un.org/fr/story/2024/01/1142212
Alors que l’armée israélienne a poursuivi ses bombardements contre le Hamas dans la bande de Gaza, un demi-million de Gazaouis ne savent pas où rentrer à la fin du conflit en raison des destructions, a indiqué mercredi le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Grande manifestation au Michigan (USA) pour la Paix en solidarité avec le peuple palestinien (Vidéo)
EN France en 2024 on ne devrait pas avoir faim. Le droit à une alimentation saine, le droit de manger sa faim devraient être des droits humains élémentaires et des droits sociaux en 2024. C’est aussi le combat de la LDH de défendre tous les droits.
Publié sur le Secours Populaire français
Pour la 17e édition du Baromètre de la pauvreté et de la précarité, les privations atteignent un niveau record en France. La situation est plus préoccupante que jamais de part l’intensité de la pauvreté et aussi à cause de l’ampleur de la population touchée. Cette enquête traduit aussi une grande envie d’agir chez les Français et les Françaises.
C’est l’alerte rouge, couleur de la souffrance mais aussi de l’effervescence de la vie. Il est plus que temps d’« éveiller les consciences qui dorment au fond de leur lit »* : à la lecture du 17e Baromètre de la pauvreté et de la précarité Ipsos / Secours populaire, il apparaît que la situation des Français et des Françaises continue d’empirer en 2023, après une année 2022 « déjà marquée par une forte dégradation », comme le rappelle l’un des auteurs de ce nouveau baromètre, Etienne Mercier, le directeur du pôle Opinion et du pôle Santé chez Ipsos.
La situation est loin de s’être améliorée en 2023 pour les foyers en prise avec l’augmentation violente des prix, comme le montrent les milliers de réponses des personnes interrogées en juin dernier** : plus d’un Français sur deux, en effet, déclare ne pas parvenir à mettre de l’argent de côté (53 %, +1 point) et, plus grave encore, près d’un sur cinq (18 %) vit à découvert, une proportion en hausse de 3 points sur l’année écoulée ! Près d’un tiers des ouvriers (31 %) et un quart des employés (25 %) sont confrontés à cette situation aussi aberrante qu’angoissante.
Les difficultés pour assurer les dépenses courantes ont encore augmenté ; et pour une impressionnante batterie de besoins essentiels (santé, besoins des enfants, énergie et alimentation), elles « atteignent de nouveaux records », souligne encore Etienne Mercier. Dans le domaine des soins, pour commencer, c’est presque un Français sur deux (45 %, au terme d’un bond de 6 points en un an) qui assure s’être retrouvé dans l’incapacité, absolue ou partielle, de payer certains actes médicaux. Même bond impressionnant de 6 points concernant la privation, au moins partielle, de fruits et légumes frais, pourtant indispensables au bon fonctionnement de l’organisme et au maintien de la force de travail : 43 % des gens interrogés sont confrontés à l’impossibilité d’en consommer tous les jours, malgré les recommandations du Programme national nutrition santé.
Plus grave encore, pour l’un des pays les plus riches du monde : un Français sur trois (32 %) n’est pas toujours en capacité de se procurer une alimentation saine en quantité suffisante pour manger trois repas par jour. Sur l’unique critère de la quantité, ils sont encore plus nombreux (35 %) à ne plus faire trois repas chaque jour. Ils sont autant (36 %) à se priver pour que leurs enfants ne se retrouvent pas devant une assiette vide… Même si cela ne fait pas suffisamment la Une de la presse, les prix records de l’alimentation (+21,3 % depuis août 2021) soumettent la population à toute une série de chocs.
Publié sur latribune.fr
Après deux années de pandémie mondiale, la rentrée 2022 était synonyme de retour à la normale pour la majorité des étudiants. Toutefois, aujourd’hui deux sur trois sont en situation d’extrême précarité et l’inflation actuelle n’améliore pas leur situation. Entre coûts alimentaires, de logement ou encore de santé, les postes de dépenses sont nombreux pour les élèves de l’enseignement supérieur. Ainsi, la précarité étudiante croît de nouveau cette année, et les mesures prises par le gouvernement sont jugées insuffisantes par les acteurs concernés. Explications.
Précarité étudiante : « 56% des étudiants avouent ne pas manger à leur faim »
05 Oct 2022, 18:03
La flambée des prix de l’alimentation s’accélère en septembre 2022, augmentant de 9,9% par rapport au mois d’août. Ainsi, nombreux sont les étudiants qui ne peuvent plus se permettre le même panier quotidien qu’auparavant, notamment quand les prix de certains produits tels que les pâtes, l’huile ou encore la viande surgelée ont augmenté de 15%. « L’alimentation est devenue la première variable d’ajustement pour boucler les fins de mois », selon l’association Linkee, qui assure que 97% des étudiants se restreignent sur la quantité et la qualité de leur alimentation.
« Chaque semaine, nous recensons entre 100 et 200 étudiants aux distributions alimentaires organisées sur les campus par le Secours Populaire, les Restos du Cœur ou encore la Croix-Rouge » explique Emmanuelle Jourdan-Chartier, ajoutant que « les épiceries solidaires proposées par certaines associations sont désormais au nombre de cinq alors qu’il n’y en avait que deux auparavant ». Une tendance qui traduit la hausse du nombre d’étudiants ayant recours à des aides alimentaires est en pleine croissance. De plus, l’association Co’p1-Solidarités étudiantes, créée pendant la pandémie, estime dans son édition 2022 publiée le 3 octobre que 73% des étudiants bénéficiaires de ces aides alimentaires sont non-boursiers, une surreprésentation venant du fait que les 27% restants bénéficient de tarifs préférentiels dans les restaurants universitaires.
Durant la pandémie, les CROUS ont mis en vigueur le fameux « repas à un euro » pour tous les étudiants, une mesure qui perdure mais uniquement pour les boursiers et les étudiants en situation de précarité qui en font la demande. L’UNEF déplore cette réforme car, à ce jour, les « 73% d’étudiants non-boursiers » n’y ont pas accès et sont pourtant, eux aussi, « touchés de plein fouet par une hausse drastique des prix ».
09.01.2024
Communiqué LDH
Le vote de la loi asile et immigration le 19 décembre dernier marque un tournant inacceptable.
Si cette loi est promulguée, toutes les personnes étrangères vivant dans notre pays verront leurs droits fragilisés, quel que soit leur statut et un grand nombre d’entre elles seront précarisées.
La LDH (Ligue des droits de l’Homme), dès l’annonce de ce énième projet de loi contre l’immigration, s’est engagée pour dénoncer son inhumanité. Le gouvernement, pour faire passer cette loi, a capitulé non seulement devant la droite mais aussi devant l’extrême droite dont de nombreuses propositions ont été reprises au mépris des conventions internationales, de la Convention européenne des droits de l’Homme et même des traités européens. Le président de la République et la Première ministre ont clairement acté que de nombreuses mesures étaient contraires à la Constitution. Ils ont eux même saisi le Conseil constitutionnel, dont le président vient de rappeler quelques principes fondamentaux de l’Etat de droit lors de la cérémonie des vœux.
Comme la LDH a déjà eu l’occasion de le dire aux côtés de nombreuses autres organisations, c’est l’ensemble des droits des étrangers qui sont mis en cause comme jamais auparavant.
Rappelons quelques exemples :
– l’accès au droit d’asile comme aux titres de séjour et à leur renouvellement sera rendu plus difficile y compris pour les étudiants, au mépris du rayonnement de la France dans le monde ;
– le regroupement familial va devenir quasi impossible pour de nombreuses personnes ;
– une priorité nationale est instaurée en matière de prestations sociales pour les familles ne résidant pas depuis assez longtemps en France de façon régulière, comme si un enfant étranger avait moins besoin de manger ou de se loger qu’un enfant français ;
– l’inconditionnalité du droit à l’hébergement d’urgence, pilier de la lutte contre le sans-abrisme, est mise en cause comme s’il fallait avoir les bons papiers pour ne pas dormir à la rue ;
– les expulsions par simple décision préfectorale, sans aucune décision de justice préalable, pour des personnes qui ne respecteraient pas les valeurs de la République ou représentant une « menace » à l’ordre public renforce le pouvoir discrétionnaire des préfets.
Alors que celles et ceux (syndicalistes, employeurs, économistes…) qui constatent les apports de l’immigration à notre société sont de plus en plus nombreux, cette loi est une machine à créer des sans-papiers et de l’exclusion.
La LDH appelle toutes les citoyennes et tous les citoyens à se mobiliser contre la promulgation de cette loi et notamment :
– le 14 janvier à l’appel de nombreux collectifs de sans-papiers notamment ;
– le 21 janvier pour une marche citoyenne pour la liberté, l’égalité et la fraternité à l’appel de nombreuses personnalités très diverses du mouvement syndical, associatif, du monde de la culture…
Elle appelle toutes ses sections à s’engager pour la réussite de ces mobilisations et actions diverses sur l’ensemble du territoire.
Plus que jamais, les militantes et militants de la LDH poursuivront leur action quotidienne auprès des étrangers comme auprès de toute personne victime d’un déni de ses droits fondamentaux, à développer dans les cadres les plus larges possibles l’indispensable travail d’information et de conviction face aux marchands de haine et de division.
Paris, le 9 janvier 2024
A l’appel du Collectif pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens
A Gaza, les opérations militaires israéliennes ont fait 22 185 morts et plus de 57 000 blessés , en majorité des femmes, des adolescents et des enfants.
Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Volker Türk s’est dit «très inquiet» après les commentaires de hauts responsables israéliens appelant les Palestiniens à quitter Gaza. «Très troublé par les déclarations de hauts responsables israéliens sur les projets de transfert de civils de la bande de Gaza vers des pays tiers», a-t-il déclaré sur le réseau social X, rappelant:
Le droit international interdit le transfert forcé de personnes protégées à l’intérieur d’un territoire occupé ou leur expulsion de ce territoire
Il a également indiqué que «85% des habitants de Gaza sont déjà des déplacés internes», avant d’ajouter: «Ils ont le droit de rentrer chez eux». Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a appelé lundi à un retour de colons juifs à Gaza après la guerre et a «encouragé» la population palestinienne à émigrer
Publié le 29 décembre 2023 sur lemonde.fr avec AFP
Argentine : appel à la grève générale en janvier contre le programme de réforme ultralibéral du nouveau président
La principale centrale syndicale du pays a appelé à une mobilisation devant le Parlement le 24 janvier pour protester contre les premiers décrets et projets de loi de Javier Milei.
Manifestation contre le décret d’urgence du président argentin, Javier Milei, à La Matanza, dans la province de Buenos Aires, le 28 décembre 2023. LUIS ROBAYO / AFP
Pour la première fois en quarante ans de démocratie en Argentine un président doit faire face à une grève générale un mois et demi seulement après son arrivée au pouvoir.
Hector Daer, secrétaire général de la CGT − principale centrale syndicale d’Argentine, qui revendique 7 millions d’affiliés − a annoncé, jeudi 28 décembre en conférence de presse, une grève générale pour protester contre les premiers décrets et projets de loi de la présidence ultralibérale du nouveau président, Javier Milei.
Une mobilisation est également prévue devant le Parlement, qui examinera alors les projets de loi dérégulateurs « qui vont à l’encontre de toute la société » et concentrent « tous les pouvoirs publics » sur le président, a déclaré M. Daer. Cette mobilisation, a poursuivi le dirigeant syndical, vise en particulier un « décret de nécessité et d’urgence » publié le 20 décembre par le gouvernement, ouvrant la voie à une dérégulation massive de l’économie, mais au « caractère illégal et inconstitutionnel ».
« Ce décret s’en prend aux droits individuels des travailleurs, aux droits collectifs, à un système de santé universel et solidaire, et à un nombre incalculable de sujets qui constituent notre pays », a insisté M. Daer. « En moins d’une semaine, ils transforment l’Argentine et nous ramènent à l’Argentine pastorale », a-t-il dénoncé.
Javier Milei, ultralibéral et « anarcho-capitaliste », comme il se décrit lui-même, a depuis son investiture, le 10 décembre, publié un décret de dérégulation de l’économie à travers l’abrogation de quelque 300 normes. Un décret techniquement en vigueur à partir de vendredi, mais sous réserve d’approbation par le Parlement.
Il a aussi poursuivi son élan « libéral » en déposant mercredi au Parlement un ensemble détaillé de projets ou de modifications de lois qui affectent une multitude de domaines de la sphère publique et privée. Sont concernés, pêle-mêle, aussi bien le fiscal que l’électoral, la journée de travail, le calcul des retraites, le contrôle et les sanctions concernant les manifestations, ou l’instauration d’un « divorce express ».
Ce vaste train de réformes, dit « loi omnibus », doit lui aussi être examiné par le Parlement, et les avis juridiques divergent quant au temps effectif − des mois, voire des années selon certains − qu’il faudrait pour examiner les quelque 600 articles.
Une autre interrogation porte sur l’issue même du processus parlementaire en ce qui concerne certaines dispositions polémiques, avec un Parlement sans majorité absolue dans aucune des deux chambres. Et où le parti de Javier Milei, la Libertad Avanza, n’est que la troisième force − même s’il peut compter avec l’appui du bloc de centre droit, le deuxième par son importance.
La mobilisation n’a toutefois pas attendu, avec trois manifestations en un peu plus d’une semaine à Buenos Aires, et plusieurs recours en justice déposés contre le décret d’urgence du 20 décembre. Dont certains par la CGT elle-même, mercredi.
Sont d’ores et déjà effectives, et avec un effet immédiat sur le porte-monnaie des Argentins, une première série de mesures d’austérité, annoncées aux premiers jours de la présidence Milei. En particulier la dévaluation de plus de 50 % du peso, la devise nationale, et la baisse dès le début de janvier de subventions aux transports et à l’énergie, se traduisant en une hausse immédiate de tarifs vouée à affecter le quotidien de plusieurs millions d’Argentins.
L’objectif pour le gouvernement est la réduction drastique du déficit budgétaire chronique de l’Argentine, engluée dans une inflation à 160 % sur un an.
Le Monde avec AFP
26.12.2023
Plus de 150 organisations, dont la LDH, appellent à une mobilisation citoyenne pour dénoncer la loi qui remet en cause des principes républicains fondamentaux
LIRE LA TRIBUNE SUR LIBÉRATION
Le 19 décembre dernier, le Sénat et l’Assemblée nationale ont adopté à la majorité le projet de loi immigration. Cette adoption va dans le sens d’une remise en question sans précédent des valeurs républicaines. Instauration de quotas migratoires, conditionnement d’aides sociales à cinq ans de séjour régulier, conditionnalité de l’aide publique au développement, durcissement des conditions d’accès à la nationalité, mise en place d’une caution pour les étudiants étrangers sont autant de lignes rouges qui sont franchies. Ironie du sort, le texte va jusqu’à conditionner l’obtention d’un titre de séjour au respect des principes républicains à l’heure où nous nous nous en éloignons.
Au-delà de s’en prendre drastiquement au droit des étrangers, cette loi vient compliquer encore davantage le travail mené par les salariés et les bénévoles de nombreuses associations et structures de l’économie sociale et solidaire qui interviennent en aide aux plus démunis. Ainsi, la loi prévoit des restrictions à l’hébergement d’urgence pour les personnes qui sont visées par une obligation de quitter le territoire, entravant plus encore la tâche pour les structures qui luttent contre la précarité. Ce n’est pas aux associations de cautionner la préférence nationale !
Les acteurs de terrain ont toujours été force de proposition pour renforcer l’intégration des immigrés, enjeu majeur pour une société à réconcilier et rendu plus difficile par la loi votée. Au lieu de se saisir de leur expertise pour apporter des solutions concrètes et utiles, les parlementaires ont fait le choix de céder aux sirènes d’une extrême droite – qui se gargarise aujourd’hui d’une «victoire idéologique» – quitte à remettre en cause des principes républicains fondamentaux.
L’immigration irrigue et enrichit la France
La situation n’est plus soutenable. Là où nous devrions combattre la xénophobie et le populisme, là où nous devrions donner à voir que l’immigration irrigue et enrichit la France, là où nous devrions chercher à réconcilier les Françaises et les Français, cette loi n’ajoute que de la division. Elle s’inscrit dans un contexte global où chaque jour nous tirons la sonnette d’alarme sur le déclin de nos libertés et sur le renoncement à nos principes fondamentaux.
Plus que jamais, il devient urgent de réinvestir le politique et d’opposer des solutions concrètes aux discours réactionnaires. Les associations offrent cette possibilité de traduire en actes des valeurs politiques mais elles ne sont pas seules. Partout autour de nous, il existe des espaces où se mobiliser. Alors, soyons intransigeants et surtout, ne nous résignons pas à perdre la bataille culturelle.
Le drame de cette loi est qu’elle continue à ajouter de la division et de l’autoritarisme là où nous devrions travailler au rassemblement et à la consolidation de notre démocratie. Ayons le courage d’opposer à la restriction des libertés, un véritable sursaut citoyen. Ayons le courage que la majorité des parlementaires n’a pas eu en ce 19 décembre.
Signataires : Le Mouvement associatif, Claire Thoury, présidente ; ATD Quart Monde, Marie-Aleth Grard, présidente ; Citoyens & Justice, Marielle Thuau, présidente ; CNAJEP, Arnaud Tiercelin, coprésident ; Coordination SUD, Olivier Bruyeron, président ; Emmaüs France, Antoine Sueur, président ; ESS France, Jérôme Saddier, président ; Féderation des acteurs de solidarité, Pascal Brice, président ; France terre d’asile, Najat Vallaud Belkacem, présidente ; La Cimade, Henri Masson, président ; Le Mouvement des Régies, Jacques Limouzin, président ; Ligue des Droits de l’Homme, Patrick Baudouin, président ; Médecins du Monde, Florence Rigal, présidente ; Réseau national des juniors associations, Stéphane Alexandre, coprésident ; UNAT, Michelle Demessine, présidente ; UNIOPSS, Daniel Goldberg, président.
A l’initiative de l’Association France Palestine Solidarité 66
par LIBERATION et AFP
Publié le 16 décembre 2023
Manifestation spontanée à Tel-Aviv exigeant un cessez-le-feu avec le Hamas après l’annonce de la mort de trois otages israéliens, tués « par erreur » par l’armée israélienne. (Violeta Santos Moura/REUTERS)
Des détails sur la mort des trois otages. Israël pleure ce samedi 16 décembre la mort des trois otages tués «par erreur» par ses propres soldats dans le nord de la bande de Gaza. La nouvelle a secoué le pays vendredi soir. Les victimes sont Yotam Haïm, un batteur de Heavy Metal de 28 ans, Samer al-Talalqa, un Bédouin de 25 ans, et Alon Lulu Shamriz, 26 ans. Samedi matin, un officiel de Tsahal a tenté d’expliquer le drame : tissu blanc au bout d’un bâton, tireur en hauteur, mauvaise compréhension de la situation, non-respect des règles d’engagement…
La tension monte en Israël. Si Benyamin Nétanyahou a aussitôt regretté «une insupportable tragédie» qui plonge «tout l’Etat d’Israël dans le deuil», une partie de l’opinion publique israélienne ne semble pas tenir les soldats pour responsables de la mort de ces trois otages, mais bien le gouvernement. Après un rassemblement spontané de centaines de personnes vendredi dans la nuit devant le quartier général de l’armée à Tel-Aviv, les familles des otages devaient s’exprimer en public dans l’après-midi de samedi et une nouvelle manifestation, où la mobilisation s’annonce massive, était attendue samedi soir.
Portraits des otages du Hamas, vendredi 15 décembre 2023 à Tel-Aviv. (Ahmad Gharabli/AFP)
Funérailles d’un reporter d’Al Jazeera tué dans une frappe israélienne. Des dizaines de journalistes ont participé ce samedi aux funérailles d’un caméraman de la chaîne qatarie Al Jazeera, Samer Abou Daqa, tué la veille par une frappe israélienne à Khan Younès, principale ville du sud de la bande de Gaza, selon la chaîne qatarie. Le chef de bureau d’Al Jazeera à Gaza, Waël Dahdouh, qui avait perdu son épouse et deux de ses enfants au début de la guerre, a lui été blessé au bras par des éclats d’obus et transféré dans un hôpital de Khan Younès. Plus de 60 journalistes et employés de médias sont morts depuis le début de la guerre Israël-Hamas, selon le Comité pour la protection des journalistes (CPJ).
Des bombardements «aveugles» pour Biden. Tôt ce samedi, le Hamas a fait état de «combats acharnés» dans le secteur de Jabalia (nord), de frappes aériennes et de tirs d’artillerie intenses à Khan Younès, nouvel épicentre des combats dans le sud du territoire. De passage en Israël jeudi et vendredi, le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a demandé aux responsables israéliens de passer à court terme à une phase de «plus faible intensité». Dans un signe de crispation inédit face à l’ampleur des pertes palestiniennes, le président américain Joe Biden avait d’ailleurs dénoncé des bombardements «aveugles», prévenant son allié israélien qu’il risquait de perdre son soutien international.
En avant première le lundi 18 décembre à 19h avec débat
Avec le soutien de la LDH, France terre d’Asile, SOS Méditerranée et Amnesty International
En salle dès le 18 décembre 2023
Genre : Drame
Réalisé par Matteo Garrone
Avec Seydou Sarr, Moustapha Fall, Issaka Sawadogo, Bamar Kane, Afif Ben Badra
Seydou et Moussa, deux jeunes sénégalais de 16 ans, décident de quitter leur terre natale pour rejoindre l’Europe. Mais sur leur chemin les rêves et les espoirs d’une vie meilleure sont très vite anéantis par les dangers de ce périple. Leur seule arme dans cette odyssée restera leur humanité.
Voir la bande annonce
Invité sur France Inter vendredi 15 décembre 2012, Elias Sanbar dénonce « une entreprise de disparition » des Palestiniens.
Elias Sambar est un ami de la LDH 66 avec les conseils duquel nous avons travaillé dans le cadre d’une exposition sur les camps de réfugiés palestiniens. Il vit a Céret dans les po.
Publié sur francetvinfo le 15/12/2023
À Gaza, « il y a une hécatombe, il n’y a pas d’autres termes, de la population civile palestinienne », alerte Elias Sanbar, ancien ambassadeur de la Palestine auprès de l’UNESCO, vendredi 15 décembre, sur France Inter. « Les gens discutent de savoir si les chiffres sont crédibles. Je pense qu’ils ne sont pas crédibles parce qu’ils sont encore plus inquiétants », affirme celui qui a été l’un des architectes des accords de paix d’Oslo.
Sur la foi d’images satellite à haute résolution, l’Organisation des nations unies (ONU) indique que 18% de toutes les structures de la bande de Gaza ont été endommagées depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas. « Nous n’avons pas d’outils, de machines pour déblayer, Dieu sait ce que nous allons trouver sous les décombres », redoute Elias Sanbar. S’il n’emploie pas le mot « génocide », il « pense qu’il y a une entreprise de disparition » des Palestiniens.
Aujourd’hui commissaire de l’exposition « Ce que la Palestine apporte au monde », à l’Institut du monde arabe, à Paris, il décrit le « sentiment » qu’éprouvent, selon lui, les Palestiniens, à savoir qu’ils sont « un peuple de trop ». Le sentiment « que nous n’avons pas de place, qu’il faut qu’on sorte de scène ». « Toute notre histoire depuis 1948 [et la création de l’État d’Israël] est celle-là : sortez de scène, disparaissez, perdez votre nom, intégrez-vous là où vous voulez mais partez », ajoute-t-il.
« La fin du système du droit international »
L’ancien diplomate constate par ailleurs que « nous sommes en train de vivre, et pas simplement au niveau de la Palestine, la fin du système du droit international né après la Seconde Guerre mondiale ». « Nous sommes en train de vivre la fin de l’efficacité de l’ONU », un « organe qui est détesté par les trois plus grandes puissances de la planète pour des raisons diamétralement opposées« , renchérit-il.
Ainsi, « les Chinois n’aiment pas l’ONU, les Russes n’aiment pas l’ONU » et « les Américains n’ont pas arrêté de nous dire, j’en témoigne, ‘nous n’aimons pas le droit international' ». Pour lui, « il y a une mise à mort du droit international qui est en cours. À quoi va ressembler cette jungle que sera la planète ? », s’inquiète-t-il.
Invité à réagir à la mort de l’otage franco-israélien Elya Toledano, dont la dépouille a été récupérée dans la bande de Gaza par l’armée israélienne, Elias Sanbar rappelle qu’il est « absolument opposé à toute mort de cibles civiles ». Toutefois, « il faut que nos amis israéliens ou partisans d’Israël comprennent qu’on ne peut pas être réduit, à chaque questions-réponses, à faire un acte qui prouve notre innocence, notre manque de complicité avec des assassins ». Pour lui, « ça n’est plus possible, c’est injuste ».
A l’occasion de la journée internationale des migrant.e.s
MANIFESTATION A 17 HEURES PLACE ARAGO A PERPIGNAN
a l’appel d’une vingtaine d’organisations dont la LDH 66
Article publié sur L’Indépendant du 13/12/2023
Perpignan : une vingtaine d’organisations appellent à manifester contre le projet de loi sur l’immigration
Ce samedi 16 décembre 2023, une manifestation contre la loi sur l’immigration se tiendra à partir de 17 heures à Perpignan. Le cortège partira de la place Arago. Une vingtaine d’associations dont la LDH 66 de syndicats et de partis politiques appellent à la mobilisation.
« Une véritable machine de guerre contre tous les étrangers. » Voilà ce qu’est, aux yeux des organisateurs de la manifestation de samedi, le projet de loi sur l’immigration rédigé par Gérald Darmanin et durci par le Sénat. Rejeté par l’Assemblée nationale avant même l’ouverture des débats ce lundi 10 décembre, le texte doit désormais être retravaillé par une commission mixte paritaire composée de 7 députés et de 7 sénateurs. Sur la base du texte issu du Sénat.
Pour Gabriel Llesta, vice-président départemental de l’Association de solidarité avec tous les immigrés (Asti), l’heure reste donc à la mobilisation. « Ce projet de loi, dont la version initiale aurait déjà eu pour effet d’augmenter la précarité des migrants, de les criminaliser et d’augmenter les discriminations, pourrait être encore durci par la commission mixte paritaire, prévient-il. Nous nous y opposons car ce n’est pas en créant une société plus pauvre que nous aurons une France plus apaisée. »
La régularisation des travailleurs œuvrant dans les secteurs en tension que prévoyait également le texte initial ? « C’était le seul point positif, estime Gabriel Llesta. Mais il y avait plein de conditions qui compliquaient les embauches. C’était plus un effet d’annonce qu’une véritable possibilité de régularisation. » Par ailleurs, selon les organisateurs de la manifestation de samedi, de toute façon, « ce ne sont pas des mesures sécuritaires qui arrêteront le flux migratoire, qui est dû à des problématiques climatiques et économiques, ou encore aux guerres ».
Dans la foulée de la manifestation, organisée avec un peu d’avance à l’occasion de la Journée internationale des migrants, un concert de soutien se tiendra à partir de 18 h 30 à la Casa musicale avec les groupes Soundicate (reggae, rock), Korttex (ska-punk), Papito collective (cumbia 2.0) et Ghost Twist (exotica jungle 60’s). Entrée : 10 euros.
A l’APPEL DE L’AFPS-66 Association France Palestine Solidarité
Communiqué de la LDH du 8 décembre 2023
Triste anniversaire pour les 75 ans de la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH) adoptée par les Nations unies le 10 décembre 1948. En effet, cela fait plus de deux mois maintenant que le cycle de violences qui s’est enclenché sur les territoires d’Israël et de Palestine est une véritable négation de cette déclaration et de tous les droits qui lui sont attachés.
Négation des droits par l’horreur des commandos du Hamas qui ont tué, dans des actes de terrorisme d’une violence inouïe, plus de 1 200 personnes et en ont enlevé plus de 200 autres détenues comme otages. Après quelques jours de trêve, 160 personnes sont encore détenues.
Négation des droits par le gouvernement israélien qui, par ses bombardements méthodiques, l’utilisation d’armements sophistiqués, bénéficiant d’une aide logistique et opérationnelle des Etats-Unis, frappe indistinctement les populations civiles, organise la destruction systématique d’habitations, d’hôpitaux, d’écoles et de tout bâtiments pouvant abriter les populations civiles. Celles-ci payent le prix le plus fort : plus de 16 000 morts (majoritairement des enfants, des personnes âgées et/ou malades), des dizaines de milliers de blessés. D’ores et déjà plus de 1,5 million de personnes ont été contraintes au déplacement sur un territoire de plus en plus réduit.
Une véritable catastrophe humanitaire est à l’œuvre aujourd’hui à Gaza. Avec le manque de nourriture, d’eau et de médicaments, il y a des risques graves de famine et d’épidémies pour une population civile épuisée et abandonnée face à une puissance militaire commandée par un gouvernement qui a fait de la vengeance son crédo et foule aux pieds le droit international humanitaire.
En Cisjordanie et à Jérusalem-Est, la population palestinienne subit les attaques conjuguées de l’armée et des colons, qui ont fait plus de 250 morts depuis le 7 octobre. Ces violences mettent en péril toute possibilité de paix future.
Il faut arrêter ce cycle infernal de tueries et de massacres, cette course à l’abîme. Les Etats-Unis peuvent et doivent faire pression pour en finir avec la surenchère meurtrière, et d’abord en stoppant toute aide militaire au gouvernement israélien actuel.
La France et l’Union européenne doivent user de tous les moyens diplomatiques et politiques pour exiger du gouvernement israélien un cessez-le-feu immédiat et permanent et le retour au respect du droit.
La France, comme elle le fait déjà en Ukraine, doit soutenir l’entrée urgente des enquêteurs de la Cour pénale internationale (CPI) à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, afin de mettre fin à l’impunité et d’établir de manière impartiale les responsabilités des belligérants dans les crimes commis contre les populations civiles.
L’ensemble des résolutions de l’ONU doivent être enfin appliquées et il doit être mis fin à la colonisation. C’est la seule route vers la paix et la sécurité pour toutes et tous.
La LDH (Ligue des droits de l’Homme) appelle les citoyennes et citoyens, les sociétés civiles, en France et en Europe à faire pression sur leurs gouvernants pour construire la paix, pour le droit, pour la justice.
C’est pourquoi la LDH appelle l’ensemble de celles et ceux qui se reconnaissent dans ces valeurs à se mobiliser partout en France, samedi 9 décembre 2023, lors des manifestations pour la paix et la justice et, à Paris, lors du rassemblement place de la Sorbonne de 14h30 à 17h.
Paris le 8 décembre 2023
Communiqué LDH 28.11.2023
Durant le week-end dernier, une bande de quatre-vingts à cent personnes, se réclamant des extrêmes droites, a défilé dans le quartier de Romans-sur-Isère (Drôme) auquel appartiennent des personnes dont l’une est présumée avoir tué d’un coup de couteau, lors d’un bal, le jeune Thomas à Crépol (Drôme).
Ce groupe d’extrême droite s’est comporté comme une sorte de milice réalisant une expédition punitive. La LDH (Ligue des droits de l’Homme) le rappelle avec force : nulle personne n’a le droit de faire justice en dehors de la justice. Remettre en cause ce principe c’est menacer le fonctionnement de toute notre société.
Dans le même temps, des défilés étaient organisés par des groupes d’extrême droite dans différentes villes du pays, aux cris notamment de « Thomas, plus jamais ça » et « Français réveille-toi, tu es ici chez toi » en s’en prenant pêle-mêle à la justice, à l’Etat, aux médias.
Des responsables locaux et nationaux du Rassemblement national (RN) ou de Reconquête ont participé à certains de ces défilés, attisant le feu par leurs propos haineux.
Une nouvelle fois, les extrêmes droites instrumentalisent le meurtre d’une personne en établissant un lien entre immigration et insécurité.
Comme toutes les personnes qui vivent dans notre pays et toutes celles qui ont participé à la marche blanche à Romans-sur-Isère en refusant toute récupération ou instrumentalisation « politique », la LDH demande « justice pour Thomas » et attend que la ou les personnes responsables de ce meurtre soient identifiées et poursuivies en justice.
Nous appelons à la vigilance et à l’action pour que notre société soit pleinement protectrice de toutes les personnes résidentes dans notre pays en égalité des droits, contre les idées des extrêmes droites.
Paris, le 28 novembre 2023
TÉLÉCHARGER LE COMMUNIQUÉ “LES EXTRÊMES DROITES SONT DANGEREUSES POUR LA DÉMOCRATIE” EN FORMAT PDF
Un recours déposé à la Haute Cour avait fait valoir que les droits à la liberté d’expression et de manifestation doivent être respectés pendant la guerre actuelle.
Par JEREMY SHARON 16 novembre 2023, 21:09 – publié sur fr.timesofisrael.com
Des manifestants à Tel Aviv protestant contre l’arrestation de quatre hauts dirigeants arabes israéliens qui prévoyaient d’organiser une manifestation contre la guerre de Gaza, le 9 novembre 2023. (Crédit : Capture d’écran du Département du porte-parole de la police)
Le Département de la police de Tel Aviv a accepté jeudi d’autoriser une manifestation appelant à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, après que l’Association pour les droits civils en Israël (ACRI) a déposé un recours à la Haute Cour de justice exigeant de la police qu’elle délivre le permis nécessaire à la tenue du rassemblement.
La manifestation, prévue pour samedi soir, est la première manifestation de ce type appelant à un cessez-le-feu à recevoir une autorisation de la police depuis le début de la guerre, le 7 octobre, lorsque les terroristes palestiniens du Hamas ont franchi la frontière en masse et qu’ils ont tué 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et en ont enlevé au moins 240 autres.
Israël a répondu par une incursion aérienne et terrestre de grande ampleur dont l’objectif déclaré est l’éradication du pouvoir du Hamas sur Gaza et le retour de tous les otages.
La police de Tel Aviv avait initialement refusé d’autoriser l’événement, au motif qu’il pourrait conduire à des troubles civils et nuire aux sentiments des personnes déplacées du sud d’Israël et résidant actuellement à Tel Aviv, et avait déclaré que les forces de police ne disposaient pas des effectifs nécessaires pour assurer la sécurité du rassemblement.
En réponse, l’ACRI avait déposé un recours auprès de la Haute Cour au nom d’Amir Bardan, membre du conseil municipal de Tel Aviv-Jaffa, demandant à la Cour d’ordonner à la police d’autoriser la manifestation.
L’ACRI a fait valoir que les droits à la liberté d’expression et à la liberté de protestation doivent être respectés même en période d’urgence et de guerre, et que les inquiétudes concernant les troubles à l’ordre public et les offenses ne peuvent pas être une raison pour bloquer la liberté de manifestation.
L’association a également fait valoir que le refus d’accorder une licence pour la manifestation s’inscrivait dans le cadre d’un comportement « systématique et cohérent » de la police pendant la guerre actuelle, qui consiste à ne pas autoriser les manifestations qui s’écartent du large consensus de l’opinion publique.
Elle a également noté dans son recours que le refus de la police d’accorder des autorisations pour les manifestations à Umm al-Fahm et Sakhnin, ainsi que le comportement autoritaire de la police qui a dispersé même les petites manifestations et arrêté les personnes qui manifestaient en solidarité avec les politiciens arabes de haut rang arrêtés la semaine dernière.
L’ACRI a également souligné que la police avait autorisé une manifestation provocatrice sur la place Habima, appelant à la réoccupation de la bande de Gaza, à l’expulsion de ses habitants et à l’expansion de la présence juive sur le territoire.
Lors de l’audience de jeudi, la police a accepté d’autoriser la manifestation, mais à un endroit différent de celui prévu à l’origine et en limitant le nombre de participants.
Le rassemblement aura lieu au parc Charles Clore, situé en bord de mer et à l’écart du centre-ville, avec une limite de 700 manifestants qui appelleront à un cessez-le-feu et à un accord « d’échange d’otages ».
L’accord de la police de Tel Aviv d’autoriser cette manifestation a reçu le statut d’une décision de justice à la fin de l’audience de jeudi.
« La protection de la liberté d’expression et de la liberté de protestation qui en découle revêt une importance particulière en temps de crise et de combat », a déclaré ACRI à la suite de la décision de la Haute Cour. « Les appels au cessez-le-feu et à l’échange de prisonniers sont légitimes et relèvent de la liberté d’expression. »
Les coraux abritent 1/4 des espèces marines
Jean-Michel Hauteville jm.hauteville@agmedias.fr – mercredi 8 novembre 2023
En raison du réchauffement climatique et du phénomène El Niño, la mer des Caraïbes est anormalement chaude cette année, avec des températures marines dépassant les 30 degrés. Conséquence : les récifs coralliens blanchissent tout autour de la Martinique, et connaîtront une mort certaine si cette situation devait perdurer. Les scientifiques tirent la sonnette d’alarme face à un phénomène lourd de conséquences pour notre biodiversité et notre environnement.
Sous les eaux turquoises de la mer des Caraïbes, des quantités de taches blanches ont fait leur apparition au milieu des fonds marins ces dernières semaines. De nombreux usagers de la mer l’ont constaté : aux abords des côtes martiniquaises, les coraux ont perdu leurs couleurs chatoyantes et ont pris des allures fantomatiques. Phénomène naturel qui se produit lorsque la température de l’eau augmente, le blanchissement des récifs coralliens a pris des proportions inquiétantes cette année dans toute la zone caribéenne. Une situation qui plonge la communauté scientifique dans la consternation. « Tous les voyants sont au rouge alors que la température de l’eau bat encore des records », déplorait L’Asso-Mer dans un communiqué à la mi-octobre. « Nombreux sont les plongeurs et usagers de la mer qui ont alerté sur l’état de santé actuel de nos récifs coralliens en Martinique depuis près d’un mois et demi, et la situation devient vraiment préoccupante », poursuivait cette association de protection du milieu marin fondée en 2016 et basée à Case-Pilote.
Si les fortes pluies de ces derniers jours nous ont apporté un indéniable répit, il n’en demeure pas moins vrai que la Martinique a connu de fortes chaleurs ces derniers mois. Et l’océan n’a pas été épargné par l’emballement du thermomètre, puisque de nombreux baigneurs ont remarqué que la mer était particulièrement chaude entre juillet et septembre. D’ailleurs, le milieu marin n’a guère bénéficié de ce léger répit des derniers jours. « L’épisode de canicule marine est annoncé jusqu’à janvier », souligne Gipsy Tramoni, responsable scientifique de L’Asso-Mer. « On est au-dessus des normales de saison depuis plusieurs mois. Les coraux sont encore en train de blanchir », déplore-t-elle.
Pour aller plus loin :
https://www.wwf.fr/especes-prioritaires/coraux
Les coraux qui s’assemblent pour former des récifs coralliens abritent 25% de la vie marine de notre planète. Mais si nous n’agissons pas d’urgence pour faire face au changement climatique, à la pollution, à la surpêche et aux autres menaces qui planent sur eux, ces magnifiques organismes où la vie prospère pourraient bel et bien disparaître.
Publié le 16/11/2023 sur Reporterre le media de l’écologie – La LDH 66 soutient Reporterre
Le glyphosate va être réautorisé pour dix ans à la suite d’un vote de l’UE le 16 novembre. Martin Dermine, de PAN Europe, alerte sur le fait que le pesticide a aussi des conséquences pour les plantes et les animaux.
Actualisation : le 16/11/23. Le glyphosate va être réautorisé pour dix ans par l’Union européenne.
Place au deuxième round. Le 16 novembre, les États membres de l’Union européenne s’apprêtent à voter une nouvelle fois sur la question du glyphosate. Objectif : approuver, ou non, la proposition de la Commission visant à autoriser la substance active pendant les dix prochaines années.
Le 13 octobre, le premier vote s’était soldé par l’absence de majorité qualifiée en faveur de l’adoption du texte. La France et l’Allemagne avaient d’ailleurs décidé de s’abstenir : « Sauf grande surprise, on s’attend au même résultat aujourd’hui », confie Martin Dermine, directeur de PAN Europe, un réseau d’ONG luttant contre les pesticides.
Or, s’il y a deux votes successifs sans majorité qualifiée, c’est ensuite à la Commission de décider : « Habituellement, elle reste cohérente en adoptant sa propre proposition. » Autrement dit, d’ici début décembre, l’approbation du glyphosate pour dix années supplémentaires pourrait être inscrite au Journal officiel.
Un hypothétique dénouement jugé dramatique par Martin Dermine, qui détaille dans cet entretien les dangers du glyphosate sur la biodiversité.
Reporterre — Peut-on affirmer avec certitude que le glyphosate est dangereux pour la biodiversité ?
Martin Dermine — Non. Le glyphosate, en tant que substance active, n’est pas très toxique pour l’environnement. En revanche, dès lors qu’il est associé à des coformulants pour créer des herbicides comme le Roundup, il devient tout de suite extrêmement nocif.
Des expériences sur les grenouilles l’ont démontré. En pulvérisant sur des spécimens les doses autorisées dans les champs, comme un tracteur pourrait le faire, un très haut taux de mortalité était observé. Non pas à cause du simple glyphosate, mais de tous les coformulants auxquels il est mélangé.
Cette problématique est parfaitement documentée, d’un point de vue scientifique. Pourtant, les agences réglementaires européennes et nationales continuent de fermer les yeux. Elles savent pertinemment que le jour où ces mélanges dans leur ensemble seront pris en compte, cela ouvrira la boîte de Pandore et mènera à une interdiction massive des pesticides.
Quels sont les êtres vivants les plus affectés par l’herbicide ?
Dans les milieux aquatiques, il perturbe la reproduction des amphibiens, s’attaque aux poissons, au phytoplancton et aux plantes hydrophytes. Et puis, il y a l’impact sur les fleurs. Les personnes âgées de plus 60 ans nous racontent leurs souvenirs d’enfance, avec des champs de céréales remplis de coquelicots et de bleuets. Désormais, nos générations en sont privées, excepté dans certaines cultures biologiques.
« Le glyphosate tue toutes les plantes sans discrimination »
La faute au glyphosate, notamment, qui est un herbicide total et tue donc toutes les plantes sans discrimination. Utilisé massivement, il a mené à la disparition de ces plantes sur les terres agricoles, et en périphérie. Car les pesticides ne restent jamais sur la seule bande de terre où ils ont été épandus. Ils se dissipent jusque dans les zones limitrophes, appauvrissant la diversité des plantes sauvages.
Cela réduit ainsi la disponibilité en hectares et en pollen pour les pollinisateurs et pour les autres insectes. Et par effet ricochet, pour les animaux se nourrissant d’insectes, comme les oiseaux et les amphibiens. Il n’y a pas d’étude en tant que telle disant que le glyphosate entraîne un appauvrissement de la biodiversité. Toutefois, une récente étude du CNRS met en évidence la décimation des populations d’oiseaux dans les zones d’agriculture intensive, au cours des dernières décennies.
Par quels mécanismes le glyphosate nuit-il aux plantes ?
Le glyphosate est enregistré en tant qu’herbicide, mais aussi en tant qu’antibiotique. C’est-à-dire qu’il est capable d’empêcher la croissance de certains microorganismes. Et les sols en pâtissent : la toxicité a été clairement établie sur le microbiote des sols. Or, celui-ci est fondamental pour la fertilité des sols, et interagit également avec les plantes par les racines pour augmenter la résistance et la santé de celles-ci.
Cela ne s’arrête pas là : le glyphosate est aussi enregistré en tant que chélateur de métaux. Cela signifie que la molécule se lie aux éléments minéraux métalliques, comme le cuivre ou le manganèse, et les rend indisponibles biologiquement. Elle empêche les plantes de les prélever dans le sol.
Alors certes, le cuivre est toxique pour les mammifères à haute dose, mais on en a quand même besoin en très faible quantité. Et les plantes, également, pour leur immunité. Sa présence en tant que résidus dans les sols va ainsi mener à un appauvrissement des plantes, et un affaiblissement de leur système immunitaire. Sans parler de la perte de valeur nutritive des aliments, puisque les fruits et les légumes sont privés des micronutriments.
De Washington – par Rabia İclal Turan le 14.11.2023 – Mıse À Jour : 15.11.2023
Publié sur aa.com.tr
Plus de 400 officiels du gouvernement américain appartenant à 40 agences gouvernementales ont envoyé une lettre, ce mardi, au président Joe Biden, pour exprimer leur opposition à son soutien à Israël dans la guerre menée contre la bande de Gaza, et exigeant d’instaurer un cessez-le-feu.
La lettre, rapportée par le journal américain, The New York Times, signée par des responsables politiques et des membres du personnel du Département d’État, de la Maison Blanche, du Conseil de sécurité nationale et du ministère de la Justice, fait partie d’une série de canaux de dissidence internes au sein des agences gouvernementales concernant l’approche de l’administration Bidenvis-à-vis d’Israël, sur fond d’augmentation du bilan des victimes civiles, suite à la campagne de bombardements actuelle menée par Israël contre Gaza, après l’attaque du groupe de résistance palestinienne, Hamas, le 7 octobre dernier.
La lettre exige un cessez-le-feu immédiat et exhorte Biden à « mettre fin à l’effusion de sang causée par la campagne militaire de représailles d’Israël à Gaza, selon le rapport ».
« Nous appelons le président Biden à exiger de toute urgence un cessez-le-feu, et appeler à la désescalade du conflit actuel en obtenant la libération immédiate des otages israéliens et des Palestiniens arbitrairement détenus, le rétablissement des approvisionnements en eau, en carburant, en électricité et des autres services de base, et l’acheminement des aides humanitaires adéquates vers la bande de Gaza », selon les termes de la lettre citée par The New York Times.
« L’écrasante majorité des Américains soutiennent un cessez-le-feu », a indiqué la lettre, citant un sondage réalisé par Date for Progress, publié les 18 et 19 octobre derniers, qui a recensé que 66 % des Américains, dont 80 % des démocrates, estiment que les États-Unis devraient faire pression sur Israël pour imposer un cessez-le-feu.
« En outre, les Américains ne veulent pas que l’armée américaine soit entraînée dans une autre guerre coûteuse et insensée au Moyen-Orient », a ajouté la même source.
Cette lettre est intervenue après l’ouverture d’au moins trois canaux de dissidence internes par des dizaines d’employés du Département d’État, en plus d’une lettre ouverte de certains employés de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) critiquant la politique de l’administration Biden à l’égard d’Israël.
Interrogé à propos de la note récente signée dans la journée du lundi par 100 employés du Département d’État et de l’USAID, le porte-parole du Département d’État, Matthew Miller, a déclaré que l’un des points forts de l’agence était la « diversité des points de vue », ajoutant que le département « encourageait les gens à faire connaître leurs opinions ».
Miller a déclaré que le secrétaire d’État, Antony Blinken, avait rencontré plusieurs personnes de différents bureaux du département d’État pour écouter ce qu’elles avaient à dire concernant la politique américaine dans le conflit.
« Il encourage les gens à donner leur avis. Il encourage les gens à s’exprimer s’ils ne sont pas d’accord. Cela ne signifie pas que nous allons modifier notre politique en fonction de leurs désaccords », a déclaré Miller.
* Traduit de l’Anglais par Mounir Bennour.
Partout en France à l’appel du Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens, premiers signataires de l’appel dans les Pyrénées Orientales :
Association France Palestine Solidarité-ASTI66-CGT66-CIMADE-CNT66-Cultures de paix-EELV Pays Catalan-Femmes Solidaires 66-FSU66-GDS66-Génération.s-LDH66-LFI-Mouvement de la paix-MRAP66-NPA-PCF-POI66-RESF-Solidaires66
Rapport d’Amnesty International 8-11-2023
Les autorités israéliennes ont considérablement accru leur recours à la détention administrative, une forme de détention arbitraire, contre des Palestiniens et Palestiniennes en Cisjordanie occupée, ont renouvelé les mesures d’urgence favorisant les traitements inhumains et dégradants de détenu·e·s et n’ont mené aucune enquête sur les cas de torture et les morts en détention au cours des quatre dernières semaines, a déclaré Amnesty International le 8 novembre 2023.
Depuis le 7 octobre, les forces israéliennes ont placé plus de 2 200 hommes et femmes palestiniens en détention, d’après la Société des prisonniers palestiniens. D’après l’organisation israélienne de défense des droits humains HaMocked, entre le 1er octobre et le 1er novembre, le nombre total de Palestiniens et Palestiniennes maintenus en détention administrative sans inculpation ni procès est passé de 1 319 à 2 070.
Des déclarations de personnes ayant été détenues puis libérées, ainsi que des vidéos et des photos témoignent de certaines des formes de torture et d’autres mauvais traitements auxquelles ont été soumis des détenu·e·s aux mains des forces israéliennes ces quatre dernières semaines. Des détenu·e·s ont, entre autres, été roués de coups et humiliés, et notamment forcés à garder la tête baissée, à s’agenouiller au sol pendant le compte des détenu·e·s et à chanter des chansons israéliennes.
« Au cours du dernier mois, nous avons constaté une augmentation considérable du recours par Israël à la détention administrative, une détention sans inculpation ni procès qui peut être reconduite indéfiniment, et dont l’utilisation était déjà à son niveau le plus haut de ces 20 dernières années avant l’intensification des hostilités du 7 octobre. La détention administrative est l’un des outils clés employés par Israël pour appliquer son système d’apartheid contre la population palestinienne. Des témoignages et des enregistrements vidéos révèlent également plusieurs cas de torture et d’autres mauvais traitements infligés par les forces israéliennes, notamment des coups violents et des humiliations délibérées auxquels ont été soumis des Palestiniens et Palestiniennes détenus dans des conditions déplorables », a déclaré Heba Morayef, directrice régionale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.
Au cours du dernier mois, nous avons constaté une augmentation considérable du recours par Israël à la détention administrative, une détention sans inculpation ni procès qui peut être reconduite indéfiniment, et dont l’utilisation était déjà à son niveau le plus haut de ces 20 dernières années avant l’intensification des hostilités du 7 octobreHeba Morayef, directrice régionale pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International
A Paris, devant le Sénat à 13h
Communiqué de presse Le projet de loi Asile & Immigration conduit à une négation radicale des droits fondamentaux des migrant-es. Présenté au Sénat à partir du 6 novembre, il prolonge l’appareil répressif des lois antérieur à l’encontre des personnes étrangères. Manipulant l’émotion provoquée par le meurtre de Dominique Bernard, Gérald Darmanin présente ce projet de loi comme « le plus dur et le plus ferme de ces trente dernières années », dont le point central est de faciliter l’expulsion des étranger.es, avec ou sans-papiers, quel que soit leur statut, ne se « comportant pas selon les valeurs de la République ». Alors que les ministres tergiversent sur la possibilité de régulariser pour un temps limité à un nombre réduit de personnes, les personnes migrantes sont de plus en plus déshumanisées et considérées uniquement comme de la main d’œuvre potentielle, qui n’a droit qu’à des propositions de régularisations précaires, limitées aux métiers dits “en tension”. Mais quels que soient les derniers équilibres trouvés au sein du gouvernement, ce sont d’abord et avant tout les aspects « répressifs qui vont primer, ce qui ne fera qu’accentuer les conditions d’existence des personnes étrangeres. Face à cette nouvelle régression raciste, c’est toute la société qui doit se lever. Avec les collectifs de sans-papiers, les syndicats et les associations, nous appelons à nous mobiliser pour faire échec à Darmanin. Le 6 novembre, jour d’ouverture des débats au Sénat sur la loi Asile et Immigration, nous appelons à un rassemblement à partir de 13H, devant le Sénat, place Pierre-Dux, afin d’interpeller les parlementaires et les éclairer sur les conséquences concrètes de ce projet de loi. Après le 6 novembre, nous continuerons à nous mobiliser pour une politique d’accueil digne |
UCIJ 2023 – Uni.e.s contre l’immigration jetable |
Par le Collectif national pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et IsraéliensManifestation /
Halte au massacre à Gaza ! La France doit exiger un cessez-le-feu immédiat
Samedi 4 novembre 2023 – départ à 14h30 de la place de la République à Paris
L’armée israélienne soumet la Bande de Gaza à des bombardements d’une violence inouïe et à un blocus total qui prive la population d’eau, de nourriture, de médicaments. Les hôpitaux, lorsqu’ils fonctionnent, opèrent aujourd’hui sans anesthésiques.
En Cisjordanie occupée, la population palestinienne est soumise à la violence redoublée de l’armée et des colons ainsi qu’à un bouclage du territoire.
Nous demandons un cessez-le-feu immédiat à Gaza, la fin des bombardements, des offensives terrestres et des déplacements forcés de populations, ainsi que la levée immédiate du blocus. Nous exigeons que la France s’engage activement dans ce sens.
Nous rendons hommage à l’ensemble des populations civiles, palestiniennes et israéliennes, victimes de crimes de guerre. Chaque vie compte.
Une paix juste et durable ne sera possible que dans le cadre de la reconnaissance des droits du peuple palestinien, de l’arrêt de la colonisation et de la fin de l’occupation israélienne, dans le respect de l’ensemble des résolutions de l’ONU.
Cessez-le feu immédiat !
Arrêt des bombardements et des déplacements forcés de la population !
Levée immédiate du blocus !
Protection du peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie !
Les libertés d’expression et de manifestation, libertés démocratiques fondamentales, doivent être respectées.
Nous appelons à nous rassembler sur les bases de cet appel et à organiser, en solidarité avec le peuple palestinien, des marches contre la guerre partout en France le samedi 4 novembre.
Paris, le 31 octobre 2023
Membres du Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens signataires de l’appel
Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui (ACCA) – AFD International – AILES Femmes du Maroc – Américains contre la guerre (AAW) – Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) – Association des Tunisiens en France (ATF) – Association France Palestine Solidarité (AFPS) – Association Nationale des Elus Communistes et Républicains (ANECR) – Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l’Action Citoyenne (ATTAC) – Association pour les Jumelages entre les camps de réfugiés Palestiniens et les villes Françaises (AJPF) – Association des Universitaires pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP) – Cedetim / IPAM – Collectif des Musulmans de France (CMF) – Collectif Faty Koumba : Association des Libertés, Droits de l’Homme et non-violence – Collectif Judéo-Arabe et Citoyen pour la Palestine (CJACP) – Collectif Paix Palestine Israël (CPPI Saint-Denis) – Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient (CVPR PO) – Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient du 5e arrt (CJPP5) – Confédération générale du Travail (CGT) – Droit-Solidarité – Ensemble ! Mouvement pour une alternative de gauche écologiste et solidaire – Europe Ecologie les Verts (EELV) – Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) – Fédération Syndicale Unitaire (FSU) – Forum Palestine Citoyenneté – Génération Palestine – La Courneuve-Palestine – La France Insoumise (LFI) – le Mouvement de la Paix – les Femmes en noir (FEN) – Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, section française de la Women’s International League for Peace and Freedom (WILPF) (LIFPL) – Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) – Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) – Organisation de Femmes Egalité – Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF) – Parti Communiste Français (PCF) – Parti de Gauche (PG) – Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM) – Sortir du colonialisme – Union des communistes libertaires (UCL) – Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT) – Union Juive Française pour la Paix (UJFP) – Union Nationale des Étudiants de France (UNEF) – Union syndicale Solidaires
Publié par UNICEF le 31/10/2023
Voici un résumé des propos tenus par James Elder, porte-parole de l’UNICEF – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse d’aujourd’hui au Palais des Nations à Genève.
Genève, le 31 octobre 2023 – « Dès les premiers jours des hostilités sans précédent dans la bande de Gaza, l’UNICEF a été très clair sur la nécessité d’un cessez-le-feu humanitaire immédiat, de l’acheminement de l’aide et de la libération des enfants enlevés. Comme beaucoup d’autres, nous avons demandé que le massacre des enfants cesse.
Nos craintes les plus vives concernant le nombre d’enfants tués, qui est passé de quelques dizaines à des centaines, puis à des milliers, se sont concrétisées en l’espace de quinze jours seulement. Les chiffres sont effroyables : plus de 3 450 enfants auraient été tués, et ce chiffre augmente chaque jour de façon stupéfiante.
Gaza est devenue un cimetière pour des milliers d’enfants. C’est un véritable enfer pour tous les autres.
Malades, déshydratés, traumatisés…
Et pourtant, les menaces qui pèsent sur les enfants ne se limitent pas aux bombes et aux roquettes. Je voudrais parler brièvement de l’eau et des traumatismes.
Les plus d’un million d’enfants de Gaza sont également confrontés à une crise de l’eau. La capacité de production d’eau de Gaza ne représente que 5 % de sa production quotidienne habituelle. Les décès d’enfants – en particulier de nourrissons – dus à la déshydratation constituent une menace croissante.
C’est ce qu’a déclaré l’une de mes collègues de l’UNICEF, Nesma, qui vit et travaille à Gaza. Elle a deux enfants, Talia, 4 ans, et Zain, 7 ans. « Cela me brise le cœur de voir les enfants autour de moi s’efforcer d’obtenir une tasse d’eau propre sans pouvoir la trouver. Zain ne cesse de demander de l’eau ordinaire. »
Elle veut dire de l’eau potable, pas de l’eau salée qui est la seule option actuellement et qui rend Zain, 7 ans, et beaucoup d’autres enfants malades.
Et puis il y a le traumatisme. Lorsque les combats cesseront, le coût pour les enfants et leurs communautés sera supporté par les générations à venir. Avant cette nouvelle escalade, plus de 800 000 enfants de Gaza, soit les trois quarts de la population enfantine, avaient été identifiés comme ayant besoin d’un soutien psychosocial et de santé mentale. Et ce, avant ce nouveau cauchemar.
1,1 million d’enfants vivent un cauchemar
La même collègue de l’UNICEF, Nesma, qui a parlé de son enfant de 7 ans demandant désespérément de l’eau potable, a expliqué le traumatisme que subit son enfant de 4 ans. Talia, 4 ans, présente de graves symptômes de stress et de peur et s’automutile en s’arrachant les cheveux et en se grattant les cuisses jusqu’au sang. Et pourtant, comme l’explique sa mère : « Je n’ai pas le luxe de penser à la santé mentale de mes enfants. Je me dis sans cesse : « Nesma, garde-les en vie ». Et quand tout cela se terminera, je leur apporterai un soutien mental et des soins médicaux. »
C’est pourquoi nous répétons, au nom de Talia et de Zain, et des autres 1,1 million d’enfants de Gaza qui vivent un cauchemar : nous avons besoin d’un cessez-le-feu humanitaire immédiat. Tous les points de passage vers Gaza doivent être ouverts pour permettre un accès sûr, durable et sans entrave de l’aide humanitaire, notamment de l’eau, de la nourriture, des fournitures médicales et du carburant.
Et s’il n’y a pas de cessez-le-feu, pas d’eau, pas de médicaments et pas de libération des enfants enlevés ? Nous nous dirigeons alors vers des horreurs encore plus grandes qui touchent des enfants innocents. »
Organisé par la LDH 66
Source AFP Publié le 26/10/2023 à 05h53, mis à jour le 26/10/2023
Les dirigeants de l’Union européenne ont réclamé jeudi des « couloirs humanitaires » et des « pauses » dans le conflit pour venir en aide aux habitants de la bande de Gaza assiégée, pilonnée sans répit depuis 20 jours par l’armée israélienne en riposte à l’attaque sanglante du Hamas.
Le mouvement islamiste palestinien a estimé jeudi à « près de 50 » le nombre d’otages tués dans les frappes israéliennes dans la bande de Gaza. Les autorités israéliennes n’ont pas confirmé ce chiffre, que l’AFP n’a pas pu vérifier de manière indépendante.
Selon le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, plus de 7.000 personnes ont été tuées dans ces bombardements israéliens depuis le 7 octobre, en majorité des civils dont environ 3.000 enfants.
En Israël, 1.400 personnes, selon les autorités, ont été tuées depuis le début de la guerre, dont un millier de civils morts le jour de l’attaque contre Israël.
La communauté internationale redoute les conséquences d’une possible offensive terrestre d’Israël sur le territoire palestinien, où l’aide internationale n’arrive qu’au compte-gouttes pour les 2,4 millions d’habitants pris au piège dans des conditions humanitaires désastreuses.
Les dirigeants européens, réunis en sommet à Bruxelles, ont exprimé jeudi leur « inquiétude » concernant la dégradation de la situation humanitaire à Gaza, et appelé à la mise en place de « couloirs humanitaires » et de « pauses » pour répondre aux besoins de la population.
Les 27 se sont dits par ailleurs favorables à l’organisation d’une « conférence internationale de paix », qui aurait lieu « prochainement ».
Le 7 octobre, des centaines de combattants du mouvement islamiste se sont infiltrés sur le sol israélien depuis la bande de Gaza, lors d’une attaque d’une violence et d’une ampleur sans précédent depuis la création d’Israël en 1948.
Selon l’armée israélienne, 224 otages, israéliens, bi-nationaux ou étrangers, ont été enlevés au cours de cette attaque par le Hamas, qui a relâché quatre femmes à ce jour.
Jeudi soir, les familles d’otages ont prévenu à Tel-Aviv être arrivées « au bout de leur patience » et exigé d’être reçues par le gouvernement.
« Depuis vingt jours le gouvernement est muet, nous faisons tout nous mêmes », a déploré Eyal Sheni, le père de Roni Sheni, une soldate de 19 ans otage ou disparue.
Le Hamas a publié jeudi une liste d’environ 7.000 noms de Palestiniens tués selon lui dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, après que la crédibilité de ses bilans a été remise en question mardi par le président américain Joe Biden.
Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby, interrogé sur ce point, a déclaré qu’il ne « contesterait pas » le fait que plusieurs milliers de Palestiniens ont été tués. Mais, a-t-il ajouté, « nous ne devrions pas nous fier » aux chiffres avancés par le ministère de la Santé du Hamas.
Pendant la nuit de mercredi à jeudi, l’armée israélienne a mené un « raid ciblé » avec des chars dans le nord de la bande de Gaza, en prélude à une offensive terrestre annoncée à plusieurs reprises et confirmée mercredi soir par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a promis « d’anéantir » le Hamas.
Pendant ce raid, les soldats ont « frappé de nombreux terroristes, leurs infrastructures et des positions de lancement de roquettes antichars », avant de « quitter la zone », a annoncé l’armée.
L’armée a diffusé des images en noir et blanc du raid, montrant des véhicules blindés et des bulldozers passant au travers d’un grillage de protection, similaire à celui séparant Israël de la bande de Gaza.
Des vidéos tournées par l’AFPTV depuis Sdérot, dans le sud d’Israël, montrent un énorme nuage de fumée s’élevant au-dessus du nord de Gaza.
Une offensive terrestre serait extrêmement périlleuse dans ce territoire très densément peuplé, truffé de tunnels où le Hamas cache ses armes et ses combattants, et en présence d’otages.
La bande de Gaza, un territoire pauvre de 362 kilomètres carrés, soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007, est placé depuis le 9 octobre en état de « siège complet » par Israël, qui y a coupé l’eau, l’électricité et l’approvisionnement en nourriture.
Des images satellite publiées jeudi montrent l’ampleur des destructions, avec des quartiers entiers rasés par les bombardements.
Depuis le 15 octobre, l’armée israélienne appelle la population du nord de la bande de Gaza, où les bombardements sont les plus intenses, à évacuer vers le sud. Au moins 1,4 million de Palestiniens ont fui leur foyer depuis le début de la guerre, selon l’ONU.
Mais les frappes continuent aussi de toucher le sud, proche de la frontière égyptienne, où sont massés plusieurs centaines de milliers de civils.
Jeudi, une adolescente a été sortie des décombres d’un immeuble de Khan Younès, une ville du sud du territoire. Elle a été transportée à l’hôpital après 35 heures passées sous les décombres.
« Aucun endroit n’est sûr à Gaza », a affirmé jeudi la coordinatrice des affaires humanitaires de l’ONU pour les territoires palestiniens, Lynn Hastings.
« Où qu’on aille, on mourra », lâche Rahma Saqallah, qui s’apprêtait jeudi à quitter la région de Khan Younès. Cette femme avait fui la ville de Gaza, bombardée par l’armée israélienne, vers le sud, avec son mari et ses quatre enfants.
Elle en est repartie avec sa fille seulement, les autres ayant péri dans une frappe contre une maison dans laquelle ils se croyaient en sécurité.
Le président français Emmanuel Macron a jugé mercredi, au Caire, qu’une offensive terrestre israélienne, si elle devait être « massive », serait une « erreur ». Son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi a, lui, appelé à éviter une « invasion terrestre de Gaza ».
Aux Etats-Unis, le président Joe Biden a affirmé mercredi qu’Israël avait « le droit » de se défendre, mais qu’il devait faire tout son possible « pour protéger les civils innocents ».
Pour Washington, un cessez-le-feu « à ce stade ne bénéficierait qu’au Hamas », classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l’Union européenne et Israël. La Maison Blanche a suggéré plutôt des « pauses » pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire.
Seuls quelques dizaines de camions chargés d’aide sont arrivés à Gaza depuis le 21 octobre via l’Egypte, alors qu’au moins 100 camions par jour seraient nécessaires, estime l’ONU qui réclame d’urgence la livraison de carburant pour faire fonctionner les générateurs dans les hôpitaux, pomper et purifier l’eau.
Ce qu’Israël exclut, affirmant que cela profiterait au Hamas et à ses opérations militaires.
Selon Mohammed Abu Selmeya, le directeur de l’hôpital Shifa dans la ville de Gaza, le plus grand du territoire, « dix hôpitaux sont déjà hors service » et « plus de 90 % des médicaments et des produits sont épuisés ».
Alors qu’une partie de la communauté internationale redoute un embrasement régional, les échanges de tirs sont quotidiens à la frontière nord d’Israël avec le Liban, entre l’armée israélienne et le Hezbollah, soutenu par l’Iran et allié du Hamas.
La tension est très vive aussi en Cisjordanie occupée, où plus de cent Palestiniens ont été tués dans des violences depuis le 7 octobre, selon le ministère palestinien de la Santé.
26/10/2023 23:25:50 – Khan Younès (Territoires palestiniens) (AFP) – © 2023 AFP
Publié sur Made in Perpignan le 26/10./2023
Après une heure de discours et une minute de silence, le rassemblement s’est dispersé dans le calme devant un dispositif policier conséquent.
Sous les fenêtres du préfet des Pyrénées-Orientales, plusieurs prises de parole, et slogans. Au mégaphone, se multiplient les récits de souffrances au Proche-Orient. Ces histoires sont portées par les civils bombardés à Gaza ou opprimés par les colons en Cisjordanie et ceux dont les proches ont été enlevés par le Hamas. Les slogans pour «la Paix et justice en Palestine», ou «le respect du droit international» sont scandés et certains responsables enjoignent «la France à demander un cessez-le-feu immédiat». Des propos applaudis et confirmés par des demandes d’arrêt «immédiat des massacres.»
Pour Hervé Bégué, responsable de Cultures de Paix, l’association se positionne en «défense des deux peuples, les Palestiniens et Israéliens. Je ne mettrais jamais en opposition les uns avec les autres. Les deux souffrent aujourd’hui. Les Israéliens avec l’agression terroriste du Hamas du 7 octobre et les Palestiniens par la réponse surdimensionnée de l’armée israélienne. Quand on bombarde Gaza avec deux millions d’habitants, les civils en prennent autant que les pseudos responsables. De l’autre côté, le terrorisme, l’assassinat de femmes d’enfants, de bébés est injustifiable.»
Au pied du Castillet, drapeaux catalans et palestiniens flottaient circonspects devant le barriérage installé pour les empêcher d’accéder au quai Sadi Carnot. En effet, Hervé Bégué avait, comme le prévoit la loi, déclaré le rassemblement de ce mercredi soir. Finalement, après l’appel des responsables de la France Insoumise à se joindre au cortège, le préfet l’avait interdit au motif «d’un risque de trouble à l’ordre public.» Face à cette interdiction, les organisateurs ont immédiatement fait appel au tribunal administratif. La décision est tombée en cours de rassemblement, et les forces de l’ordre ont été contraintes de lever le barriérage pour laisser le cortège s’avancer sous les fenêtres du préfet.
Perpignan : une nouvelle manifestation en soutien à la Palestine interdite par la préfecture, une association saisit la justice
Au moins une centaine de personnes ont manifesté, malgré l’interdiction de la préfecture, le mercredi 25 octobre quai Sadi Carnot à Perpignan à l’appel d’associations avec la présence d’élus.
Publié sur l’Indépendant 25/10/2023
Un rassemblement en soutien à la Palestine devait se tenir ce mercredi 25 octobre à 18 h 30 quai Sadi-Carnot à Perpignan. La manifestation a été interdite par la préfecture.
Bis repetita. Le samedi 21 octobre 2023, un rassemblement en soutien au peuple palestinien, qui s’était quand même tenu avec une centaine de personnes, avait été interdit par la préfecture des Pyrénées-Orientales.
L’association Culture de paix avait déclaré une manifestation pour ce mercredi 25 octobre à 18 h 30. LFI a également appelé à manifester pour un cessez-le-feu immédiat en Palestine. Mais la préfecture a également décidé de les interdire, indiquant dans un arrêté paru ce mercredi, « que cette manifestation (celle de LFI NDLR) intervient le même jour, à la même heure, au même endroit que la manifestation déclarée par l’association Culture de paix, en vue d’un rassemblement pour la paix et le désarmement dans le monde et l’arrêt de la vente d’armes », « qu’il ressort du communiqué de presse de l’association Culture de paix que le rassemblement projeté est en réalité un rassemblement en soutien au peuple palestinien », « et que le PCF 66 et la CGT 66 ont également appelé leurs adhérents à rejoindre le mouvement de soutien au peuple palestinien ».
La préfecture se base également sur le contexte « de tensions vives au Moyen-Orient » et les récents attentats.
Culture de paix a indiqué avoir déposé un référé pour faire annuler cet arrêté préfectoral : « Nous ne voyons pas pourquoi on nous interdit une manifestation déclarée sous prétexte que d’autres ont appelé à se mobiliser le même jour à la même heure ».
Organisé par la LDH 66 – Perpignan et Pyrénées orientales
Publié sur 20 minutes le 18 octobre 2023
Environ 500 travailleurs et travailleuses sans-papiers dénoncent leur « surexploitation » et réclament leur régularisation
Ils et elles viennent du bâtiment, de la logistique, du nettoyage ou encore de la distribution… Des centaines de travailleurs sans-papiers ont enclenché ce mardi matin un mouvement de grève coordonné dans plus de 30 entreprises en Ile-de-France pour dénoncer leur « surexploitation » et réclamer leur régularisation, a-t-on appris auprès de la CGT, qui les accompagne.
Au total, environ 500 personnes, essentiellement originaires d’Afrique, occupent ce mardi 33 entreprises où ils sont employés, principalement à Paris et en Seine-Saint-Denis. Chronopost, Veolia, Suez, GLS, DPD, FedEx, Carrefour, Sépur, Franprix, Onet… Les salariés et salariées de ces grands noms affirment subir « de multiples discriminations » et des conditions de travail « dégradées » dans un tract diffusé par la CGT.
35 sites sont occupés sur toute l’Ile-de-France, selon Gérard Ré, secrétaire confédéral de la CGT, chargé des questions de travailleurs migrants, contacté par 20 Minutes. « Il s’agit pour les travailleurs de dénoncer les conditions de travail, la majorité des entreprises sont des sociétés d’intérim qui sont utilisées pour les surexploiter et profiter du fait qu’ils n’ont pas de papiers. Chez Sépur, par exemple, ils ne reçoivent pas d’équipements de sécurité, ils viennent avec leur propre équipement. Dans le secteur du nettoyage, les femmes peuvent travailler encore moins que la durée conventionnelle à des salaires inférieurs au smic », explique le syndicaliste.
« Nous faisons partie intégrante de la classe ouvrière de ce pays. Nous créons des richesses et du développement comme nos collègues. Nous cotisons et contribuons comme vous au système de solidarité nationale de sécurité sociale. Nous refusons de continuer à être méprisés et ignorés », énonce le tract diffusé par la CGT.
L’objectif est selon l’organisation syndicale d’obtenir des documents pour prouver que ces hommes et ces femmes travaillent bien pour ces entreprises, et ensuite obtenir leur régularisation.
A quelques pas du Stade de France, 34 d’entre eux se sont introduits au siège d’une entreprise d’intérim à Saint-Denis, pour le compte de laquelle ils sont employés comme éboueurs ou ouvriers du bâtiment, notamment sur les chantiers des Jeux olympiques et du Grand Paris, a constaté un journaliste de l’AFP. Accompagnés par des militants syndicaux, ils ont déployé une banderole de la CGT et promis d’occuper les locaux jusqu’à leur « régularisation ».
Entre 7.000 et 10.000 travailleurs sont régularisés chaque année. Insuffisant pour la CGT, qui estime cette main d’œuvre à plusieurs centaines de milliers de personnes.
En Ile-de-France, les immigrés (avec ou sans papiers) représentent près de deux tiers de la main-d’œuvre totale (60,8 %) des ouvriers du gros œuvre du bâtiment et des travaux publics. Un cuisinier francilien sur deux était immigré et plus de quatre sur dix exerçaient comme agents de gardiennage et de sécurité (47 %), agents d’entretien (45 %) ou assistantes maternelles (43 %).
Publié sur la Voix du Midi le 21/10/2023
Défilé, dégradations, installation d’une ZAD..
Samedi 21 octobre, une manifestation contre l’autoroute A69 était organisée à Saïx (Tarn). Elle a réuni près de 10 000 personnes et s’est conclue par l’installation d’une ZAD
Comme au mois d’avril dernier avec leur manifestation « Sortie de Route », plusieurs associations et collectifs engagés dans la lutte contre l’autoroute entre Castres et Toulouse organisaient un nouveau week-end de mobilisation contre l’A69, samedi 21 et dimanche 22 octobre.
Entre 5 000 et 10 000 personnes (selon les sources) étaient présentes à Saïx, dans le Tarn, pour participer à ce rassemblement nommé « Ramdam sur le macadam ». Leur objectif ? Obtenir la suspension du chantier de l’A69, lancé au printemps dernier.
En marge du défilé festif sur un parcours d’environ 8 kilomètres, des intrusions avec dégradations ont été enregistrées dans deux entreprises, prestataires du chantier de l’A69. Les organisateurs annoncent aussi l’installation d’une ZAD au lieu-dit « La Crémade », dans les bâtiments d’une propriété qui a été expropriée pour les besoins du projet d’autoroute entre Castres et Toulouse.
Manifestation contre le projet d’autoroute A69 : le cortège principal défile dans le calme, plusieurs sites privés envahis par des manifestants
(le Monde 21/10/22))
La manifestation a mobilisé plus de 10 000 personnes, selon les organisateurs. La préfecture du Tarn a fait état de 2 400 personnes dans le cortège principal, et de 2 500 « individus radicaux et violents en dehors ».
Aliot débouté de sa plainte en diffamation contre Josie Boucher pour injure publique. C’est une victoire contre Aliot, maire de Perpignan, qui avait porté plainte pour diffamation contre Josie Boucher, présidente de L’ASTI 66. C’est une victoire aussi pour toutes les organisations démocratiques qui luttent contre le racisme et l’extrême-droite dans les Pyrénéres orientales. Le jour même de cette bonne nouvelle, nous apprenons que le parquet de Paris a requis un procès contre Aliot et 27 autres membres du RN/FN dans l’enquête pour les assistants parlementaires pour détournement de fonds publics et complicité…Le comité de soutien était présidé par Dominique Noguères co-présidente de la LDH 66.
Cher·es ami·es
Après un an de procédure consécutive à la plainte pour « diffamation et injure publique » que Louis Aliot a fait déposer par la mairie de Perpignan à mon encontre, la décision de non-lieu, rendue initialement par le tribunal de Perpignan, a été confirmée le 5 octobre par la Cour d’appel de Montpellier.
C’est une victoire démocratique, bien au-delà de mon cas.
Aliot, comme nombre de maires FN/RN, recourt systématiquement – et aux frais du contribuable – à des plaintes pour bâillonner celles et ceux qui combattent sa politique ultra-réactionnaire et notamment sa prétention à la rendre « respectable ». Comme c’était le cas autour de son « accueil » des réfugié·es ukranien·nes. Cette stratégie, en s’attaquant aux finances de ses opposant·es, vise à les intimider et bâillonner.
Les présentes décisions de justice montrent que l’extrême droite ne peut s’attaquer impunément, y compris sur le terrain judiciaire, à la liberté d’expression.
Ce n’est certes pas sur le fond mais sur la forme que le jugement de non-lieu a été prononcé dans la mesure où, , la plainte a été déposée hors délais. Quoiqu’il en soit, c’est une défaite pour Aliot qui ne peut réjouir et renforcer tou·tes les démocrates.
Je tiens à remercier mes deux avocats pour leur travail remarquable. Et, bien entendu, toutes celles et tous ceux qui m’ont exprimé leur solidarité, ici et dans le reste du pays et même ailleurs. Contre le sinistre menace qui pèse un peu plus chaque jour sur nos droits démocratiques et sociaux, il est crucial de démontrer à chaque instant qu’une attaque contre un·e est une attaque contre tou·tes, et que c’est ensemble que nous devons riposter.
Le comité qui s’est constitué pour me soutenir, et je remercie Dominique Noguères de l’avoir présidé, vous invite à une soirée festive et conviviale pour célébrer cet événement le vendredi 20 octobre à partir de 18h30 au Casal, 23 avenue du Lycée, à Perpignan.
Solidairement
Josie BOUCHER
Sur L’Indépendant:
Publié sur france.attac.org le 19/10/2023
Communiqué du Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens, le 19/10/2023, à Paris
Nous exigeons l’arrêt immédiat des opérations militaires contre la Bande de Gaza. L’offensive menée par l’Etat d’Israël contre la population de la Bande de Gaza, ses habitations, ses infrastructures est d’une violence sans précédent.
Nous condamnons les crimes de guerre commis par des commandos du Hamas contre des civils israéliens, crimes qui ont coûté la vie à plus de 1400 personnes dont des centaines de femmes et d’enfants. Comme tout peuple opprimé, le peuple palestinien a le droit de résister, mais rien ne peut justifier de tels actes.
Ces crimes ne peuvent en aucun cas justifier qu’Israël commette d’autres crimes de guerre avec l’aval de ses alliés. Chaque victime civile israélienne comme palestinienne est à déplorer. Chaque vie compte autant qu’une autre à nos yeux. Nous exigeons la libération immédiate de tous les civils pris en otage.
Des quartiers entiers de la Bande de Gaza ont été rasés, des écoles, des universités, des hôpitaux détruits. On compte ce 18 octobre, 3 478 personnes tuées dont 853 enfants et 6 journalistes, dont des centaines de morts dans le bombardement de l’hôpital Al-Ahli de Gaza, 12 500 blessés, et des centaines de milliers de personnes déplacées qui se trouvent sans abri. Du fait d’un siège inhumain, l’eau, l’électricité et la nourriture manquent cruellement. Déjà durement touchée, la population de la Bande de Gaza est au bord d’une catastrophe humanitaire majeure. Ce sont des crimes de guerre et qui visent aujourd’hui les hommes, les femmes et les enfants de la Bande de Gaza, au nombre de 2,2 millions.
Nous demandons d’urgence au président de la République de cesser son soutien inconditionnel à la politique israélienne. La France devrait porter la voix de la paix.
La France doit demander la levée immédiate du siège inhumain imposé à la population de Gaza, et l’annulation de l’ordre d’évacuation de la moitié du territoire de la Bande de Gaza. Au-delà de la catastrophe humanitaire que nous dénonçons, rien ne peut justifier la destruction massive des infrastructures civiles qu’impliquerait une telle opération.
Nous exigeons l’arrêt des opérations militaires contre la Bande de Gaza, dont les populations civiles sont et seront les principales victimes, dans le cadre d’un cessez-le feu total et immédiat.
Depuis des dizaines d’années la communauté internationale est restée passive sans faire appliquer le droit international devant les dénis des droits du peuple palestinien : occupation sans fin et colonisation de la Cisjordanie y compris Jérusalem-Est, blocus destructeur et inhumain de la Bande de Gaza depuis 16 ans…
Une paix juste et durable ne sera possible que dans le cadre de la reconnaissance des droits du peuple palestinien.
Nous appelons à se rassembler partout en France sur les bases de cet appel.
A Paris, nous appelons à un grand rassemblement le dimanche 22 octobre à 15 heures à République.
Les libertés d’expression et de manifestation, libertés démocratiques fondamentales, doivent être respectées.
Paris, le 19 octobre 2023
Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui (ACCA) – AFD International – AILES Femmes du Maroc – Alternative Libertaire (AL) – Américains contre la guerre (AAW) – Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) – Association des Tunisiens en France (ATF) – Association France Palestine Solidarité (AFPS) – Association Nationale des Elus Communistes et Républicains (ANECR) – Association pour la Taxation des Transactions financières et pour l’Action Citoyenne (ATTAC) – Association pour les Jumelages entre les camps de réfugiés Palestiniens et les villes Françaises (AJPF) – Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) – Association Universitaire pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP) – Cedetim / IPAM – Collectif des Musulmans de France (CMF) – Collectif Faty Koumba : Association des Libertés, Droits de l’Homme et non-violence – Collectif Judéo-Arabe et Citoyen pour la Palestine (CJACP) – Collectif Paix Palestine Israël (CPPI Saint-Denis) – Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient (CVPR PO) – Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient du 5e arrt (CJPP5) – Confédération générale du Travail (CGT) – Droit-Solidarité – Ensemble ! Mouvement pour une alternative de gauche écologiste et solidaire – Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) – Fédération Syndicale Unitaire (FSU) – Génération Palestine – La Courneuve-Palestine – La France Insoumise (LFI) – le Mouvement de la Paix – les Femmes en noir (FEN) – Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, section française de la Women’s International League for Peace and Freedom (WILPF) (LIFPL) – Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) – Mouvement Jeunes Communistes de France (MJCF) – Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) – Organisation de Femmes Egalité – Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF) – Parti de Gauche (PG) – Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM) –Sortir du colonialisme – Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT) – Union Juive Française pour la Paix (UJFP) – Union Nationale des Etudiants de France (UNEF) – Union syndicale Solidaires
Communiqué LDH et ACAT-France 11.10.2023
Une victoire décisive. Le Conseil d’Etat a finalement donné raison à l’ACAT-France et à la LDH (Ligue des droits de l’Homme). Ce 11 octobre, il a reconnu des failles dans l’identification des forces de l’ordre, préjudiciables en cas de poursuites contre un agent suspecté d’abus, et ordonné au ministère de l’Intérieur de revoir le numéro RIO, ce fameux matricule qui a été jugé insuffisant.
C’est une décision attendue depuis un an : après une fin de non-recevoir de la part du ministère de l’Intérieur, l’ACAT-France, la LDH et Jérôme Graefe, de l’observatoire parisien des libertés publiques, s’étaient tournés vers la justice en septembre 2022 pour que les forces de l’ordre soient mieux identifiées.
En cause : le numéro RIO, pour référentiel des identités et de l’organisation, ce matricule à sept chiffres rendu obligatoire en 2013 pour permettre une meilleure identification des agents sur le terrain. Un moyen nécessaire en cas de poursuites contre un agent, en vertu du principe constitutionnel selon lequel l’administration doit pouvoir rendre compte à ses administrés.
Mais trop petit, souvent couvert voire masqué, quand il n’est pas carrément absent, l’intérêt du RIO est limité. Conséquence, les poursuites contre les agents soupçonnés de violences illégales sont rares ou infructueuses. Le but de ce recours en justice était donc double : faire reconnaître que le non-port du RIO était un phénomène d’ampleur, et contraindre le ministère de l’Intérieur à améliorer la lisibilité de ce matricule.
Dans une décision sans équivoque rendue en assemblée du contentieux, sa formation la plus solennelle, le Conseil d’Etat nous donne raison sur ces deux points. Concernant le port du RIO, pourtant obligatoire, la plus haute juridiction administrative parle d’une « carence » du ministère de l’Intérieur « à faire assurer son respect par ses agents ». Elle enjoint donc le ministère à garantir cette obligation.
Le Conseil d’Etat inflige enfin un second revers : il ordonne de rendre le RIO plus lisible.
Sur ce point, nos associations apportent une solution qui permettrait au ministère de l’Intérieur de se conformer à la justice. Nous proposons que le RIO soit écrit en plus gros, dans le dos, sur les épaules voire le casque, sur une matière réfléchissante pour être visible de jour comme de nuit, et plus facilement mémorisable.
Ces mesures simples – un simple arrêté ministériel suffit – contribueraient à renforcer l’Etat de droit et restaurer la relation entre la police et la population, abimée par un sentiment d’impunité auquel le (non) port du RIO contribuait largement.
Paris, le 11 octobre 2023
Communiqué de la LDH le 13/10/2023
« Toute personne a droit à un niveau de vie pour assurer sa santé, son bien-être et celui de sa famille (alimentation, habillement, logement, soins médicaux, services sociaux nécessaires…) ». Enoncer l’article 25 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH) en ce jour de mobilisation intersyndicale permet de rappeler le rôle des politiques publiques pour la mise en œuvre de la DUDH. Si nombre de ses articles restent un objectif à atteindre, les Etats ne doivent jamais cesser de garder la mise en œuvre des droits les plus fondamentaux comme perspective démocratique et sociale.
Or dans notre pays, les écarts de richesse se creusent : 9,3 millions de personnes, soit 14.7 % de la population française (31 % des étudiants) vivent en deçà du seuil de pauvreté ; 7 millions de personnes dépendent de l’aide alimentaire, le nombre de personnes à la rue dépasse les
300 000 (soit 3 fois plus qu’il y a 20 ans) ; les écarts de salaire entre femmes et hommes stagnent ; les services publics sont de plus en plus exsangues…
Il y a donc urgence à changer de politiques publiques pour mettre fin aux mesures antisociales toujours plus nombreuses (dernière en date les 15 heures de travail obligatoire pour les bénéficiaires du RSA), réhabiliter les services publics de proximité, seuls à même d’apporter des réponses aux difficultés qui impactent de trop nombreuses personnes dans notre pays, mettre en œuvre justice sociale et justice climatique. Les droits économiques, sociaux et culturels sont aussi des droits de l’Homme.
C’est pourquoi la LDH (Ligue des droits de l’Homme) invite à se mobiliser aux côtés des organisations syndicales dans le cadre de l’appel du mouvement syndical européen contre les inégalités, l’austérité, pour les salaires et l’égalité femmes-hommes !
Paris, le 13 octobre 2023
Publié sur radiofrance.fr le 9 octobre 2023
La « Federal Trade Commission », accompagnée par 17 états américains, ont porté plainte, le 26 septembre dernier, contre la multinationale Amazon pour concurrence déloyale, pratiques illégales et stratégies anticoncurrentielles. Et le dossier vient de s’alourdir.
L’agence fédérale du commerce accuse le géant de la vente en ligne d’exclure ses concurrents lorsqu’ils sont moins chers en les placardisant. La FTC dénonce le fait que les commerçants qui proposent leurs produits à d’autres revendeurs à des prix inférieurs à ceux annoncés sur Amazon sont également rapidement punis par la multinationale.
Sans parler du fait que les marques sont fortement encouragées à souscrire aux offres d’Amazon et à acheter de la publicité, si elles veulent exister. Amazon représente, aux États-Unis, près de 38% du volume des achats en ligne. Les entreprises peuvent difficilement faire sans le géant fondé par Jeff Bezos, qui n’a plus qu’à imposer sa loi.
Depuis ses débuts, Amazon propose des prix cassés pour prendre des parts de marché. Une fois une position dominante atteinte, elle utilise tous les moyens, autorisés ou non, pour préserver cette situation de quasi-monopole. Cette place de marché favorise ses intérêts au détriment du consommateur… Et c’est bien ce dernier que la FTC est censé protéger.
Dans le cadre de cette affaire, l’existence d’un algorithme secret, baptisé « projet Nessie », vient d’être découvert. Selon le Wall Street Journal, Amazon utilisait un algorithme capable d’évaluer quand augmenter ses prix et être suivi par ses concurrents.
Si les concurrents ne s’alignaient pas, l’algorithme ramenait rapidement le produit au prix initial. Autre mission de Nessie, positionner les prix de certains produits au même niveau d’un concurrent qui faisait une promotion et le maintenir lorsque l’offre du concurrent s’arrêtait. Amazon a réalisé plus d’un milliard de chiffre d’affaires grâce à Nessie.
« Si la plainte aboutit, ce sont les consommateurs qui en pâtiront, car nous devrons arrêter tout ce que nous faisons pour proposer des prix bas et les mettre en valeur », a déclaré l’entreprise. Une stratégie de défense façon inversion des rôles, où Amazon se fait passer pour le vrai défenseur du consommateur à l’inverse de l’autorité fédérale.
LA FTC a déjà eu Amazon dans son collimateur cette année. En mai dernier, la multinationale s’est rendue coupable de non-respect de la confidentialité des données des utilisateurs de ses enceintes connectées Alexa ou de la caméra de sécurité Ring. Amazon collectait des images et des enregistrements à l’insu des utilisateurs. L’entreprise a accepté de payer plus de 30 millions de dollars pour mettre fin aux poursuites
Communiqué de la LDH le 8 octobre 2023
La LDH (Ligue des droits de l’Homme) condamne de façon absolue l’attaque militaire déclenchée ce samedi 7 octobre 2023 par le Hamas à partir de Gaza contre l’Etat et la population d’Israël. Cette agression, qui a d’ores et déjà fait plusieurs centaines de morts et au moins deux mille blessés, relève d’une violence inacceptable et injustifiable.
Aujourd’hui, l’urgence absolue est de faire respecter le droit international humanitaire, d’assurer la protection de tous les civils et d’exiger la libération de tous les otages.
La réaction des autorités israéliennes d’en appeler à une guerre totale ne peut aboutir qu’à une escalade de la violence en Israël, en Palestine (où on compte déjà plusieurs centaines de morts et de blessés) et dans toute la région comme le font déjà craindre certaines réactions.
La LDH en appelle au gouvernement français, aux institutions européennes, au Conseil de l’Europe et à l’ONU pour se mobiliser afin d’éviter le pire. Il est urgent qu’ils agissent pour faire respecter le droit international dans cette région à commencer par la résolution n°242 des Nations unies en date du 22 novembre 1967.
Il n’est pas trop tard pour trouver une solution durable à ce conflit qui n’a que trop duré. Les peuples israélien et palestinien ne pourront vivre dans un espace apaisé qu’en respectant les droits des uns et des autres.
Publié sur Franceinfo le 5/10/2023
Des réfugiés arméniens qui ont fui le Haut-Karabakh se retrouvent à Goris en Arménie, le 30 septembre 2023. (DIEGO HERRERA CARCEDO / AFP)
Après une offensive éclair des forces azéries en septembre, la quasi-totalité de la population arménienne a fui ce territoire indépendantiste, enclavé en Azerbaïdjan. Plusieurs observateurs dénoncent un « génocide » et une « épuration ethnique » en cours. Les juristes ne sont toutefois pas unanimes sur cette qualification.
Des bâtiments vides, des rues désertes, une ville figée dans le silence… En quelques jours, la capitale du Haut-Karabakh, Stepanakert, s’est vidée de ses habitants. Après trente ans de conflit avec l’Azerbaïdjan, le territoire indépendantiste du Caucase s’est auto-dissout. Près de 100 000 habitants, soit la quasi-totalité de la population de la région, ont fui vers l’Arménie, selon les autorités arméniennes.
>> Sept questions pour comprendre la crise au Haut-Karabakh
A plusieurs reprises, le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a accusé Bakou d’avoir procédé à un « nettoyage ethnique » dans l’enclave à majorité arménienne. Plus tôt dans l’année, il avait déjà affirmé que l’Azerbaïdjan préparait un « génocide du peuple du [Haut-Karabakh]« . Des qualifications reprises par des représentants et des membres de la communauté arménienne, ainsi que par des observateurs internationaux. Mais ces qualificatifs reflètent-ils la situation sur place ?
« On peut utiliser mille mots, mais il est évident qu’il s’agit d’une épuration ethnique », a estimé sur franceinfo Hasmik Tolmajian, ambassadrice d’Arménie en France. « Le Haut-Karabakh vient d’être en quelques jours vidé de l’intégralité de ses habitants (…) Si ça, ce n’est pas une épuration ethnique, je ne sais pas ce que c’est », a également dénoncé sur RTL la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. « C’est la définition d’une épuration ethnique : effacer la présence des Arméniens dans ce territoire. Et c’est ce qui se passe aujourd’hui », a affirmé Anahita Akopian, présidente du Comité de défense de la cause arménienne.
En droit international, cependant, le terme de « nettoyage ethnique » n’est pas reconnu comme un crime et n’a pas de définition précise, rappelle l’ONU. L’expression est apparue dans les années 1990, lors du conflit en ex-Yougoslavie, et provient probablement d’une traduction littérale du serbo-croate « etničko čišćenje », précisent les Nations unies. Les actes qui pourraient être qualifiés comme tels ne sont ainsi pas définis précisément. En 1994, une commission d’experts des Nations unies sur l’ex-Yougoslavie a toutefois statué dans un rapport* que le « nettoyage ethnique » était « une politique délibérée conçue par un groupe ethnique ou religieux visant à faire disparaître, par le recours à la violence et à la terreur, des populations civiles appartenant à une communauté ethnique ou religieuse distincte de certaines zones géographiques ».
Le terme n’est pas utilisé par les juristes pour faire reconnaître des actes devant la justice. « La purification ethnique est un terme générique qui vient du langage courant », observe pour franceinfo Yann Jurovics, maître de conférence en droit international à l’université Paris-Saclay, ancien juriste pour les tribunaux internationaux pour l’ex-Yougoslavie et le Rwanda. Sa consœur Marjorie Beulay, maîtresse de conférences en droit public à l’université de Picardie-Jules Verne, confirme cette analyse.
Mais, même sans transcription juridique, cette expression décrit une réalité. « Le nettoyage ethnique passe par l’invisibilisation d’un groupe », relève-t-elle. Dans le cas des Arméniens du Haut-Karabakh, l’invisibilisation prend par exemple la forme d’une destruction du patrimoine arménien, comme les cimetières, les monuments commémoratifs, rappelle The Guardian. « La situation laisse craindre que ceux qui restent [au Haut-Karabakh] puissent être forcés à être assimilés, ce qui fait partie du nettoyage ethnique. Poussé à son extrême, ce dernier peut conduire à un génocide », poursuit Marjorie Beulay.
Le mot « génocide » est apparu à la fin de la Seconde Guerre mondiale et a rapidement fait son entrée dans le vocabulaire du droit international, rappelle l’ONU. Le crime de génocide a été créé en 1948 et défini dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de l’ONU. L’article II de ce traité dispose qu’un génocide est caractérisé lorsque des actes sont commis « dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ». Parmi ces actes figurent : le meurtre, le transfert forcé d’enfants ou la soumission à des conditions de vie menant à la disparition partielle, voire totale, d’une population.
En février, la Cour internationale de justice, qui traite des litiges entre Etats, a déclaré* que la vie des Arméniens du Haut-Karabakh était en danger en raison du blocage du corridor de Latchine depuis fin 2022. Cette bande terrestre relie le territoire indépendantiste à l’Arménie, et permet la circulation de vivres et de matériel de santé. Dans un rapport* publié début août, l’ancien procureur général de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno Ocampo, sollicité par l’Arménie, a également estimé qu’un « génocide était en cours » contre les Arméniens du Haut-Karabakh en raison de ce blocus. Il a accusé le président azéri, Ilham Aliyev, de provoquer ainsi la famine dans l’enclave. Le 18 septembre dernier, Bakou a toutefois autorisé l’arrivée d’aide humanitaire dans le corridor, après un accord avec les indépendantistes du Haut-Karabakh.
« Comme en 1917 lors du génocide des Arméniens, l’arme principale est la faim. Il n’est pas nécessaire qu’il y ait des gens qui meurent de faim pour qu’on puisse parler de génocide. Il faut qu’il y ait intention de créer des conditions qui vont mener à ce résultat. « Luis Moreno Ocampo, ancien procureur général de la Cour pénale internationale
à « Libération »
Fin août, l’ancien expert des Nations unies sur le génocide, Juan Méndez, a alerté l’organisation mondiale sur les risques de génocide au Haut-Karabakh. Il évoquait lui aussi le blocage depuis fin 2022 du corridor de Latchine. « Le risque de génocide était clairement présent et n’est toujours pas atténué », relève le spécialiste auprès de franceinfo. Ce n’est pas parce qu’ils sont désormais à l’abri des attaques [après leur exode vers l’Arménie] que nous pouvons dire que le génocide n’a pas eu lieu ou n’aura pas lieu. »
En outre, depuis plusieurs années, des dirigeants azéris ne cachent pas leur intention d’éliminer les Arméniens. « Notre objectif est l’élimination complète des Arméniens », a déclaré Hajibala Abutalybov*, ancien maire de Bakou, en 2005. En 2013, un ancien conseiller d’llham Aliyev, a comparé l’Arménie à une « tumeur cancéreuse » du Caucase et assuré que sa disparition était « inévitable ». Le président azéri Ilham Aliyev a, lui-même, qualifié les Arméniens de « barbares et de vandales » qui seraient infectés par un « virus » pour lequel ils devraient « être traités ». A la suite de la guerre menée par Bakou en 2020 contre le territoire sécessionniste, le gouvernement azéri a émis un timbre commémoratif représentant un homme en combinaison de protection en train de « désinfecter » le Haut-Karabakh.
En réaction aux conclusions de Luis Moreno Ocampo, l’Azerbaïdjan a sollicité l’expertise du Britannique Rodney Dixon, un avocat spécialiste du droit international et des droits humains. Dans ses conclusions*, l’expert, qui affirme avoir travaillé de manière totalement indépendante, avance que « rien, dans l’avis de Luis Moreno Ocampo, ne permet d’affirmer qu’un génocide est actuellement perpétré au Haut-Karabakh ». Les propos de l’ancien procureur de la CPI constituent, de son avis, « une allégation manifestement infondée ».
Concernant l’ancien blocus du corridor de Latchine, Rodney Dixon relève « l’offre d’alternatives » de la part de l’Azerbaïdjan « pour l’approvisionnement de la population ». Il évoque la route entre Aghdam (Azerbaïdjan) et Stepanakert, et affirme que « c’est l’entité illégale et non reconnue du Haut-Karabakh qui a refusé d’emprunter cette route », comme le proposait la diplomatie américaine. L’avocat poursuit en assurant qu’entre décembre 2022 et août 2023, la Croix-Rouge a quand même pu évacuer « plus de 700 personnes » via le corridor de Latchine, distribuer « environ 10 000 colis alimentaires et hygiéniques » et « 900 tonnes de fournitures médicales », malgré le blocus. Un bilan établi par l’organisation humanitaire elle-même.
Face à ces différentes observations, les avis diffèrent sur l’emploi du terme « génocide ». « J’entends la nécessité symbolique de l’utiliser, pour faire passer un message, pour faire réagir et alerter sur une situation, souligne Marjorie Beulay. Mais d’un point de vue juridique, la notion de génocide me semble difficile à établir. »
« Il va falloir avoir les éléments, déterminer cette volonté de destruction physique et biologique du groupe. »Marjorie Beulay, maîtresse de conférences en droit public
à franceinfo
La chercheuse n’est pas sûre que l’accusation de « génocide » tienne considérant le seul blocus de Latchine. « Est-ce organisé pour détruire biologiquement et physiquement un groupe, ou pour le faire céder et partir du territoire ? », s’interroge-t-elle. De manière générale, juge cette experte, les faits connus à ce stade sur le Haut-Karabakh se rapprochent davantage « d’exactions, du crime contre l’humanité que du génocide ». Le Statut de Rome de la Cour pénale internationale*, dans son article 7, définit les crimes contre l’humanité comme des actes tels que des meurtres, des déportations, des faits de torture ou des viols, entre autres crimes, « commis dans le cadre d’une attaque généralisée ou systématique lancée contre toute population civile et en connaissance de cette attaque ».
Pour Yann Jurovics, la particularité actuelle du Haut-Karabakh est le fait que « les frontières sont ouvertes ». « On n’empêche pas le départ, c’est la césure entre une politique de destruction biologique et une politique de persécution », développe le spécialiste, qui souligne le manque d’informations sur ce qui se passe réellement dans cette zone. Mais « si les populations arméniennes fuient, car elles ont peur de quelque chose de fondé, alors il s’agit plutôt d’une politique criminelle contre l’humanité », appuie-t-il. Des attaques pourraient aussi, « au cas par cas », être qualifiées de crimes de guerre.
La mission d’une journée de l’ONU au Haut-Karabakh, arrivée dimanche, n’a pas observé de destruction ni recueilli de témoignage faisant état de violences contre des civils depuis le cessez-le-feu. Elle a toutefois constaté des « destructions » à Aghdam, territoire regagné par l’Azerbaïdjan en 2020. « Nos collègues ont été frappés par la soudaineté avec laquelle la population locale a fui », a souligné le porte-parole de l’ONU. Dans tous les cas, insiste Juan Méndez, « il est de la responsabilité de la communauté internationale de faire quelque chose pour prévenir un génocide, qu’un génocide ait déjà eu lieu ou qu’il puisse se produire ».
* Les liens suivis d’un astérisque renvoient vers des documents PDF.
Publié dans Libération le 2 octobre 2023
Justice climatique
Quatre associations portent plainte au pénal contre le pétrolier français pour «abstention de combattre un sinistre» et «homicide involontaire» en Afrique de l’Est, apprend-on ce lundi 2 octobre. Les ONG dénoncent «des faits s’apparentant à un climaticide».
C’est un procès inédit auquel pourrait faire face TotalEnergies. Quatre associations de défense de l’environnement ont déposé plainte au pénal contre le géant des hydrocarbures et son projet pétrolier EACOP en Tanzanie et en Ouganda pour «des faits s’apparentant à un climaticide», apprend-on ce lundi 2 octobre auprès de leurs avocats, confirmant une information du Monde.
La plainte vise plusieurs infractions : abstention de combattre un sinistre, atteintes involontaires à l’intégrité de la personne, destruction, dégradation ou détérioration d’un bien appartenant à autrui de nature à créer un danger pour les personnes, et homicide involontaire. Les ONG Darwin Climax Coalitions, Sea Shepherd France, Wild Legal et Stop EACOP-Stop Total en Ouganda ont déposé cette plainte le 22 septembre.
«Alors que l’ONU s’inquiète de l’effondrement climatique en cours, TotalEnergies ne doit plus continuer à alimenter sciemment, librement et impunément le dérèglement climatique», ont déclaré les avocats William Bourdon et Vincent Brengarth. «Il est temps que l’entreprise soit tenue responsable de ses activités», ont-ils ajouté dans un communiqué.
Cette plainte est «inédite» car elle assigne la société TotalEnergies «devant le juge pénal pour des faits s’apparentant à un climaticide, et qui, jusqu’ici, n’avaient leur place que devant des juridictions civiles». Selon William Bourdon, «les poursuites au civil n’intimident pas les grands patrons, a-t-il expliqué au Monde. La seule chose qui les embarrasse, c’est le risque d’une mise en examen, d’un procès public, d’une sanction pénale et, in fine, d’une atteinte à leur image.»
TotalEnergies «n’a pas connaissance de cette plainte et ne sait pas ce qu’elle vise», affirme-t-on du côté de l’entreprise. «La Compagnie mène ses opérations en conformité avec ses standards d’opération et avec les lois et règlements. Elle répondra aux demandes des autorités le cas échéant», a-t-elle ajouté.
TotalEnergies avait annoncé l’année dernière un accord d’investissement de 10 milliards de dollars avec l’Ouganda, la Tanzanie et la compagnie chinoise CNOOC, pour la construction d’un oléoduc chauffé (EACOP) de 1 443 kilomètres reliant les gisements du lac Albert, dans l’ouest de l’Ouganda, à la côte tanzanienne sur l’océan Indien. Le groupe prévoit également le forage de près de 400 puits de pétrole dans le parc naturel des Murchison Falls – les chutes du Nil Blanc, parmi les plus puissantes au monde –, une remarquable réserve de biodiversité et plus grand parc national d’Ouganda.
Pour les avocats des associations, ce projet «serait à l’origine d’importants déplacements de populations» et «contribuerait à un appauvrissement majeur des populations locales». Il aura aussi un impact majeur sur «de nombreuses zones naturelles», soulignent-ils. Les plaignants accusent le groupe de ne mettre en place «aucune action permettant de lutter contre le sinistre qui frappe déjà la moitié de la population mondiale».
Les associations de protection de la nature dénoncent une stratégie de communication «visant à donner l’illusion d’une stratégie environnementale ambitieuse afin de dissimuler l’absence d’actions concrètes et adaptées» pour lutter contre le réchauffement climatique.
Publié sur altermidi le 2 octobre 2023
L’Interruption volontaire de grossesse demeure strictement interdite dans la principauté andorrane. Fait rarissime, une manifestation de rue y avait lieu samedi 30 septembre, en soutien à une activiste du droit des femmes, poursuivie par la Justice
« Macron, co-prince, bouge ton cul – Les Andorannes sont dans la rue !« . Décidément, ça n’arrête pas pour Emmanuel Macron. Ses oreilles ont dû siffler à nouveau ce samedi 30 septembre 2023, vers midi ; mais c’était par des slogans et pour une situation venus de là où on ne s’y attend pas forcément : la principauté d’Andorre, confetti pyrénéen de 80 000 habitants environ (un douzième de la population de l’Hérault) et 468 km² (un quinzième de la superficie de l’Hérault), culminant à 2 943 mètres d’altitude.
Si l’Andorre est un état indépendant, non-membre de l’Union européenne, la fonction de chef d’État n’en est pas moins partagée par le président de la République française, d’une part, et d’autre part, l’évêque de la Seu d’Urgell, cité catalane espagnole située à un jet de caillou de la Principauté. Ce système insolite remonte au XIIIe siècle déjà. Du reste, un solide vent conservateur n’a jamais cessé de souffler sur ces sommets. Conservateur, telles les dispositions légales touchant à l’interruption volontaire de grossesse, strictement interdite en Andorre. Cela même en cas de viol ou de risque vital pour la mère. De sorte que seule l’île de Malte le dispute, en Europe, en matière d’ultra-conservatisme sur ce plan.
À Andorre-la-Vieille, capitale de ce territoire montagnard, il se déroule en un an moins de manifestations de rue qu’en une seule semaine normale à Montpellier. Rarissime, donc, le rassemblement de cent cinquante personnes, en majorité des femmes, samedi dernier 30 septembre 2023, sur la place centrale de la Rotonda. Et insolite, le cortège parcourant la rue Meritxell, axe principal de la cité, interminable galerie commerciale à ciel ouvert, genre de Dubaï des cimes défraîchi, où trois millions de touristes — pardon, de consommateurs — sont attirés chaque année par ce haut-lieu du commerce détaxé (TVA à 4,5 %, cartouches de dix paquets de Marlboro à 34 €).
En Andorre, le droit à l’IVG a un visage, qui devient international : celui de Vanessa Mendoza Cortes, psychologue, présidente de l’association « Stop Violences » de défense des droits des femmes. Voici quatre ans qu’une procédure judiciaire a été engagée à son encontre, pour « diffamation, portant atteinte au prestige des institutions andorranes ». C’est qu’en octobre 2019, l’activiste andorrane était invitée à déposer devant le très officiel CEDAW1, organisme onusien dont la mission est d’œuvrer à « l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes ». Le cas de l’Andorre figurait à l’ordre du jour de cette session.
On ne pensait pas que l’Andorre fût une obscure dictature d’un coin reculé du tiers-monde. Mais Amnesty International a dû dire son inquiétude face au détournement de la notion juridique de diffamation, quand dans ce cas, elle est « utilisée dans le but de museler toute critique du gouvernement ou des fonctionnaires de l’État, en violation du droit à la liberté d’expression ». Battant le pavé, Silvia nous indique : « Il y a certes un gouvernement andorran autonome, mais il est dirigé par un genre local de Partido Popular (le parti de la droite espagnole), ultra-libéral économiquement, ultra-conservateur en matière de société. Mais admettons l’hypothèse que le gouvernement andorran décide d’autoriser l’IVG, alors l’évêque de La Seu d’Urgell a annoncé qu’il démissionnerait de sa fonction de co-prince ; ce qui créerait un blocage institutionnel total. »
« Fora el rosari, dels nostres ovaris ! » (en catalan, langue officielle de l’Andorre : « Le rosaire n’a rien à faire dans nos ovaires !« ). À l’image de celui-ci, de nombreux slogans de la manifestation du 30 septembre dénonçaient cette main-mise catholique sur le corps des femmes. En y opposant : « Nosaltres parim – Nosaltres decidim » (« C’est nous qui mettons au monde – C’est nous qui décidons« ).
Ce régime andorran sous influence cléricale n’a pas l’air d’émouvoir plus que ça Emmanuel Macron, grand-pape de la laïcité à la Française, et finalement co-président d’Andorre. Interpelé dès 2019 à ce propos, il répondait : « En tant que co-prince, qui serais-je pour dire à votre peuple ce qu’il convient de faire ? Il vous appartiendra, lors d’élections, d’obtenir la majorité qui vous permettra ces évolutions. » En mai dernier, Sylvie Ferrer, députée LFI des Hautes-Pyrénées, sollicitait Catherine Colonna, ministre de l’Europe et des affaires extérieures, sous l’angle précis de la grave entorse aux droits de l’homme dont Vanessa Mendoza Cortes, citoyenne andorrane, est l’objet. En réponse, et sans même citer le cas en cause, il a fallu se contenter du pieux engagement selon lequel « la France continuera d’évoquer le sujet des droits de l’homme avec les autorités andorranes ».
Sans aucune suite concrète. Évoquons, évoquons… On pourrait rêver de coprésidence plus énergique ! Pour le rassemblement de ce samedi 30 septembre, on a remarqué la présence de délégations de collectifs féministes mais aussi d’organisations syndicales (CGT, Solidaires, FSU), ayant fait le chemin depuis les départements français les plus proches (Pyrénées-Orientales, Ariège, Haute-Garonne).
Parmi ces militant.e.s, on se souvient qu’un balbutiement de reconnaissance des droits syndicaux en Andorre remonte à peine aux dernières année du siècle passé ; cela tandis qu’une grève organisée en 2017 fut la première depuis quatre-vingt cinq ans (!) À ce jour encore, le licenciement est libre en Andorre, les contrats de travail sont de forme orale, et les salaires négociés de gré à gré. Sans parler du sort des migrants, latino-américains le plus souvent, qui font tourner ce paradis fiscal, dont la population de souche, largement minoritaire, se protège volontiers dans des villas de luxe en haute-montagne, comme d’autres ailleurs sous les palmiers.
En quoi l’archaïsme religieux, la négation des droits des femmes, se conjuguent si sûrement avec les plus rudes conditions d’exploitation capitaliste et l’affairisme décomplexé. Faudrait-il rajouter la cerise climaticide d’un projet d’aéroport de haute altitude, afin de développer encore un tourisme de luxe en lien avec les pays du Golfe. Un autre pannonceau manifestant synthétisait : « Menys aeroports – Mes drets humans !« . Soit : « Moins d’aéroports – Plus de droits humains !«
Publié sur lemonde.fr avec AFP le 29/09/2023
Cela représente une augmentation de près de 50 % par rapport à la même période en 2022. Au total, 186 000 personnes sont arrivées dans le sud de l’Europe depuis le 1ᵉʳ janvier, soit une hausse de 83 %.
Le nombre de migrants qui ont essayé de traverser la Méditerranée vers l’Europe a significativement augmenté en 2023, selon les Nations unies, entraînant mécaniquement une hausse du nombre de personnes mortes ou portées disparues lors de ces tentatives périlleuses.
« Au 24 septembre, plus de 2 500 personnes ont été comptabilisées comme mortes ou disparues » depuis le début de l’année, soit une augmentation de près de 50 % en comparaison « aux 1 680 personnes lors de la même période » en 2022, a déclaré, jeudi 28 septembre, Ruven Menikdiwela, directrice du bureau du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). « Des vies sont également perdues sur terre, loin de l’attention du public », a-t-elle insisté lors d’une réunion du Conseil de sécurité, à New York, consacrée à la crise des migrants en Méditerranée.
« Le voyage depuis l’Afrique de l’Ouest ou depuis l’est de l’Afrique – [notamment depuis] la Corne de l’Afrique – vers la Libye, et [depuis] la côte [vers l’Europe] reste l’un des plus dangereux au monde, a souligné Mme Menikdiwela. Les réfugiés et les migrants voyageant sur les routes terrestres depuis l’Afrique subsaharienne risquent la mort et des violations graves des droits humains à chaque étape. »
« Le voyage depuis l’Afrique de l’Ouest ou depuis l’est de l’Afrique – [notamment depuis] la Corne de l’Afrique – vers la Libye, et [depuis] la côte [vers l’Europe] reste l’un des plus dangereux au monde, a souligné Mme Menikdiwela. Les réfugiés et les migrants voyageant sur les routes terrestres depuis l’Afrique subsaharienne risquent la mort et des violations graves des droits humains à chaque étape. »
Publié sur lemonde.fr le 23 septembre 2023
Une des photographies de Jordi Borras non sélectionnées par le festival Visa pour l’image, montrant la candidate du Front national, Marine Le Pen, à l’élection présidentielle, le 1er mai 2017. JORDI BORRAS
Jordi Borras était fier de montrer au public son sujet sur l’extrême droite en Europe, intitulé Toutes les couleurs du noir et projeté le 5 septembre lors du festival de photojournalisme Visa pour l’image de Perpignan. Le travail du photographe catalan avait été sélectionné pour être projeté sur l’écran au Campo Santo, devant plusieurs milliers de personnes : on y voyait des manifestations ou des rassemblements impressionnants de l’extrême droite dans différents pays d’Europe. En Pologne, Hongrie, Espagne, Suède, Allemagne, Italie ou Lituanie, le photographe avait saisi des défilés aux flambeaux et des marches patriotiques inquiétantes, menées par des militants au crâne rasé, brandissant des drapeaux, nostalgiques du fascisme italien ou du nazisme.
Il s’est aperçu que trois de ses photos, celles concernant l’extrême droite en France, n’avaient pas été projetées. « Mes images montrant un meeting du Front national à Marseille [en 2017] ont été censurées, indique le photographe, qui s’en est d’abord ému dans une tribune publiée dans le journal en ligne catalan Nacio. La raison en est connue seulement de Jean-François Leroy [le directeur du festival]. Peut-être cette censure est-elle liée au fait que le maire de Perpignan, où se tient le festival, appartient au Rassemblement national. »
Le maire Louis Aliot est-il impliqué dans ce qui s’apparente à une censure ? Nous ne le saurons jamais.
Publié dans l’Indépendant le 21/09/2023
Pendant plus de dix ans, le photojournaliste catalan Jordi Borràs a travaillé sur les mouvements d’extrême droite en Europe au XXIe siècle. Il en a notamment fait un livre publié dans plusieurs langues, « Toutes les couleurs du noir » (chez Ara Llibres en 2022), et une exposition au Palau Robert de Barcelone en février 2023. Ses clichés ont été sélectionnés pour être projetés un soir au Campo Santo pendant la 35e édition de Visa pour l’Image. Mais la suppression de ses photos sur le Front National, dans une ville aux mains du Rassemblement National, l’a poussé à écrire une tribune pour dénoncer cet état de fait. Le fondateur et président du festival Jean-François Leroy réplique : « C’est une polémique débile et stérile. »
Photojournaliste free-lance et reporter dont le travail a été mis en lumière lors de ce 35e Visa pour l’Image, Jordi Borràs n’a jamais autant assumé son indépendance de regard et d’expression. Ce lundi 18 septembre 2023 dans une tribune qu’il a signée dans le média web catalan Nacio digital, militant pro-indépendance, il dénonce le retrait de ses photos sur le Front National le soir de sa projection sur les extrêmes droites en Europe. Sans parler de censure, ce qu’il trouve regrettable c’est la diffusion « d’un travail incomplet » décidé « de manière unilatérale. » Pourtant, « l’extrême droite existe. L’extrême droite est bien en France. En France, elle a été représentée par le Front National puis le Rassemblement National… »
Le mardi 5 septembre au soir, installé dans les gradins du Campo Santo, quelle ne fut pas la stupéfaction de Jordi Borràs. « L’incrédulité plutôt. Tout un mélange de sentiments en réalité », consent-il. Trois photos. Sur une cinquantaine de sélectionnées pour « Toutes les couleurs du noir. L’extrême droite au XXIe siècle », il n’y avait que trois photos sur le Front National dans son photoreportage. Aucune d’entre elles n’est apparue sur grand écran. « Sur le moment, nous n’étions pas sûrs de ce que nous avions vu avec mes collaborateurs, partage celui qui est aussi auteur de livres. Il n’y avait vraiment rien eu sur la France ? Sur l’Espagne, la Lettonie, la Pologne, l’Allemagne, la Suisse, oui. Mais rien sur la France ? Comme nous avions filmé la projection, on se l’est repassée. Ça a confirmé ce que l’on pensait. » Lui qui était « si content de participer à ce grand festival après plusieurs tentatives » a déchanté : « J’ai été déçu. Oui en France, il y a le Front national. Ce n’est pas rien. C’est évident. » « Les gens qui me connaissent savent très bien que je couvre le sujet de l’extrême droite partout. Personne n’a pensé que je l’avais oubliée en France. Cette omission est le fruit de la direction du festival Visa pour l’Image, se justifie le quadragénaire. Ce qui est grave, c’est que personne ne me l’a dit. »
« J’assume totalement, défend le fondateur et directeur de Visa pour l’Image, Jean-François Leroy. On ne montre pas en avance les sujets que l’on va projeter. Jordi Borràs a fait un excellent travail en profondeur sur l’ultra droite en Europe, violente et tatouée. Et les trois pauvres photos de Marine Le Pen en meeting à Marseille affaiblissaient le sujet. Il n’y a pas de censure et encore moins de complaisance. On ne peut pas me soupçonner de collusion avec le Front National… » « Quand j’ai su que j’avais été sélectionné pour être projeté à Visa avec le thème de l’extrême droite et la présence du Front National sur des photos, j’ai accueilli cela comme un acte de vaillance. Je l’ai fêté », confie Jordi Borràs. Celui-ci ne comprend toujours pas l’absence d’expositions à Visa du 1er octobre 2017 en Catalogne, jour du référendum d’autodétermination où des violences ont éclaté, et où selon lui « les meilleurs photojournalistes au monde étaient présents. » « Dans une ville comme Perpignan dirigée par Louis Aliot du Rassemblement National, mes photos sont un acte de revendication de la démocratie et de la justice. » « C’est une polémique débile et stérile », clôt Jean-François Leroy.
« Je voulais montrer que l’extrême droite, aussi protéiforme soit-elle, est un virus international, argumente encore le membre du groupe de journalistes baptisé « Ramon Barnils ». Ça peut nous infecter partout. Que l’on vive en Hollande, en Pologne ou en France, développe l’auteur des photos. Oublier Marine Le Pen, oublier une figure si importante de l’extrême droite européenne et mondiale, c’est cacher la réalité. Ce n’est pas logique. Elle est très influente. Moi je ne cacherai rien. Et aujourd’hui, je me défends. »
« Pour moi, cette photo est importante. » Jordi Borràs décrypte sa photo de Marine Le Pen, en meeting à Marseille avant le premier tour de la Présidentielle, en avril 2017. L’une de celles qui n’ont pas été projetées au Campo Santo. « Esthétiquement, elle est belle. Mais qu’esthétiquement. Le contenu est clair », annonce celui qui a capté ce moment. Il se justifie : « On y voit Marine Le Pen comme un leader de masse. C’est un leader messianique. Populiste. Qui se laisse embrasser par le peuple. La main qui s’élève du public au premier plan, et celles de Marine Le Pen, semblent bien s’accorder ensemble. Elle est comme une déesse qui se laisse embrasser par ses suiveurs. » Que signifie cette attitude ? « L’attitude qu’adopte Marine Le Pen aurait pu être celle de Bonaparte. Là, elle incarne cette nouvelle extrême droite, celle qui a une idéologie très grande, qui occupe les institutions démocratiques européennes pour dynamiter la démocratie. »
Contrôles au faciès : les jeunes Noirs ou Arabes ont 19 fois plus de chances d’être contrôlés par la police, selon le Défenseur des droits. Ce constat renforce l’idée qu’un racisme systémique peut se développer dans la police française. Les nombreux contrôles, arrestations et la répression qui ont suivi la mort de Nahel sont assez démonstratifs de ce point de vue.
Publié sur inegalites.fr le 11/03/2021
Les personnes noires ou arabes, les jeunes et les hommes sont beaucoup plus souvent contrôlés par la police selon le Défenseur des droits. Une discrimination qui nourrit les tensions.
22 % des hommes qui se disent perçus comme [1] arabes déclarent avoir été contrôlés par la police plus de cinq fois au cours des cinq dernières années, selon une étude du Défenseur des droits menée en 2016 [2], soit dix fois plus que les hommes blancs. De leur côté, les hommes noirs sont 13 % à indiquer avoir été contrôlés plus de cinq fois également.
Cette situation peut être liée à d’autres facteurs que la couleur de peau. Ainsi, les jeunes de 18 à 24 ans ont été 3,8 fois plus contrôlés (plus de cinq fois en cinq ans) que la moyenne de la population, et les habitants des cités, trois fois plus. Or, les populations issues de l’immigration sont en moyenne plus jeunes et vivent plus souvent dans l’habitat social. Reste que, si l’on raisonne en isolant ces facteurs, au bout du compte les jeunes hommes [3] arabes ou noirs ont une probabilité 19 fois plus élevée d’être contrôlés fréquemment que le reste de la population, selon le Défenseur des droits.Unité : %Part des hommes indiquant avoir étécontrôlés plus de cinq fois au cours descinq dernières annéesselon la couleur de peauArabeNoirBlancEnsemble0102030
Pour l’institution, ces pratiques suggèrent un ciblage des contrôles de police. Pourtant, à l’évidence, le sur-contrôle des personnes noires ou maghrébines ne règle pas les questions de sécurité qui se posent, en particulier dans les quartiers où les difficultés sociales sont les plus grandes. Outre qu’ils minent le quotidien de tous les jeunes des quartiers populaires, les contrôles non justifiés ont surtout pour effet d’attiser le sentiment d’être désigné coupable par avance et d’augmenter les tensions. « La fréquence importante des contrôles auprès d’une catégorie de la population alimente chez celles et ceux qui en font l’objet un sentiment de discrimination et de défiance envers les institutions policières et judiciaires », note le Défenseur des droits. Près de 60 % des personnes qui rapportent des contrôles fréquents considèrent avoir été discriminées. Le président de la République lui-même reconnaît le phénomène : « aujourd’hui, quand on a une couleur de peau qui n’est pas blanche, on est beaucoup plus contrôlé […]. On est identifié comme un facteur de problème et c’est insoutenable », a-t-il indiqué en décembre 2020 au média en ligne Brut.
Le décalage est grand entre la connaissance du phénomène et l’absence de politique visant à réduire ce type de discrimination. Une nouvelle plateforme permettant de signaler des différences de traitement – ce n’est pas la première – a été lancée (https://www.antidiscriminations.fr/). Reste à savoir quelles seront les suites données aux signalements. Derrière les contrôles de police, c’est l’ensemble des politiques de sécurité, qui privilégie la répression à la prévention, qui devrait être réformé.
[1] Pour chaque catégorie, c’est la personne interrogée qui estime la couleur de la peau selon laquelle elle pense être perçue. Nous simplifions par la suite.
[2] Enquête sur l’accès aux droits. Volume 1. Relations police/population : le cas des contrôles
Publié sur l’Indépendant le 23/09/2023
Un peu plus d’une centaine de personnes se sont réunies ce samedi 23 septembre 2023 au matin en centre-ville de Perpignan pour répondre à l’appel unitaire lancé nationalement.
Les drapeaux tant sang et or que rouges ou noirs ce samedi matin reflétaient un bon nombre des mouvements habitués à battre le pavé perpignanais. S’ils étaient réunis ce samedi matin en cœur de ville, c’est pour dénoncer ensemble « la violence d’Etat » en général, synthétisait Marc Roquiet.
Le représentant du comité catalan de soutien aux défenseurs de la protection de l’environnement que sont les Soulèvements de la terre avait été désigné pour prendre seul la parole au nom de toutes les formations ayant appelé à cette marche « contre le racisme, pour la justice sociale et contre les violences policières« . Un mouvement lancé au niveau national et relayé partout sur le territoire ce samedi. Au pied du Castillet, le militant ciblait notamment les actions de répression « contre toutes les revendications sociales« , mais aussi « le racisme systémique » et plus largement encore les atteintes « au droit de manifester« .
Parmi les plus visibles dans les rangs des contestataires partis du Castillet vers 10 h 30 pour défiler en centre-ville, on a relevé notamment la France Insoumise ou encore le Parti Communiste Français ou le NPA, ainsi que la CGT, la CNT-Solidarité Ouvrière. On a aussi noté la Ligue des Droits de l’Homme, et quelques Gilets jaunes.
Publié sur L’Indépendant le 19 septembre 2023
La section perpignanaise de la Ligue des droits de l’Homme réagit aux « dysfonctionnements graves » et aux « conditions de détention attentatoires aux droits fondamentaux et à la dignité des personnes détenues » du centre pénitentiaire de Perpignan révélés cet été par la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté.
« Quand on passe derrière les murs d’une prison, on ne doit pas perdre ses droits élémentaires », s’insurge Dominique Noguères, membre du bureau national de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), et coprésidente de la section de Perpignan avec Françoise Attiba. Leur réaction est nourrie par les « recommandations en urgence » dictées cet été par Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), à la suite de contrôles inopinés au centre pénitentiaire de Perpignan. Ont été pointés du doigt des « dysfonctionnements graves et des conditions de détention attentatoires aux droits fondamentaux et à la dignité des personnes détenues. » « Nous avons décidé de nous occuper de ce sujet car la base de la LDH est de veiller à la dignité humaine, justifient les deux coprésidentes locales. L’inhumanité gagne du terrain. »
Pour elles, la surpopulation carcérale reflète « le mauvais fonctionnement de la justice et l’effondrement du système psychiatrique. » Ainsi que « le peu de mise en place de peines alternatives ou de substitution. » Quant aux agents pénitentiaires mis en cause : « Ils ne sont pas assez nombreux et travaillent dans des conditions précaires, d’où des comportements parfois pas assez à la hauteur. » Les intéressées s’inquiètent encore de « la pauvreté des détenus » et de « la forme d’insécurité dans laquelle ils vivent » C’est pourquoi elles lancent le début d’une initiative pour « remettre l’humain au cœur de la prison » : « Suivre l’évolution de ce dossier, demander à rencontrer le directeur de la prison de Perpignan et faire des auditions. »
A 10h devant la préfecture de Perpignan
Comme partout en France une marche unitaire est organisée à Perpignan le samedi 23 septembre à l’appel de nombreuses organisations dont la LDH 66
MARCHE UNITAIRE POUR LES LIBERTÉS PUBLIQUES ET SYNDICALES, CONTRE LE RACISME SYSTÉMIQUE ET LES VIOLENCES POLICIÈRES, POUR LA JUSTICE SOCIALE
Publié sur sudouest.fr le 7/09/2023
Les chefs d’État et de gouvernement de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est réunis en sommet à Jakarta, ont « condamné fermement » les violences contre les civils en Birmanie.
« La répression systématique » sape les espoirs de retour de la démocratie en Birmanie, dirigée par une junte militaire, a déploré jeudi à Jakarta le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres. « La violence brutale, la pauvreté qui s’accroît et la répression systématique brisent les espoirs d’un retour à la démocratie », a déclaré Antonio Guterres à l’ouverture d’un sommet entre les Nations Unies et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean).
La Birmanie est plongée dans le chaos depuis que le gouvernement civil d’Aung San Suu Kyi a été renversé par le coup d’État de février 2021, qui a mis fin à une brève période de démocratie. Depuis lors, les militaires birmans ont mené une répression sanglante de toute opposition et notamment des partisans de la dirigeante démocratiquement élue.
Antonio Guterres a estimé que la situation « intenable » dans le pays s’est « encore détériorée » au cours de l’année passée. Mardi, les dirigeants de l’Asean, réunis en sommet, avaient « condamné fermement » les violences contre les civils en Birmanie en reconnaissant que leur plan de paix pour résoudre la crise birmane était dans l’impasse. Les dirigeants ont examiné l’application du plan de paix en cinq points, signé en 2021 par l’Asean avec la junte mais largement ignoré par celle-ci.
La cheffe de la diplomatie indonésienne Retno Marsudi avait constaté qu’il n’y avait « pas de progrès significatifs » dans l’application du plan de paix. Les dirigeants du groupe ont décidé que la présidence de l’Asean serait retirée en 2026 à la junte et attribuée aux Philippines. Antonio Guterres a également estimé jeudi que les conditions pour un retour des Rohingya, qui ont fui en masse la Birmanie en 2017 pour se réfugier en grande partie au Bangladesh voisin, « ne sont pas en vue ».
En 2017, une campagne de répression menée par l’armée birmane a notamment contraint quelque 750 000 Rohingyas, minorité musulmane, à fuir la Birmanie majoritairement bouddhiste pour se réfugier au Bangladesh, à la suite d’exactions. Cette répression a valu à la Birmanie une plainte pour « actes de génocide » auprès de la Cour internationale de Justice.
Le secrétaire général de l’ONU a également de nouveau appelé les États à « augmenter la pression » afin d’agir face aux conséquences du changement climatique. La veille, il avait estimé que « l’effondrement climatique a commencé », dans un communiqué en réaction à l’annonce du record mondial de températures pendant l’été de l’hémisphère nord.
A lire aussi le communiqué commun don la LDH est signataire :
Publié dans humanite.fr le 3/09/2023
Dans une lettre adressée aux préfets, le ministre de l’Intérieur demande une « fermeté systématique » à l’égard des personnes condamnées après les révoltes suivant la mort de Nahel. Des familles entières pourraient être expulsées de leur logement social.
Pour séduire l’extrême droite, Gérald Darmanin, autoproclamé défenseur des « classes populaires », préfère faire la guerre aux pauvres. Dans un courrier adressé aux préfets, le ministre de l’Intérieur préconise une « fermeté systématique » à l’égard des personnes condamnées à la suite des révoltes du début de l’été dans les quartiers populaires.
« Nous vous demandons de mobiliser tous les outils prévus par la loi pour expulser les délinquants des logements sociaux qu’ils occupent », écrit-il dans ce courrier cosigné par la secrétaire d’État chargée de la ville, Sabrina Agresti-Roubache.
Un bailleur « peut saisir », selon eux, « le juge civil pour que ce dernier prononce la résiliation du bail de l’habitation et l’expulsion de tout occupant pour rétablir la tranquillité des lieux ». Ce pour des actes de « délinquance grave à proximité de son lieu d’habitation », un motif que ne comprend pas la loi en vigueur.
De telles mesures, si elles devaient se généraliser après un premier cas dans le Val-d’Oise à la fin août, relèveraient d’une véritable double peine. Elles seraient de surcroît dirigées contre des catégories populaires. Par ailleurs, en privant le titulaire d’un bail social de son logement, et en y expulsant « tout occupant », ce sont dans bien des familles entières qui se retrouveraient à la rue. L’équivalent de l’instauration d’une punition collective dirigée contre les pauvres.
Soulignons par ailleurs que ces procédures semblent moins expéditives chez les délinquants en col blanc. Les époux Balkany, par exemple, n’ont toujours pas été expulsés de leur moulin malgré leurs multiples condamnations.
Communiqué LDH du 5 septembre 2023
La nouvelle séquence de violences policières consécutive au décès du jeune Nahel, tué par un policier à Nanterre, confirme l’impérieuse nécessité d’agir. La mort d’Alhoussein à Angoulême, celle de Mohamed à Marseille, tué par un tir de LBD 40, l’éborgnement de son propre cousin, Abdelkarim, les mutilations de Virgil, Medhi, Nathaniel, Hedi, Jalil et de tant d’autres jeunes gens dans toute la France génèrent des drames irréparables pour leurs familles et leur entourage.
La seule rencontre avec un policier peut aujourd’hui entraîner des abus et violences, qui s’intègrent à un dispositif politique de contrôle intrinsèquement lié à la situation économique et sociale.
Toutes les catégories de la population française peuvent en être victimes ; les violences ont explosé sur les lieux de rassemblement et de manifestation, entravant les possibilités d’expression politique ou festive. L’usage des LBD 40, des grenades explosives et lacrymogènes et le recours à des forces de police non formée au maintien de l’ordre ont conduit à restreindre démesurément la liberté associative, l’expression collective et le périmètre démocratique.
Ce dispositif de contrôle s’exerce plus intensément sur les populations vivant dans les quartiers populaires, qui font face à une précarité économique croissante, en raison de l’accélération sans précédent des inégalités, et à une relégation sociale, territoriale et ethnoculturelle qui se pérennise depuis la fin de la période coloniale. Au surplus, l’exercice continu d’une pression policière liée à la présence de brigades spéciales, comme les brigades anti-criminalité (BAC) et les compagnies de sécurisation et d’intervention (CSI), spécifiquement créées, vise à contrôler socialement et sanctionner ces populations, y compris dans leur sphère privée, et notamment lors de contrôles au faciès.
Phénomène récent, le nombre de personnes tuées au volant de leur véhicule par armes à feu de policiers connaît une croissance sans précédent, en lien avec l’adoption en 2017 de l’article L. 435-1 du Code de la sécurité intérieure (CSI) assouplissant les règles en matière d’usage des armes, sans améliorer la sécurité des interventions des agents. Ce texte, imposé par le mouvement de « policiers en colère », puis relayé par la grande majorité des syndicats de police, a fait apparaître une relation de dépendance du pouvoir politique soumis aux desiderata de la corporation policière. La force publique, garante de la paix civile, exerce une pression allant jusqu’à la menace de sédition contre les institutions de la République, avec le soutien du directeur général de la Police nationale, du préfet de police de Paris et du ministre de l’Intérieur lui-même, après le placement en détention provisoire de policiers impliqués dans les terribles violences subies par Hedi, à Marseille.
Les émeutes que le pays a connues sont avant tout l’expression de cette situation, qui reste taboue pour une large partie de la classe politique, alors que de nombreuses voix du monde associatif et syndical ont appelé à revoir les modes d’intervention de la police et à lutter contre le racisme qui s’y manifeste trop souvent. La lourde répression judiciaire exigée notamment par le ministre de la Justice a souligné et réitéré la profonde injustice sociale vécue par les habitantes et habitants des quartiers populaires, dans un contexte d’affaiblissement des médiations locales et des services publics.
La LDH (Ligue des droits de l’Homme), refusant de se résigner à un statu quo figé, appelle à participer aux mobilisations qui auront lieu le samedi 23 septembre 2023, dans plusieurs villes de France, contre les politiques publiques discriminatoires et sécuritaires ciblant notamment les quartiers populaires et la jeunesse qui y grandit et particulièrement les personnes racisées et précarisées.
POLICE – ENQUÊTE sur Mediapart
24 août 2023 | Par Camille Polloni
Trois agents de la police municipale héninoise, dont son chef, ont été mis en examen ce jeudi à Béthune pour des violences et un faux commis à l’été 2022. De nombreux dysfonctionnements, dénoncés en interne depuis des mois, avaient obligé le maire RN, Steeve Briois, à ordonner un audit, dans lequel le chef de la police était étrangement épargné.
Le chef de la police municipale d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), Jérôme Machart, ainsi que deux de ses agents – Valentin R. et Théo C. – ont été mis en examen par un juge d’instruction du tribunal judiciaire de Béthune jeudi 24 août, selon les informations de Mediapart. Tous trois ont été placés sous contrôle judiciaire avec l’interdiction d’exercer leur profession.
Les deux policiers municipaux sont soupçonnés d’avoir commis des violences sur un jeune homme de 19 ans, à l’été 2022, et de les avoir couvertes en rédigeant un procès-verbal mensonger, avec la complicité de leur chef de service.
À l’issue de leurs 48 heures de garde à vue au commissariat de Lens, le parquet de Béthune a ouvert une information judiciaire pour « faux et usage de faux », « violences volontaires » et « complicité de ces délits ». L’ancien adjoint à la sécurité de la commune d’Hénin-Beaumont, Nicolas Moreaux, a pour sa part été entendu mercredi 23 août en audition libre.
Contacté par Mediapart pour réagir aux mises en examen de ses agents, le maire d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois, a répondu par la déclaration suivante : « À la suite d’un large audit interne du service de police municipale, le maire d’Hénin-Beaumont a adressé, il y a plusieurs mois, au procureur de la République une procédure dite “article 40”. Il convient, à ce stade de l’enquête, de respecter à la fois le secret de l’instruction et la présomption d’innocence. »
Les faits à l’origine de ces mises en examen se sont produits un an plus tôt. Le 6 août 2022, dans l’après-midi, un équipage de la police municipale, appelé pour un « rodéo urbain », prend en chasse le pilote d’une moto, qui ne porte pas de casque.
« J’ai mes torts », reconnaît aujourd’hui Jan W., âgé de 20 ans, en racontant son arrestation à Mediapart : « La Kangoo de la municipale est venue à côté de moi. Le monsieur de droite m’a gazé en roulant, un beau jet. Comme je ne voyais plus rien, je suis tombé un peu plus loin. Après, ils m’ont sauté dessus à trois, m’ont écrasé la tête. J’étais blessé au bras et j’ai eu des cloques autour de la bouche pendant deux semaines. J’étais brûlé à cause du produit. »
Dans leur « rapport de délit » rédigé après l’intervention, les policiers municipaux présentent les choses différemment. Selon ce compte-rendu officiel, ils ont été obligés de doubler la moto qui refusait d’obtempérer, afin que l’agent Théo C. puisse descendre de voiture et « stopper l’individu ». Celui-ci aurait alors tenté « de prendre la fuite en accélérant en direction de l’agent ». Se sentant « en danger immédiat », le policier presse la gâchette de sa gazeuse lacrymogène pendant « une demi-seconde » et procède à son interpellation.
Mais le rapport ne porte que la signature de deux agents : le troisième équipier de cette intervention, Jocelyn C., a refusé d’y apposer la sienne, estimant que ce récit ne reflète pas la réalité. Deux jours après l’intervention, il remet son propre rapport à sa hiérarchie.
Selon cet écrit dissident, Théo C. a bien utilisé sa gazeuse « à trois reprises, en direction du visage » de Jan W., alors que les deux véhicules roulaient. Un geste illégal et dangereux, aux yeux de ce policier municipal qui exclut de le couvrir. Pour seule réponse, son chef de service, Jérôme Machart, ordonne de retirer son nom du rapport de délit. Et ce, alors même que des images de vidéosurveillance tendent à confirmer sa version.
Depuis l’ouverture de l’enquête pénale, en mars, la police nationale a auditionné plusieurs employés municipaux ayant eu connaissance d’au moins une partie de l’intervention ou de ses conséquences, dont deux agents du centre de supervision urbain. La victime, Jan W., a été entendue le 25 avril et encouragée à déposer plainte. « Le pire, c’est que des policiers se permettent de mentir », commente aujourd’hui le jeune homme. Sa sœur a témoigné de la réalité de ses blessures, tout comme deux policiers municipaux l’ayant contrôlé quelques jours après.
Un courrier au maire pour dénoncer des « dysfonctionnements »
Cet incident n’est que le symptôme du climat inquiétant qui règne depuis des mois au sein de la police municipale d’Hénin-Beaumont, chouchoutée par le maire Rassemblement national (RN), Steeve Briois, et forte d’une trentaine d’agents. En décembre 2022, sept d’entre eux, presque tous des anciens gendarmes, écrivent un courrier commun au maire pour dénoncer de graves « dysfonctionnements » dans le service.
Dans cette lettre, que Mediapart s’est procurée, ces policiers municipaux invoquent « l’intégrité » qu’ils ont « à cœur de mettre dans [leur] travail » et regrettent de devoir en passer par une lettre formelle, après des rendez-vous infructueux. Ils rappellent l’incident impliquant la motocross et évoquent un autre épisode de violences, survenu trois semaines plus tôt.
Le 14 juillet 2022 au soir, le chef de service lui-même aurait frappé un individu, certes « virulent et alcoolisé », mais déjà menotté et installé dans le véhicule de la police municipale. D’après les informations de Mediapart, le parquet de Béthune a également ouvert une enquête pour ces faits.
Au fil de leur courrier, les policiers municipaux détaillent par le menu d’autres irrégularités : des caméras de surveillance détournées pour surveiller les agents municipaux ou verbaliser à distance sans l’autorisation préfectorale nécessaire, des « propos discriminatoires à l’encontre d’un agent féminin », mais aussi des interventions hors cadre légal, des fouilles et contrôles illégaux, des provocations envers les administré·es.
Quatre jours plus tard, dans une réponse écrite, Steeve Briois semble minimiser leurs griefs, qui s’inscrivent pour lui « dans un contexte de tensions internes, deux clans s’étant constitués au sein de ce service ». Tout en reprochant aux auteurs du courrier de refuser le dialogue et de vouloir régler leurs comptes, l’élu leur annonce avoir « décidé d’un audit interne », confié à la directrice des ressources humaines et au directeur des affaires juridiques de la mairie.
Un audit sévère pour les agents, clément pour le chef
Mediapart s’est procuré le rapport issu de cet audit, remis à Steeve Briois le 2 février 2023. Pour faire la lumière sur les « tensions » et les « graves accusations » au sein de la police municipale, ses auteurs ont « reçu un par un chacun des membres du service » en entretien confidentiel. Tout en confirmant la réalité des faits dénoncés, l’audit tire des conclusions particulièrement clémentes pour le chef de service.
Au sujet du 14 juillet 2022, « deux agents confirment » avoir vu Jérôme Machart porter des coups à un interpellé, jusqu’à avoir « du sang sur les mains ». Cinq autres, qui soulignent « ses difficultés, parfois, à garder son sang-froid », affirment qu’il « a reconnu des violences volontaires et s’en est vanté à plusieurs reprises », parce que l’individu aurait « insulté [sa] mère ». Pourtant, l’audit s’aligne sur la version du chef de service, qui admet avoir exercé une contrainte physique mais « réfute des coups », et estime qu’il n’a commis aucune faute disciplinaire.
En ce qui concerne les violences du 6 août et le soupçon de faux, l’audit tient les deux agents Valentin R. et Théo C. pour seuls responsables. « Si l’intervention a pu être délicate ou frappée d’une faute dans la méthode, ce qui est grave est que le rapport d’intervention laisserait apparaître une version erronée des faits et constituerait donc un faux en écriture publique », écrivent la DRH et le directeur des affaires juridiques, qui proposent « de sanctionner disciplinairement les agents R. et C. ».
D’après les témoignages recueillis lors des entretiens, une partie de la police municipale décrit ces deux agents comme des « têtes brûlées », « adeptes des méthodes musclées » et habitués à travailler « en dehors du cadre légal et déontologique ». Ceux-ci se livreraient régulièrement à des provocations, des injures et des fouilles illégales sur des administrés, auraient « souvent » demandé aux opérateurs de vidéosurveillance de tourner une caméra « pour qu’elle ne filme pas leur intervention » et organiseraient, au sein de leur brigade, des concours de verbalisations. Certains policiers municipaux qualifient même ce binôme de « très dangereux ».
« Leur attitude et leurs fautes ont une incidence sur le fonctionnement du service », estime l’audit, qui concentre sur eux l’essentiel des reproches. Mais de nombreux agents accusent aussi Jérôme Machart « d’entretenir l’esprit de chasse » et la course aux chiffres, des appréciations qui figurent dans le rapport sans porter à conséquence.
Le chef de service, un ancien militaire arrivé en 2015, est salué en interne pour son sens de l’organisation mais critiqué pour son autoritarisme et son manque d’impartialité. Certains agents le mettent en cause personnellement pour des propos sexistes contre un personnel féminin – qu’il reconnaît mais attribue à la « colère » – ou encore pour un usage détourné de la vidéosurveillance : à son initiative, les caméras de la ville seraient utilisées pour contrôler les déplacements d’employés municipaux et alimenter des dossiers à leur égard, ainsi que pour des verbalisations à distance.
Là encore, l’audit évoque des « événements isolés » et se satisfait de la « réponse cohérente » de Jérôme Machart sur ces faits, qu’il justifie pour certains et dément pour d’autres. Il préconise seulement de lui rappeler par écrit « les bonnes pratiques » et de lui faire suivre un stage de management.
Fort des conclusions de cet audit, le maire d’Hénin-Beaumont adresse un signalement à l’autorité judiciaire, qui s’en saisit aussitôt. En parallèle, Steeve Briois ordonne des sanctions disciplinaires contre trois agents cités comme problématiques, dont Théo C. et Valentin R. : au printemps dernier, chacun écope de trois jours d’exclusion temporaire.
Cette punition ne passe pas pour Valentin R., qui a décidé de la contester devant le tribunal administratif de Lille. Policier municipal à Hénin-Beaumont depuis mai 2021, il réfute toutes les accusations portées contre lui.
Dans son mémoire en défense, la commune d’Hénin-Beaumont maintient que l’agent « utilise fréquemment des méthodes qui violent la loi et les règles déontologiques ». Selon son employeur, ses manquements répétés « jettent le discrédit sur la fonction exercée et apparaissent incompatibles avec les fonctions, l’honneur professionnel et la qualité de fonctionnaire ». Après ses trois jours d’exclusion, il a pourtant conservé son poste.
Si vous avez des informations à nous communiquer, vous pouvez nous contacter à l’adresse enquete@mediapart.fr. Si vous souhaitez adresser des documents en passant par une plateforme hautement sécurisée, vous pouvez passer par SecureDrop de Mediapart, la marche à suivre est explicitée dans cette page.
Communiqué de la LDH du 25.07.2023
En démocratie, il est exclu de gouverner par la peur. La confiance de la population dans sa police est donc une des clefs pour le « vivre ensemble ». Les révolutionnaires ont inscrit dans la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 l’interdiction de l’emploi de la force « non nécessaire ». Ils ont aussi exigé une force publique à même de faire respecter la loi, expression de la volonté générale, qui doit être « la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse ».
En prônant le principe de ne pas placer en détention provisoire un policier, mis en examen pour des faits graves de violences aux personnes, le directeur général de la police nationale, le préfet de police et le ministre de l’Intérieur ont opté pour une fuite en avant vers un régime où la séparation des pouvoirs n’existe plus, où les forces de l’ordre ne seraient plus tenues de rendre des comptes et où l’indépendance de la justice n’est plus garantie en raison des pressions exercées sur les magistrats.
En démocratie, la liberté est un principe fondamental et placer un individu mis en examen en détention provisoire doit être dûment justifié, pour toute personne. En exempter par principe un policier qui est soupçonné de meurtre aggravé dans le cas de l’affaire Nahel à Nanterre ou de violences extrêmement graves à Marseille revient à le placer au-dessus de toutes et de tous.
Le président de la République a certes rappelé qu’un policier n’était pas au-dessus des lois, mais il n’a pas pour autant condamné les propos contraires qui ont été tenus.
Un tel silence constitue un mauvais signal d’encouragement donné aux forces de l’ordre pour utiliser, en toute impunité, des méthodes de répression violentes et disproportionnées.
La LDH (Ligue des droits de l’Homme) a dénoncé l’usage des armes lors de simples contrôles routiers, hors cas de légitime défense, et condamné l’usage des lanceurs de balles de défense en raison des dommages corporels très graves subis par les victimes.
Le gouvernement a choisi de s’en remettre à la police pour imposer sa politique, de préférence à la voie du dialogue démocratique. Il s’est placé lui-même dans une impasse, le contraignant à avaliser les risques d’interventions illégales des policiers et à s’enfoncer toujours plus dans une spirale répressive à un moment où une désescalade est plus que jamais nécessaire.
Afin d’enrayer cette dérive inquiétante, la LDH demande au président de la République de ramener la police au respect des valeurs républicaines, et de réaffirmer que celle-ci doit demeurer sous contrôle de la justice.
Paris, le 25 juillet 2023
En Israël, des manifestations massives contre une réforme judiciaire controversée voulue par le gouvernement Nétanyahou
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Tel-Aviv ou près du Parlement à Jérusalem, où sera examinée dimanche cette réforme visant à annuler la possibilité pour la justice de se prononcer sur le « caractère raisonnable » des décisions du gouvernement.
Publié sur Le Monde avec AFP le 22 juillet 2023
Une marche entre Tel-Aviv et Jérusalem
Publié le 16.06.2023 par Amnesty International
Vendredi 16 juin, le Président de la République française reçoit le Prince héritier d’Arabie Saoudite à l’Elysée. Amnesty international France demande solennellement à M. Emmanuel Macron d’intervenir auprès de Mohammed Ben Salman pour exiger de l’Arabie Saoudite qu’elle suspende l’exécution des sept jeunes hommes condamnés pour des faits commis alors qu’ils étaient mineurs.
Nous engageons la France à user de toutes son influence auprès des autorités saoudiennes afin qu’elles mettent immédiatement un terme aux exécutions et qu’elles instaurent un moratoire officiel sur les exécutions, comme première étape vers l’abolition de la peine capitale.
Malgré l’engagement des autorités saoudiennes à mettre fin au recours à la peine de mort contre les personnes qui avaient moins de 18 ans au moment des faits qui leur sont reprochés, sept jeunes hommes risquent d’être exécutés à tout moment, leur condamnation ayant été confirmée en appel.
Les sept hommes avaient moins de 18 ans au moment des faits qui leur sont reprochés, et l’un d’eux n’avait que 12 ans. Ils n’ont par ailleurs pas pu consulter d’avocat pendant toute la durée de leur détention provisoire. Leurs condamnations à mort ont été confirmées en appel entre mars 2022 et mars 2023. Six de ces hommes ont été condamnés pour des infractions liées au terrorisme et le septième pour vol à main armée et homicide, à l’issue de procès iniques entachés d’« aveux » extorqués sous la torture.
Leur exécution marquerait une inquiétante intensification du recours à la peine capitale, qui est déjà à un niveau record. Le nombre d’exécutions menées dans le pays ayant déjà été multiplié par sept au cours des trois dernières années.
« Les autorités saoudiennes se sont engagées à limiter le recours à la peine de mort et ont adopté des réformes juridiques interdisant le recours à la peine capitale contre les personnes qui étaient âgées de moins de 18 ans au moment des faits qui leur sont reprochés. Si les autorités veulent que ces engagements soient pris au sérieux, elles doivent ordonner la suspension immédiate de l’exécution des sept hommes, qui étaient mineurs au moment de leur arrestation », a déclaré Heba Morayef, directrice régionale pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International.
L’Arabie saoudite est l’un des pays exécutant le plus dans le monde. En 2022, le royaume a exécuté 196 personnes, soit le nombre le plus élevé d’exécutions qu’Amnesty International a enregistré dans le pays ces 30 dernières années. Ce chiffre est trois fois supérieur au nombre de personnes exécutées en 2021, et au moins sept fois supérieur aux chiffres de 2020.
Cette année, l’Arabie saoudite a exécuté 54 personnes à ce jour, pour un vaste éventail d’infractions, notamment pour homicide, trafic de stupéfiants et des infractions liées au terrorisme.
« Le gouvernement saoudien doit réfléchir à l’horreur qu’il inflige aux membres des familles de ces hommes, qui sont privés d’informations sur l’exécution de leur fils, de leur frère, de leur mari ou de leur proche. Jouer ainsi avec les émotions de ces familles désemparées qui cherchent désespérément un signe de clémence ou de sursis est intolérable. Leur souffrance est inimaginable.«
Les familles ne sont souvent pas informées lorsque la Cour suprême et le roi ratifient des condamnations à mort et elles apprennent souvent l’exécution de leurs proches dans les médias.
Six des sept jeunes hommes ont été déclarés coupables d’infractions liées au terrorisme, notamment pour avoir participé à des manifestations contre le gouvernement ou avoir assisté aux obsèques de personnes tuées par les forces de sécurité.
Ces six jeunes hommes condamnés à mort sont issus de la minorité chiite, dont les membres sont souvent victimes de discrimination et sont régulièrement jugés dans le cadre de procès iniques pour des accusations vagues et diverses liées à leur opposition au gouvernement.
Yousef al Manasif, qui avait entre 15 et 18 ans au moment des faits qui lui sont reprochés, a été condamné à mort par le Tribunal pénal spécial en novembre 2022.
D’après son acte d’accusation et la décision du tribunal, qu’Amnesty International a pu consulter, Yousef al Manasif a été déclaré coupable de plusieurs infractions dont : « atteinte au tissu social et à la cohésion nationale et participation et incitation à des sit-in et des manifestations qui portent atteinte à la cohésion et la sécurité nationales ». Sa famille a déclaré ne pas avoir été autorisée à le voir ou lui rendre visite pendant plus de six mois après son arrestation, période pendant laquelle il était détenu à l’isolement d’après ses proches. En mars 2023, sa condamnation a été confirmée en appel.
Abdullah al-Darazi, un autre des hommes condamnés à mort, avait 17 ans au moment des faits qui lui sont reprochés. Il a été déclaré coupable, entre autres, d’avoir « participé […] à des émeutes à Al Qatif, scandé des slogans contre l’État et semé le chaos » et d’avoir « attaqué des agents de la sécurité avec des cocktails Molotov ». Il a déclaré au tribunal qu’il avait été maintenu en détention provisoire pendant trois ans et qu’il n’avait pas été autorisé à s’entretenir avec un avocat pendant l’enquête et sa détention provisoire.
D’après des documents judiciaires, qu’Amnesty International a pu consulter, il a déclaré au juge : « Je demande un examen médical indépendant pour prouver la torture à laquelle j’ai été soumis… Les dossiers de l’hôpital de l’unité d’enquêtes de Dammam prouvent que je continue d’être soigné en raison des coups que j’ai reçus aux oreilles pendant mon interrogatoire, et je demande encore un rapport médical à ce sujet. »
Le tribunal n’a pas mené d’enquête médicale indépendante et n’a pas enquêté sur ses allégations de torture et la Cour d’appel du Tribunal pénal spécial a confirmé sa condamnation à mort.
« Exécuter des personnes qui avaient moins de 18 ans au moment de l’infraction dont elles ont été déclarées coupables ou bien qui ont été déclarées coupables d’infractions n’impliquant pas d’homicide volontaire ou à l’issue de procès iniques, notamment sur la base d’“aveux” obtenus sous la torture ou d’autres formes de mauvais traitements, bafoue le droit international. La peine de mort est le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit.«
Heba Morayef
Dans la même lettre envoyée à Amnesty International en mai, la Commission saoudienne des droits humains indiquait que 196 personnes avaient été exécutées en 2022. Ce chiffre est largement supérieur au nombre d’exécutions déclaré par l’Agence de presse saoudienne et enregistré par Amnesty en 2022, qui était de 148 exécutions.
« L’écart entre le nombre d’exécutions rapporté par la Commission saoudienne des droits humains et celui déclaré par l’Agence de presse saoudienne montre que l’ampleur des exécutions est encore pire que ce qu’indique régulièrement l’Agence de presse saoudienne. Si les autorités saoudiennes veulent que les réformes qu’elles ont annoncées soient prises au sérieux, elles doivent, à titre de premier pas, établir un moratoire sur les exécutions et veiller à ce qu’aucune déclaration obtenue sous la torture ne soit admise devant les tribunaux », a déclaré Heba Morayef.
Publié sur Politis le 15 juin 2023
Pire naufrage depuis 2016, la nouvelle catastrophe en Méditerranée révèle, une fois de plus, la politique macabre des dirigeants européens en matière d’accueil et de secours en mer.
Morbide hypocrisie. Alors que la Méditerranée s’alourdit de plusieurs centaines de corps morts après le terrible naufrage d’un chalutier dans la nuit de mardi à mercredi, en mer Ionienne, les autorités européennes – que ce soit les dirigeants des pays membres de l’Union européenne comme des institutions en lien avec le contrôle des frontières – se murent dans le silence coupable ou affichent d’effarantes réactions protocolaires.
Parti, selon plusieurs sources, de Tobrouk, une ville portuaire à l’Est de la Libye, le bateau embarquait 750 personnes, sans gilets de sauvetage, dans des conditions atrocement précaires. Une centaine de passagers ont pu être sauvés. Ils sont aujourd’hui pris en charge par les secouristes de la Croix-Rouge, effondrés de savoir qu’il en reste tant, inertes, au large de la Grèce. Sans que cela n’émeuve la diplomatie européenne, trop occupée à dresser des murs et des barbelés en Hongrie, en Pologne, en Lettonie, en Lituanie, en Bulgarie ou au Bélarus. Ou à financer la Turquie pour retenir les personnes exilées à sa frontière.
Car les noyés ont beau s’entasser dans les fonds marins de cette mer-cimetière, les chefs d’État et les agences européennes, comme Frontex, qui leur servent de bras armé, n’ont pas l’air de vouloir remettre en question la politique d’accueil des personnes exilées. À peine prennent-ils le temps de commenter ce naufrage – le pire depuis 2016.
Kyriákos Mitsotákis, le premier ministre grec sortant engagé dans de futures élections législatives, fin juin, se dit « attristé par la perte de tant de vies innocentes ». Le matin même du naufrage, mardi 12 juin, le conservateur se félicitait pourtant d’avoir « réduit au minimum les flux migratoires ». Il est aussi accusé par plusieurs ONG de mener une politique répressive d’ampleur contre les exilés, en les refoulant illégalement aux frontières. Si le gouvernement provisoire a décrété trois jours de deuil national, le favoris du prochain scrutin va-t-il changer son programme, alors que la barre des 20 000 morts en Méditerranée a été franchie depuis 2020 ?
Dans le silence et la complaisance avec l’extrême droite, les dirigeants européens ne peuvent feindre une quelconque émotion.
De son côté, Emmanuel Macron n’a pas réagi, tout comme Georgia Meloni qui s’offrait, dimanche 11 juin, une visite en Tunisie munie d’un chèque d’1 milliard d’euros, en partie pour financer le contrôle des frontières du pays. La première ministre italienne d’extrême droite était accompagnée d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne.
Le comble du cynisme vient sûrement de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, qui confie sur Twitter, mercredi 14 juin, être « profondément ému(e) » par « les événements tragiques qui se déroulent au large de la Grèce ». Une agence visée par des enquêtes de presse et des rapports d’association révélant l’attitude violente de ses gardes et le refoulement illégal auquel elle recourt. La veille du naufrage, un de ses avions avait d’ailleurs repéré le bateau surchargé. Mais n’a pas daigné le secourir, prétextant, tout comme les gardes-côtes grecs, que ses passagers voulaient poursuivre leur traversée jusqu’en Italie.
Dans le silence et la complaisance avec l’extrême droite, les dirigeants européens ne peuvent feindre une quelconque émotion après ce drame lorsqu’ils dessinent, avec minutie, depuis la crise migratoire de 2015, la nouvelle image de carte postale de l’Union européenne : une forteresse bordée d’un cimetière à ciel ouvert. Les rescapés, eux, devront encore traverser l’enfer administratif et le racisme qui les attendent une fois arrivés sur le continent. Et survivre, malgré le cauchemar de la traversée.
Publié sur Ouest-France le 16 juin 2023
En 2022, 3 800 personnes sont décédées sur les routes migratoires d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Les dangers guettant les migrants sont nombreux : conditions climatiques, défaut de soins, faim et soif, violences… Mais la principale cause de décès est la noyade. Les naufrages d’embarcations surchargées, ou les accidents de pneumatiques inadaptés à la traversée de la Méditerranée ou de la Manche, se succèdent à un rythme épouvantable.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) documente depuis 2014 les disparitions de candidats à l’exil sur les différentes routes migratoires mondiales, via le Missing Migrants Project. En moins de 10 ans, l’OIM a recensé plus de 56 000 morts, dont 33 700 par noyade. Les accidents de la route représentent 4 800 décès, les violences 3 500.
Les noyades sont donc la principale cause de décès sur les routes migratoires. Et la plupart surviennent en Méditerranée, qui est la zone la plus dangereuse au monde pour les migrants :
Depuis 2014, l’OIM estime que 26 912 personnes ont perdu la vie dans la zone Méditerranée. C’est près de la moitié de tous les décès répertoriés.
[observatoiresldh] Rapports annuels d’activité de la CNCTR et de l’IGGN pour 2022 – Publié sur Mediapart –
En 2022, la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement a émis 629 avis défavorables aux demandes d’écoute des services spéciaux, visant en partie la mouvance écologiste. L’autorité indépendante souligne que « les convictions politiques ou syndicales n’ont pas à être contrôlées ».
Le 15 juin 2023 – publié sur Mediapart –
En 2022, 629 personnes, pour certaines liées à la mouvance écologiste, ont failli être placées sous surveillance des services de renseignement sans motif valable. C’est l’une des révélations du rapport annuel de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR), l’autorité indépendante qui veille à la régularité des écoutes administratives et autres surveillances par les services spéciaux.
L’instance de contrôle, qui délivre des avis favorables ou défavorables à cette surveillance aux services du premier ministre, a précisé que leurs préconisations de rejet, en hausse, ont concerné en majorité des demandes présentées au titre de « la prévention des violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique », l’un des motifs introduits par la loi sur la sécurité intérieure, en 2015, et visant, déjà, des foyers de mobilisation écologistes, à Notre-Dame-des-Landes et à Sivens.
Au siège de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), à Paris, en 2015. © Photo Martin Bureau / AFP
Alors que des écologistes liés aux mouvements Bassines non merci et Soulèvements de la Terre ont récemment révélé avoir découvert des dispositifs de surveillance sous leurs voitures (traceurs GPS) ou des caméras embusquées à proximité de lieux de réunion, le rapport de l’autorité de contrôle pointe un « risque d’interprétation extensive » du point « 5-C » de l’article L811-3, sur la prévention des violences et, « partant, d’éventuelles dérives ».
Il ne suffit pas par exemple de dire “cette personne était à Sainte-Soline”, mais il faut prouver qu’elle a participé à un groupement violent. Nous n’acceptons pas la simple levée de doute.
Serge Lasvigne, président de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement
Selon les informations de La Lettre A, le rejet d’un certain nombre de demandes de surveillance visant la mouvance écologiste a récemment été l’occasion « d’un bras de fer » entre le ministère de l’intérieur et Matignon, qui a systématiquement suivi les avis défavorables de la CNCTR.
« Le CNCTR mène une bataille sur l’interprétation de ce 5-C, confirme un spécialiste de techniques de surveillance à Mediapart. L’enjeu du problème est chez Gérald Darmanin, qui en a une doctrine extensive et qui investit politiquement ces sujets-là. Or des militants n’ont pas à être surveillés à raison de leurs opinions politiques, pour faire de la mauvaise politique. »
Gérald Darmanin n’a pas caché qu’il faisait de la surveillance des mouvements écologistes radicaux l’une de ses priorités, sans hésiter à qualifier les membres d’« écoterroristes ». Après les affrontements survenus à Sainte-Soline, le ministre a annoncé que « plus aucune ZAD ne s’installera dans notre pays » et a engagé une procédure de dissolution des Soulèvements de la Terre, le 28 mars.
Jérôme Hourdeaux et Karl Laske
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L’homme d’affaire Evgueni Progogine, fondateur de la milice fasciste criminelle Wagner, protégé de Poutine, vit des contrats publics avec l’état russe.
Publié le 15/06/2023 sur France Info
Diriger une milice privée au service des intérêts du Kremlin est loin d’être la seule activité du milliardaire Evguéni Prigojine. A la tête d’une nébuleuse de sociétés, le patron de Wagner et « cuisinier de Poutine » touche notamment une fortune de l’Etat pour nourrir les militaires… avec parfois des produits périmés. Dans cet extrait de « Complément d’enquête », un entrepreneur russe en exil dénonce la corruption de ce système.
Si cet ancien petit truand de Saint-Pétersbourg qui s’est lancé dans la restauration a pu devenir milliardaire, c’est notamment grâce à de l’argent public. Selon Current Time, un média russophone financé par les Etats-Unis, en huit ans, Prigojine aurait amassé plus de 5 000 contrats, d’une valeur totale de 2,3 milliards d’euros. De bien juteux contrats… qu’il n’aurait pu obtenir sans le soutien du pouvoir.
Surnommé le « cuisinier de Poutine » (il est responsable de l’organisation de ses banquets), Evguéni Prigojine a d’abord décroché la gestion de l’approvisionnement des cantines scolaires. Malgré un scandale sanitaire en 2019 (des images prises par un employé ont révélé des conditions d’hygiène déplorables dans l’une des cantines gérées par sa société Concord), l’Etat lui a aussi confié la restauration dans les casernes. Depuis, « c’est lui qui reçoit les plus gros contrats du ministère de la Défense », souligne le journaliste d’investigation Denis Korotkov.
Avec l’aide de Sergueï Khrabrykh, un ancien sous-traitant de l’armée russe exilé en France, « Complément d’enquête » s’est penché sur Glavnaya Linia (Ligne principale), l’entreprise de Prigojine qui nourrit les militaires. Les journalistes ont constaté qu’elle est visée par des dizaines de procédures judiciaires. Un document émanant d’un tribunal moscovite l’accuse notamment d’enfreindre les normes sanitaires avec des « produits périmés », pourris ou moisis, dont certains sont infestés d’insectes…
Sergueï Khrabrykh s’est procuré le contrat signé que le ministère des Situations d’urgence a signé en 2021 avec Glavnaya Linia. Un contrat public d’un montant de plus de 336 000 euros, sans véritable appel d’offres et particulièrement avantageux puisqu’il garantit un paiement complet par anticipation, explique-t-il. Cet entrepreneur qui prend la parole pour la première fois veut « dénoncer la corruption au sein du ministère de la Défense, la corruption des hauts fonctionnaires et de M. Prigojine ».
Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Etat fait un effort supplémentaire. En 2022, les bénéfices de Glavnaya Linia ont doublé pour atteindre 7 millions d’euros. Selon Sergueï Khrabrykh, « quelqu’un a donné l’ordre d’enrichir Prigojine. Qui d’autre que Poutine aurait pu faire cela ? Quelle que soit sa proximité avec le président, avec la direction du pays, Prigojine ne peut pas recevoir d’uniformes ou d’équipements militaires gratuitement. Il doit les acheter. Et pour augmenter les ressources de Prigojine, on lui octroie des fonds de roulement. »
Extrait de « Prigojine, le boucher de Poutine« , un document à voir dans « Complément d’enquête » le 15 juin 2023.
Publié sur Libération le 4 juin 2023
par Patrice Senécal, correspondant à Varsovie
A quelques mois de législatives cruciales, un demi-million de Polonais ont défilé ce dimanche à Varsovie contre la politique illibérale du parti Droit et Justice. Du jamais-vu depuis la chute du communisme en 1989.
«Etre ici, aujourd’hui, c’est une obligation si l’on veut maintenir notre démocratie. Ça n’a rien à voir avec la politique, c’est une question de liberté, d’Etat de droit.» Kuba Szadag, 61 ans, n’aurait manqué pour rien au monde l’immense rassemblement. Drapeau polonais à la main, le voilà entouré, en ce dimanche 4 juin, d’une marée humaine rassemblée sur la place Na Rozdrozu, dans le centre de Varsovie, pour s’opposer à la politique du parti Droit et Justice (PiS), qui multiplie les dérives antidémocratiques depuis 2015.*
Pas moins de 500 000 personnes ont pris part au cortège, d’après des estimations de la presse polonaise. Soit le plus imposant mouvement de contestation depuis la fin du communisme, il y a une trentaine d’années. Autre symbole, et pas des moindres : la date du rassemblement coïncidait d’ailleurs avec l’anniversaire des premières élections semi-libres en 1989, qui ont marqué l’ouverture démocratique de la Pologne. Tout un symbole, à l’approche d’un scrutin attendu à l’automne qui s’annonce aussi serré que crucial pour l’avenir de la démocratie polonaise.
Klaxons, drapeaux agités et slogans, scandés ou inscrits sur d’innombrables pancartes, rythmaient le défilé : «On en a assez !», «Le PiS, laissez-nous en paix», «Pologne libre», «La démocratie, c’était mieux», «Si je voulais habiter au Bélarus, je déménagerais», «Le PiS tombera avec les feuilles d’automne». Vu du ciel, cela ressemblait à une gigantesque marée humaine bleue et rouge, couverte d’étoffes polonaises et européennes, témoignant de l’europhilie de l’opposition démocratique.
Dans la foule immense, de nombreux Varsoviens, mais pas seulement : plus d’un millier d’autocars des quatre coins de la Pologne avaient été affrétés pour l’occasion. Des trains bondés ont également afflué vers Varsovie. Le profil des manifestants, très divers, s’est rajeuni par rapport aux précédentes manifestations pro-démocratie se tenant depuis huit ans, surtout prisées par la génération Solidanorsc. On reste loin, toutefois, des manifestations pro-choix de 2020 qui, dans la foulée du durcissement de la loi sur l’avortement, avaient détonné par le jeune âge des contestataires.
«Nous avons brisé une certaine barrière d’indifférence, de scepticisme», se félicite un Donald Tusk combatif, chemise blanche retroussée, à l’issue de la manifestation conclue sur la place du château, dans la vieille ville de Varsovie. «Je veux vous dire : nous avons beaucoup de soucis à nous faire, nous allons nous en inquiéter. Nous vaincrons ce mal [lors du prochain scrutin]», clame le chef de la libérale Plateforme civique, principal parti d’opposition en Pologne.
La «marche» avait été soigneusement organisée quelques semaines plus tôt, à son initiative, et afin de protester contre «la vie chère, l’escroquerie et le mensonge, en faveur de la démocratie, des élections libres et de l’UE». Or, signe d’une contestation allant bien au-delà de sa simple personne – clivante jusque dans les milieux d’opposition –, tous les partis d’opposition s’y sont rendus. Une démonstration de force de l’opposition démocratique qui, en dépit de sa désunion, affiche sa vigueur à quelques mois des élections législatives cruciales de l’automne.
«Ce sera l’élection la plus importante depuis 1989», estime Kuba, qui peine à avancer dans le cortège bondé et hausse la voix pour se faire entendre. «Le PiS essaie désormais de mettre en place des stratagèmes pour nuire à l’opposition. Si on perd, il n’y aura peut-être pas de retour en arrière, on pourra dire au revoir à la démocratie et peut-être que dans dix ans, on deviendra un nouveau Bélarus», s’inquiète l’homme aux cheveux blancs, qui a pris part à la révolution Solidarnosc en Pologne, dans les années 1980.
La mobilisation a en outre été galvanisée par l’entrée en vigueur, mardi 30 mai, d’une législation mettant sur pied une «commission sur l’influence russe». Or, sous couvert de lutter contre les ingérences du Kremlin, il s’agirait en fait de disposer d’un instrument visant à réprimer l’opposition. La loi aux contours flous prévoit notamment de sanctionner quiconque ayant «agi au détriment des intérêts de la République de Pologne», en faveur de Moscou.
Ses détracteurs, qui l’ont baptisée «loi Tusk», y voient une manière détournée de disqualifier l’ennemi juré du PiS, l’ancien Premier ministre polonais et président du Conseil européen, Donald Tusk, aujourd’hui principale figure de l’opposition. Face aux vives critiques de Washington et Bruxelles, le président Andrzej Duda, qui l’a lui-même promulguée et défendue, a annoncé vendredi vouloir amender la loi. Des modifications en trompe-l’œil, qui n’altèrent en rien sa dimension liberticide, dénoncent les juristes et l’opposition.
«C’est la dernière chance pour défendre la liberté et les acquis pour lesquels nos aînés se sont battus. La Lex Tusk est scandaleuse, on n’aura aucune garantie d’avoir de décision de justice véritablement juste, car les tribunaux ne sont pas indépendants, regrette Marta, 33 ans, rencontrée dans le cortège. Ils utiliseront la commission comme bon leur semble et on est là pour leur montrer qu’on s’y oppose. Ça me donne espoir de nous savoir si nombreux, qu’on puisse choisir notre futur. Il y a quelques mois, je doutais qu’on puisse se mobiliser de cette manière.»
Le Premier ministre, Mateusz Morawiecki, lui, a préféré railler : «Les vieux renards organisent une marche antigouvernementale et la présentent comme une manifestation spontanée.» La télévision publique TVP, sur laquelle le PiS a fait main basse ces dernières années, n’a pipé mot sur la tenue de l’événement, inédit par son ampleur, préférant diffuser un défilé «des cercles de femmes au foyer rurales».
La LDH 66 a appris avec consternation la dégradation du local du Centre LGBT+ 66. Elle témoigne de son inquiétude face à la multiplication de ces actes d’intimidation homophobes ces derniers mois dans un climat d’impunité pour l’extrême-droite qui appose ses symboles tels les croix celtiques et revendique ouvertement ces actions.
Attachée à la défense des droits et libertés de toutes et tous sur tout le territoire, la LDH dénonce cet acte haineux et rappelle sa vigilance face aux menaces ciblant les personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre.
Elle apporte son soutien au Centre LGBT 66 et demande que les moyens soient mis pour que les auteurs de ces actes homophobes soient poursuivis par la justice comme la loi le permet. La section appelle à participer à la marche des fiertés de Perpignan le 1er juillet.
Section LDH des Pyrénées orientales
Publié sur l’Indépendant le 5 juin 2023
Perpignan : le Centre LGBT+66 victime de tags homophobes ce dimanche
Le siège de l’association de défense des droits des personnes lesbiennes, gays, bi, trans et autres de Perpignan, LGBT+66, a subi une fois de plus des actes de vandalisme ce dimanche 4 juin 2023.
Désolation ce lundi 5 juin au matin dans le modeste local arc-en-ciel de la résidence HLM Saint-Mathieu à Perpignan. Lors de leur arrivée pour assurer les permanences au sein du Centre LGBT + 66, les responsables ont découvert que la façade de leur lieu d’accueil avait été vandalisée. Des tags hostiles clamant « Pas de vos propa » (pour « propagande »), les mots « Gays », « Bi », et « Trans », ainsi que les tous les contacts (mail, site internet, téléphone) ont été soigneusement biffés à la peinture noire.
« Une croix celtique a également été dessinée sur la vitrine, c’est la signature des groupuscules d’extrême droite qui libèrent leur parole avec la complaisance de certains partis politiques« , interprète Guy Gaultier, co-président de l’association de défense des droits LGBT+66. « La propagande, c’est leur discours habituel, car ils ont tellement peur qu’ils pensent qu’on peut convertir quelqu’un à devenir LGBT. C’est curieux comme approche, ils refusent de débattre. », regrette encore le militant. Alors qu’il se préparait ce lundi matin à aller déposer une plainte au commissariat, Guy Gaultier rappelait que leur local fait régulièrement l’objet de dégradations, contre leur logo ou encore contre la boîte aux lettres plusieurs fois arrachée. « Ces tags explicites sont la négation de notre visibilité, il leur est insupportable que l’on devienne visible. Ils sont incapables de vivre dans un monde de diversité, alors qu’on y est. »
Ces actes de vandalisme se produisent en plein cœur de la saison des Marches des libertés un peu partout dans l’hexagone. Et alors que la seconde édition de Perpignan, après un beau succès en 2022, est en cours de préparation. Ce jeudi sera présentée l’affiche réalisée avec les élèves du lycée Jean-Lurçat. À Perpignan, la Marche aura lieu le 1er juillet prochain.
Sophie Babey
Article publié sur blast-info.fr
par Pierre Adrien
Dirigée par un ancien de la police nationale et poussée par un maire RN qui fait de la sécurité la clé de voûte de son mandat, la police municipale de Perpignan est sur tous les fronts. Omniprésente en ville, la « PM » multiplie les opérations coups de poing contre des commerces qu’elle fait fermer et contre les jeunes, tous soupçonnés d’être des dealers. Les vidéos que Blast s’est procuré témoignent d’interventions très musclées et de débordements inquiétants.
Il y a un nouveau shérif en ville. Avec son curriculum vitae, Philippe Rouch affiche des états de service qui en imposent. Jusqu’en 2020, ce commandant de police – 30 ans de police nationale en Ile-de-France – dirigeait le service judiciaire du quartier d’affaires de la Défense dans les Hauts-de-Seine, après avoir exercé à la BRB (la brigade de répression du banditisme) et été chef de groupe de sûreté départementale à Nanterre.
Le patron de « la municipale » Philippe Rouch (à droite) présente ses vœux aux agents en janvier 2021.
Image Ville de Perpignan
Depuis les municipales de 2020, Perpignan, préfecture des Pyrénées-Orientales de 120 000 habitants, vit à l’heure du Rassemblement national. Cadre du parti et « ancien compagnon de », candidat défait en novembre 2022 à la succession de Marine Le Pen, Louis Aliot tient « sa » ville d’une main de fer. Si le népotisme, les conflits d’intérêts et le clientélisme sont très vite apparus comme un mode de gestion de la municipalité actuelle, ainsi que Libération le racontait en novembre dernier, une autre arme est mise à contribution pour assoir ce nouveau pouvoir et ses lubies. Elle tient en deux lettres : PM, pour police municipale.
« C’est plutôt la milice municipale », sourit Ahmed, un habitant.
Pour y arriver, Louis Aliot a donc débauché un flic, un vrai. Sur le site de la ville, le patron de la municipale nommé directeur en octobre 2020 l’affirme : « L’objectif que nous nous sommes fixés est de remettre en place une police de proximité. Pour ce faire, nous ouvrons petit à petit des postes de police dans les quartiers. »
Comme Philippe Rouch, beaucoup d’anciens flics composent aujourd’hui les rangs de cette PM. « Plusieurs d’entre eux aussi étaient en poste en Ile-de-France depuis des années et attendaient une mutation dans le sud. Ils ont trouvé cette solution pour revenir chez eux, souligne une source syndicale. Ils connaissent le métier ».
La sécurité était une promesse phare du candidat Aliot – il en avait fait le pivot de sa campagne de 2020. Avec 192 agents composant sa police municipale, Perpignan est aujourd’hui la 8ème ville française en effectif, en valeur absolue. Si on rapporte ce chiffre au nombre d’habitants, l’ancienne cité des rois de Majorque grimpe même à la 2ème place de ce palmarès national, juste derrière Cannes (Alpes-Maritimes), qui a accessoirement un festival international à sécuriser.
A Perpignan, la police municipale est un enjeu politique que se disputent les maires qui se succèdent et se livrent à une course à l’échalote. A celui qui en fera le plus (image Ville de Perpignan)
Ces dernières années, le nombre d’agents de la PM n’a donc fait que croître. En 2013, selon les données du ministère de l’Intérieur, Perpignan comptait 104 agents municipaux qui y exerçaient. Puis 154 en 2019. Si l’actuel édile fait de ce virage sécuritaire le marqueur de son mandat, en réalité, son prédécesseur avait sérieusement engagé la tendance.
En 2020, Jean-Marc Pujol répondait (et se justifiait) en ces termes à la Cour des comptes, dans un rapport rendu après sa défaite (en octobre 2020) mais rédigé avant : « À Perpignan, pendant trop longtemps la ville a vu sa situation sécuritaire reculer en raison des trop faibles moyens donnés par l’Etat à sa police nationale ». Le prédécesseur LR d’Aliot relevait que « les moyens humains de la police municipale de Perpignan ont été doublés en 6 ans » alors que, depuis 2014, les effectifs globaux des agents de la ville n’ont cessé de baisser sur la même période – ils sont passés de 2 473 en 2014 à 2 251 en 2021.
Cette obsession pour la présence « de bleu » dans les rues de la ville avait d’ailleurs été éreintée à l’époque par les adversaires politiques de Pujol. En 2018, L’Indépendant publiait un article au titre explicite – « les policiers municipaux en font-ils trop ? » -, dans lequel le quotidien relatait que l’opposition s’offusquait presque de cette omniprésence à l’occasion des manifestations de gilets jaunes, sur lesquelles les agents de la PM étaient engagés en tenue de maintien de l’ordre. Le FN perpignanais y voyait alors « un mauvais signal [envoyé] aux services de l’Etat tentés de se désengager de ses missions ». Comme quoi…
Depuis, Louis Aliot s’est installé. Le maire Rassemblement national (RN) ne manque jamais une occasion de communiquer dans la presse locale sur les actions de sa municipale, qu’il s’agisse de l’ouverture d’un nouveau poste de police ou de recrutements. Lors de ses vœux 2023, l’ex-député de la 2ème circonscription des Pyrénées-Orientales a tenu à réaffirmer que « la sécurité est une priorité », « quitte à sortir parfois des seules compétences du maire d’une ville de 120 000 habitants ». Une précision qui dessine ce qui se joue aujourd’hui à Perpignan.
A l’occasion du débat d’orientation budgétaire pour 2023, l’équipe municipale a eu l’occasion de clarifier ses ambitions. Elle prévoit de « poursuivre, avec la collaboration de la police nationale et grâce aux renforts ponctuels accordés par le ministère de l’Intérieur, la lutte contre tous les trafics au sein d’espaces repérés dans différents quartiers, plus particulièrement en matière de stupéfiants ».
Tout un symbole, sa première sortie comme maire, Louis Aliot l’avait faite en juillet 2020 aux Oiseaux, une cité sensible touchée par les trafics de drogue, pour annoncer son objectif : « éradiquer la voyoucratie de nos quartiers ». L’une de ses premières décisions avait été de créer une brigade de nuit, avec pour but ultime que la PM soit sur le pont 7/7 jours, 24/24 heures. Signe de l’enjeu, le 1er magistrat de la ville a conservé la délégation à la sécurité.
Sur le terrain, concrètement, la PM fait feu de tout bois. Sur l’exercice 2022, elle a effectué 42 967 interventions – 38 % de plus qu’en 2021, pour une moyenne de 117 interventions par jour. Dans le lot, se conformant aux injonctions de l’hôtel de ville, la police d’Aliot a réalisé des saisies de stupéfiants : 17 kg de résine de cannabis, 3 kg d’herbe et 720 grammes de cocaïne, précisément. A croire que la mairie de Perpignan est devenue une dépendance de la place Beauvau – ou plus exactement le siège d’un ministère de l’Intérieur, celui d’un territoire autonome gérant directement une problématique pleinement régalienne.
Par ailleurs, autre évolution notable, l’augmentation des « mises à disposition de la police nationale » a elle aussi suivi : 1 376 personnes interpellées par les services de la PM ont été confiées au commissariat local.
Shit, cigarettes, argent liquide… Comme un véritable office national, la PM de Perpignan exhibe sur Internet les saisies réalisées par le « Groupe opérationnel de soutien tactique » (Gost), qui possède son propre insigne – une tête de mort.
Image compte Facebook police de Perpignan
S’il sème la confusion, cet activisme colle parfaitement aux desideratas du désormais 1er vice-président du RN et à sa volonté de « sortir parfois des seules compétences du maire », comme exprimée le 19 janvier dernier. Or il faut le rappeler, la PM de Perpignan ne dispose pas d’officiers de police judiciaire (OPJ), comme c’est partout le cas en France. Ses agents ne peuvent par conséquent ni mener d’enquête ni gérer des gardes à vue, prérogatives réservées en République française aux seuls fonctionnaires de la police nationale et de la gendarmerie.
Ils occupent le terrain
« La problématique, c’est que nous avons un afflux de mis en cause qui impacte le service, constate de son côté Franck Rovira, secrétaire départemental du syndicat de droite Alliance pour la police nationale dans les Pyrénées-Orientales. Vu le manque d’OPJ, nous sommes vite engloutis ». Visiblement, le responsable d’Alliance s’en contente fort bien : « Ils occupent le terrain, et ça c’est bien », acquiesce-t-il, soulignant la complémentarité entre les deux polices.
Pourtant, cette volonté de grignoter toujours plus sur les missions relevant de l’Etat n’est pas sans poser des difficultés au sein même des rangs de la municipale. Le revers de la médaille ? La pression mise sur les agents et les promesses salariales (sur des primes de nuit) non tenues. Une situation qui les a poussés à débrayer en janvier 2022. Interrogé par France 3, Louis Aliot avait répondu que ces agents « auraient aimé avoir 300 euros de prime mais [que] les finances de la mairie, au moment où l’Etat nous contraint, ne sont pas extensibles ». Réalisme oblige, avait complété l’élu, « donc, il faut faire des choix. Cette brigade a été créée sur la base du volontariat, au moment où ils ont dit oui, ils connaissaient les conditions ». Marché à prendre ou à laisser : selon Omar Belguellaoui, secrétaire général CFDT-UD País Català, certains policiers municipaux, déçus, auraient depuis claqué la porte.
Sur le terrain, l’omniprésence de la PM à Perpignan est assimilée par les jeunes à du harcèlement en bonne et due forme. Alors, énième version catalane de l’opposition aussi éternelle que caricaturale entre une jeunesse aspirant à toutes les libertés et des policiers qui représentent l’ordre ? Plaintes habituelles de voyous en réalité dérangés dans leurs trafics et exactions ? Ou plutôt des débordements caractérisés de certains agents en roue libre, décomplexés par les priorités à tout crin de la municipalité RN en place ?
La question, grave, est posée. En effet, Blast a été destinataire de plusieurs vidéos au contenu troublant.
Sur ces images que nous rendons publiques, on assiste à des scènes choquantes. Sur lesquelles on voit et entend des policiers municipaux dont les agissements apparaissent répréhensibles et peu compatibles avec le respect des libertés publiques d’un Etat de droit : usage intempestif des gazeuses, balayettes sur des jeunes et interpellations violentes, et même menaces de mort…
La première de ces vidéos que nous dévoilons met en scène deux agents de la municipale qui viennent d’interpeller un jeune homme dans la rue. Elle est tournée sur un téléphone portable depuis un appartement, d’un immeuble qui surplombe la rue. L’un des deux municipaux coince le jeune homme sur un parking, à un endroit où il ne peut plus bouger, entre un mur et une grille. Il ne donne pas d’ailleurs l’impression de vouloir s’enfuir et ne semble représenter aucune menace apparente. Pourtant, le second agent rejoint son collègue et lâche son chien, qui se jette à deux reprises sur le jeune homme… A aucun moment, le policier ne tente de lui tenir la bride et de le retenir – il ne fera qu’après ces deux premiers assauts.
Sur une seconde vidéo, on retrouve à nouveau deux agents de la PM face à un jeune homme interpellé, toujours à Perpignan. L’intervention là aussi est violente, avec des coups portés par les policiers, avant qu’ils ne tournent le dos. Des actes qui semblent gratuits puisqu’on ne perçoit, cette fois encore, à aucun moment sur ces images un danger pour les agents.
Coups de pied et gazage, deux agents sont passés par là…
Document Blast
La troisième vidéo que Blast produit témoigne d’un climat effarant, avec toujours les mêmes scènes dans les rues de Perpignan : des hommes, qui portent un uniforme bleu, celui de la police municipale, frappent et cognent en pleine ville, au vu et au su de tous. On est cette fois dans une petite rue où passent des voitures.
Mais il y a pire que ces saisissantes démonstrations de testostérone et ce déferlement de violence. Sur une autre de ces séquences que nous produisons, la scène est filmée derrière un volet, depuis un balcon à l’étage, dans un quartier de la ville. Elle dure 45 secondes. Un agent de la police municipale cherche à savoir où un jeune homme, qui vient d’être interpellé, a dissimulé de la drogue. On a du mal à en croire nos oreilles.
« Dans un ruisseau avec une balle dans la tête«
Devant le mutisme du gamin, le policier de la PM lui met un marché en mains : « Le grand chef on le connaît, on va dire que tu es une balance et demain on te retrouve dans un ruisseau avec une balle dans la tête »…
Le même surenchérit : « Le boss, quand on va lui dire que tu es une balance, il va te mettre une balle là et une balle là. Tu préfères l’avoir là ou là ? »
D’après nos informations, aucune plainte en relation avec cette scène particulièrement choquante n’a été déposée à ce jour. Ces images, si elles ont bien été captées à Perpignan, ne sont pas datées. Ce qui l’est en revanche c’est le reportage complaisant que la chaîne RMC Story a consacré à la police municipale de Perpignan.
Le groupe BFM/RMC a mis le paquet pour promouvoir la politique sécuritaire de Louis Aliot. « Sous le soleil du sud de la France, les délinquants ne prennent pas de vacances », annonçait Rachid M’Barki pour présenter « 100 jours avec la police municipale de Perpignan ». Parole d’expert.
Image RMC Story
À RMC on sait informer, la preuve avec ce résumé d’une enquête magistrale au soleil : les « professionnels » de la PM de Perpignan sont plein « d’empathie », ils ramassent même les poubelles ! Rien en revanche sur la sale besogne et l’étiquette politique de la municipalité… L’audimat, c’est un métier.
Image RMC
Diffusé en juillet 2022, ce « documentaire de société » documente les habitudes de ses agents. En particulier lorsque la voix off glisse ce commentaire : « Les policiers savent très bien qui contrôler ». A l’image, on voit ainsi deux agents à VTT coincer un jeune capuche sur la tête… qui n’a pas de drogue sur lui. Ce type d’intervention porte un nom : le contrôle au faciès. Et lorsqu’ils interrompent une distribution de nourriture organisée dans un quartier par l’influenceur NasDas, un policier de la municipale lâche, face caméra, cette remarque : « Ce n’est pas une population qui nous aime ».
Ce quartier, c’est Saint-Jacques. Ici, chacun a une histoire à raconter sur la police municipale. Rassemblés comme tous les jours devant le Casa café, centre névralgique de cette partie déshéritée de Perpignan où le taux de pauvreté est l’un des plus forts de France, une poignée de jeunes livre les mêmes expériences. « Ils viennent et ils nous tapent », dit l’un d’eux ; « Je dormais et ils sont venus, ils m’ont réveillé et m’ont volé 400 euros », affirme son voisin ; « Ils m’ont pris 500 euros à moi », surenchérit un autre. Invérifiable. De toute façon, « la plupart de ceux qui se font agresser n’ont pas de papier, ils savent qu’on ne va pas aller déposer plainte », décrypte l’un d’entre eux.
« Ça peut être très violent«
Ces jeunes parlent aussi de l’usage des bombes lacrymogènes : « On était là en terrasse, montre l’un d’eux, ils sont arrivés et ils ont gazé tout le monde, sans raison » – celui qui s’exprime a été contrôlé plein de fois.
Il y a aussi les coups de pression et des coups réels, si bien que la distinction est désormais bien établie entre policiers nationaux et municipaux : « Même avec la BAC (la brigade anti-criminalité de la police nationale, ndlr), ça va. Les gendarmes (les gendarmes mobiles sont régulièrement en renfort, proximité avec l’Espagne oblige, ndlr) aussi quand ils nous contrôlent, ils nous parlent bien. S’il n’y a pas d’infraction, ils nous laissent. Les municipaux, eux, c’est des cowboys ».
Un commerçant du quartier, soucieux de son anonymat et de sa tranquillité, confie son inquiétude : « Pour l’instant, il n’y a pas eu trop de gros problème mais on a tous peur qu’il y ait un mort, lâche-t-il à Blast. Ça peut être très violent quand ils interviennent ».
Il y a deux ans, un événement avait profondément choqué les habitants du quartier de Saint-Jacques. Le 12 septembre 2021, ils s’étaient mobilisés en organisant une manifestation. Quelques jours plus tôt, les hommes de la PM avaient embarqué un gamin de la communauté gitane. Le môme, le petit David, 8 ans, jouait sur la voie publique avec… un pistolet à billes. Interrogé sur ces faits par L’Indépendant, Philippe Rouch était resté droit dans ses bottes, assumant les actions de ses hommes : « Nous sommes juste plus présents qu’auparavant, s’était-il félicité. Ces gens sont manipulés par des personnes que l’on dérange, avec des incitations à l’émeute. On est serein. Tout est filmé et nous avons des enregistrements audio que nous remettrons à la justice. Certains essayent de liguer les habitants contre nous, mais nous faisons notre travail et on va continuer à appuyer. »
Aucune plainte n’avait été déposée. L’affaire n’a pas connu de suite judiciaire. Autant appuyer, donc.
Un autre habitant raconte lui une histoire de policiers municipaux qui se seraient invités en octobre 2022en pleine nuit chez un de ses amis parce qu’ils n’avaient pas pu l’interpeller après un tapage qu’ils lui reprochaient. « Ils sont revenus vers 1 heure mais ne se sont pas présentés en tant que policiers », rembobine-t-il. Lorsqu’il regarde dehors au moment des faits, il constate que deux camions de la PM sont garés. « On a appelé le 17. Quand ils ont entendu qu’on appelait la police, ils sont ressortis dans la rue pour nous demander si on avait besoin d’aide comme si ce n’était pas l’équipe qui essayait de rentrer dans le logement ». Et de préciser : « C’est la même équipe qui commet ce genre de faits, pas toute la police municipale. Ils sont quatre ou cinq, très agressifs. Ils n’aiment pas qu’on leur réponde ».
Il suffit d’arpenter les rues de Perpignan pour se rendre compte de la puissance de la police municipale. Difficile de louper ses bureaux, la PM s’affiche en grandes lettres avec liseré bleu blanc rouge en façade. Des postes comme ça, il y en a désormais six en ville. Avenue du Général De Gaulle, dans d’anciens locaux de la région Occitanie, mais aussi dans des endroits plus originaux comme Le Palmarium, un petit bijou art déco ou, à deux pas du quartier Saint-Jacques, dans l’ancien hôtel La Cigale – où le conseil départemental dirigé par la gauche projetait de créer un centre d’accueil pour migrants. Les deux collectivités s’écharpent notamment devant les tribunaux, autour de l’acte de propriété de ce lieu acheté par le département mais préempté par la mairie. En novembre 2022, Louis Aliot annonçait l’arrivée prochaine de quatorze agents dans les murs. En janvier, si l’enseigne PM était bien en place, il n’y avait pas encore de fonctionnaires ni de mobilier.
Le poste de police municipale du quartier de la gare inauguré en 2021 par le maire Louis Aliot.
Image Blast
Les commerces aussi sont ciblés. En septembre 2022, par délégation des pouvoirs du préfet, les municipaux ont obtenu le droit de fermer administrativement des établissements de restauration ou des épiceries qui créeraient des troubles à l’ordre public. Ce travail de contrôle exercé jusqu’alors avec les services de l’Etat s’est matérialisé par 161 contrôles en 2022. Depuis septembre dernier, 7 fermetures ont été prononcées en trois mois seulement, contre des « établissements, réellement générateurs de nuisances » selon la mairie, avec des « infractions quant à la vente de produits prohibés ».
Parmi ces commerçants sanctionnés, Ilies (*) avait monté un an plus tôt son entreprise de restauration rapide. Il dénonce des contrôles quasi quotidiens, « tous les soirs ». « Ils outrepassent leurs droits, ils font des sous-entendus. On voit que sont visés les établissements tenus par des Magrébins. Il y avait un petit café voisin de mon établissement qui n’a jamais eu un contrôle. Moi, ils m’ont ciblé parce qu’il y avait du monde, des jeunes devant. Une fois, ils m’ont mis 300 euros pour un mégot jeté dans la rue. Le peu d’argent que je gagnais, on me le prenait en amendes : j’en ai eu 80 en 90 jours ! Avant on mangeait (sic) un ou deux contrôles à l’année. Ils veulent faire le travail de tout le monde, de la douane, de l’Urssaf, de l’hygiène ». Tellement d’amendes qu’Ilies a dû déposer un dossier de surendettement.
Preuves à l’appui, le jeune chef d’entreprise égrène les griefs. « J’ai eu 10 jours pour présenter tous les papiers. Je les avais tous mais on m’a fermé quand même ». Et de solder la morale de cette histoire : « Je n’avais plus les moyens pour faire appel devant le tribunal administratif de Montpellier ».
A Perpignan, le Rassemblement national a donc accentué un virage sécuritaire que Les Républicains avaient déjà pris avant son arrivée aux affaires. Pour quel résultat ? Dans un classement de novembre 2022 consacré aux villes « les plus sûres » de France, le quotidien Le Parisien pointait Perpignan « la rayonnante » en queue de peloton : la 8ème ville de France en effectif et la 2ème au regard de sa population hérite de la… 261ème place de ce palmarès (sur 273 villes de plus de 20 000 habitants). Une gifle retentissante et un constat désastreux pour la police de substitution instaurée par Louis Aliot.
A la tête de la plus grande ville de France dirigée par le RN, Louis Aliot (à gauche) veut ériger sa gestion de Perpignan comme un modèle pour les prochaines conquêtes, qu’il espère à l’échelle nationale, de la formation d’extrême-droite.
Image Ville de Perpignan
Contactés au sujet des débordements relevés au cours de notre enquête, les services du Défenseur des droits indiquent à Blast n’avoir été saisis pour l’heure d’aucune réclamation liée à l’activité de la police municipale de Perpignan. De façon plus globale, si la police nationale ou la gendarmerie doivent rendre des comptes aux inspections générales (les « bœufs carotte », dans le jargon), les polices municipales elles sont assez peu contrôlées – selon une règle non-écrite que l’on retrouve à chaque fois qu’une mission publique est déléguée par l’Etat.
Certaines directions départementales de la sécurité publique disposent d’une « cellule déontologie » en charge de ces affaires considérées comme « réservées ». Dans le rapport de la Cour des comptes d’octobre 2020 sur les polices municipales, il est précisé « [qu’]à la demande du maire, du préfet ou du procureur concerné » « le ministre de l’Intérieur peut décider de la vérification de l’organisation et du fonctionnement d’un service de police municipale ». Le contrôle est alors réalisé par « l’inspection générale de l’État ». Rien de tel pour le moment à Perpignan. La ville, malgré les relances de Blast, n’a pas répondu à nos questions.
(*) Le prénom a été modifié.
Communiqué de la LDH du 25 avril 2023
Depuis quelques jours, tous les déplacements du président de la République s’accompagnent d’arrêtés préfectoraux, instaurant un périmètre de protection, fondé sur la législation antiterroriste, à l’intérieur duquel sont interdits les cortèges, défilés, rassemblements revendicatifs ou encore les dispositifs sonores. C’est sur ce fondement que lors du déplacement d’Emmanuel Macron dans l’Hérault la semaine dernière, les manifestantes et manifestants se sont vus confisquer des casseroles qui représentent un des modes d’expression d’une partie de la population contre la réforme des retraites.
Face à ce détournement évident des dispositifs antiterroristes, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) et le Syndicat des Avocats de France (Saf), soutenus par le Syndicat de la Magistrature (SM) et l’Union syndicale Solidaires, ont déposé ce jour, parallèlement à l’Adelico, un référé-liberté devant le tribunal administratif d’Orléans contre un tel arrêté, pris cette fois par la préfecture du Loir-et-Cher en prévision de la visite du président de la République à Vendôme.
Le tribunal administratif, par une ordonnance rendue ce jour, a suspendu l’arrêté contesté en retenant un détournement des mesures antiterroristes par la préfecture qui porte gravement atteinte à la liberté d’aller et venir.
La LDH se félicite de cette décision qui vient censurer une atteinte manifeste à la liberté d’expression au travers du droit de manifester, lequel se trouve mis à mal depuis plusieurs années de la part des autorités gouvernementales.
Paris, le 25 avril 2023
En Iran, la police accentue les sanctions contre les femmes qui ne portent pas le voile
Samedi 15 avril, la police iranienne a annoncé des mesures plus strictes pour contrôler le port du voile imposé dans le pays. Les autorités utilisent désormais des caméras de surveillance, ainsi que la reconnaissance faciale pour sanctionner les femmes qui ne respectent pas le port du hijab.
La technologie traque désormais les femmes. En Iran, la police a commencé à appliquer des mesures permettant d’identifier et de sanctionner les femmes qui refuse le port du hijab. Depuis samedi 15 avril, les autorités se servent même d’un système de reconnaissance faciale installé sur des caméras de surveillance pour faciliter leur chasse. Dans un communiqué publié le samedi, la police assure avoir prévu des « actions soigneusement planifiées » sur les voies publiques, les véhicules et « les sites où le hijab est parfois enlevé ».
En Iran, le port du voile est obligatoire depuis la Révolution islamique de 1979. Depuis la mort en détention de Mahsa Amini, arrêtée le 13 septembre 2022 pour « tenue indécente », de nombreuses Iraniennes défient le code vestimentaire obligatoire, notamment à Téhéran. Mais les autorités n’en démordent pas : « Selon les lois en vigueur, le fait d’enlever le hijab est considéré comme un crime. » Hassan Mofakhami, le chef de la sécurité de la police a affirmé que les « femmes qui enfreignent la loi sont responsables de leurs actes et doivent être tenues pour responsables de leur comportement ».
Les contrôles seront également opérés dans les véhicules, à l’aide d’un système de reconnaissance facial. « Les femmes qui enlèveront leur voile seront identifiées à l’aide d’équipements intelligents. Elles recevront d’abord un avertissement par SMS et seront ensuite présentées aux tribunaux. Si une passagère d’une voiture enfreint la règle, son propriétaire recevra un message de mise en garde et pourra voir son véhicule saisi » a déclaré le chef de la police, Ahmad-Reza Radan. Elles encourent des amendes, mais aussi des peines de prison allant de dix jours à deux mois.
Les restaurants et les entreprises qui autorisent leurs employées à travailler sans voile sont également dans le viseur des autorités. « Malheureusement, les policiers ont dû mettre sous scellés 137 magasins et 18 restaurants et salles de réception dans le pays pour ne pas avoir prêté attention aux avertissements précédents » liés à l’obligation du voile, a indiqué le porte-parole de la police, Saïd Montazerolmahdi, cité par l’agence Tasnim. Ces derniers sont accusés de n’avoir pas « prêté attention aux avertissements précédents ».
Fin mars, Gholamhossein Mohseni Ejei, chef du pouvoir judiciaire, avait déjà averti que toutes les Iraniennes qui enlèveraient leur voile seraient « punies ». Le correspondant iranien de « France 24 », Siavosh Ghazi, indique même qu’un texte législatif proposant des mesures plus fermes à l’encontre des femmes qui se découvrent les cheveux, est en préparation. Ce dernier prévoit de leur interdire la sortie du territoire, mais aussi l’accès à certains services.
Publié le 11 avril 2023 sur Courrier international
En Birmanie, une attaque aérienne meurtrière a eu lieu mardi 11 avril dans une région connue pour être un bastion anti-régime. Le bilan reste provisoire.
C’est “l’une des attaques aériennes les plus meurtrières qu’ait menées le régime à ce jour”, souligne The Irrawady, ce 11 avril. “Au moins 50 civils, parmi lesquels des enfants, massacrés dans un bombardement du régime birman dans la Région de Sagaing”, titre le journal de Birmanie.
Ce matin, “vers 7h45”, un avion de chasse de la junte “a largué deux bombes sur une maison de Pa Zi Gyi où une cérémonie d’inauguration était organisée par des habitants et des membres d’un groupe de défense du village”, ajoute The Irrawady. “L’attaque a été suivie de plusieurs coups de feu tirés depuis un hélicoptère de combat Mi-35, selon des sources locales.”
Le journal rappelle que des attaques aériennes sont récurrentes “dans des zones connues pour être des bastions anti-régime comme la Région de Sagaing ou l’État Kachin”, où 80 personnes avaient été tuées l’an dernier. La Région de Sagaing avait notamment été le théâtre d’un massacre l’an dernier, à Hin Thar.
Selon des sources citées par The Guardian, le bombardement de mardi “visait une cérémonie marquant l’ouverture d’un bureau créé par des opposants à l’armée”. Des habitants craindraient que le bilan ne dépasse les 100 morts.
Le quotidien britannique explique que le régime a de plus en plus recours aux attaques aériennes “pour écraser un mouvement de résistance armée déterminé”.
“Des écoles, des établissements médicaux, des sites religieux, des habitations et infrastructures civiles ont été visées selon Myanmar Witness, un groupe de chercheurs en open source recensant ces atrocités.”
Avant le coup d’État, la Région de Sagaing, où domine la majorité bouddhiste bama, était relativement épargnée par rapport aux minorités d’autres régions, rappelle the Guardian. “Elle est désormais l’un des fronts de la bataille contre la junte et a été durement frappée, avec des attaques aériennes et des villages brûlés.”
Courrier international
11 AVR. 2023 —
Chers tous, chères toutes,
Encore une fois, un grand merci pour votre soutien.
L’actualité nous amène sans cesse à renforcer notre volonté de lutter pour la défense de l’Etat de droit. Dans ce cadre, nous avons fait de la lutte contre les violences policières une de nos priorités.
Or, la LDH a fait l’objet de menaces à peine voilées du ministre de l’Intérieur. En effet, lors de son audition au Sénat sur la question de la manifestation contre la « mégabassine » de Sainte-Soline, Gérald Darmanin a en effet semblé remettre en cause les financements publics qui nous sont accordés, “eu égard aux actions que nous avons pu mener”. Cette manace est particulièrement grave.
Depuis plus de 120 ans, la LDH défend les droits et les libertés pour toutes et tous face à un pouvoir qui a toujours la tentation d’en abuser, même en démocratie. C’est notre seule boussole et cela continuera à l’être, quoi qu’en pense Gérald Darmanin, quoi qu’il tente pour entraver notre expression.
Les attaques dont la LDH fait aujourd’hui l’objet n’entameront en rien notre détermination.
Plus que jamais, nous avons besoin de vous pour amplifier notre voix. Plus que jamais, nous continuerons à dénoncer les atteintes aux droits et libertés. Alors signez et partagez autour de vous, tant que vous le pouvez, cette pétition.
N’hésitez pas à nous soutenir : https://soutenir.ldh-france.org/
Patrick Baudouin, président de la LDH et Marie-Christine Vergiat, vice-présidente de la LDH
La politique brutale du gouvernement plonge aujourd’hui le pays dans une situation particulièrement alarmante pour la démocratie. Le territoire français est à nouveau le théâtre d’opérations de maintien de l’ordre de grande ampleur, violentes et totalement disproportionnées, au mépris de la liberté de manifester.
Ces derniers jours ont vu le retour des nasses illégales, de l’usage d’armes mutilantes comme le LBD et les grenades de désencerclement, du gazage à outrance, de l’emploi de policiers non formés au maintien de l’ordre et réputés pour leur violence, en particulier la brigade de répression de l’action violente motorisée (BRAV-M) et les Brigades anti criminalité (BAC), avec des interpellations et des verbalisations indiscriminées, du matraquage systématique et des violences gratuites et attentatoires à la dignité des personnes.
Face à cette nouvelle vague de répression violente de la population par les forces de l’ordre, la LDH sonne l’alarme.
La politique brutale du gouvernement plonge aujourd’hui le pays dans une situation particulièrement alarmante pour la démocratie. Avec votre aide, appelons à la raison et exigeons le respect des droits fondamentaux. Signer cette pétition, c’est donner de la force à notre plaidoyer, nous comptons sur vous !
JE SIGNE !
Parce qu’une autre doctrine de maintien de l’ordre est nécessaire et qu’elle peut être mise en place, la LDH fait plusieurs préconisations et saisit, quand elle le peut, la justice :
La LDH soutien les mobilisations contre la réforme des retraites.
Le report de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, ainsi que l’accélération de l’augmentation de la durée de cotisations prévue par la réforme Touraine, étaient censés rapporter 17 milliards d’euros. La loi de programmation militaire coûtera elle 413 milliards d’euros de 2024 à 2030 soit 59 milliards par an ! Trouvez l’erreur…
Appel de la LDH aux rassemblements de soutien aux personnes blessées à Sainte-Soline et à la désescalade de la violence
La LDH appelle aux rassemblements devant les préfectures et les sous-préfectures ce jeudi 30 mars à 19H afin de témoigner de notre solidarité aux personnes blessées et à leurs familles à Sainte-Soline, à l’arrêt de toutes formes de violences et notamment les violences policières qui se sont multipliées lors des dernières mobilisations sociales.
Nous sommes fortement choqués par les violences et les nombreuses personnes blessées lors de la mobilisation contre les projets de méga-bassines à Sainte-Soline et lors des dernières manifestations contre le projet de loi retraites.
Il est intolérable qu’une politique de répression par la violence et par l’instrumentalisation de l’outil judiciaire se mettent en place dans un moment où l’état de droit et le démocratie sont déjà en péril.
Nous dénonçons un dispositif de forces de l’ordre complètement inadapté à la situation à Sainte-Soline, qui ne pouvait qu’accentuer les risques d’affrontements violents, et la mise en danger de toutes les personnes présentes sur le site.
L’annonce de la dissolution des Soulèvements de la Terre » s’inscrit également dans une logique d’attaque, contre le monde associatif et les corps intermédiaires, pourtant primordiaux pour permettre le dialogue démocratique avec les institutions de la République.
La Ligue des Droits de l’homme s’associe aux voix de tous ceux qui s’inquiètent et dénoncent cette escalade de violence et sera présente à leurs cotés dans le cadre des différents rassemblements.
Communiqué commun
Les signataires viennent d’apprendre que le cercle algérianiste, en lien avec la mairie de Perpignan, organise une exposition dont le vernissage a lieu dans le patio de la mairie de Perpignan en réhabilitant l’OAS, organisation terroriste responsable de nombreux attentats et crimes. Cette exposition est également une injure aux victimes des actes de cette organisation tant en France qu’en Algérie.
S’ils ne sont pas étonnés de cette connivence entre une mairie d’extrême droite et une association qui falsifie l’histoire, ils en dénoncent cependant les effets pervers.
Ils réfutent avec vigueur cette réhabilitation de l’OAS qui vient après le choix de Louis Aliot et de sa majorité de nommer un espace public Pierre Sergent et dont l’idéologie continue de nourrir les groupes radicalisés d’extrême droite.
L’ensemble des signataires s’élèvera toujours contre la réhabilitation des crimes commis pendant la guerre d’Algérie par l’OAS et ne cessera de combattre les idées et actions d’extrême droite qui sont une menace forte pour la démocratie.
PREMIERS SIGNATAIRES
LDH-66, ASTI-66, MOUVEMENT DE LA PAIX, ANPNPA, MRAP-66, FEDERATION CATALANE DU PARTI SOCIALISTE, NPA66, SOS RACISME PERPIGNAN PYRENEES ORIENTALES , LFI-66, LES ENFOIRES, EELV PAYS CATALAN, GENERATION.S
Communiqué de l’Observatoire Nantais des Libertés
Nantes, le 21 mars 2023
Manifestations contre la réforme des retraites et l’utilisation de l’article 49.3
L’Observatoire nantais des Libertés (ONL) a alerté, dans ses communiqués suite aux manifestations des 7 et 11 mars, sur la montée de la tension entre manifestants et forces de l’ordre lors des manifestations contre la réforme des retraites.
Le 14 mars, un groupe d’étudiants qui revenaient vers la faculté d’un barrage filtrant sur la rocade nord, ont fait l’objet d’un contrôle d’identité musclé. Plusieurs étudiantes ont dénoncé une « fouille à corps ». Elles ont déposé plainte. Non seulement l’opportunité et la proportionnalité mais encore la légalité d’un tel contrôle peuvent être mise en cause. En effet, aucun des critères autorisant une fouille à corps ne paraît pouvoir être retenu. Un des étudiants a été interpellé par la police.
L’annonce de l’utilisation par le gouvernement de l’article 49.3 pour faire passer son projet de loi a constitué un choc pour toutes les personnes attachées aux règles démocratiques et outrées du mépris et de l’autoritarisme affichés par le gouvernement et le chef de l’État.
Elle a provoqué le 16 mars une manifestation appelée au dernier moment par plusieurs syndicats qui a été empêchée par les forces de l’ordre d’aller jusqu’au Miroir d’eau, terme logique de celle-ci.
Puis le samedi 18 mars, lors d’une manifestation organisée par tous les syndicats. Plusieurs heurts se sont produits et la manifestation a été coupée par les gaz lacrymogènes qui ont alors impacté tous les participants. En fin de manifestation à la hauteur de l’île Gloriette, le cortège de tête avec les responsables syndicaux a été aspergé de gaz lacrymogène provoquant une bousculade dans laquelle l’un d’eux s’est blessé. Les gaz lacrymogènes ont également touché des passants.
Dans les dernières manifestations, l’ONL a vu l’utilisation du LBD – lanceur de balle de défense – (dont un tir blessant un manifestant à la cuisse a été signalé), de grenades de désencerclement dont une a blessé un syndicaliste à la poitrine, sans compter les suffocations dus aux gaz lacrymogènes. Aux abords des manifestations, l’ONL a vu des policiers portant un fusil d’assaut, arme de guerre dont l’ONL demande avec beaucoup d’autres l’interdiction de la présence lors de manifestations.
L’Observatoire nantais des libertés (ONL) réitère sa mise en garde sur les risques que font encourir, pour toutes les personnes l’usage disproportionné de la force et l’usage d’armes comme les LBD dont il réclame l’interdiction de l’usage pour le maintien de l’ordre à l’instar de nombreuses organisations et institutions et les grenades de désencerclement.
Une nouvelle fois, l’ONL rappelle que la préfecture a la double mission de faire respecter totalement la liberté de manifester et de protéger les personnes, dont les manifestants, et les biens en accomplissant cette mission de manière adaptée et proportionnée.
Il rappelle que les contrôles d’identité sont encadrés par la loi et ne doivent pas être pratiqués hors nécessité pour intimider, décourager, traumatiser.
L’ONL se tient à la disposition de tous pour informer sur les droits en manifestation – voir les documents explicatifs d’organisations membres disponibles en ligne -, recueillir les témoignages et orienter les victimes.
L’Observatoire nantais des libertés avec les associations Association Républicaine des Anciens Combattants, Attac, Droit au logement, France Palestine Solidarité, Ligue de l’Enseignement-Fédération des Amicales Laïques, Ligue des droits de l’Homme, Maison des Citoyens du Monde, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, Mouvement National de Lutte pour l’Environnement, Syndicat de la Médecine Générale, Syndicat des Avocats de France, Tissé Métisse l’Association
Pour une politique d’accueil migratoire – à l’appel de nombreuses associations et organisations dont la LDH 66
L’application de l’article 49.3 pour imposer une réforme des retraites particulièrement impopulaire ouvre une grave crise de légitimité du gouvernement. C’est une crise majeure de la 5ème république dont le 49.3 est un dispositif antidémocratique essentiel. Elle favorise l’expression du mécontentement social dont les manifestations de ce soir sont les premiers signes. La LDH avait déjà dénoncé l’utilisation du 49.3 par le gouvernement Hollande en 2016 pour faire passer la loi travail. Les manifestations avaient été interdites au nom de la lutte contre le terrorisme (dispositions de la loi sur l’état d’urgence). Communiqué du 16 mai 2016
Publié sur le progres.fr et l’AFP le 16 mai 2023
A l’Assemblée nationale, Elisabeth Borne a finalement engagé la responsabilité de son gouvernement sur la réforme des retraites jeudi après-midi. Le texte est donc considéré comme adopté, sauf si une motion de censure est votée contre elle lundi.
Fin du suspense et coup de théâtre : après plus de deux mois de débats passionnés, le gouvernement, face à une majorité incertaine, a opté jeudi pour l’emploi du 49.3 sur la réforme des retraites, annoncé par Elisabeth Borne devant une Assemblée nationale en ébullition.
Le texte est donc considéré comme adopté, sauf si une motion de censure est votée ce week-end ou lundi. Les oppositions ont déjà annoncé le dépôt de plusieurs motions de censure.
Auparavant, le Sénat, sans surprise, avait facilement voté le texte de compromis et donc adopté la loi.
A Paris, l’amoncellement des ordures sur les trottoirs continue, au onzième jour de la grève des éboueurs de la mairie. Jeudi matin, 9.400 tonnes de déchets n’avaient pu être ramassées, selon la mairie.
Jeudi après-midi, le préfet de Paris, Laurent Nuñez, a confirmé lors de la séance de questions d’actualité du Conseil de Paris qu’il comptait procéder à des réquisitions « pour permettre d’évacuer (…) la plupart des déchets, et faire en sorte qu’un service de collecte puisse se mettre en place ».
« Jamais la réquisition n’a été utilisée, ce serait une première à Paris » qui « montre l’incapacité politique à trouver une issue à ce conflit », a protesté l’élu communiste Nicolas Bonnet-Oulaldj, mettant en garde contre le « risque d’affrontements violents » si la police vient chercher les grévistes « un par un chez eux ».
« N’y voyez aucune brutalité dans une décision de réquisition, c’est simplement l’application d’une règle de droit », a répondu le préfet, pour qui « l’amoncellement de poubelles pose une question de salubrité publique » ainsi que « de chutes, d’incendies ».
A Marseille cinq syndicalistes placés en garde a vue
A Marseille, cinq syndicalistes de la CGT ont été placés en garde à vue jeudi pour des « vols » et « destructions » remontant jusqu’à juin 2022, annonce le parquet.Suite à une plainte déposée le 1er février par le distributeur Enedis, la justice a ouvert une enquête préliminaire des chefs de « vols dans un lieu destiné à l’entrepôt de matériels, par une personne chargée d’une mission de service public », vols « suivis de destructions en réunion par personne dissimulant volontairement ou tout en partie son visage afin de ne pas être identifiée », a indiqué la procureure de la république de Marseille, Dominique Laurens.Enedis avait porté plainte pour des faits de « dégradations suivies de vols » dans des postes électriques des quartiers nord de Marseille.
Pour s’opposer à cette « criminalisation de l’action syndicale », quelque 200 personnes se sont réunies jeudi après-midi devant la préfecture des Bouches-du-Rhône, où une délégation de syndicalistes a été reçue. La CGT locale a critiqué ces interpellations, survenues « à l’aube à leur domicile ». Un de ces hommes aurait été « menotté devant sa fille de 13 ans ».
Cette contre réforme des retraites est une réforme néolibérale qui démantèle le droit à la retraite en France, droit acquis de haute lutte. L’objectif de la réforme n’est pas de sauver la retraite par répartition mais de pousser nombre de salariés vers des complémentaires et assurances par capitalisation. L’argument des économies nécessaires ne tient pas lorsque l’on sait que l’objectif de la réforme est d’économiser 17,7 milliards d’euros aux caisses des retraites d’ici à 2030 alors que le gouvernement a décidé de dépenser 400 milliards pour l’armée d’ci 2030 (soit 56 milliards par an!). La LDH appelle à manifester pour défendre le droit à la retraite à 60 ans, droit acquis de haute lutte par le mouvement syndical et qui fait partie des droits humains fondamentaux.
Communiqué de la LDH du 28 février 2023
Alors qu’inégalités et précarisation s’aggravent sans cesse, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) ne peut que s’inquiéter de voir le gouvernement s’entêter à faire passer en force une réforme des retraites que l’ensemble des organisations syndicales et l’immense majorité des Françaises et Français rejettent.
Après les réformes du Code du travail, de l’assurance chômage, dans un contexte de détérioration continue des services publics, cette réforme du système général des retraites constitue une nouvelle étape vers la remise en cause de l’Etat social, avec l’obsession de réduire à la portion congrue le système de répartition afin que les compléments soient assurés par les mécanismes privés de capitalisation pour celles et ceux qui le peuvent.
Cette réforme, dont la nécessité économique est loin d’être avérée, aggravera les injustices sociales au détriment de celles et ceux ayant des carrières longues, pénibles et précaires, et notamment des femmes qui constituent l’immense majorité des précaires. Elle réduira également la possibilité d’arriver à la retraite et de la vivre en bonne santé.
Inacceptable dans son contenu, cette réforme interroge également en termes de méthode, avec une procédure amorcée par le gouvernement constituant un véritable déni de démocratie.
En effet, après une réforme du Code du travail par ordonnances, celle des retraites esquive tout débat public en utilisant une procédure législative accélérée (article 47-1 de la Constitution1) et en s’appuyant non sur un projet de loi ordinaire mais sur un projet de loi de financement de la sécurité sociale rectificatif.
Ce choix n’a rien d’anodin car il permet au gouvernement de s’affranchir d’un véritable débat et de passer outre les droits du Parlement. Moins connu que l’article 49-3, dont le gouvernement a fait un usage abusif à l’automne, l’article 47-1 alinéa 2 de la Constitution permet de dessaisir l’Assemblée nationale au bout de 20 jours à compter du dépôt du projet de loi. Ensuite, le Sénat doit statuer dans un délai de quinze jours. Et, à défaut d’un vote dans un délai de cinquante jours, le projet peut être mis en œuvre par ordonnance.
Conjuguer de telles méthodes avec des mesures d’injustice sociale ne peut qu’accentuer la crise de confiance actuelle, qui met en péril notre démocratie et favorise les dérives vers l’extrême droite.
La mobilisation sans précédent qui se poursuit depuis plusieurs semaines à l’appel d’un front syndical uni est seule de nature à faire obstacle à une régression sociale inacceptable.
C’est pourquoi la LDH appelle les citoyennes et citoyens à se mobiliser et à manifester aux côtés des organisations syndicales.
Manifestons mercredi 15 mars – 10H 30 – Place de Catalogne à Perpignan !
SAMEDI 4 MARS : À 15H, PLACE DE LA RÉPUBLIQUE À PERPIGNAN – MANIFESTATION CONTRE LA LOI DARMANIN – POUR UNE POLITIQUE MIGRATOIRE D’ACCUEIL – A L’APPEL DE COMITÉ DE SOUTIEN AUX SANS-PAPIERS PERPIGNAN ET DE NOMBREUSES ASSOCIATIONS, SYNDICATS ET ORGANISATIONS DONT LA LDH-66 – DANS LE CADRE NATIONAL DE MANIFESTATIONS À L’APPEL DE L’UCIJ (UNI-ES CONTRE L’IMMIGRATION JETABLE)
Nous refusons le nouveau projet de loi asile et immigration – NON à la loi Darmanin !
Le nouveau projet de loi Asile & Immigration du gouvernement conduit à une négation radicale des droits fondamentaux des migrant-es. Il a pour objectif de graver dans le marbre et de radicaliser les pratiques préfectorales arbitraires et répressives : systématisation des OQTF et des IRTF, dans la suite des instructions déjà prises pour augmenter les assignations à résidence et le nombre de Centre et Locaux de Rétention Administrative.
Le projet s’inscrit délibérément dans une vision utilitariste et répressive dont témoigne l’obsession des expulsions et l’inscription des sans-papiers au fichier des personnes recherchées. Les migrant-es sont déshumanisé-es et considéré-es uniquement comme de la main d’œuvre potentielle, qui n’a droit qu’à des propositions de régularisations précaires, limitées aux métiers dits “en tension”. Alors que la dématérialisation prive de l’accès au séjour de nombreux étranger-es, le droit du séjour et le droit d’asile vont être encore plus restreints. Le projet prévoit des moyens pour empêcher d’accéder ou de rester sur le territoire, au lieu de les utiliser pour accueillir dignement celles et ceux qui fuient la guerre, les persécutions, la misère ou les conséquences du dérèglement climatique… Les droits protégés par les conventions internationales sont de plus en plus bafoués (asile, droit de vivre en famille, accueil des femmes et des personnes LGBTIA+ victimes de violences…) y compris ceux des enfants (enfermement, non-respect de la présomption de minorité, séparation des parents…). Les droits des étranger-es sont de plus en plus précarisés.
L’attaque s’inscrit dans l’agenda global du gouvernement : chômage, retraites, logement, santé…
En 2006 déjà, nous étions uni-es contre l’immigration jetable, nous appelons donc à nous mobiliser contre cette réforme qui, si elle était adoptée, accentuerait encore le fait que les étranger-es en France sont considéré-es comme une population de seconde zone, privée de droits, précarisée et livrée à l’arbitraire du patronat, de l’administration et du pouvoir. Il est de la responsabilité de nos organisations, associations, collectifs et syndicats de réagir. Nous appelons à la mobilisation la plus large possible sur tout le territoire :
* le 18 février : contre la répression, l’enfermement et les expulsions pour dénoncer les Centres de Rétention Administrative et les Locaux de Rétention Administratives et tous les lieux de rétention administrative.
* le 4 mars : mobilisations partout en France contre la loi Darmanin !
Signataires
Collectifs et Associations de premier-es concerné-es
Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie (ACORT), Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), Collectif amiénois des sans-papiers, Collectif des Sans Papiers 93 (CSP93), Collectif des Sans Papiers 95 (CSP95), Collectif des Travailleurs Sans-Papiers de Vitry (CTSPV), Coordination des sans papiers paris (CSP75), Fédération des tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), Solidarités Asie France (SAF).
Organisations syndicales
CGT, CNT-Solidarité Ouvrière, Confédération Paysanne, FSU, FSU Ardennes,, Union Nationale des Etudiants de France (UNEF), Syndicat de la Magistrature, Syndicat des Avocats de France, Syndicat SEST Lorraine CNT, Union syndicale Solidaires, Fédération SUD Santé-Sociaux, Union Syndicale Solidaires 31, Union syndicale Solidaires 35, Union Syndicale Solidaires 94.
Associations, Réseaux, Collectifs…
A. 100 pour1 Surgeres 100 pour 1 Vienne, ACCOSOR Aide aux réfugiés GARD, Accueil Goutte d’Or, Accueil Migrants Pays Bigouden, Accueil migrants vallée du Doux, Accueil Solidaire en Roannais, AFD International, Ah Bienvenue Clandestins ! ABC’éditions, AHSETI Le Havre, Alternatiba Caen, AMAL (Bordeaux), Amoureux au ban public, Amoureux au ban public Bergerac, Amoureux au ban public Strasbourg, Anafé, ARS (auderefugiéessolidarité), Assemblée féministe de Montreuil, Assemblée féministe Paris-Banlieue, Association Accueil Migrants Vallée du Doux, Association Antifasciste 77 (AFA77), Association Bagagérue, Association Carré Géo & Environnement France, Association Collectif Solidarité Réfugiés Sisteron, Association des juristes pour la reconnaissance des droits fondamentaux des immigrés, Association ECNou (Aide et soutien aux exilés en situation d’urgence), Association EcolesTiersMondes46, Association ensemble Marseille 13, Association française des juristes démocrates, Association France Palestine Solidarité Nîmes, Association France Palestine Solidarité Paris-Sud, Association Les ami-es du Printemps 9/10 Marseille, Association Meusienne d’Accueil des Trajets de vie des Migrants (AMATRAMI), Association Montagne Accueil Solidarité, Association Rayon de Soleil, Association Solidarité RESF47, ATPAC Maison Solidaire, Attac France, Attac Paris centre, Auberge Des Migrants.
B. Baugeois Solidarité Réfugiés (BSR), Bella Ciao & Co-Navigation, Bénévoles Engagés pour la Promotion des Droits de l’Homme ( BEPDH), Blog « entre les lignes entre les mots ».
C. Cabiria, CCFD – Terre solidaire 06, CCFD-Terre solidaire (délégation de Marseille), CEDETIM-IPAM, Cercle des Voisins du CRA de Cornebarrieu, La Cimade, Cimade 66, Cimade Besancon, Cimade Figeac, Cimade Pays de Gex, Citoyennes et citoyens des 6&8 (pour une ville plus juste, plus verte, plus démocratique), Citoyens du monde 53, Citoyens pour la Cohésion sociale, CIVCR Collectif Ivryen de Vigilance Contre le Racisme, Collectif 50 pour les droits des étrangers, Collectif Accueil Migrants Barbezieux, Collectif AERéSP28 (pour l’accueil des exilés et la régularisation des sans-papiers d’Eure et Loir), Collectif AGIR du Pays d’Aix, Collectif Boycott Apartheid Israël – Paris Banlieue, Collectif Chalon solidarité migrants, Collectif Chiapas-Ariège, Collectif d’Alerte citoyenne contre Darmanin et son monde, Collectif de Soutien aux Migrants du Goëlo (CSMG), collectif de soutien aux réfugiés en Ariège, collectif de soutien aux sans papiers du Trégor (Lannion), collectif Fontenay diversité, Collectif Ganges Solidarités (34), Collectif Granville 2020, Collectif Lachapelle Debout, Collectif Le Pont Martigues (13) Aide à la santé des exilés.ées, Collectif Loire « Pour que personne ne dorme à la rue », Collectif Migrants 17, Collectif Migrants 83, Collectif Migrant-e-s Bienvenue 34, Collectif MMR 79, Collectif Mosellan Droit au Logement (CMDL), Collectif pour l’avenir des foyers (COPAF), Collectif pour l’Égalité des droits, Collectif pour l’Égalité des droits Bordeaux rive droite, Collectif Strasbourgeois pour une autre politique migratoire, Collectif urgence sociale, Collectif vigilance pour les droits des étrangers Paris 12eme, Le Comede, Comité Anti Expulsion de Saintes, Comité contre le racisme de Gerardmer, Comité de soutien à Moussé Ble, Comité SOS Racisme de la Vienne, Comité Soutien Urgences (17), Coordination nationale Pas sans Nous, CORENS (collectif régional pour la Coopération Nord-Sud (Hauts de France), COVIAM, COVIAM Nice, CRID, Confédération Syndicale des Familles (CSF), CSLAM (Collectif saint-lois d’aide aux migrants).
D→K. D’ici et D’ailleurs Guebwiller, D’ailleurs Nous Sommes d’Ici 67, Dom’Asile, Droit au logement (DAL), ELAF (Ecolo Libertaire Antifasciste & Féministe), Emmaüs France, FASTI, ASTI de Colombes 92, Asti de Petit Quevilly,ASTI Orléans, Fédération Artisans du Monde, Femmes de la Terre, Femmes Egalité, Femmes Solidaires Marseille, Fondation Frantz Fanon, Fondation Maison des champs ACT94, Front Révolutionnaire Anti-Patriarcal (FRAP), FSQ35 (Forum Social des Quartiers du Blosne-Rennes 35), Futur Au Présent – International, Ingénieurs sans frontières France, GISTI, GREF Angers, Groupe Accueil et Solidarité, Habitat&Citoyenneté Nice 06, Jamais sans toit en Trégor.
L→ Q. L’occasion solidaire, La MIF (militant·es pour l’interdiction des frontières), La Roue Tourne Strasbourg, Laboratoire nio far, Ligue des Droits de l’Homme (LDH), LDH Ariège, LDH Arles, LDH Boulogne sur mer, LDH Charleville-Mézières -Ardennes, LDH Chaumont, LDH Dunkerque, LDH EHESS-Paris, LDH Epinal Agglomération, LDH Evreux, LDH La Salvetat sur Agout Fraïsse Murat, LDH Le Mans, LDH Lille, LDH Martigues, LDH Meudon-Sèvres-Clamart, LDH Nancy, LDH Nîmes, LDH Pas de calais, LDH Pays d’Apt, LDH Perpignan – 66, LDH Saint-Etienne, LDH St Nazaire, LDH Toulouse, LDH Vouziers, Les utopistes en Action, Ligue Internationale de femmes pour la paix et la liberté (LIFPL), Maison de Hospitalité Martigues, Maison du peuple en colère, Marche des Solidarités, Médecins du Monde, Mémoires en marche (Marseille), Memorial 98, Migraction Roubaix, MORLAIX-LIBERT2S, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP), MRAP 66, MRAP Castres, MRAP Montpellier, MRAP région nazairienne, Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN), NousToutes33, Pantin solidaire, Paris d’Exil, Patron.ne.s solidaires 13-01-59-44-35-29, Plateforme CARDAV collectifs pour l’accueil des refugié.es en Drôme Ardèche Vaucluse, Quazar (centre LGBTI+ d’Angers et du Maine-et-Loire).
R → Z. Reconnect, Réfugiés bienvenue Nîmes, Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR), RASM (Réseau d’entraide pour un accueil militant dans le Mantois), Réseau Education Sans Frontières (RESF), RESF Ardennes, RESF Arles, RESF 06, RESF 09, RESF 48, RESF 51 / HeSoPE 51 (hébergeurs solidaires et parrains engagés) / Eole, RESF 56, RESF 61, Réseau Hospitalité, Réseau Hospitalité Hautes-Alpes, Résister Aujourd’hui, Rosmerta, Roya citoyenne, Solidariege, Solidarité Jean Merlin, Solidarité Migrants Graulhet, Solidarité sans papiers – bassin creillois, Sporting Club International Villeurbanne, Strand Hugg, Terre d’Ancrages, Stop Précarité, SURVIE, Tous-tes En Classe 31 (TEC31), Tous Migrants 73, TousMigrants Briançon, Transhumances, Tremplin Gironde, Uni.e.s Contre une Immigration Jetable (région nazairienne), Union Juive Française pour la Paix (UJFP).
La LDH 66 soutient l’initiative et appelle les citoyen.ne.s, salarié.e.s avec ou sans emploi, jeunes et retraité.e.s à y participer massivement.
La LDH appelle les citoyen.ne.s à manifester partout pour défendre le droit à la retraite à 60 ans, acquis social qui s’est concrétisé en 1983, il y a 40 ans, suite aux luttes syndicales et sociales depuis 1936.
La réforme des retraites de Macron rapportera 33 milliards d’euros à l’horizon 2035… La loi de programmation militaire, récemment décidée, coûtera aux citoyen.ne.s la somme fabuleuse de 400 milliards d’euros , sur 7 ans, soit 57 milliards par an ! Pour qui Macron et son gouvernement nous prennent-il ?
APPEL INTERSYNDICAL
Face au rejet massif, le gouvernement doit retirer sa réforme.
A l’appel de l’ensemble des organisations syndicales, ce 31 janvier a confirmé la très forte détermination à refuser le projet de réforme des retraites présentée par le gouvernement.
Plus de 2,5 millions travailleurs et travailleuses, du public comme du privé, jeunes et retraites, se sont mobilisés, par la grève et/ou ont manifesté sur l’ensemble du territoire. Cette mobilisation d’ampleur fait suite à celle du 19 janvier qui avait rassemblé près de 2 millions de personnes. La jeunesse s’est particulièrement mobilisée aujourd’hui pour refuser la précarité grandissante que promet le gouvernement.
La population soutient les revendications des organisations syndicales qui s’opposent au recul de l’âge légal de départ à 64 ans et à l’allongement de la durée de cotisations. 9 travailleurs sur 10 rejettent la réforme, 2/3 de la population soutient les mobilisations.
Personne ne s’est laissé tromper par la propagande du gouvernement.
Les organisations syndicales dénoncent ainsi le mail du ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, envoyé tant à des agents publics qu’à des salariés de droit privé, présentant une liste d’arguments en faveur de la réforme des retraites.
Les organisations syndicales n’acceptent pas les propos tenus par la Première ministre, ce dimanche, indiquant que, selon elle, « l’âge de départ à 64 ans n’est plus négociable ». Pour les organisations syndicales le recul de l’âge de départ n’a jamais été négociable ! Les propositions alternatives formulées par elles sont toutes restées lettre morte ! Cela démontre le jusqu’au-boutisme du gouvernement, sourd au rejet exprimé par la totalité des organisations syndicales et l’immense majorité des citoyens.
Rien ne justifie une réforme aussi injuste et brutale. Le gouvernement doit entendre le rejet massif de ce projet et le retirer.
L’intersyndicale appelle toute la population à se mobiliser par la grève et la manifestation encore plus massivement le mardi 7 février puis le samedi 11 février pour dire non à cette réforme.
Elle appelle, d’ici là, à multiplier les actions, initiatives, réunions ou assemblées générales partout sur le territoire, dans les entreprises et services, dans les lieux d’étude, y compris par la grève.
A l’appel de l’intersyndicale départementale CGT – FO – FSU -Solidaires – CFDT – CFE-CGC – UNSA – CFTC – MNL
La section de Perpignan et Pyrénées orientales appelle, dans le prolongement de celle du 19 janvier, à manifester ce mardi 31 janvier avec l’ensemble des organisations syndicales de salariés.
la LDH ne divise pas les droits. En effet les droits sociaux acquis de haute lutte par les mouvements sociaux font partie intégrantes des droits à défendre.
A Perpignan le mardi 31 janvier, rendez-vous LdH 10h30 devant la pharmacie à l’angle, Place de Catalogne.
Nous vous invitons tous aussi à signer la pétition de l’intersyndicale en cliquant sur ce lien :
https://www.change.org/p/retraites-non-%C3%A0-cette-r%C3%A9forme-injuste-et-brutale
Cliquez ici pour lire le communiqué national de la LDH.
Publié sur rfi.fr le 28/01/2023
En France, des dizaines de personnes étaient rassemblées ce samedi 28 janvier devant la tour Eiffel, pour réclamer la libération des sept Français détenus en Iran. Certains sont retenus depuis des années. Téhéran leur reproche pour la plupart des faits d’espionnage alors que leur famille clame l’innocence de chacun.
En France, des dizaines de personnes étaient rassemblées ce samedi 28 janvier devant la tour Eiffel, pour réclamer la libération des sept Français détenus en Iran. Certains sont retenus depuis des années. Téhéran leur reproche pour la plupart des faits d’espionnage alors que leur famille clame l’innocence de chacun.
Ces Français, décrits comme innocents par leurs proches, serviraient de monnaie d’échange et de moyen de pression aux gardiens de la révolution.
Jean-Michel Arnaud est le père de Louis Arnaud, emprisonné depuis quatre mois alors qu’il visitait l’Iran, « il est dans une cellule d’à peu près quinze mètres de long, avec une soixantaine ou une centaine de détenus ».
C’est désormais vers l’Union européenne que les regards se tournent. Sandrine Perrot est une amie de Fariba Adelkhah, détenue depuis 2019. « On espère encore qu’il va y avoir une pression plus européanisée parce que le silence de l’Europe pour l’instant est assez assourdissant. On se rend compte qu’avec le nombre d’otages européens, il n’y a pas d’action unie. »
De son côté, le Quai d’Orsay assure être totalement mobilisé pour obtenir la libération des sept Français.
Pierre Olivier
Quelle est cette démocratie américaine où la police tue trois américains par jour, de préférence des personnes de « couleur » ?
Lire l’article à partir du lien pour les graphiques
Publié sur lexpress.fr le 28 janvier 2023
Malgré les promesses de réformes de la police faites après la mobilisation historique qui a suivi la mort de George Floyd en 2020, le nombre de personnes tuées par des officiers en service continue d’augmenter.
Choqués par la mort de Tyre Nichols, les Etats-Unis ouvrent une nouvelle fois le débat sur les violences policières. Agé de 29 ans, cet Afro-Américain, un employé sans histoires de FedEx dans le Tennessee et père d’un enfant de 4 ans, est décédé à l’hôpital trois jours après avoir été battu à mort par des agents noirs de la police de Memphis, qui ont depuis été inculpés pour meurtre. « C’est triste qu’on en soit encore là en Amérique, je n’arrive pas à y croire », a confié sur CNN Lora King, la fille de Rodney King, dont le passage à tabac par des policiers en 1991 avait enflammé Los Angeles.
Le meurtre de l’Afro-Américain George Floyd, étouffé sous le genou d’un policier blanc, avait pourtant suscité une mobilisation historique au printemps 2020. Et, sous la pression de la rue, les promesses de réformes avaient fleuri dans tous les Etats-Unis sans pour autant modifié un système policier fondé sur la brutalité.
Deux ans plus tard, le nombre de personnes mortes lors d’interactions avec la police a ainsi battu un triste record, avec 1 096 morts pour l’année 2022, selon le décompte annuel du Washington Post. Ce chiffre est chaque année en légère augmentation depuis 2015, date du premier du recensement établi par le quotidien américain, qui avait entrepris ce décompte après le décès de Michael Brown, un Afro-Américain de 18 ans atteint de six balles, à Ferguson (Missouri). Le jeune homme, soupçonné de vol, était désarmé, et sa mort, le 9 août 2014, avait provoqué des manifestations aboutissant à la propagation du mouvement Black Lives Matter.
En 2022, trois personnes par jour sont ainsi décédées aux Etats-Unis de la main de policiers en service – les chiffres du journal diffèrent de ceux des autorités. En 2021, seul un tiers des fusillades mortelles des départements figurait ainsi dans la base de données du FBI, souligne le Washington Post. Pour le quotidien américain, cela s’explique « en grande partie par le fait que les services de police locaux ne sont pas tenus de signaler ces incidents au gouvernement fédéral ». Autre facteur aggravant : « la mise à jour du système de notification des données du FBI et la confusion qui règne au sein des services de police locaux quant aux responsabilités en matière de notification ».
Au total, depuis le début du décompte du Washington Post, 8 079 personnes sont mortes. Les Afro-Américains (1 905 morts pour 40 millions d’habitants) sont proportionnellement tués 2,5 fois plus que les Blancs non hispaniques (3 593 morts depuis 2015 pour 192 millions d’habitants). Près de six personnes noires par million d’habitants sont ainsi tuées chaque année par les forces de l’ordre, contre un peu plus de deux personnes blanches. Les Latino-Américains (1 286 morts depuis 2015 pour 62 millions d’habitants) ont 10 % de risque de plus que les Blancs d’être visés par la police. Plus de la moitié des morts ont entre 20 et 40 ans, et 95 % d’entre eux sont des hommes.
Les experts attribuent cette violence à la prolifération d’armes dans un pays qui enregistre environ 25 000 homicides par an (contre 1 050 environ en France). D’après des données recueillies auprès de la presse et d’organismes indépendants ou gouvernementaux, ce phénomène est beaucoup plus important aux Etats-Unis que dans les autres pays occidentaux. En 2021, la police française a ainsi tuée 6 fois moins sur son sol (37 morts) que la police américaine (1 048 morts), proportionnellement à la population des deux pays. L’écart est encore plus important avec l’Allemagne (8 victimes), dont les officiers ont tué 45 fois moins que leurs homologues américains.
Cette tendance doit toutefois être envisagée avec précaution du fait de l’épidémie de Covid-19 qui, avec les confinements et couvre-feu, a réduit les activités humaines en 2020 et 2021. Dans son dernier rapport, la direction générale de la police nationale (IGPN), souligne en effet que « le retour à une situation normale, délivrée des contraintes et des mesures restrictives des libertés individuelles, peut faire craindre en 2022 une tendance à la hausse des saisines judiciaires telle qu’amorcée avant la crise sanitaire ».
DÉCLARATION de la FIDH (Fédération Internationale des Droits Humains) et des organisations de défense des Droits humains en Amérique latine
le 26 janvier 2023
Amériques, 26 janvier 2023. La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) et certaines de ses organisations membres condamnent la répression étatique au Pérou qui, après un mois de manifestations contre la présidente Dina Boluarte, a déjà provoqué 60 décès et des centaines de personnes blessées ou détenues dans des conditions arbitraires. Le droit de manifester est un droit humain et les organisations signataires réitèrent leur appel au gouvernement pour qu’il écoute et prenne en compte les demandes de la population et ne stigmatise pas, ni ne réprime ou criminalise la contestation sociale.
Les organisations signataires condamnent l’attaque de la police contre l’Université nationale de San Marcos, ainsi que l’expulsion et l’arrestation massive de ses presque 200 occupant⋅es, parmi lesquel⋅les des étudiant⋅es, des personnes âgées et une femme avec sa fille de huit ans. Cet acte grave, en plus de porter atteinte à l’inviolabilité de l’espace académique, viole les droits humains fondamentaux et les procédures régulières.
Les organisations membres de la FIDH sont solidaires des organisations péruviennes de défense des droits de humains qui ont été attaquées et stigmatisées pour avoir mené à bien leur travail de dénonciation des violations des droits humains dans le cadre des manifestations et appellent les autorités à enquêter et à punir les responsables de ces actes.
La réponse des forces armées a été disproportionnée et n’est pas conforme aux principes de finalité légitime, de proportionnalité et de nécessité absolue, qui sont indispensables pour justifier l’usage de la force en vertu du droit international des droits humains. Pour la seule journée du 9 janvier, 19 manifestant⋅es ont été tragiquement assassiné⋅es à Juliaca, dont des mineur⋅es. C’est également dans ce contexte qu’a eu lieu le meurtre inexcusable d’un policier.
Face à l’instabilité de la démocratie péruvienne, toutes les autorités ont le devoir de faire respecter l’état de droit, la Constitution et la garantie des droits de tous les citoyen⋅nes. Il est inadmissible que l’État, supposé les défendre et les protéger, dérive vers les pires formes d’autoritarisme.
Asociación Pro Derechos Humanos – APRODEH – Perou
Centro de Políticas Públicas y Derechos Humanos – EQUIDAD- Perou
Centro de Derechos y Desarrollo – CEDAL – Perou
Centro de Estudios Legales y Sociales – CELS – Argentine
Comité de Acción Jurídica – CAJ – Argentine
Asamblea Permanente de Derechos Humanos de Bolivia -APDHB – Bolive
Justica Global – Brésil
Movimento Nacional de Direitos Humanos – MNDH – Brésil
Observatorio Ciudadano – Chili
Instituto Latinoamericano para una Sociedad y un Derecho Alternativos – ILSA- Colombie
Colectivo de Abogados Jose Alvear Restrepo – CAJAR – Colombie
La Comisión de Derechos Humanos de El Salvador (CDHES) – El Salvador
Fundación Regional de Asesoría en Derechos Humanos – INREDH – Équateur
Comisión ecuménica de derechos humanos – CEDHU – Équateur
Acción Ecológica – Équateur
Center for Justice and Accountability – CJA- États Unis
Centro para la Acción Legal en Derechos Humanos – CALDH – Guatemala
Centro de Investigación y Promoción de los Derechos Humanos – CIPRODEH – Honduras
Idheas Litigio Estratégico en Derechos Humanos – Méxique
Comisión Mexicana de Defensa y Promoción de los Derechos Humanos – CMDPDH – Méxique
Liga mexicana por la defensa de los Derechos Humanos – LIMEDDH – México
Centro Nicaragüense de Derechos Humanos – CENIDH – Nicaragua
Comisión de los Derechos Humanos – CNDH-RD – República Dominicana
Programa Venezolano de Educación-Acción en Derechos Humanos (Provea) – Venezuela
Federación Internacional por los Derechos Humanos (FIDH)
Il est temps de réagir pour dénoncer ces nouveaux actes criminels décidés par le gouvernement israélien d’extrême-droite de Netanyahu : massacre dans le camp de réfugiés de Jénine puis bombardements de l’armée israélienne ! Cela ne peut plus durer. La communauté internationale doit condamner ces actes barbares et prendre des sanctions pour isoler l’état israélien. Manifestons partout notre indignation.
Publié sur le site de l‘AFPS le VENDREDI 27 JANVIER 2023
Le lundi 27 janvier, aux premières heures de la matinée, l’armée israélienne a déclenché une série de frappes aériennes sur Gaza. Cette série de frappes survient le lendemain de l’assaut mené dans le camp de réfugiés de Jénine qui a conduit à la mort de 9 palestinien.es et a fait 20 blésse.es.
Le correspondant de l’agence de presse WAFA a indiqué que les avions militaires israéliens avaient procédé à une quinzaine de frappes, envoyant leurs missiles sur le camp de réfugiés d’Al-maghazi. Ces frappes ont totalement rasé le camp, fortement touché les localités aux alentours et provoqué une coupure d’électricité dans tout le centre de la bande de Gaza.
D’autres frappes ont été rapportées, au sud est de la ville de Gaza et au nord de la Bande, détruisant de nombreux sites, et une grande partie des localités touchées.
Ces frappes surviennent donc au lendemain de la journée la plus sanglante de 2023 en Palestine, après le massacre survenu dans le camp de réfugiés de Jénine.
Il convient de rappeler que la Bande de Gaza, cette enclave palestinienne de 365 km², abrite 2 millions d’habitants qui vivent sous blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis 2007. Jamais dans l’histoire, une population aussi nombreuse n’avait été enfermée, bombardée, martyrisée sur une aussi longue période. C’est une expérimentation inhumaine que l’État d’Israël conduit sous le regard indifférent de la majorité des gouvernements occidentaux.
Source : WAFA
Communiqué de la LDH des Pyrénées orientales
Le gouvernement a décidé le report de l’âge de la retraite à 64 ans avec un allongement accéléré de la durée de cotisation.
Pourtant le rapport du Conseil d’orientation des retraites affirme que le système de retraites n’est pas en danger. Il n’y a aucune urgence financière.
Cette réforme va frapper l’ensemble des travailleurs et plus particulièrement celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt, les plus précaires, dont l’espérance de vie est inférieure et celles et ceux dont la pénibilité des métiers n’est pas reconnue.
Elle va aggraver la précarité de ceux n’étant déjà plus en emploi avant leur retraite et renforcer les inégalités femmes-hommes.
Ce projet gouvernemental c’est le choix de l’injustice et de la régression sociale.
Renforcer notre système de retraites nécessite en revanche des mesures de progrès et de partage des richesses.
La LDH ne divise pas les droits : pour elle les droits sociaux, comme le droit à la retraite, font partie intégrante des droits humains les plus fondamentaux.
C’est pourquoi la LDH 66 appelle les citoyennes et citoyens à participer aux premières manifestations prévues dès jeudi 19 janvier à l’appel des syndicats de salariés.
Perpignan le 17 janvier 2023
JEUDI 19 JANVIER : À 10H 30 PLACE DE CATALOGNE – MANIFESTATION UNITAIRE – ENSEMBLE POUR LA RETRAITE À 60 ANS – DANS LE CADRE DE LA GRÈVE INTERPROFESSIONNELLE – À L’APPEL DE CFDT66, CFE-CGC66, CFTC66, CGT66, FO66, FSU66, SOLIDAIRES66, UNSA66, MNL66 ET FA-PTT66
Quand le RN est au pouvoir, il ne supporte pas la liberté d’expression politique et laisse les propos racistes qui, eux, sont répréhensibles par la loi se répandre dans la cité de Perpignan.
Lors d’un rassemblement autour de Josie Boucher, poursuivie par Louis Aliot, Dominique Noguerès, présidente du comité de soutien à Josie Boucher, Arturo Palheta, sociologue et lereprésentant (SUD Solidaires) de VISA ont échangé avec une salle particulièrement motivée
de plus de 100 personnes, un succès en cette après-midi du samedi 14 janvier 2023.
Un habitant de Perpignan, Camel, a alerté l’assemblée sur la situation critique que vit la population pauvre du quartier Saint-Jacques que le maire veut jeter hors de la cité en accentuant encore la précarité dont elle est victime. Des initiatives auront lieu dès mardi 17 pour soutenir les citoyennes et citoyens de ce quartier.
Yvon Huet
Perpignan – Plainte de la mairie contre une militante de gauche : « Le RN reste ancré à l’extrême droite »
Publié le 14/01/2023 dans l’Indépendant
Ce samedi 14 janvier, le sociologue lillois Ugo Palheta faisait partie des intervenants de la conférence sur la liberté d’expression que le comité de soutien à Josie Boucher, contre qui la mairie de Perpignan a déposé plainte pour « injure envers un corps constitué », a organisée à la salle Canigou du conseil départemental.
Le mouvement de solidarité qui s’est créé autour de Josie Boucher ne faiblit pas. La pétition lancée en sa faveur a déjà recueilli
4 000 signatures. Et ce samedi, une centaine de personnes ont assisté à la conférence sur la liberté d’expression et la lutte contre l’extrême droite qu’a organisée le comité de soutien de cette militante de gauche, contre qui la mairie de Perpignan a déposé plainte pour « injure envers un corps constitué ». La municipalité accuse plus précisément Josie Boucher d’avoir utilisé un terme pouvant faire référence à un régime totalitaire dans un commentaire sur la politique du maire, lors d’une manifestation en faveur des réfugiés, le 5 mars 2022.
Le sociologue lillois Ugo Palheta, à l’origine de la publication d’une tribune nationale visant à défendre la Perpignanaise, avait notamment effectué le déplacement pour intervenir lors de la conférence. « Cette affaire pose la question de la liberté d’expression, estime-t-il. Dans quelle mesure est-ce à la justice de décider de la manière dont il faut caractériser le RN ou Louis Aliot ? À mon avis, cela relève plutôt d’un débat scientifique, historiographique et politique. »
Le maître de conférences ne manque pas d’apporter sa contribution au débat : « Je pense que quand on regarde au-delà de la stratégie de dédiabolisation, il n’y a aucune ambiguïté. L’histoire du RN, son programme et ses alliances internationales montrent qu’il continue d’être ancré à l’extrême droite. »
L’avocat perpignanais de Josie Boucher, Jean-Baptiste Llati, a également fait le point sur la dimension juridique de l’affaire lors de la conférence. Il a notamment annoncé avoir demandé le 2 janvier dernier à la juge d’instruction de constater la prescription des faits dont la municipalité accuse sa cliente. Selon lui, la mairie n’aurait pas déposé sa plainte dans le délai de trois mois imparti pour les délits de presse.
Le régime sanguinaire et totalitaire des mollahs poursuit ses exécutions dans le cadre d’une « justice » expéditive. Malgré la répression, le mouvement populaire continue et se renforce. Il est urgent que des mesures internationales de rétorsion contre ce régime criminel soient renforcées et que la solidarité internationale s’amplifie. Femmes, vie, liberté !
Publié sur francebleu.fr le 8 janvier 2023
Une manifestation d’ampleur nationale est organisée à Lyon, dans le Rhône, ce dimanche « contre la répression en Iran, contre le régime des mollahs et pour la liberté ». Cette marche prend une tournure particulière depuis le suicide de Mohammad Mouradi, un Iranien, à Lyon, le 26 décembre dernier.
Il s’est jeté d’un pont dans le Rhône, le 26 décembre dernier, après avoir posté une vidéo expliquant son geste comme étant un geste de contestation face à la violence de la répression en Iran. Mohammad Mouradi avait 38 ans et voulait attirer l’attention sur la situation dans son pays. Cet étudiant iranien était marié et installé à Lyon depuis 2019. Lors de la manifestation organisée à Lyon, ce dimanche, en signe de soutien au peuple iranien, de nombreux manifestants auront sans doute leurs pensées tournées vers Mohammad Mouradi.
Parmi eux, Hadis Nabizadeh. Elle manifestait régulièrement à Lyon, avec lui, depuis la reprise de la répression dans son pays. Cette femme de 40 ans, ancienne journaliste, inquiétée en Iran pour ses reportages habite Lyon et co-organise la marche de ce dimanche qui devrait réunir plusieurs centaines de personnes. Des collectifs de toute la France s’associent aux organisateurs lyonnais.
La veille, samedi, le ministère des Affaires étrangères français a condamné « avec la plus grande fermeté » les exécutions de deux Iraniens, condamnés à mort à la suite de leur participation aux manifestations en Iran. « Ces exécutions, révoltantes, s’ajoutent aux nombreuses autres violations graves et inacceptables des droits et libertés fondamentales commises par les autorités iraniennes », a déclaré le Quai d’Orsay. « Avec ses partenaires de l’Union européenne, la France appelle les autorités iraniennes à cesser ces exécutions et à entendre les aspirations légitimes du peuple iranien », a poursuivi le ministère des Affaires étrangères dans ce communiqué.
À Lyon, la manifestation partira à 14 heures de la place des Terreaux en direction de la place Bellecour, la fin de la manifestation est prévue à 17 heures. Elle est organisée par le Collectif National Femme Vie Liberté.
Organisée par le Comité de soutien à Josie Boucher dont la LDH 66 est membre.
Après une réaction des milieux associatifs, syndicaux et politiques de Perpignan en défense de la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat, la Justice, saisie par la LDH, a condamné le maire Aliot a retirer la crèche qu’il avait installée dans l’enceinte de la mairie. Ce dernier a décidé malgré tout de la maintenir jusqu’au 2 janvier 2023 bafouant ouvertement cette loi fondamentale de notre République. Le Préfet n’a toujours pas daigné recevoir les associations qui ont demander à le rencontrer. Ne serait-il pas pressé de faire respecter la loi républicaine sur les principes de la laïcité ?
Publié sur Le Monde.fr le 21/12/2022 avec agence AFP
Le tribunal administratif de Montpellier a ordonné, mercredi, à la commune dirigée par Louis Aliot de retirer la crèche de son hôtel de ville, sous peine d’une astreinte de « 100 euros par jour de retard ».
Une semaine après celle de Béziers, la mairie de Perpignan est à son tour sommée de retirer « dans les vingt-quatre heures » la crèche installée dans son hôtel de ville. De nouveau saisi par la Ligue des droits de l’homme (LDH) en référé, une procédure d’urgence, le tribunal administratif de Montpellier a ordonné, mercredi 21 décembre, à la commune dirigée par Louis Aliot (Rassemblement national, RN) de « retirer la crèche de la Nativité, ou pessebre [en catalan] », sous peine d’une astreinte de « 100 euros par jour de retard », selon une décision rendue moins de vingt-quatre heures après avoir entendu les parties.
« C’est une crèche avec Joseph, Marie, les Rois mages qui montrent que nous sommes bien dans une crèche catholique, contraire à la loi de 1905 » de séparation des Eglises et de l’Etat, avait plaidé Sophie Mazas, avocate et présidente de la LDH de l’Hérault, mardi.
« Nous sommes véritablement dans la tradition », avait rétorqué l’avocate de la ville, Delphine Joubes, en mettant en avant que la crèche avait été érigée dans un « patio (…)[consacré] à la catalanité » et par lequel « les personnes qui souhaitent venir à la mairie pour des démarches administratives ne passent pas ». Les conclusions de la mairie « sont rejetées », a brièvement fait savoir le tribunal administratif, dont la motivation précise sera connue ultérieurement.
M. Aliot, figure du RN, et le maire de Béziers, Robert Ménard, proche du parti d’extrême droite, « pensent pouvoir violer la loi et la Constitution impunément », a réagi auprès de l’Agence France-Presse Mme Mazas, en jugeant « problématique » que les préfets de l’Hérault et des Pyrénées-Orientales n’aient « pas réagi » pour « faire appliquer la loi ». La responsable de la LDH dénonce aussi « l’instrumentalisation de la religion par l’extrême droite à des fins politiques ». « La force de la laïcité, c’est la liberté de chacun de vivre sa croyance personnellement et dans les lieux de culte prévus à cet effet : la crèche à l’église, l’état civil et la gestion de la cité à la mairie », a-t-elle ajouté.
Le maire de Perpignan lui a immédiatement répondu : « Malheureusement, la Ligue des droits de l’homme et plusieurs organisations politiques ont décidé d’instrumentaliser la laïcité de la République et la justice administrative pour faire obstacle à l’expression de nos traditions, de nos héritages et plus généralement pour nous empêcher d’être ce que nous sommes », a écrit M. Aliot dans un communiqué.
Le candidat malheureux à la présidence du RN dénonce une « décision en total décalage avec l’engouement populaire et l’émerveillement suscités par le pessebre », admiré selon lui par « des milliers de personnes » depuis le 25 novembre. Dans l’attente de la notification officielle, « la ville réaffirme son attachement à tous les éléments de notre culture catalane et dont le pessebre fait partie ».
Les crèches de Beaucaire (Gard) et de Béziers sont régulièrement poursuivies en justice, mais continuent à être installées chaque année par les maires concernés. Le 16 novembre, le Conseil d’Etat avait confirmé l’interdiction de la crèche de Noël de la mairie de Beaucaire, dirigée par le maire d’extrême droite Julien Sanchez.
Le Monde avec AFP
Communiqué de la LDH
Nous apprenons avec stupeur la fusillade commise contre le centre culturel kurde du 10e arrondissement de Paris. Les premières informations font état de plusieurs personnes tuées et blessées par balles.
La LDH (Ligue des droits de l’Homme) s’associe aux victimes et à leurs proches dans ces terribles moments. Ces mêmes informations attribueraient cette fusillade à une personne ayant déjà commis des actes contre un camp de migrants. Il appartient à la justice de faire toute la lumière sur ces actes terribles.
Même si la personnalité du suspect n’est pas encore établie avec certitude, la LDH constate l’accroissement sans précédent des violences politiques xénophobes sur l’ensemble du territoire. Des personnes sont visées en raison de leur origine, de leur confession ou de leur appartenance politique.
Il ne fait pas de doute que les idéologies racistes, antisémites, xénophobes, anti-immigrés et réactionnaires, largement portées par l’extrême droite, sont désormais diffusées sans entraves tant par les médias que par nombre de personnalités politiques, y compris au sein de l’hémicycle de l’Assemblée nationale.
Si la menace pour la République et l’Etat de droit a été de longue date identifiée par les services de renseignement, aucune mesure véritable n’a été prise pour l’endiguer. Comme aux Etats-Unis ou en Allemagne, le péril pour la démocratie est désormais connu. La LDH demande aux pouvoirs publics d’intervenir sans attendre avec la plus grande fermeté. Elle appellera également à un sursaut de la société civile dans les prochaines semaines.
Elle souhaite envoyer tout particulièrement un message de solidarité à la communauté kurde de France déjà frappée en plein cœur de Paris, il y a presque dix ans.
Paris, le 23 décembre 2022
Personnes migrantes, exilées, demandeuses d’asile, étrangères, sans-papiers sont représentées à longueur d’année comme des problèmes, voire des délinquantes. Ce parti pris, sans aucun rapport avec la réalité, a permis en trente ans de voter vingt lois répressives. On les menace aujourd’hui d’une vingt troisième conçue pour précariser davantage leur situation, quel que soit leur statut, au mépris des droits les plus fondamentaux : les leurs, les nôtres. Quel que soit notre pays d’origine, nous sommes de plus en plus nombreux à nous déplacer pour aller travailler, vivre ailleurs. Ces migrations, les cultures dont elles participent aujourd’hui comme hier, s’enrichissent les unes les autres. Cela fait partie de l’histoire de notre pays comme de celle de beaucoup d’autres. Malheureusement, les discours racistes, les fantasmes tels celui du « grand remplacement », font aussi partie de l’histoire de l’humanité, ils en sont une des pires tares et l’une des plus mensongères. Toutes les études scientifiques le montrent : les migrations ne sont non pas un coût mais une source de richesses lorsque les conditions d’accueil sont à la hauteur. La place des personnes étrangères, y compris les plus précaires, parmi les « premiers de corvée » pendant la crise sanitaire a démontré, qu’en outre, elles occupent des emplois indispensables. C’est exactement ce que reconnait le gouvernement en reprenant l’idée de régulariser celles et ceux qui occupent des « métiers en tension ». A l’occasion de la Journée internationale des migrants, le 18 décembre, la LDH (Ligue des droits de l’Homme) réaffirme les mesures prioritaires qui devraient figurer dans les projets gouvernementaux sans même qu’une énième loi sur l’asile et l’immigration soit le plus souvent nécessaire : – ouverture de voies légales et sûres pour désarmer les trafiquants, faire en sorte que les routes maritimes et terrestres ne soient plus de grands cimetières ; – régularisation de toutes celles et tous ceux qui vivent et travaillent dans nos territoires ; – respect des droits les plus fondamentaux (mise à l’abri, santé, accès à l’eau et aux distributions de repas) et fin du harcèlement dont sont victimes les personnes exilées, notamment à Calais ; – respect du droit d’asile et particulièrement fin des refoulements systématiques aux frontières françaises et des procédures accélérés contraires à la convention de Genève ; – remise en cause du règlement de Dublin qui condamne des dizaines de milliers de personnes à l’errance en les forçant à demander l’asile dans le premier pays européen où elles ont posé les pieds ; – respect de l’intérêt supérieur de l’enfant (refus de l’enfermement, non-séparation de leurs parents, droit au séjour des parents étrangers d’enfants français, accès à l’éducation…) ; – présomption de minorité et mise sous protection pour toute personne mineure dont l’âge est remis en cause, au moins jusqu’à ce que leur âge soit établi via une juste évaluation ; – arrêt des obligations de quitter le territoire français (OQTF) délivrées de façon de plus en plus systématique par les préfectures, notamment aux jeunes majeurs ; – fin de la dématérialisation comme seul moyen d’accéder aux droits, notamment au séjour, dans le respect de la décision du Conseil d’Etat en ce domaine ; – signature de la convention internationale par la France sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille qui est à l’origine de cette journée internationale. Partout en France, le 18 décembre mobilisons-nous autour de ces propositions. Paris, le 14 décembre 2022 |
Perpignan le 14 Décembre 2022
Les organisations sous signées à Monsieur le Préfet des Pyrénées Orientales
Monsieur le Préfet.
Le maire de Perpignan se permet cette année encore, d’installer dans le patio de l’hôtel de ville de Perpignan une très catholique « Crèche de Noël » à l’occasion des festivités de fin d’année, au mépris de la loi et des décisions de justice.
Nous ne vous apprenons rien, les maires qui commettent cette infraction sont régulièrement condamnés par les tribunaux administratifs à de lourdes amendes, à la charge des contribuables.
Nous tenons à rappeler notre attachement au principe républicain de laïcité comme condition de l’intégration sociale et du vivre ensemble.
C’est une violation de l’article 28 de la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l’État : «il est interdit, à l’avenir, d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l’exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions » .
Nous vous faisons part de la vive indignation que cela suscite dans une bonne partie de la population, comme en témoigne le nombre des organisations signataires.
Monsieur le préfet, chacun.e le sait, vous êtes très attaché au respect de la loi. Nous vous demandons de bien-vouloir nous indiquer quelles mesures vous comptez prendre pour mettre un terme à l’atteinte qui est portée depuis plusieurs années, au principe de la République.
Nous vous prions, Monsieur le Préfet, d’agréer nos respectueuses salutations.
Premiers signataires au 14 décembre 2022 : ASTI, CGT, CNT, EELV, Femmes solidaires, France Insoumise, Génération.s, JC, LDH, MRAP, NPA, PCF, PG, POI, Solidaires, ANPNPA, Bouge toit, Mouvement de la Paix, Coup de soleil, FSU, l’Alternative ! En davant, Fem Catalunya Nord
Pour LDH des Pyrénées orientales
les co-président.e.s
35 000 lobbyistes travaillent à Bruxelles, au plus près des institutions européennes, autour du Parlement, pour tenter de peser sur les prises de décisions… : Boeing, Airbus, DuPont, Dow Chemicals, British Petroleum, Philip Morris… de nombreuses entreprises et associations-écrans, comme BASF, US Chamber of Commerce, Unilever, Bromine Science and Environmental Forum (société-écran de l’industrie du Brome), UNICE et European Service Forum… Rue Froissart : Transtlantic Policy Network…Parc Léopold : Friends of Europe, Complexe militaro-industriel bruxellois… Place et rue du Luxembourg : Grayling, European Seeds Association, Centre for a New Europe, la bataille du lobbying Biotech…Il est une fois de plus démontré que contrairement à ce qu’a affirmé la vice présidente socialiste du Parlement Européen, le Qatar est un état où les droits humains son bafoués en permanence sans oublier les droits des travailleurs sur les chantiers de la coupe du monde de football…
Publié sur tv5monde le 12 décembre 2022
La vice-présidente socialiste du Parlement européen sous les verrous. Trois autres personnes également incarcérées. Le Parlement européen est sous le choc après le coup de filet mené en Belgique autour d’accusations de corruption dans une affaire liée au Qatar. L’eurodéputée française Manon Aubry n’est pas surprise par cette affaire. Depuis de longs mois, elle s’était ouvertement étonnée de la mansuétude de certains de ses collègues à l’égard du Qatar. Entretien avec Manon Aubry
TV5MONDE : Avez-vous été surprise par les révélations de ce week-end ?
Manon Aubry, eurodéputée française (Gauche radicale) : J’ai été choquée mais pas surprise !
Choquée, d’abord, par l’ampleur du scandale. C’est évidemment inégalé dans l’histoire du Parlement européen, c’est le plus gros scandale de corruption de son histoire. Mais je ne suis pas surprise car, comme je l’ai raconté sur Twitter, j’ai pu assister à des situations éclairantes lors de discussions sur une résolution concernant le Qatar.
Pendant plus d’un an, alors que j’essayais d’obtenir cette résolution (condamnant, notamment, les violations des droits humains dans le pays, NDLR), les groupes socialistes et PPE (Droite) s’y sont systématiquement opposés.
Ensuite, dans le cours des négociations, ils ont systématiquement profité du huis clos des discussions pour défendre les intérêts du Qatar, jusqu’à nier l’existence de plusieurs milliers de victimes sur les chantiers de la Coupe du monde !
Ils ont aussi absolument tenu à ajouter dans la résolution la bonne qualité des relations diplomatiques entre l’Union européenne et le Qatar, son rôle énergétique, son rôle vis-à-vis des réfugiés afghans, bref des choses qui n’avaient rien à voir avec le sujet et qui démontraient comment ces députés voulaient à tout prix protéger les intérêts du Qatar.
J’ai été tellement choquée que, pour la première fois, dans le cours des négociations, j’ai pris des notes très éclairantes et j’ai réalisé (le 24 novembre 2022, NDLR) une vidéo dans laquelle je me demandais si le Qatar avait infiltré les négociations du Parlement européen. Je pense avoir la réponse à ma question désormais.
TV5MONDE : Comment ce genre d’affaires est-il rendu possible au Parlement européen ?
Manon Aubry : Il y a d’abord le lobbying extrêmement agressif d’ambassades et de pays qui pensent que l’on peut acheter des députés comme on achète des clubs de football. J’ai envie de leur répondre que notre démocratie n’est pas à vendre.
Ensuite, il y a des députés qui acceptent de se conduire de cette manière-là, sans scrupules, et qui souillent la démocratie européenne.
Enfin, tout cela est rendu possible par des règles éthiques largement insuffisantes au niveau européen. On le constate depuis des années et on en voit aujourd’hui les conséquences concrètes. Il n’y a pas de registre de transparence obligatoire, pas d’autorité éthique indépendante, ce que notre groupe avait demandé au début du mandat. La Commission européenne l’avait d’ailleurs mis sur sa feuille de route mais elle l’a mis à la poubelle depuis.
Pour moi, cela questionne de la cave au grenier les méthodes de négociations du Parlement européen qui favorisent l’opacité et ce type de pratiques. Dans ces conditions, certains députés rendent davantage de comptes au Qatar qu’à leurs concitoyens car il n’y a aucun moyen de les observer.
TV5MONDE : La question du lobbying massif à Bruxelles n’est-elle pas soulevée par ce scandale ?
Manon Aubry : Oui, très clairement. Bruxelles est la deuxième place mondiale en termes de lobby (derrière Washington DC, NDLR) avec sept lobbyistes pour un député ! On en voit les conséquences concrètes aujourd’hui, mais ce n’est que la face émergée de l’iceberg.
Depuis que je suis élue au Parlement européen, j’ai mille et un exemples de cas dans lesquels les lobbyistes ont eu une influence directe dans des décisions européennes. Je pense, par exemple, à des négociations sur la transparence des multinationales pour lutter contre l’évasion fiscale au cours desquelles nous nous sommes aperçus que le document officiel dans lequel la France exprimait sa position avait été écrit par le MEDEF (la principale organisation patronale française, NDLR).
Des histoires comme celle-là, on en a à la pelle au sein des institutions européennes !
Que ce soit au Parlement mais aussi au sein du Conseil (institution qui réunit les chefs d’État ou de gouvernement des vingt-sept États membres, NDLR) , tout se discute loin des yeux du public, dans la plus grande opacité.
Il y a une volonté délibérée de ne pas exposer au grand jour les discussions et les méthodes de délibérations européennes permettant de préserver des intérêts privés et, parfois, les intérêts d’ambassades ou de pays.
TV5MONDE : Vous dites qu’il faut “tout revoir de la cave au grenier”. Concrètement, que peut-on mettre en place ?
Manon Aubry : Dans l’immédiat, tout d’abord, il faut une commission d’enquête sur les défaillances des règles éthiques européennes. Ensuite, il faut en tirer toutes les conclusions, c’est à dire la mise en place de nouvelles règles éthiques, comme le registre de transparence obligatoire, ou encore l’interdiction d’accès au Parlement européen pour les anciens députés puisque l’homme au cœur du réseau de corruption est, semble-t-il, un ancien eurodéputé italien qui continue d’accéder librement au Parlement.
Nous souhaitons aussi la mise en place d’une autorité éthique indépendante disposant de suffisamment de moyens pour enquêter sur les conflits d’intérêts et prendre les sanctions adéquates. L’ampleur du scandale en démontre l’urgence.
Le Parlement et la Commission doivent voter ces dispositifs puis ils doivent ensuite pouvoir fonctionner de manière indépendante à l’image de ce qui existe en France avec la Haute autorité de la transparence de la vie publique (HATVP, fondée en France en 2013 après un scandale impliquant le ministre Jérôme Cahuzac) même si elle n’a pas encore assez d’indépendance à mon sens. Mais dans l’urgence, je réclame trois choses. La première, c’est la démission de la vice-présidente et son remplacement par une nouvelle vice-présidente à qui on pourrait ajouter la fonction de lutte contre la corruption.
Je souhaite ensuite un débat et une résolution dès cette semaine au Parlement européen puis la mise en place d’une commission d’enquête. Je pense que tout doit être acté dès cette semaine pour montrer la fermeté de notre réaction. C’est absolument incontournable, nous n’avons simplement pas le choix car, si l’on n’agit pas, le peu de croyance dans les institutions européennes va continuer de s’effondrer et la démocratie européenne est définitivement fragilisée.
Ce rassemblement est organisé par un collectif d’organisations dont la LDH-66 dans un contexte où la chasse aux migrants orchestrée par Darmanin-Macron fait le jeu de l’extrême-droite et la renforce chaque jour plus. Il est temps réagir!
Louis Aliot, qui se permet de brandir la « laïcité » quand il s’agit de stigmatiser une partie de la population d’une autre origine et/ou d’une autre religion, a à nouveau installé dans le patio de l’hôtel de ville de Perpignan une très catholique « Crèche de Noël » à l’occasion des festivités de fin d’année, comme d’ailleurs avait pu le faire en son temps Jean-Marc Pujol. Et comme le font d’autres maires d’extrême droite et de droite extrême, au mépris de la loi et des décisions de justice.
C’est une violation de l’article 28 de la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l’État qui dit qu’« il est interdit, à l’avenir, d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l’exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires, ainsi que des musées ou expositions ». Ces maires – eux qui font démagogiquement de la « lutte contre la délinquance » leur credo – sont régulièrement condamnés par les tribunaux administratifs pour ces faits, et à de lourdes amendes à la charge des contribuables.
Nous tenons à rappeler notre attachement au principe de la laïcité, contre toute instrumentalisation raciste et xénophobe. Nous exigeons le respect notamment de l’article 28 de la loi du 9 décembre 1905. Le préfet des Pyrénées-Orientales en a la responsabilité ; la loi exige qu’il fasse respecter la loi et il doit la faire respecter par le maire de Perpignan.
Premiers signataires : ANPNPA, ASTI, CGT, Coup de soleil, FSU, Génération.s, Groupes d’action LFI, L’Alternative ! Endavant, LDH, Mouvement de la paix, MRAP, NPA, PCF, PG, RESF, Solidaires
Un collectif de plus de mille membres issus principalement de la recherche et de l’enseignement, parmi lesquels Eric Fassin ou François Héran, mais aussi des personnalités comme la romancière Annie Ernaux, prend position en défense de la philosophe Sophie Djigo, cible de menaces de l’extrême droite qui ne supporte pas son engagement en faveur des migrants.
Publié sur le monde.fr le 5 décembre 2022
Tribune de soutien signée par la LDH
Notre collègue Sophie Djigo est philosophe et chercheure, enseignante en classes préparatoires, autrice de plusieurs ouvrages de référence sur la question des migrations et fondatrice de l’association Migraction59 pleinement engagée dans le soutien aux migrants à Calais.
Elle est actuellement la cible des attaques de plusieurs mouvements d’extrême-droite, sur les réseaux sociaux desquels son nom, sa photo, les vidéos de ses interventions et son adresse professionnelle sont diffusés et exposés à la vindicte et au lynchage médiatique. Elle reçoit depuis des semaines des insultes, des harcèlements et des menaces de mort explicites, dont la montée en puissance l’a conduite hier, suite à une nouvelle escalade, à demander la protection fonctionnelle le 28 novembre.
Un communiqué de presse du Rassemblement National la désigne explicitement comme corruptrice de la jeunesse par son activité enseignante, criminalisant par là la simple action pédagogique de sensibilisation aux pratiques solidaires, qui fait pourtant partie intégrante et reconnue d’une éducation à la citoyenneté.
Des chercheurs et des enseignants sont ainsi régulièrement exposés à la violence de ces réseaux et à leurs manœuvres d’intimidation, par des collusions entretenues entre le pouvoir politique et les puissances d’extrême droite, largement représentées à l’Assemblée Nationale où elles introduisent une banalisation de la violence xénophobe et raciste.
La brutalité des insultes et des intimidations subies par notre collègue atteste d’une véritable offensive coordonnée et décomplexée, plus particulièrement dans le Nord en ce moment, où d’autres collègues universitaires subissent collectivement des attaques similaires.
Sophie est à la fois une philosophe et une militante, dont l’action solidaire, particulièrement efficace et déterminée, est liée à une profonde réflexion de chercheure et à une activité enseignante intellectuellement exigeante, reconnue et de haut niveau dans le système de l’enseignement public supérieur. Et le rectorat a du reste ici décidé de la soutenir en portant plainte pour diffamation.
Et pourtant, elle a dû renoncer à l’organisation d’une rencontre entre ses élèves et les bénévoles de l’Auberge des Migrants à Calais, par crainte d’une descente violente des associations xénophobes qui en ont divulgué la date. Et cette forme d’intimidation constitue un véritable bâillon culturel.
La violence qui atteint actuellement Sophie est une côte d’alerte des dérives qui nous atteignent tous, et dont la défense des exilés constitue un emblème. C’est en ce sens à un refus collectif des politiques xénophobes et liberticides que nous appelons, par le soutien inconditionnel qui doit lui être manifesté.
Nous n’exigeons donc pas seulement une réponse gouvernementale claire à des attaques aussi dangereuses qu’inacceptables du point de vue même du droit tel qu’il s’inscrit dans la Constitution, permettant la défense de notre collègue et de tous ceux qui les subissent. Mais nous exigeons par là aussi qu’il soit mis fin aux collusions implicites ou explicites qui font de l’idéologie fasciste un véritable facteur d’imprégnation des mentalités, et constituent par là même un danger massif à tous les niveaux de la décision étatique.
Elias Sanbar, écrivain , historien, poète et ambassadeur de la Palestine auprès de l’Unesco était invité par la LDH-66, après son assemblée générale annuelle, à Céret, samedi 3 décembre, salle de l’Union.
Après une intervention très pédagogique sur la tragédie de la Nakba (la catastrophe) et l’emprise grandissante de l’état d’Israël sur le territoire palestinien, avec expulsions, massacres, colonisation, répression et apartheid, Elias Sanbar a répondu aux nombreuses questions du public très attentif. Près de 60 personnes présentes dont beaucoup du canton de Céret et alentours. Un après-midi mémorable en soutien au peuple palestinien face à l’apartheid mis en place par le gouvernement de droite extrême en Israël.
SOLIDARITE AVEC LE PEUPLE PALESTIEN!
Les femmes et le peuple Iranien continuent ce que les manifestant.e.s appellent la Révolution pour mettre fin au régime autocrate des mollahs. La dernière manœuvre du pouvoir aux abois ne trompe personne : des lundi 5 décembre commence la grève générale avec de grandes manifestations. La LDH soutient le soulèvement du peuple iranien pour les droits, les libertés et la démocratie.
Article publié sur francetvinfo.fr le 4/12/2022
La justice iranienne a annoncé, samedi 3 décembre, l’abolition de la police des mœurs, responsable notamment de l’arrestation de Mahsa Amini. Comment interpréter la déclaration, qui n’a pas été confirmée par les autorités politiques du pays ?
Face à un mouvement de contestation qui s’étend de Téhéran (Iran) à tout le pays, le procureur général du pays a fait une déclaration surprenante, samedi 3 décembre. « La police des mœurs n’a rien à voir avec le pouvoir judiciaire, et elle a été abolie par ceux qui l’ont créée« , a-t-il déclaré. La police des mœurs a été créée en 2006, pour répandre la culture de la décence et du port du voile. C’est elle qui a interpellé, le 13 septembre dernier, Mahsa Amini pour port de vêtements inappropriés. Sa mort, trois jours plus tard, avait enflammé le pays.
Selon plusieurs témoignages, la police des mœurs était déjà moins présente depuis plusieurs semaines, et remplacée dans les rues par les forces anti-émeutes, tout aussi violentes. « Le régime tente par des manipulations de contrôler le niveau de mécontentement« , analyse de son côté Clément Therme, chargé de cours à l’université Paul Valéry de Montpellier (Hérault). Les manifestants réclament la fin du régime de la République islamique, et appellent dès lundi 5 décembre à trois jours de grève générale et de rassemblements massifs.
Organisé par le Collectif Droits des femmes 66 dont la LDH est membre
Conférence de presse publique le vendredi 18 novembre à 11 heures devant la mairie de Perpignan
Après en avoir reçu l’autorisation du conseil municipal de Perpignan (délibération du 24 mars 2022), une plainte pour « injure envers un corps constitué » a été déposée par le maire RN Louis Aliot à l’encontre de Josie Boucher. Celle-ci est une militante associative, syndicale et politique bien connue pour ses engagements antiracistes et anticolonialistes. A l’occasion d’un rassemblement en soutien aux réfugiés ukrainiens, elle aurait – selon les propos du quotidien l’Indépendant(5 et 6 mars) – « injurié la commune de Perpignan, prise en la personne de son maire en exercice Louis Aliot, en l’espèce en tenant les propos suivant ‘les refugies ukrainiens n’ont pas grand-chose à attendre des fascistes’ « . Josie a été informée de sa mise en examen par la vice-présidente chargée de l’instruction au tribunal de Perpignan.
Nous sommes et serons à ses côtés en défense de la liberté d’expression. En manifestant notre soutien à Josie, nous tenons aussi à dénoncer une tentative d’intimidation – qui nous concerne toutes et tous – de la part du maire de Perpignan qui exprime là sa volonté de faire taire toute opposition. Nous dénonçons une grave atteinte au droit démocratique de chacune et chacun à s’exprimer et notamment à qualifier politiquement comme il/elle l’entend le courant politique dont Louis Aliot est un des principaux porte-parole.
Nous exigeons la levée immédiate de toute poursuite à l’égard de Josie !
La LDH et le comité de soutien à Josie Boucher regroupant de nombreuses organisations appelle a un Rassemblement de soutien vendredi 18 novembre à 11h devant la mairie de Perpignan.
Perpignan : une militante de gauche mise en examen pour « injures » envers la municipalité de Louis Aliot
Article publié sur l’Indépendant le 7 novembre 2022
Le maire Louis Aliot avait déposé plainte au nom de la commune en mars dernier contre Josie Boucher, engagée dans plusieurs mouvements politique et associatif, pour l’accueil des migrants notamment, à la suite d’une manifestation en soutien au peuple ukrainien.
Les propos incriminés ont été tenus lors d’une manifestation organisée par les associations et organisations de gauche en mars dernier devant la préfecture.
L’affaire était dans les tuyaux depuis le printemps. Elle vient de franchir une nouvelle étape avec la mise en examen de Josie Boucher, militante du NPA (nouveau parti anticapitaliste) par un juge d’instruction perpignanais pour « injures publiques envers un corps constitué », en l’occurrence à l’encontre de la commune de Perpignan.
En travers de la gorge de la majorité municipale, des propos tenus lors d’une prise de parole le 5 mars 2022 au cours d’une manifestation organisée à Perpignan en soutien à l’Ukraine. La militante aurait fustigé, avec référence à un régime totalitaire, les déplacements effectués par le maire RN jusqu’à la frontière polonaise afin d’aller chercher des réfugiés. Or, Louis Aliot et son camp avaient peu goûté ces mots qui, selon eux, portaient gravement atteinte à l’image de la commune.
En session du 24 mars, le conseil municipal avait ainsi voté et approuvé une délibération autorisant le maire à déposer plainte au nom de la Ville à l’encontre de Josie Boucher avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d’instruction et à engager toute action « la mieux appropriée pour obtenir la répression des propos incriminés »…
40 conseillers s’étaient prononcés pour, 13 contre. Parmi eux Bruno Nogayrède, chef de file du groupe minoritaire. « Cette affaire relève de la liberté d’opposition », estime-t-il encore aujourd’hui. « Et puis, ce n’était pas le maire de Perpignan qui était visé, c’était le vice-président du RN qu’il est toujours d’ailleurs. À part engorger les tribunaux, faire perdre de l’argent à la commune et servir une vendetta politique nationale, je n’y vois rien d’autre ». Quoi qu’il en soit, la procédure était lancée.
« J’ai reçu un courrier du juge d’instruction en septembre m’indiquant qu’elle envisageait ma mise en examen. Et il y a deux semaines environ, j’ai été informée que c’était fait par la vice-présidente chargée de l’instruction au tribunal judiciaire de Perpignan », explique Josie Boucher, ainsi poursuivie pour « avoir injurié la commune de Perpignan, en la personne de son maire en exercice Louis Aliot ».
« Dans le cadre de la loi sur le droit de la presse, qui comprend la diffamation ou les injures publiques, le juge doit uniquement établir si les propos ont été tenus ou pas, il n’a pas pour mission de contrôler leur bien-fondé, cela se fait à l’audience, si elle a lieu », précise le procureur de la République de Perpignan.
Aussitôt, vendredi dernier, un comité de soutien, chapeauté par Dominique Noguères, vice-présidente nationale de la Ligue des Droits de l’Homme, a été constitué afin de lancer diverses actions pour épauler Josie Boucher, militante associative, syndicale et politique bien connue pour ses engagements antiracistes et anticolonialistes, investie notamment dans l’accueil des migrants et la défense des sans-papiers. Première opération, une pétition en ligne a été lancée pour « exiger la levée immédiate de toute poursuite ». « En manifestant notre soutien à Josie, nous tenons aussi à dénoncer une tentative d’intimidation – qui nous concerne toutes et tous – de la part du maire de Perpignan qui exprime là sa volonté de faire taire toute opposition », s’insurge le comité. « Nous sommes et serons à ses côtés en défense de la liberté d’expression. Nous dénonçons une grave atteinte au droit démocratique de chacune et chacun à s’exprimer et notamment à qualifier politiquement comme il/elle l’entend le courant politique dont Louis Aliot est un des principaux porte-parole ».
Le comité assure avoir d’ores et déjà recueilli la signature de nombreux élus, comme des organisations ou associations démocratiques et politiques de gauche.
Pour Louis Aliot, en revanche, « l’affaire suit sa logique. Rien d’extraordinaire ». À suivre.
Laure Moysset
la LDH soutien le mouvement des femmes et la lutte du peuple iranien contre la dictature sanguinaire des mollahs, pour les droits, les libertés et la démocratie en Iran. Vie et liberté en Iran !
Publié sur france24 le 29/10/2022 avec l’agence Reuters
Iran : les Gardiens de la révolution menacent ouvertement les manifestants
« Ne descendez pas dans les rues ! Ce jour est la dernière journée des émeutes ». Le chef des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran, le général Hossein Salami, a mis en garde les manifestants iraniens contre tout rassemblement public, alors que le mouvement de protestation en cours dans le pays est entré dans sa septième semaine.
En Iran, le commandant en chef des Gardiens de la révolution, le général Hossein Salami, a mis en garde contre toute manifestation publique en déclarant que ce samedi 29 octobre serait « la dernière journée des émeutes », ce qui pourrait traduire la volonté des autorités de durcir encore la répression.
« Ne descendez pas dans les rues ! Ce jour est la dernière journée des émeutes », a dit le général Hossein Salami.
Les manifestations contre le pouvoir se sont multipliées ces dernières semaines en Iran après la mort en détention mi-septembre de Mahsa Amini, une femme de 22 ans arrêtée pour avoir porté un voile jugé non réglementaire.
Ce mouvement de protestation, qui s’est étendu à toutes les couches de la société iranienne, est considéré comme l’un des plus importants défis lancés au pouvoir théocratique de Téhéran depuis la révolution islamique de 1979.
Les autorités ont mis en cause à plusieurs reprises les pays étrangers considérés comme des ennemis, à commencer par les États-Unis et Israël.
« Ce projet sinistre a éclos (…) à la Maison blanche et au sein du régime sioniste », a ajouté Hossein Salami. Les Gardiens de la révolution, corps d’élite placé sous l’autorité directe du guide suprême Ali Khameneï, n’a pas été déployé depuis le début des manifestations le 16 septembre.
Selon des associations de défense des droits humains, au moins 250 manifestants on été tués et plusieurs milliers d’autres arrêtés dans tout le pays.
Vendredi, des images diffusées sur les réseaux sociaux montraient des manifestants appelant à la mort d’Ali Khamenei et des membres de la milice Bassidji, une organisation paramilitaire formée de volontaires qui a joué un rôle important dans la répression ces dernières semaines.
Le ministère du Renseignement et le service de renseignement des Gardiens de la révolution accusent les services américains, britanniques, israéliens et saoudiens d’avoir orchestré les troubles pour déstabiliser la République islamique…/…
Avec Reuters
En Chine lors du dernier congrès du parti unique le président Xi Jinpin a préparé le terrain pour devenir président à vie. Il s’assure déjà un troisième mandat présidentiel en mars prochain.
Depuis la mort de Mao Tsé-toung en 1976, des règles encadraient la transition du pouvoir. Le président chinois ne pouvait rester au pouvoir que pour deux mandats, et pour une durée maximale de dix ans. Mais en 2018, Xi Jinping a réussi à obtenir une modification de la Constitution, supprimant ces restrictions et abolissant la limite des mandats. Face à cette configuration inédite, des observateurs pressentaient déjà à l’époque que ce changement ouvrait la possibilité d’une présidence à vie pour le dirigeant aujourd’hui âgé de 69 ans.
Cela se confirme. « La reconduction de Xi Jinping est le fruit d’une extrême concentration de son pouvoir personnel », a estimé auprès de l’AFP un politologue chinois, sous couvert d’anonymat. Pour lui, il ne fait « aucun doute » que l’actuel président chinois cherche à se maintenir au pouvoir à vie.
En Italie Giorgia Meloni portée par son succès aux législatives, défend son programme autoritaire qui comporte le projet d’élire au suffrage universel le président de la République italienne.
Selon elle le semi-présidentialisme à la française (1) est la solution pour redonner confiance aux citoyens. Cela donnera aussi de la stabilité à l’Italie : « En moyenne, nous changeons de gouvernement tous les deux ans. Cela mine notre crédibilité internationale, notre capacité à peser en Europe et dans les grandes organisations, plaide-t-elle. Donc je voudrais un système qui garantisse un lien entre l’électeur et l’élu, et bien sûr, une stabilité : celui qui gagne l’élection sait qu’il sera au pouvoir 5 ans pour réaliser son projet. »
Ce sont donc les pleins pouvoirs que vise la droite aujourd’hui, estime la gauche. Enrico Letta, du Parti démocrate, ne veut pas changer la Constitution : « Notre pays a une Constitution issue de l’Assemblée constituante, fille de la Résistance et de l’antifascisme.
(France info et AFP du 17/10/2022)
A l’appel de nombreuses associations démocratiques dont la LDH qui est intervenue en début, 250 personnes se sont rassemblées Place Molière à Perpignan le samedi 29 octobre pour dénoncer la décision d’Aliot maire RN/FN de nommer une esplanade au nom de Pierre Sergent, dirigeant de l’organisation terroriste d’extrême-droite OAS, responsable de nombreux attentats en Algérie comme en France avec 70 morts.
Les manifestants se sont rendus ensuite sur l’esplanade pour la baptiser au nom de Maurice Audin, mathématicien et militant de l’indépendance algérienne, torturé et tué en 1957 en Algérie.
Ce rassemblement n’est qu’un début d’une mobilisation sur le long terme pour dénoncer les méfaits de l’extrême-droite à Perpignan et sa tentative de réhabiliter l’OAS organisation terroriste criminelle d’extrême-droite fondée en Espagne franquiste.
Suite à la manifestation anti-bassines à Ste Soline, le ministre de l’intérieur a osé dénoncer l’écoterrorisme d’une partie des manifestants ! Rappelons au ministre que plus de 1700 militants écologistes ont été tués entre 2012 et 2021. Voilà de quel côté se trouve le terrorisme, du côté des bandes criminelles de multinationales et des gouvernements à leur solde.
Publié sur Reporterre le 4/10/2022
Plus de 1 700 militants écologistes ont été tués entre 2012 et 2021, selon un nouveau rapport de Global Witness. Et seulement 0,9% de ces crimes ont été résolus, alerte l’ONG.
Deux ou trois morts par semaine, un meurtre tous les deux jours environ pendant dix ans. Plus de 1 733 défenseurs de la terre et de l’environnement ont été tués entre 2012 et 2021, selon les chiffres du rapport 2022 de Global Witness. Assassinés par des tueurs à gages mandatés par des groupes criminels organisés ou leurs propres gouvernements. Tués par balles. Tabassés. Torturés parfois. Attaqués chez eux, devant leurs familles, ou endormis dans leur lit. Marchant sur un chemin ou conduisant leur voiture. Retrouvés abandonnés au bord d’une route, ou en morceaux dans une poubelle.
Les pays les plus meurtriers pour les militants écologistes sont le Brésil (342 meurtres), la Colombie (322), les Philippines (270), le Mexique (154) et le Honduras (117).
Comme l’écrit Vandana Shiva dans son introduction au rapport, «ces chiffres ne deviennent réels que lorsque l’on entend les noms de ceux qui sont morts. Marcelo Chaves Ferreira. Sidinei Floriano Da Silva. José Santos López. Chacun d’entre eux était une personne vivante, aimée par sa famille, ses amis, sa communauté. Jair Adán Roldán Morales. Efrén España. Eric Kibanja Bashekere sacrifié au nom du profit. Regilson Choc Cac. Ursa Bhima. Angel Rivas. Tous morts en défendant non seulement leurs propres territoires précieux, mais aussi la santé de la planète que nous partageons tous». Cette année l’ONG publie donc aussi la liste intégrale (voir ci-dessous) des noms de ces activistes à l’avant-garde de la mobilisation qui voudrait protéger et préserver la nature nourricière.
C’est le 25 avril 2012, jour du meurtre de Chut Wutty, écologiste cambodgien qui enquêtait sur l’exploitation forestière illégale et travaillait avec Mike Davis, actuel directeur général de Global Witness, que l’ONG s’est lancée dans la publication annuelle de son rapport sur les assassinats des défenseurs de la terre et de l’environnement dans le monde. Global Witness compte les morts, enfin ceux qu’elle a réussi à repérer, car il y en a évidemment bien d’autres, trop pauvres et trop isolés pour que leurs vies, leurs combats et leurs morts soient connus.
Ces meurtres ont atteint le chiffre record de 227 en 2020, malgré la pandémie, et 200 en 2021. Avec plus de 40% des meurtres contre les membres de peuples autochtones, qui ne représentent pourtant que 5% de la population mondiale, la disproportion des agressions continue, au Mexique, en Colombie, au Nicaragua, au Pérou et aux Philippines. L’exploitation minière reste le secteur le plus meurtrier avec vingt-sept cas, la majorité des attaques ayant eu lieu au Mexique (15), aux Philippines (6), au Venezuela (4), au Nicaragua (1) et en Équateur (1).
C’est toujours la même histoire, dit Global Witness : une entreprise avide d’exploiter, un système politique qui aliène les biens communs planétaires situés dans le pays au profit de quelques industriels et d’un réseau de connivences. Et ceux qui résistent, mains nues contre les bulldozers, ceux qui tentent de défendre leurs arbres, leur rivière, leur lac, leur terre, contre les agresseurs venus voler, polluer et accaparer, ceux qui se dressent contre les industriels corrupteurs et les politiciens achetés, ceux qui dérangent vraiment, grains de sable enrayant la machine, à ceux-là, les exploiteurs envoient leurs tueurs à gages.
Et l’impunité reste généralisée, plus de 94% des crimes n’étant pas signalés et seulement 0,9% étant résolus. Rares sont les condamnations.
En plus des meurtres, les activistes sont la cible de harcèlements de toutes sortes, fausses accusations, disparitions forcées, emprisonnement abusif et criminalisation. Les poursuites bâillons sont une des stratégies de plus en plus utilisées par les autorités pour entraver et délégitimer le travail des défenseurs aux yeux de leurs communautés. Le but de ce type de poursuites n’est pas de gagner, mais de créer un effet dissuasif et de les faire taire en les inondant de procédures judiciaires longues et coûteuses, et aussi de les obliger à transmettre à l’entreprise qui les attaque, des communications privées y compris de documents internes sur les campagnes de résistance en cours.
Le rapport de Global Witness appelle les gouvernements à voter des lois qui protègent efficacement les défenseurs de l’environnement et à responsabiliser pénalement les entreprises, afin de garantir une tolérance zéro en matière de violence contre les activistes.
Les défenseurs et défenseuses de l’environnement assassinés en 2021
Alors que le parlement européen a donné le label « vert » au gaz (énergie fossile) et au nucléaire début juillet 2022, des états en Europe (l’Ukraine) comme ailleurs en Afrique (le Sénégal et la Mauritanie) se lancent dans l’extraction massive de gaz dans leur pays…Selon le nouveau rapport du GIEC du 4 avril 2022, les émissions mondiales de gaz à effet de serre devront baisser à partir de 2025, sans quoi il sera impossible de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C.
Publié sur latribune.fr le 6/07/2022
Les eurodéputés ont approuvé le label « vert » accordé par la Commission européenne au gaz et au nucléaire. Autrement dit, ces deux sources d’énergie seront désormais reconnues comme nécessaires pour lutter contre le changement climatique. Des eurodéputés tentaient de s’y opposer. Mais leur proposition de veto a été rejetée à une majorité de 328 voix, contre 278 voix favorables à cette objection.
Peut-on considérer comme « durables » les énergies liées au gaz et au nucléaire et leur apposer un label « vert » ? Pour la Commission européenne, lors d’un texte présenté en janvier qui s’inscrit dans l’objectif de neutralité carbone de l’UE en 2050, c’est désormais acté. Les eurodéputés ont approuvé ce mercredi lors d’un vote le le label « vert » pour qualifier le gaz et le nucléaire.
Réunis en session plénière à Strasbourg, les eurodéputés ont finalement rejeté une proposition de veto contre ce projet, à une majorité de 328 voix. L’objection a recueilli seulement 278 voix.
Cette reconnaissance de la contribution du gaz et du nucléaire à la lutte contre le changement climatique, en s’appuyant sur la base de rapports d’experts, a suscité la colère d’organisations écologistes qui dénoncent une opération de « greenwashing ». Hier, encore, quelque 150 personnes défilaient vers le siège du Parlement européen, avant un débat en session plénière. « Le nucléaire ne sauvera pas le climat », lisait-on sur une banderole.
Le feu vert des Etats membres étant déjà acquis, les opposants ont annoncé qu’ils lanceraient une procédure en justice, seul moyen désormais disponible pour bloquer l’initiative. Seuls huit pays, dont l’Allemagne, l’Autriche et le Luxembourg, ont exprimé leur opposition, lors de consultations menées par la présidence française du Conseil de l’UE, loin de la « super-majorité » de vingt pays nécessaire pour bloquer le projet.
Ainsi, en février en 2022, lors de la présentation de ses résultats 2021, EDF expliquait que l’inclusion du nucléaire dans la taxonomie allait faciliter en France la « construction de nouveaux réacteurs de technologie innovante, les modifications visant à étendre la durée de vie de centrales et le financement de la recherche et développement dans ce domaine ».
« Il n’y a rien de durable dans les énergies fossiles », a estimé l’eurodéputée suédoise Emma Wiesner (groupe Renew, libéral). » « Comment pouvons-nous demander aux autres pays de réduire leur utilisation des énergies fossiles si nous les classifions comme vertes ? Cela va nuire à l’accord de Paris » , a renchéri le Néerlandais Bas Eickhout (Verts).
Quel qu’ait été le parcours de Pierre Sergent il ne peut être détaché de celui de l’OAS, organisation terroriste et criminelle dont il fut le fondateur et l’acteur de premier plan.
Les méfaits de l’OAS sont hélas bien connus : 71 morts et 394 blessés en Métropole et environ 2 200 tués et plus de 5 000 blessés dans les territoires algériens. L’OAS a organisé 750 attentats sur le sol métropolitain, politique de terreur avec plus de 100 attentats perpétrés en Algérie. Pierre Sergent a participé activement aux guerres coloniales en Algérie en Tunisie et en Indochine pour s’opposer à leur indépendance. L’amnistie obtenue en juin 1968 ne peut réécrire l’Histoire.
La colonisation est un crime contre l’Humanité et Pierre Sergent en a été un agent actif en utilisant la terreur. Louis Alliot et son conseil municipal continuent à commémorer ces faits qui sont dans la droite ligne de ce qui a été commis à Perpignan début juillet lors de la commémoration des accords d’Evian. Pour les personnes d’origine algérienne, pour celles et ceux qui ont souffert en se libérant du colonialisme, vivant dans notre ville, nous dénonçons cette politique mémorielle sélective qui oublie une grande partie des acteurs de cette guerre.
La LDH 66 dénonce ces actions et sera toujours présente pour défendre la Démocratie, et les valeurs républicaines comme elle l’a fait le 3 juillet dernier au Casals. Elle s’oppose et s’opposera toujours à la surenchère mémorielle de l’extrême-droite et rappellera sans cesse que l’histoire ne se résume pas à ses positions partisanes mais qu’elle concerne l’ensemble des populations qui ont en été les acteurs. Elle appelle à s’opposer à ces commémorations, Perpignan mérite mieux que cela.
Publié sur Libération du 27/10/22
Louis Aliot ne peut pas être partout ! Maire et vice-président de la Communauté urbaine, il est invisible dans la plupart des instances ou¨ il est censé siéger...Aussitôt élu maire il s’est augmenté son salaire de 17% passant de 3887 euros à 5000 euros nets…
Rassemblement unitaire de nombreuses organisations dont la LDH 66. Aliot veut donner à une place de Perpignan le nom de Pierre Sergent ! Nous devons réagir tous ensemble contre la réhabilitation par Aliot des fascistes de l’OAS !
Communiqué d’Amnesty International du 20/10/2022
Réagissant à la répression des manifestations d’aujourd’hui et à la mort de manifestants, Samira Daoud, Directrice régionale de Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre a déclaré :
« De violents heurts ont opposé ce matin les forces de sécurité et des manifestants à N’Djamena et ailleurs dans le pays. Selon les premiers témoignages recueillis par Amnesty International, les forces de sécurité ont tiré à balles réelles contre les manifestants, comme en avril 2021 ou à Abéché en janvier 2022, tuant plusieurs dizaines de personnes dont un enfant. Nous appelons les autorités tchadiennes à cesser immédiatement l’usage excessif de la force contre les manifestants.
Le droit à la liberté de réunion pacifique est consacrée par les textes nationaux et internationaux, dont les lignes directrices de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples. Ces dispositions doivent être respectées pour permettre à chaque personne de s’exprimer librement et sans craindre pour sa vie.
Les autorités doivent prendre des mesures immédiates pour enquêter et traduire en justice les auteurs d’homicides illégaux. »
Complément d’informations
Ce 20 octobre 2022 des manifestations ont été organisées à N’Djamena et ailleurs dans le pays pour dénoncer la prolongation de la transition pour deux années supplémentaires et réclamer le transfert du pouvoir aux civils. Des centaines de personnes se sont réunies à l’appel de plusieurs partis d’opposition et des associations de la société civile.
Le premier Ministre a annoncé que le bilan provisoire était de 50 morts et 300 blessés. Il a annoncé la mise en place d’une Commission judiciaire pour situer les responsabilités.
19.10.2022 Lettre ouverte de Patrick Baudouin, président de la LDH, à l’attention d’Elisabeth Borne, Première ministre
Madame Elisabeth Borne
Première Ministre
Hôtel Matignon
57 rue de Varenne
75007 Paris
Madame la Première Ministre,
Nous souhaitons attirer votre attention sur la situation de Georges Ibrahim Abdallah, détenu depuis 1984, condamné en 1987, et libérable en droit français depuis 1999. Alors que la justice s’est à deux reprises prononcée pour sa libération, il est pourtant toujours maintenu en détention.
Cette situation choquante résulte du seul fait d’un refus du ministère de l’Intérieur de prendre un arrêté d’expulsion vers le Liban, condition exigée pour que sa mise en liberté soit effective.
Or, Monsieur Abdallah a bien émis le souhait de rejoindre sa famille au Liban et les autorités libanaises ont donné leur aval à ce retour, si bien que rien ne s’oppose à sa mise en liberté hormis le refus aussi injustifié qu’inhabituel dans une telle affaire de prise d’un arrêté d’expulsion.
Nous n’ignorons pas que ce refus doit beaucoup aux pressions des autorités américaines et israéliennes qui n’ont pas caché leur souhait de voir Monsieur Abdallah mourir en prison.
Il n’est pas acceptable que les autorités françaises continuent à se plier aux pressions de deux gouvernements étrangers en bafouant les droits d’un homme qui peut légitimement bénéficier d’une mise en liberté.
C’est pourquoi dans la mesure où une nouvelle décision de justice en faveur de la libération de Monsieur Abdallah ne pourra être effective que si son arrêté d’expulsion vers le Liban est signé par le gouvernement français, nous demandons à votre gouvernement de prendre l’arrêté requis pour permettre la mise en liberté de Monsieur Abdallah et son expulsion vers le Liban.
Nous vous remercions par avance de l’attention que vous voudrez bien porter à la présente correspondance, dont sont destinataires en copie Monsieur le Ministre de l’Intérieur et Monsieur le Ministre de la justice, et que nous nous réservons de rendre publique.
Je vous prie d’agréer, Madame la Première Ministre, l’expression de ma haute considération.
Paris, le 18 octobre 2022
Tribune collective publiée sur le club Médiapart publiée le 24 août 2022
Alors que Gérald Darmanin a annoncé sur RTL la présentation d’une loi pour lever « les réserves » législatives empêchant l’expulsion du territoire d’étrangers délinquants, une centaine d’intellectuel·les et de militant·es appellent à une « campagne de mobilisation nationale ». Ils et elles veulent vaincre la « politique de calculs rances et de cruautés démultipliées en lui opposant une logique de droits humains et démocratiques égalitaires ».
Gérald Darmanin a annoncé sur RTL la présentation, « à la rentrée de septembre », d’une loi pour lever « les réserves » législatives empêchant l’expulsion du territoire d’étrangers délinquants. Il a dit « assumer une forme de double peine » pour les étrangers délinquants qui, en conséquence, une fois leur condamnation effectuée seront expulsés, déclenchant les critiques à gauche ainsi que d’associations antiracistes, et l’ironie du RN qui estime qu’il « n’a pas les moyens » de l’appliquer.
Leur compétition est lancée. Ne pas la briser donnerait une victoire aux racistes et aux néo-fascistes.
Préposé aux violences d’État et aux rapprochements avec l’extrême-droite, le ministre de l’Intérieur – qui est aussi celui des Outremers (voilà revenu l’ordre colonial ?) – fait du zèle.
Il l’a bien précisé : il souhaite retirer de cette loi la disposition selon laquelle un étranger arrivé en France avant l’âge de 13 ans n’est pas expulsable. Il a expliqué, pour sembler raisonnable, que cela ne s’appliquerait qu’en cas de « crimes et de délits graves ». Et, au nom du gouvernement, Olivier Véran soutient que cela sera discuté à l’Assemblée nationale car, selon lui, c’est ce qui a été entendu lors des campagnes électorales.
Dans la même veine, nous voyons émerger un projet de loi anti-immigration et une campagne anti-migrant·es. Menace également de restrictions sur le droit d’asile ; le gouvernement envisageant de supprimer la CNDA (Commission nationale du droit d’asile) au prétexte de « préciser » ce droit.
Le patron des sénateurs LR – Bruno Retailleau – s’est réjoui mercredi 27 juillet : dans la semaine du 10 octobre, un projet de loi sur l’immigration sera examiné en première lecture au Sénat. « Je l’avais demandé à la première ministre », s’est-il félicité. Tout cela s’accompagne d’une poussée de déclarations et d’actes islamophobes et xénophobes.
On sait bien qu’il s’agit de faire diversion par rapport aux revendications de justice sociale, de droit à la santé et à l’éducation, mais, en même temps, de souder de bonnes relations avec l’extrême droite.
Pas de temps à perdre. Il existe des signes de mobilisation. Il faut lancer une campagne nationale de rentrée : « Non aux racistes, non aux discriminations ». Nous savons que, quels que soient les matraquages médiatiques, ce refus existe, plus fort que jamais, dans l’opinion, et en particulier dans les jeunes générations ouvertes sur le monde et sur les autres cultures.
Nous pouvons, à partir du réseau du mouvement social, avec toutes les organisations possibles, dont celles des quartiers populaires, les premières concernées (Pas sans nous, FUIQP, On s’en mêle, etc.), rassembler celles et ceux qui étaient fédéré·es dans la marche des solidarités en 2020 et 2021 ; comme pour les mobilisations pour la régularisation des sans papiers, pour le droit au logement, pour la fermeture des CRA, pour les mineur·es non accompagné·es en danger dans la rue, etc.
Ces organisations ont fédéré plusieurs dizaines de collectifs locaux ou départementaux. Elles sont soutenues par des associations nationales (LDH, CIMADE, EGM, Syndicat des avocats de France ; Syndicat de la magistrature, etc.).
La politique autoritaire de Darmanin et de Macron ou l’affirmation des principes relatifs aux droits de l’Homme ? Voilà un axe clair et net pour une campagne qui peut réunir sur un programme alternatif et inclusif. Nous devons faire échouer cette politique de calculs rances et de cruautés démultipliées en lui opposant une logique de droits humains et démocratiques égalitaires. Il s’agit de délégitimer les pseudo-alternatives des diverses droites majoritaires électoralement. Cela impose d’œuvrer à une nouvelle architecture de droits, à l’échelle mondiale, notamment continentale.
Faire échec à Gérald Darmanin encouragera toutes celles et tous ceux qui se demandent comment transformer le rapport des forces politiques.
Puisque, suite au « grand débat », un pseudo « débat citoyen » est programmé avant le vote de la loi, nous serons là pour rejeter, ensemble, cette politique par la convergence des débats portés par les campagnes en cours pour la défense des libertés et des droits.
Signataires :
Faycal ben ABDALLAH, Fédération des tunisiens des deux rives (FTCR) ;
Gilbert ACHKAR, sociologue (Londres) ;
Étienne ADAM, syndicaliste, militant associatif, Ensemble (Caen) ;
Bernard ALLAIN, militant du Comité Continuons Ensemble ! (Marseille) ;
Sébastien ALLARY, militant Génération.s et militant associatif (Montpellier);
Nils ANDERSSON, ancien éditeur, spécialiste de géopolitique (Paris) ;
Janie ARNEGUY, Ensemble ! Ex conseillère municipale (Gard) ;
Nadia AZOUG,Vice-présidente 93 – Enfance, prévention, parentalité – en charge des Mineurs Non accompagnés ;
Bernard BASSEMON, Attac (Vaucluse) ;
Stefan BEKIER, interprète de conférence, Ensemble ! (Val d’Oise) ;
Farid BENNAÏ, syndicaliste, militant du FUIQP ;
Marie Françoise BESOMBES, RESF, retraitée CGT, Alternatives et Autogestion / PEPS (81);
Dominique BLANCHARD, alter-mondialiste et militant de la solidarité avec les migrants, Ensemble ! (Paris-13) ;
Philippe BLANCHET, sociolinguiste (Rennes) ;
Nadège BOIRASMÉ, conseillère municipale déléguée « intégration et citoyenneté des étrangers », (Nantes) ;
Bernadette BOUCHARD, militante retraitée, Ensemble ! (Alpes maritimes) ;
Martine BOUDET, didacticienne, ATTAC (Toulouse) ;
Sarah BOURSIER, militante féministe, anti-raciste, commission Immigration EELV, soutien aux associations d’aide aux migrants, (Bayonne 64) ;
Jean-Claude BRANCHEREAU, GDS, militant syndicaliste ;
Jean-Paul BRUCKERT, Ensemble ! (25), Retraité ;
Jean BRUNACCI, secrétaire régional de l’Union syndicale Solidaires des pays de la Loire ;
Claude CALAME, anthropologue EHESS, ATTAC, LDH, Ensemble ! ;
Anne CAUWEL, militante internationaliste, féministe, enseignante retraitée (Nice) ;
Anne CHARMASSON–CREUS, militante de la solidarité avec les migrantEs ;
Mouhieddine CHERBIB, défenseur des droits humains ; Florence CIARAVOLA, militante féministe, syndicaliste, membre d’Ensemble! (06) ;
Collette CORFMAT, retraitée, (Paris-13) ;
Pierre COURS SALIES, sociologue, Ensemble ! ;
Armand CREUS, membre d’Ensemble ! (Lyon) et militant en soutien aux migrants ;
Alexis CUKIER philosophe ;
Anne DAUPHINE, citoyenne (Strasbourg) ;
Christiane DEDRYVER, Retraitée, Ensemble ! (Noisy le Grand) ;
Christian DELARUE, antiraciste (MRAP), syndicaliste (CGT), altermondialiste (ATTAC), (Rennes) ;
André DELCROIX Attac Métropole lilloise ;
Bruno DELLA SUDDA, militant altermondialiste et autogestionnaire, membre d’Ensemble! (06) ;
Christian DELORD, Continuons Ensemble (Gard) ;
Daniel DESME, enseignant sociologie retraité, Ensemble ! ;
Tosse EKUE, animateur culturel (Toulouse) ;
Didier EPSZTAJN, animateur du blog « entre les lignes entre les mots » ;
Patrick FARBIAZ, PEPS pour une écologie populaire et sociale ;
Jean FAUCHE Alternatives et Autogestion / PEPS, RESF, CGT retraité.e.s (81) ;
Jean-Luc FAUGUET sociologue, Ensemble ! (Marseille) ;
Jean-Michel FAURE professeur émérite (université de Nantes) ;
Georges FEDERMAN, psychiatre, Fondation Copernic (Strasbourg) ;
Yann FIEVET, socio-économiste (Dieulefit, Drôme) ;
Chafik FILALI, militant antiraciste (Vaulx en Velin) ;
Gérard FILOCHE, porte-parole de GDS ;
Jacques FONTAINE, géographe, Ensemble ! (01) ;
Jean-Marie FOUQUER, membre d’Ensemble ! (76) ;
Sophie GOURMELON adhérente EELV (92) ;
Bénédicte GOUSSAULT ;
Marie-Claude HERBOUX, militante féministe ;
Alain JOB, militant soutien aux exilés dans l’Yonne, membre d’Ensemble ! ;
Houssein IBRAHIM HOUMED, membre du CA Copernic ;
Leïla KENNOUDA, membre du Conseil National du mouvement politique Génération.s, membre du pôle écologiste et membre du parlement NUPES, Syndicaliste CGT et VISA, Militante LDH ;
Nicole KLEMENTIK, professeur d’anglais en retraite, militante antiraciste (Béziers) ;
Pablo KRASNOPOLSKY, militant d’Ensemble! (94), militant syndicaliste et antiraciste ;
Thierry LABICA, snesup-fsu ;
Annie LAHMER, Conseillère régionale EELV d’Île-de-France (Val-de-Marne) ;
Jean‑Yves LALANNE, GDS, maire de Billères (64) ;
Michèle LECLERC–OLIVE, universitaire, présidente des associations CORENS (Hauts-de-France) et CIBELE (Île-de-France) ;
Olivier LE COUR‑GRANDMAISON, géopoliticien spécialiste du colonialisme ;
Gilles LEMEE, Ensemble ! (69) ;
Jean-Paul LEROUX, Ensemble ! (05) ;
Serge LE QUEAU, représentant de Solidaires au CESE ;
Jacqueline MADRENNES, Ensemble ! (Isère), Élue Grenoble Alpes Métropole ;
Christian MAHIEUX, syndicaliste, cheminot ;
Pascal MAILLARD, universitaire, responsable syndical SNESUP-FSU (Strasbourg) ;
Catherine MAITRE, militante soutien migrants (Auxerre) ;
Jean MALIFAUD, Fondation Copernic, militant SNESUP-FSU ;
Micheyle MARLIER, militante féministe et antiraciste, formatrice arts plastiques et conteuse (Saône et Loire) ;
Jean-Pierre MARTIN, psychiatre (75) ;
Denis MARX, Ensemble! (Lyon) ;
Margot MARX, collectif soutien migrants Croix Rousse (Lyon) ;
Michel MAS, syndicaliste, pacifiste et militant associatif (Aude) ;
Gustave MASSIAH, économiste altermondialiste ;
Ibrahim MBAMOKO, président de l’association Carré Géo & Environnement France ;
Denise MILBERGUE , syndicaliste, (Lyon) ;
André PACCO, militant soutien migrants (Auxerre) ;
Laurent PERIN, conseiller départemental du Nord, Génération-s ;
Marie-Odile PERRET, syndicaliste à la CGT et Gilet jaune (94, Maisons Alfort) ;
Évelyne PERRIN, présidente Stop précarité ;
Roland PFEFFERKORN, sociologue (Strasbourg) ;
François PRENEAU, Ensemble ! (44), syndicaliste retraité ;
Jean PUYADE, professeur retraité (Paris), Collectif pour la libération des prisonniers politiques catalans et des réseaux européen et français de solidarité avec l’Ukraine ;
Jacqueline SAINTIPOLY, retraitée, membre d’Ensemble ;
Catherine SAMARY, économiste, altermondialiste (Attac France) ;
Mariana SANCHEZ, membre d’Ensemble ! (92), du Collectif pour la libération des prisonniers catalans et des réseaux européen et français de solidarité avec l’Ukraine ;
Serge SENINSKY, retraité, commission Migrations d’Attac France (Paris) ;
Cécile SILHOUETTE, institutrice retraitée (Paris-11) ;
Docteur Nicole SMOLSKI, militante soutien migrantEs, (Lyon) ;
Fabien TARRIT, universitaire, collectif Sövkipeu (Reims) ;
Gerard TAUTIL, auteur et militant occitaniste (Var);
Eric THOUZEAU, syndicaliste, militant GDS ;
Jean-Michel TOULOUSE, ancien directeur d’hôpital (Paris) ;
Patrick VASSALLO, militant Ensemble! (Montpellier) ;
Christiane VOLLAIRE, philosophe, revue Chimères (Paris) ;
Louis WEBER, éditeur ;
Pierre ZARKA, Ensemble, Cerises la coopérative, ACU ;
Nicole ZIANI, militante associative (Gard).Recommandé (74)Partager sur Facebook
contact pour les signatures :
boudetm31@gmail.com
cspierre93@gmail.com
La LDH apporte son soutien au Planning familial, engagé depuis toujours pour la défense des droits sexuels et reproductifs de toutes et tous, face aux attaques dont il fait l’objet. Elle rappelle son rôle essentiel pour l’accueil inconditionnel des personnes, quelle que soit leur identité de genre. (lire le communiqué)
Oui, notre accueil est inconditionnel. Oui, les personnes trans ont leur place dans notre mouvement.
Le Planning familial, organisation féministe et d’éducation populaire, ses militant·es et ses responsables font depuis le 18 août 2022 l’objet d’une attaque extrêmement violente sur Twitter et sur d’autres réseaux sociaux, de la part de personnalités d’extrême-droite et de leurs sympathisant·es. Ces attaques prennent prétexte d’une affiche présentant une personne trans pour appeler à notre désubventionnement, pour questionner notre légitimité en tant qu’association de défense des droits des femmes et de lutte pour le droit à l’avortement.
Association agissant depuis plus de 65 ans, le Planning familial pratique un accueil inconditionnel des personnes, quelle que soit leur identité de genre. Parmi les plus de 300.000 personnes que nous rencontrons tous les ans lors de nos accueils, de nos animations et de nos actions, des personnes trans nous demandent conseil pour la contraception, l’avortement, le suivi médical de leur transition. Il nous appartient de les accueillir. Il nous appartient de faire en sorte qu’elles se sentent les bienvenues. Nous, féministes, n’accepterons pas de voir le Planning familial faire l’objet d’une campagne de dénigrement sur le dos des minorités de genre. Oui, notre accueil est inconditionnel. Oui, les personnes trans ont leur place dans notre mouvement. Rien ne peut justifier la violence des propos tenus depuis plusieurs jours à l’encontre de notre organisation et des personnes concernées.
Rien sauf la haine. Et cette haine, nous la combattrons sans faillir. Nous consultons nos conseils juridiques pour poursuivre ces instigateurs de haine, qui sont parfois des élu·es de la République. Les droits sexuels et reproductifs sont un tout : au Planning nous ne les hiérarchisons pas, nous nous battons tout autant pour l’avortement que pour la santé sexuelle des personnes trans ou encore pour l’accès des jeunes à l’éducation à la sexualité. Seule cette cohérence est efficace contre les antichoix. Nous appelons l’ensemble des organisations féministes, organisations politiques, syndicats, associations progressistes, allié·es à affirmer publiquement leur soutien au Planning familial, à ses militant·es, à ses valeurs, à ses combats, à ses actions quotidiennes auprès des publics.
Pour la journée internationale de lutte des femmes pour leur droits
le Collectif Droits des Femmes 66 (dont la LDH 66 est membre) appelle le plus largement possible à la
Manifestation au départ de la place de la Résistance à Perpignan Mardi 8 mars à 18h derrière notre banderole « Féministes, tant qu’il le faudra! »
La Ligue des droits de l’Homme (LDH) condamne la décision du président Russe Vladimir Poutine de déclencher une guerre d’invasion contre l’Ukraine, après des mois de discussions diplomatiques stériles.
Elle voit dans cette agression la confirmation de la tendance lourde qu’ont les régimes totalitaires à faire prévaloir la force en tout temps, au mépris du droit international, de la souveraineté des Etats et des droits fondamentaux des peuples. Elle souligne que l’absence de réactions effectives face aux atteintes portées aux libertés, aux droits de l’Homme et à leurs défenseurs nourrit une culture de la violence, de la guerre et du conflit.
Face à ce lourd défi menaçant toutes les démocraties, elle appelle la communauté internationale et la France à intervenir d’urgence pour obtenir une désescalade immédiate et la protection des populations civiles déjà durement touchées.
La LDH exprime sa totale solidarité avec le peuple ukrainien et participera à toutes les initiatives partout en France allant dans le sens de la paix et de l’intérêt des peuples concernés.
Paris, le 24 février 2022
Défendre les droits et les libertés Combattre les idées d’extrême droite!
Le climat politique et social se dégrade et devient de plus en plus alarmant.
S’allier à l’extrême droite ou reprendre ses idées ne constituent plus un interdit. Les propos et actes racistes et sexistes se propagent au quotidien dans la vie publique et privée et dans certains médias. Les attaques contre les libertés et les droits fondamentaux s’accentuent gravement. Dans ce contexte dégradé, les injustices explosent et génèrent une misère sociale accrue.
De plus en plus de lois liberticides organisent une société autoritaire de surveillance et de contrôle. Ces lois empêchent d’informer sur les violences policières en constante augmentation, visent à freiner les libertés de s’associer et de manifester. Certaines lois stigmatisent une partie de la population en raison de sa religion, d’autres ciblent des citoyen-es en raison de leur activité militante.
Les idées d’extrême droite : racisme, discriminations, chasse aux migrants, refus de l’égalité des droits, sont portées dans la campagne pour l’élection présidentielle. Ces idées banalisées dans trop de médias représentent un danger flagrant pour notre démocratie en portant directement atteinte aux valeurs de la République.
Il s’agit de contrer la falsification de l’histoire qui a pour conséquence l’exaltation du mensonge et de la haine, à l’égard notamment des étrangers, des femmes et des jeunes des quartiers populaires.
Face à ces positions attentatoires à l’accueil de l’autre, aux libertés individuelles et collectives, la Ligue des droits de l’Homme du Languedoc-Roussillon a décidé d’organiser, samedi 26 mars à Béziers, une rencontre pour « Combattre les idées d’extrême droite et défendre les droits et les libertés».
Nous appelons les organisations associatives et syndicales, ainsi que tous/es les défenseurs du vivre ensemble à nous rejoindre pour créer un espace commun sans concession, tolérant et vivant, soutenu par notre désir de combat et de rassemblement.
Samedi 26 mars à Béziers de 15h à 22 heures
Salle de la Colonie Espagnole – Rue Vieille Citadelle à Béziers
Calçotada au parc Ecoiffier à Alénya, c’est un repas solidaire pour les sans papier organisé par le Comité de soutien aux sans-papiers dont la LDH-66 est membre – Prix du repas 18 euros et pour les invités migrants 10 euros. La date limite d’inscription est le 8 mars.
Le débat sur la nouvelle édition du CESEDA (Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile) sera présenté par la Fasti.
Un film de Abdallah Al Khatib
Entrée : 7 euros
Synopsis : suite à la révolution syrienne, le régime de Bachar Al-Assad assiège le quartier de Yarmouk (banlieue de Damas en Syrie), plus grand camp de réfugiés palestiniens au monde. Yarmouk se retrouve alors isolé et le réalisateur témoigne des privations quotidiennes, tout en rendant
hommage au courage des enfants et des habitants du quartier.
Organisé par :
● Mouvement de la Paix 66,
● Association France Palestine Solidarité 66,
● La ligue des droits de l’Homme 66,
● Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les
Peuples 66
Dans le cadre de « La Semaine anticoloniale »
le Collectif pour une histoire franco-algérienne non falsifiée, dont la LDH 66 est membre,
vous invite à une soirée en hommage
à toutes les victimes de cette sale guerre coloniale
et pour la fraternité entre les peuples français et algérien
SOLIDARITE AVEC LES FAMILLES DE VICTIMES MORTES AUX FRONTIERES !
HALTE A LA REPRESSION CONTRE LES SANS PAPIERS EN LUTTE !
Depuis janvier 2021, Emmanuel Macron, président de l’Etat français, se trouve officiellement à la tête du conseil de l’Union Européenne. Parmi ses premières initiatives, la tenue les 17 et 18 février prochain, à Bruxelles, d’un sommet “Afrique-Europe”. Derrière toute la rhétorique du président français sur le lancement d’une nouvelle alliance entre l’Europe et l’Afrique, se cache les mêmes intérêts de toujours: augmentation des investissements capitalistes, pillage des ressources du continent africain, opérations militaires, soutien aux dictatures collaboratrices, et signature d’un nouveau “pacte migratoire européen” contre les migrantes et les migrants qui tentent de survivre au milieu de ce système mortifère en quittant l’Afrique pour se rendre en Europe. Tandis qu’en haut lieu, les gouvernements européens prétendent piétiner un peu plus encore les principales victimes du pillage du continent africain, les morts ne cessent d’augmenter aux frontières de l’Europe: depuis 2014, plus de 20 000 personnes ont perdu la vie en tentant de se rendre en Europe, dans l’indifférence la plus totale.
Année après année, nous assistons aux massacres en cours aux frontières et dans les lieux de détention conçus pour décourager les départs des personnes migrantes. Nous ne pouvons pas oublier ces victimes ! Nous ne voulons pas rester silencieux face à ce qui se passe ! En mémoire du massacre d’El Tarajal à Ceuta, et en écho aux mobilisations qui ont (eu) lieu ce 6 février dans toute l’Europe pour dénoncer les violences et les morts aux frontières, nous appelons en tout premier lieu à soutenir les luttes en cours pour exiger la vérité, la justice et la réparation pour les victimes de la migration et leurs familles !
Face à l’hypocrisie de ce sommet “Europe-Afrique”, nous souhaitons également rappeler le traitement infligé par Emmanuel Macron aux sans-papiers partis manifester contre le sommet France-Afrique à Montpellier, en octobre dernier. Alors que le chef de l’Etat français et l’intellectuel Achille Mbembe, organisateurs du sommet, avaient soi-disant invité la jeunesse africaine à venir s’y exprimer, les collectifs de sans-papiers venus sur place pour s’exprimer publiquement n’ont rencontré pour interlocuteurs que les forces de police venues pour les contrôler et les embarquer, condamnant cinq sans-papiers de la région parisienne à un bannissement administratif à vie, dans l’arbitraire le plus total. Depuis l’Europe d’en-bas à gauche, nous appelons à lutter contre les mesures de banissement administratif et à soutenir les “5 de Montpellier” et tous les sans-papiers criminalisés !
En 2017, dans un communiqué intitulé “En haut les murs, en bas (et à gauche) les brèches, nos frères et soeurs zapatistes du Mexique écrivaient: “Le monde ne s’est pas transformé en une gigantesque mégalopole sans frontières, mais en une grande mer secouée par une tempête qui n’a aucun antécédent de similaire magnitude. A l’intérieur, des millions de déplacés (qui sont, avec fracas médiatique, rassemblés sous le nom de « migrants ») naufragent dans de petits bateaux, avec l’espoir d’être sauvés par le gigantesque navire du grand Capital. Mais, non seulement il ne le fera pas. Lui, le grand Capital, est le principal responsable de la tempête qui menace déjà l’existence de l’humanité entière. (…) Le drapeau de « liberté, égalité et fraternité » avec lequel le capitalisme a revêtu son passage en système dominant dans le monde n’est déjà plus qu’un torchon sale et jeté à la poubelle de l’histoire d’en haut. Au final le système se dévoile et montre son vrai visage et sa véritable vocation. « La guerre toujours, la guerre partout », murmure l’emblème du superbe navire qui navigue sur une mer de merde et de sang. C’est l’argent, pas l’intelligence artificielle, qui combat l’humanité dans la bataille décisive : celle de la survie”.
Face à cela, elles et ils enjoignaient à“s’organiser avec autonomie, à résister et à se rebeller contre les persécutions, les détentions et les déportations. Si quelqu’un doit s’en aller, que ce soit eux, ceux d’en haut.
Chaque être humain a droit à une existence libre et digne à l’endroit qui lui paraît le plus approprié, et a le droit de lutter pour y rester. La résistance aux détentions, évacuations et expulsions est un devoir, tout comme il est un devoir de soutenir ceux qui se rebellent contre ces actes arbitraires QUELLES QUE SOIENT LES FRONTIÈRES. Il faut faire savoir à tous ces gens qu’ils ne sont pas seuls, que leur douleur et leur rage est observée même à distance, que leur résistance n’est pas seulement saluée, mais aussi soutenue, même si c’est avec nos maigres possibilités (…)
Le moment est venu de créer des comités de solidarité avec l’humanité criminalisée et persécutée. Aujourd’hui plus que jamais auparavant, leur maison est aussi la nôtre”.
Dans toute l’Europe d’en bas à gauche, il est temps d’agir ensemble et de renforcer nos liens et nos solidarités face à ces murs qui s’élèvent toujours un peu plus, cette criminalisation chaque fois un peu plus forte et ces frontières chaque jour plus injustes et meurtrières !
DEPUIS EN BAS A GAUCHE, SOLIDARITE ENTRE LES PEUPLES !
A BAS LE SOMMET EUROPE-AFRIQUE !
A BAS LES FRONTIERES !
SOLIDARITE AVEC TOUTES LES VICTIMES MORTES
AUX FRONTIERES DE CE SYSTEME CRIMINEL !
NON AUX MESURES DE BANISSEMENT ET DE DEPORTATION !
SOLIDARITE AVEC LES “5 DE MONTPELLIER” ET TOUS LES SANS PAPIERS !
DEPUIS L’EUROPE D’EN-BAS, A GAUCHE :
SIGNATURES : Papiers pour tous/Coalition internationale en Europe et Abya Yala, Comité de Solidarité avec les Peuples du Chiapas en Lutte (Paris, France), Attac France, Collectif Paris-Ayotzinapa (France-Mexique), Collectif Chiapas – Ariège, Réseau des honduriennes migrantes (Etat espagnol), Centre de documentation sur le zapatisme – Cedoz (Etat espagnol), Assemblée de solidarité avec le Mexique (pays de Valencia), Lumaltik Herriak (Pays Basque), Colectivo TIERRA CATRACHA (Barcelone), Ass. Solidaria Cafè Rebeldía-Infoespai (Barcelone), Stop Mare Mortum Sants, Hostafrancs i la Bordeta (Barcelone), Espai Feminista de Sants (Barcelone), Collectif TIERRA CATRACHA (Barcelone), Collectif Action solidaire (Vienne, Autriche), Asamblée libertaire auto-organisée Paliacate Zapatista (Grèce), LegalisierungJetzt Berlin (Allemagne), GlobalExchange (USA), La Resistencia (UE), Latino Advocacy (UE), NuestraRedMX (Mexique) et d’autres encore
Publié le mardi 18 janvier 2022, par SMG (Syndicat de la Médecine Générale)
La gestion de la crise de la Covid-19 par le président Emmanuel Macron et son gouvernement a soulevé de nombreux questionnements en termes de respect des droits fondamentaux et de prises de décisions démocratiques.
Dès le 19 janvier 2022, la création de Mon Espace Santé concernera les 65 millions de Français·e·s. Après l’échec du DMP [1], le gouvernement a choisi le passage en force : une création de dossier numérique automatique pour chaque Français·e sans consentement libre et éclairé!
Mon Espace Santé rassemblera des services comme un dossier médical numérique, une messagerie sécurisée, un agenda de rendez-vous, et un panel de services numériques concernant la santé à travers des applications. Autant dire un nombre important de données de santé, qui sont par nature sensibles car touchant à notre vie privée.
Un passage en force du gouvernement et une négation des principes démocratiques
Alors que ce dispositif était prévu par MaSanté2022 et que l’expérimentation avait déjà commencé dans 3 départements depuis fin août 2021, il aura fallu attendre la fin d’année pour que paraissent l’ensemble des décrets d’application. Comme pour le Health Data Hub (plateforme partagée des données de santé), le gouvernement met encore une fois en œuvre de nouveaux outils numériques utilisant des données personnelles avant de rendre public les modalités de fonctionnement.
Alors que tout le monde a l’esprit occupé par la situation sanitaire liée à la Covid, cette précipitation dans la mise en œuvre est-elle démocratique?
Comment le gouvernement compte-il, en si peu de temps, informer les personnes pour que chacun·e puisse comprendre, et consentir ou refuser?
Un bilan portant sur l’amélioration potentielle de la santé des usager·e·s dans les 3 départements pilotes mérite d’être réalisé et les bénéfices prouvés avant une généralisation. L’argument que cela soit pratique pour les patient·es ne suffit pas et reste à démontrer.
Ce passage en force nuit à notre démocratie, niant toute possibilité de débat ou d’opposition.
Une négation du droit des patient·es sur le consentement libre et éclairé
Concernant la santé, le consentement se doit d’être explicite, «libre», c’est-à-dire sans pressions ni contraintes, et surtout «éclairé» par des explications précises sur les conséquences du choix de la personne, fournies par des professionnel·les formé·es.
La consultation de Mon Espace Santé par un·e soignant·e nécessite l’accord de la personne, sauf en cas d’usage du «bris de glace» [2] .
Aucun consentement n’est prévu pour que les professionnel·les y déposent des documents contenant des informations sur l’état de santé de la personne (compte-rendus, résultats, etc).
Le consentement d’une personne en un clic est fragile
Par ailleurs, le ministère de la Santé a choisi le concept d’Opt-out pour l’ouverture des espaces de santé, c’est-à-dire que le consentement est acquis de manière automatique, sauf si la personne fait la démarche de s’opposer dans un délai de 6 semaines après réception de la notification. Ceci n’est pas du consentement.
Le ministère de la Santé rompt le principe du consentement libre et éclairé développé dans les lois conquises ces vingt dernières années pour les droits des patient·es.
Que penser d’une société où «quand on ne dit pas non, c’est que c’est oui»?
Nous nous joignons aux luttes féministes qui travaillent à faire progresser la culture du consentement.
Peut-on parler de consentement lorsque les possibilités de refuser ne sont pas les mêmes pour chacun·es?
Un «consentement» automatique n’est pas un consentement! Le droit au secret médical mis en péril par la centralisation des données de santé
Le secret médical que chaque patient·e partage dans la relation de confiance avec un·e professionnel·le de santé, permet de garantir liberté, autonomie et sécurité dans les soins. Dans les données de santé, il y a des informations intimes, sur le mode de vie, la sexualité, les maladies contractées, l’état psychique, les IVG pratiquées… etc. La possibilité d’un accès direct à ces données pour tous les professionnel·le·s entraîne un risque de mésusage. Une centralisation des données de santé amène une fragilisation de la sécurité numérique. Le droit des patient.es garanti par le secret médical est directement mis en péril.
Revendiquer un service public indépendant face à la privatisation de la santé
Si le maître d’œuvre de Mon Espace Santé est la CNAM, ce sont des entreprises privées qui ont été choisies pour porter le développement technique. On ne retrouve aucune volonté politique de développer pleinement un service public du numérique en santé, mais comme souvent une délégation de services aux entreprises privées. Cette délégation nuit au service public puisqu’il perd en compétences et en indépendance. Une mise en application technique par la sécurité sociale, sur des principes de gestion paritaire et démocratique, serait pourtant le seul garant d’une indépendance et de la maîtrise de ces outils, ainsi que des données qu’ils utilisent ou produisent.
Trop de risques et trop de doutes Suivant le principe de précaution, refusons l’activation de l’Espace santé numérique
Sans garantie d’amélioration pour la santé de chacun.e,
Parce qu’aucune liberté fondamentale ne doit être bafouée,
Parce que seuls les processus de concertation démocratique peuvent servir le bien commun,
Parce que le service public est le seul garant d’égalité,
Parce que chacun·e a le droit au respect de sa vie privée,
Nous dénonçons la mise en place de Mon Espace Santé et appelons à refuser son activation.
Nous demandons un audit indépendant et citoyen sur les bénéfices et risques de cet outil avant toute généralisation de sa diffusion.
Contact : syndmedgen@free.fr – https://smg-pratiques.info/
27ème rapport de la Fondation Abbé Pierre (2022) : un réquisitoire sévère contre la politique du logement du président Macron
À moins de trois mois de l’élection présidentielle, la Fondation Abbé Pierre publie son 27e rapport annuel sur « L’Etat du mal-logement en France ». Alors que le pays est encore en proie à une grave crise sanitaire, ce rapport en dessine un portrait marqué par la précarisation de couches entière de la population, avec des conséquences visibles sur le mal-logement.
Jeunes entravés dans leur accès à l’autonomie, quartiers populaires enlisés, ménages touchés par la hausse des loyers et des prix de l’énergie, service d’accompagnement social engorgés… la crise du logement continue de fracturer en profondeur notre société.
La politique du « Logement d’abord » est restée, malgré certaines avancées, trop marginale au regard des coupes budgétaires subies par les APL et le secteur Hlm, si bien que les réponses aux personnes à la rue se résument encore trop souvent à des solutions d’urgence précaires.
Enfin, la Fondation dévoile ici ses propositions pour l’élection présidentielle :
relance du Logement d’abord et du logement social, encadrement des loyers, sécurité sociale du logement, éradication des passoires énergétiques, redistribution des richesses, agence nationale des travaux d’office…
À travers ces propositions, la Fondation Abbé Pierre appelle à la mobilisation générale pour faire face à la politique du logement. Cette mobilisation nécessite de nouvelles politiques de la part de l’Etat, mais aussi une implication sans faille des collectivités locales.
La Fondation Abbé Pierre appelle les candidates et candidats aux élections présidentielle et législatives à s’emparer de ces thèmes pour ne pas se résigner à voir s’accentuer la crise du logement et les fractures qu’elle creuse dans notre société.
–> Document du 27ème rapport fondation Abbé Pierre: un réquisitoire sévère contre Macron
Publié sur Reporterre le 16/12/2021
Quatre réacteurs ont été mis à l’arrêt par EDF, à la centrale de Civaux et à celle de Chooz, en raison d’un risque de défaillance sur une pièce essentielle en cas d’accident. De nombreuses incertitudes persistent sur les conséquences de cette découverte.
Les quatre réacteurs nucléaires français les plus puissants (1 450 MW), les derniers à avoir été mis en service (entre 1996 et 1999), sont désormais tous hors service. EDF a annoncé mercredi 15 décembre avoir détecté un problème de corrosion et de fissuration dans les circuits d’injection de sécurité — une pièce vitale en cas d’accident — des deux réacteurs de Civaux (Vienne). Le groupe a mis à l’arrêt la centrale de Chooz (Ardennes), équipée du même type de réacteurs, pour vérifier ses équipements de sécurité.
Corrosion, fissuration, circuit d’injection de sécurité? Des termes bien techniques pour évoquer un problème sur une pièce maîtresse de la sûreté nucléaire. Revenons au fonctionnement d’un réacteur. Le combustible nucléaire, qui produit la chaleur à l’origine de la vapeur entraînant les turbines, est installé dans la cuve. Ces deux entités composent ce qu’on appelle le «cœur» du réacteur. «Le cœur du réacteur est normalement refroidi par l’eau qui circule dans le circuit primaire du réacteur, écrit l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) à Reporterre. En cas de brèche sur le circuit primaire, celui-ci va progressivement se vidanger, et ne pourra à terme plus assurer sa fonction de refroidissement du cœur.» S’ensuivent alors une surchauffe du combustible et, à terme, l’accident avec fusion du cœur. C’est ce qui s’est produit pour les pires accidents nucléaires jamais enregistrés, à Fukushima, au Japon, en 2011, à Tchernobyl, en URSS, en 1986 et à Three Mile Island, aux États-Unis, en 1979. À moins que le cœur ne puisse être refroidi en urgence par un autre moyen : un circuit de secours. «Dans une telle situation, le circuit d’injection de sécurité permet d’injecter de l’eau borée dans le circuit primaire, afin de continuer à refroidir le cœur et, par l’effet du bore, d’étouffer la réaction nucléaire», explique l’ASN.
Or, c’est précisément ce circuit qui est abîmé à Civaux. Le 21 octobre dernier, à la suite de contrôles par ultrasons réalisés lors de visite décennale du réacteur 1 de Civaux, EDF a indiqué à l’ASN avoir découvert des corrosions et des fissurations sur des soudures des coudes de la tuyauterie raccordant le système d’injection de sécurité au circuit primaire principal du réacteur. Ces défauts pourraient empêcher le système de sauvetage du cœur de bien fonctionner en cas d’accident. «La corrosion réduit la résistance mécanique des tuyauteries concernées. Celles-ci pourraient alors rompre à la suite d’une sollicitation mécanique (par exemple un séisme) ou de l’utilisation du système d’injection de sécurité. Ces tuyauteries étant directement connectées au circuit primaire, l’eau du circuit primaire se vidangerait alors via la ou les tuyauteries rompues alors que le circuit d’injection de sécurité serait partiellement ou totalement inopérant (il fonctionne sur le principe de deux voies redondantes)», indique l’ASN.
La suite sur le site Reporterre
Nantes Révoltée : la liberté d’opinion menacée! Communiqué LDH Mardi 25 janvier 2022, le ministre de l’Intérieur a annoncé devant la représentation nationale qu’il engageait un processus de dissolution administrative du média indépendant « Nantes Révoltée ». Cette nouvelle démarche du gouvernement constitue une étape inquiétante dans l’extension d’un outil politique de sanction collective attentatoire aux libertés fondamentales. La Ligue des droits de l’Homme (LDH) a alerté à maintes reprises sur ces dérives. Elle rappelle que la liberté de la presse et plus largement la liberté d’expression, d’opinion et de libre critique sont des piliers fondamentaux sans lesquels le débat démocratique serait profondément entravé. Elle rappelle également que le gouvernement tire justement sa légitimité de ce processus démocratique. Si la liberté d’informer connaît des limites légales, l’intervention première du juge judiciaire, seul garant constitutionnel des libertés individuelles et d’indépendance, doit rester la voie privilégiée. La multiplication de l’usage abusif de la dissolution administrative s’inscrit actuellement dans une volonté délibérée du pouvoir exécutif d’intimider et dans certains cas de réduire au silence les voix de contestation politique, bridant la liberté d’association et la liberté d’informer. La LDH agira, aux côtés de tous les défenseurs de l’Etat de droit et de l’idéal démocratique, pour contrarier ce projet visant à déstabiliser les équilibres institutionnels au profit du seul pouvoir exécutif. La LDH demande le retrait sans délai du processus de dissolution administrative du média « Nantes Révoltée ». Paris, le 28 janvier 2022 |
Les 29 et 30 janvier le conseil départemental veut organiser une consultation des habitants de tout le Vallespir sur une nouvelle desserte routière.
L’association Bien Vivre en Vallespir soutenue par la coordination Viure qui réunit de nombreuses associations, s’oppose fermement à ce projet.
NON à ce projet irresponsable, inutile et coûteux, conçu sans la participation des habitants. Venez vous informer et débattre démocratiquement :
D’autres possibilités de réunion ont été demandées pour Saint-Laurent-de-Cerdans, Reynes, pour l’instant sans réponse ou refusées.
Ces réunions se dérouleront dans le respect des règles sanitaires.
Contact : bienvivreenvallespir@gmail.com
www.bienvivreenvallespir.com
NON à une consultation précipitée et biaisée
NON au viaduc sur le Tech à Céret
NON à la destruction de lieux habités, de terres nourricières, de paysages et du vivant
NON au village touristique, au golf, à un tourisme pour privilégiés au détriment de la majorité des habitants
NON à l’étalement urbain
NON à l’augmentation de la pollution, des gaz à effet de serre,du trafic automobile
NON à la mise en péril de l’approvisionnement en eau. POUR
Et vous, que feriez-vous pour le Vallespir avec à minima
30 millions d’argent public ?
Chaque crise se caractérise par une accumulation de richesse indécente à un pôle et un appauvrissement massif à l’autre. Il n’y a aucune fatalité à cela : taxer la richesse est indispensable et urgent afin d’établir la justice sociale et l’égalité salariale entre femmes et hommes pour lesquelles la LDH a toujours combattu.
Publié par oxfamfrance le 18 janvier 2022
Aussi improbable que ça puisse paraître, la crise sanitaire a permis à certains de s’enrichir. La fortune des milliardaires dans le monde a plus augmenté en 19 mois de pandémie qu’au cours de la dernière décennie, c’est un record absolu ! Mais c’est aussi un record peu joyeux quand on sait que dans le même temps, des millions de personnes sont tombées dans la pauvreté. En France, 7 millions de personnes ont besoin d’aide alimentaire pour vivre, soit 10% de la population française et 4 millions de personnes supplémentaires sont en situation de vulnérabilité à cause de la crise.
Ou quand inégalités riment avec indécence….
Comment se rendre compte de ce que représente la fortune de l’un des hommes les plus riches du monde ? En faisant des comparaisons absurdes ! Pour avoir 1% de la fortune de Bernard Arnault, 3ème fortune mondiale, il aurait fallu économiser 8000 euros par jour depuis 1789 !
Bernard Arnault, aussi connu comme PDG de LVMH, est n°2 sur le podium des milliardaires qui ont le plus gagné d’argent depuis mars 2020 et la survenue du Covid-19. Il a gagné 106 milliards de dollars, après Elon Musk qui a gagné 268 milliards de dollars.
Les inégalités tuent. La faim, la privation de soins de santé de qualité dans les pays pauvres mais aussi les violences basées sur le genre affectant les femmes, sont la cause d’un nombre considérable de décès. Une estimation prudente parle d’au moins 21 300 personnes par jour, soit une personne toutes les quatre secondes. En France, la précarisation tue aussi à l’autre bout de l’échelle : selon les dernières données de l’INSEE, à l’âge de la retraite (62 ans) un quart des 5% les plus pauvres sont déjà morts. Il faut attendre l’âge de 80 ans pour que cette proportion soit atteinte pour les 5% les plus riches.
En France, au Nigéria, au Brésil, au Japon… partout dans le monde, les femmes sont en première ligne des inégalités à cause d’un système économique qui les cantonne dans des pans de l’économie les plus dévalorisés. Les femmes sont majoritaires dans les métiers précaires, mal payés, pénibles, avec des horaires hachés… Ce sont tous ces métiers du soin, du médico-social, de l’aide à la personne, du ménage, des caisses des supermarchés… Elles sont aussi majoritaires dans l’économie informelle, où elles sont mal ou pas du tout protégées par des droits du travail. Ces métiers occupés à 95% par des femmes, on comprend pourquoi les hommes s’en détournent !
L’autre cause des inégalités mondiales entre hommes et femmes : les femmes sont assignées pour réaliser la majorité du travail domestique. Tout ce temps dédié à l’éducation des enfants, aux soins aux parents et grands-parents, à la collecte de bois et d’eau, au ménage de la maison, c’est du temps en moins pour travailler ou s’investir dans la vie professionnelle et sociale.
Ce chiffre est une illustration de l’explosion des inégalités. Comment a-t-on pu arriver à de tels extrêmes ? En 2020, le PDG de Sanofi, Paul Hudson (Directeur général de Sanofi) a gagné 11 341 342 euros. Oui, 11 millions et un peu plus de 300 000 euros. A l’autre bout de l’échelle : une infirmière en France gagne en moyenne 1 800 euros net par mois (soit 27 692 euros bruts annuels).
La crise a fait exploser les profits des rémunérations et des dividendes dans l’industrie des Big Pharma à cause des monopoles sur les vaccins détenus par les laboratoires. Les vaccins anticovid avait fait émerger 9 nouveaux milliardaires. Et dans le même temps, les métiers de la santé sont toujours aussi peu reconnus….
Les inégalités atteignent donc toujours des sommets partout dans le monde et la France n’échappe pas à la tendance. C’est insupportable mais ce n’est pas une fatalité ! Combattre les inégalités et la pauvreté c’est possible !
Taxer les ultras riches, mettre plus d’argent dans les services publics, lutter contre les paradis fiscaux, fixer un écart de salaires maximum, interdire les versements records de dividendes… Voilà des solutions qu’Oxfam défend un monde plus juste. Vous souhaitez en savoir plus ? Retrouvez les solutions que nous défendons pour plus de justice sociale.
Les bédouins d’Israël souffrent depuis des décennies d’une discrimination d’Etat. Leurs villages, situés pour la plupart dans le désert du Néguev, ne disposent d’aucun statut légal et manquent de toutes les infrastructures publiques. Aujourd’hui le gouvernement israélien veut expulser les familles et détruire leurs villages.
Publié sur liberation.fr le 14 janvier 2022
Un projet de boisement controversé sur des terres revendiquées par des Bédouins a déclenché cette semaine de violents affrontements. Le débat s’est invité au parlement israélien.
Lorsque les équipes du Fonds national juif (FNJ, Keren Kayemet Yisraelen hébreu) sont arrivées dans le Néguev dimanche dernier, afin d’y planter des arbres sous la protection de la police, elles s’attendaient probablement à rencontrer des protestations. Mais la situation a rapidement dégénéré.
Pour la troisième journée consécutive, jeudi, des affrontements ont opposé manifestants bédouins, dont certains jetaient des pierres, et forces de l’ordre israéliennes, qui ont fait usage de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogènes. Plusieurs dizaines de Bédouins, qui font partie de la communauté des Arabes israéliens, ont été arrêtés, et au moins douze protestataires, et plusieurs policiers, blessés.
Mardi, des Bédouins ont tenté de déposer des pierres le long d’une voie ferrée dans la perspective de faire dérailler un train. La voiture du correspondant du quotidien Haaretz dans le sud du pays a été incendiée. Signe de leur gravité, le Shin Bet, les services de renseignement intérieur israéliens, s’est saisi de ces deux affaires.
Le FNJ, un organisme fondé en 1901 et qui relève de l’Organisation sioniste mondiale, possède et supervise 13 % des terres d’Israël. Au début du XXe siècle, cette institution se chargeait du rachat de terrains aux Palestiniens. Le plan de reboisement mis en œuvre dimanche dernier prend place en partie sur une zone qui n’est pas reconnue par le droit israélien, et pourrait conduire à l’expulsion des dizaines de familles qui s’y trouvent. C’est du moins l’argument des chefs des communautés bédouines.
Même si les plantations sont limitées à des zones agricoles, ils estiment qu’il s’agit d’un plan plus large destiné à dépeupler la région des Bédouins, du moins à limiter leurs revendications sur cette zone. La plupart d’entre eux ont d’ailleurs refusé les propositions de relogement du gouvernement, arguant que ces terres leur appartenaient depuis des générations.
De son côté, le président du FNJ Avraham Duvdevani a déclaré mercredi sur la chaîne Kan : «Nous avons planté des arbres dans le Néguev pendant quinze ans, de la même manière que maintenant. […] Nous continuerons à planter dans tout le Néguev. Cela fait partie de la vision sioniste.» Il a toutefois rappelé que son organisation n’était qu’un exécutant de l’Etat, sans vision politique. Pour le gouvernement, il s’agit de terres publiques.
S’il n’est pas rare que cette région soit en proie à des conflits entre les 280 000 Bédouins qui y vivent et la police, le contexte politique est cette fois quelque peu différent. Au sein de la coalition hétéroclite formée par Naftali Bennett, arrivée au pouvoir en juin dernier, siègent quatre députés du parti musulman Ra’am (Liste arabe unie), dirigé par Mansour Abbas. Lors du dernier scrutin, 46 % des voix de Ra’am venaient des Bédouins du Néguev, ce qui explique la réaction immédiate du leader.
Il a promis, mardi, que sa formation politique cesserait de voter avec la coalition en signe de protestation. Sauf qu’avec une très faible majorité de 61 députés (sur les 120 qui composent la Knesset, le parlement israélien), cette coalition dépend du soutien de Ra’am et pourrait être sérieusement fragilisée par cette défection.
Le ministre des Affaires Etrangères, Yaïr Lapid, a quant à lui appelé à un compromis et à la suspension du programme de reboisement : «Les politiciens des deux côtés doivent calmer les choses au lieu d’alimenter l’incendie.» Des négociations, en cours, prévoient la reconnaissance de dix villages bédouins. Discussions durant lesquelles les plantations dans les zones les plus litigieuses sont suspendues.
Une douzaine de localités bédouines demeurent illégales au vu du droit israélien. Lors de sa prise de fonctions, Mansour Abbas affirmait qu’avec le ralliement de son parti à la coalition, le processus de reconnaissance s’accélérerait et les besoins des populations arabes d’Israël seraient mieux pris en compte. Pour l’instant, seuls trois villages ont été reconnus, Rahma, Khashm al-Zennah et Abdah, peuplés de 4 000 personnes, tandis que les démolitions de maisons bédouines se sont poursuivies, à rythme soutenu.
Ra’am vient de faire voter une loi visant à fournir de l’électricité à des habitations construites illégalement, mais celle-ci ne touche quasiment pas les logements bédouins. Fin octobre, le gouvernement israélien a approuvé un plan de développement socio-économique de 30 milliards de shekels (environ 8,4 milliards d’euros) sur cinq ans destiné uniquement aux citoyens arabes d’Israël. Un plan inédit, qualifié d’«historique» par Mansour Abbas. Mais qui ne représente qu’environ 1 % du budget total israélien.
Après la venue de Le Pen à la frontière pour affirmer sa haine des étrangers, le préfet du département a voulu en rajouter dans la surenchère anti-migrants en organisant une conférence de presse à Cerbère. Mal lui en a prit car une manifestation de soutien aux migrants l’a accueilli! Elle était organisée par un collectif d’associations dont la LDH66 faisait partie.
Publié sur lindépendant.fr le 12/01/2022
Le préfet Etienne Stoskopf était ce mardi 11 janvier, à Cerbère avec les forces de l’ordre pour des contrôles des arrivées en France en visant les immigrants sans papier.
Des contrôles coordonnés entre police et gendarmerie sont organisés quotidiennement aux divers points frontières entre la France et l’Espagne. Ce mardi le préfet était présent avec les forces de l’ordre sur la commune de Cerbère, à la gare internationale toute proche de celle de Portbou, mais aussi au col de Belitres, et dans la traversée de Banyuls. « Depuis novembre 2020, explique le représentant de l’état, nous avons renforcé les contrôles sur l’arrivée de migrants sans papiers. Il faut rappeler que pour accéder au territoire national, il est necessaire de presenter des documents en règle. Nous appliquons la législation. » Une immigration clandestine qui vient surtout du Maghreb, du Maroc et depuis quelque temps de manière plus importante d’Algérie.
« Cette semaine, assure encore Etienne Stoskopf, nous avons interpellé, ici à Cerbère, 125 personnes, soit presque autant qu’au passage de l’autoroute A9 au poste du Perthus-Boulou. On le voit, Cerbère devient un point chaud de passages de clandestins. » Les plaintes de nombreux riverains confirment le mouvement.
2021 étant à ce sujet une année record dans les P.-O., avec 13 000 personnes n’ayant pas de documents leur permettant de circuler en France, donc renvoyées aux autorités espagnoles. Les passeurs – 5 rien que la semaine dernière – étant eux remis à la justice française.
Au cours d’une opération programmée « bien avant l’arrivée de la candidate à la présidentielle Marine Le Pen aux postes frontières du département ce dimanche 9 janvier », selon le représentant de l’Etat, la presse était donc conviée à mesurer les forces mobilisées.
Mais, si la présence du préfet sur le site de la gare n’avait pas été rendue publique, elle n’a pourtant pas échappé aux militants d’aide et de solidarité avec les sans-papiers. Une trentaine d’entre-eux étaient présents sur les quais pour interpeller le représentant de l’Etat. Les slogans brandis étaient sans équivoque : « Aucun être humain n’est illégal » ; « Bienvenue aux migrants » ; « Ouvrez les frontières » ; ou encore « Notre pays s’appelle hospitalité ». Une discussion s’est engagée, le préfet assurant qu’il était ouvert à tous les dialogues et qu’il ferait remonter les arguments des associations.
Denis Dupont
Des dizaines de personnes tuées, plus de 1000 blessés, des milliers d’arrestations: au Kazakhstan, le régime autoritaire voire dictatorial, depuis plus de 30 ans, a décidé de réprimer dans le sang une vaste révolte populaire contre les hausses des prix insupportables dont celle du carburant. Le régime ne peut se maintenir sans l’aide des forces armées du grand voisin autoritaire, la Russie de Poutine. Le président chinois Xi Jinping a apporté son soutien à la répression sanglante du régime aux abois. L’opposant kazakh Moukhtar Abliazov, réfugié politique en France, a assuré vendredi à l’AFP qu’une « révolution » était en marche dans son pays et a dénoncé l' »occupation » du Kazakhstan par des forces de Moscou.
LDH66
Publié sur information.tv5monde le 7 janvier 2022
Par Christopher RICKLETON AFP © 2022 AFP
Le président du Kazakhstan, Kassym-Jomart Tokaïev, a rejeté vendredi toute possibilité de négociation avec les manifestants et autorisé les forces de l’ordre à « tirer pour tuer » afin d’étouffer les émeutes qui secouent le pays.
Il a également remercié, lors d’une allocution télévisée, son allié Vladimir Poutine pour son aide après l’arrivée sur place d’un contingent de troupes russes et d’autres pays alliés de Moscou pour appuyer le pouvoir.
« J’ai donné l’ordre aux forces de l’ordre et à l’armée de tirer pour tuer sans sommations », a déclaré M. Tokaïev, qualifiant d' »absurdes » les appels, notamment à l’étranger, à négocier avec les protestataires.
« Quel genre de négociations peut-on avoir avec des criminels, avec des meurtriers? Nous avons eu affaire à des bandits armés et entraînés (…) Il faut les détruire et cela sera fait d’ici peu », a-t-il lancé.
Le Kazakhstan, plus grand pays d’Asie centrale, est ébranlé par une contestation qui a éclaté dimanche en province après une hausse des prix du gaz avant de s’étendre à de grandes villes, surtout Almaty, la capitale économique, où les manifestations ont viré aux émeutes.
Pour M. Tokaïev, Almaty a été attaquée par « 20.000 bandits » avec un « plan clair, des actions bien coordonnées et un haut degré de préparation au combat ». Il a estimé que « ce sont les médias libres et certaines personnes à l’étranger qui jouent le rôle d’instigateur » de cette crise.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président français Emmanuel Macron ont pour leur part appelé à la « fin de la violence » et à la « retenue ».
Mais le président chinois Xi Jinping a salué les « mesures fortes » prises par le pouvoir kazakh contre les manifestants.
– Ordre « largement rétabli » –
Des carcasses de véhicules calcinés et flaques de sang étaient encore visibles à Almaty vendredi après-midi, mais la circulation reprenait timidement, tandis que des camions blindés de la police patrouillaient les rues, selon des journalistes de l’AFP.
La façade de la mairie, incendiée mercredi avec la résidence présidentielle, apparaissait largement noircie et de la fumée s’échappait encore des fenêtres.
Moscou a indiqué que ses militaires avaient déjà commencé « à s’acquitter des tâches qui leur étaient assignées » au Kazakhstan et que l’aéroport d’Almaty avait été « entièrement repris sous contrôle ».
Plus tôt vendredi, M. Tokaïev avait assuré que « l’ordre constitutionnel a été largement rétabli dans toutes les régions » après des jours de violences, notamment des échanges de tirs qui ont fait des dizaines de morts et plus d’un millier de blessés, selon les autorités.
Le ministère de l’Intérieur a annoncé que 26 « criminels armés » avaient été tués et affirmé que tous les bâtiments administratifs avaient été « libérés et placés sous protection accrue », avec 70 points de contrôle établis dans le pays.
Les forces de l’ordre ont rapporté avoir 18 tués et 748 blessés dans leurs rangs. Plus de 3.800 personnes ont été arrêtées.
Ces chiffres n’ont toutefois pas pu être vérifiés de manière indépendante et le gouvernement n’a fourni aucun bilan pour les civils hors manifestants.
« L’opération antiterroriste se poursuit, les militants n’ont pas déposé les armes. Ceux qui ne se rendent pas seront éliminés », a ajouté M. Tokaïev vendredi.
– Colère contre l’ex-président –
Les autorités avaient dans un premier temps tenté de calmer les manifestations, sans succès, en concédant une baisse du prix du gaz, en limogeant le gouvernement et en instaurant un état d’urgence et un couvre-feu nocturne dans tout le pays.
Au-delà de la hausse des prix, la colère des manifestants est notamment dirigée contre l’ex-président autoritaire Noursoultan Nazarbaïev, qui n’a fait aucune apparition publique depuis le début des troubles.
Âgé de 81 ans, celui-ci a régné sur le pays de 1989 à 2019 et conserve une grande influence. Il est considéré comme le mentor du président actuel.
L’opposant kazakh Moukhtar Abliazov, réfugié politique en France, a assuré vendredi à l’AFP qu’une « révolution » était en marche dans son pays et a dénoncé l' »occupation » du Kazakhstan par des forces de Moscou.
« Je considère que c’est la fin du régime, la question, c’est seulement combien de temps cela va prendre », a-t-il dit.
Certains médias kazakhs ont affirmé que M. Nazarbaïev et sa famille avaient quitté le Kazakhstan, mais ces informations n’ont pas pu être vérifiées de source indépendante.
Lire aussi cet article en libre accès du Monde:
Au Kazakhstan, les violences font de nombreuses victimes, près de 2 300 manifestants arrêtés
Le coup d’état du 25 octobre du général Abdel Fattah al-Burhane a fait 60 morts et des centaines de blessés parmi les manifestants. Depuis le mouvement populaire continue malgré la répression de la contestation avec son cortège de morts et de blessés. La FIDH, dont la LDH est membre, condamne fermement cette répression. Le mouvement social pour reconquérir les libertés, les droits humains et la Démocratie ne s’arrêtera pas.
Communiqué de la FIDH du 28 octobre 2021
Publié sur information.tv5monde le 6/01/2021
Mise à jour 06.01.2022 à 20:00 AFP © 2022 AFP
Trois manifestants ont été tués par balles jeudi dans la capitale Khartoum et sa banlieue où, comme dans le reste du pays, des milliers de Soudanais se sont de nouveau rassemblés pour protester contre le pouvoir militaire, selon des médecins et des témoins.
Ces trois manifestants ont été tués par des tirs « des forces putschistes », selon le Comité central des médecins, une association indépendante.
Deux d’entre eux ont été tués à Oumdourman, en banlieue de Khartoum, dont l’un atteint « à la tête » et l’autre « au bassin », et un troisième a été tué dans la capitale, touché « à la poitrine par des tirs à balles réelles », selon la même source.
Ces médecins ont en outre fait état de plus de 300 blessés touchés notamment par des tirs à balles réelles, des tirs de balles en caoutchouc ou de lacrymogènes.
Les nouveaux décès surviennent au lendemain d’un appel de Washington à « cesser l’utilisation de la force létale contre les manifestants » au Soudan, où les autorités nient le recours aux tirs à balles réelles face aux manifestations.
Au total, depuis le coup d’Etat mené par le général Abdel Fattah al-Burhane le 25 octobre 2021, la répression des manifestations contre l’armée a fait 60 morts et des centaines de blessés, selon la même source.
A Khartoum, les manifestants avançaient vers le palais présidentiel et le QG de l’armée tandis que les forces de l’ordre tiraient des lacrymogènes pour tenter de les disperser.
En dépit d’une répression meurtrière, l’Association des professionnels soudanais, fer de lance de la révolte contre le dictateur Omar el-Béchir déchu en 2019 et contre l’armée depuis le putsch du 25 octobre, avait appelé à de nouvelles manifestations pour réclamer un pouvoir entièrement civil.
« Nous continuerons à manifester jusqu’à ce que nous ayons remis sur les rails notre révolution et notre gouvernement civil », a martelé Mojataba Hussein, un manifestant de 23 ans.
« Nous n’arrêterons pas jusqu’à ce que nous ayons retrouvé notre pays », a renchéri la manifestante Samar al-Tayeb, 22 ans.
Jouant des percussions et entonnant des chants patriotiques, les manifestants ont brandi des pancartes avec les photos de personnes tuées par la répression des forces de l’ordre depuis le coup d’Etat.
– Manifestations en province –
Hors de la capitale, de nombreux Soudanais manifestaient aussi à Port-Soudan (Est), Atbara (Nord) et à Wad Madani (Sud), ainsi que dans les Etats de Darfour-Centre et Darfour-Sud, selon des témoins.
A Atbara, les manifestants ont appelé le général Burhane, qui a marqué un coup d’arrêt à la transition vers un pouvoir entièrement civil, à « rendre les clés du pays et à partir ».
A Wad Madani, la foule scandait: « il n’y a d’autorité que celle du peuple », tout en exigeant que les militaires « retournent dans leurs casernes ».
« Non, non au pouvoir militaire », martelaient encore des manifestants dans le Kordofan-Nord, dans le centre du pays.
Les militaires sont seuls aux commandes depuis la démission dimanche du Premier ministre Abdallah Hamdok, visage civil de la transition lancée après l’éviction en 2019 du général Omar el-Béchir par l’armée sous la pression de la rue, faisant craindre un retour à la dictature.
« J’ai tenté de mon mieux d’empêcher le pays de glisser vers la catastrophe, alors qu’aujourd’hui il traverse un tournant dangereux qui menace sa survie », a alors déclaré M. Hamdok, à l’issue d’une nouvelle journée de manifestations violemment réprimées.
– Appel au dialogue –
« Il n’y a aucun intérêt à ce que se prolonge le vide étatique », a déclaré jeudi l’un des conseillers du général Burhane, Taher Abouhaga, cité par l’agence de presse officielle Suna.
« Ce vide doit être comblé au plus vite », a-t-il ajouté, laissant entendre que le pouvoir se préparait à nommer un nouveau Premier ministre.
Le général Burhane, qui a prolongé de deux ans son mandat à la tête du pays, promet toujours des élections pour juillet 2023.
Or les Etats-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni et la Norvège ont exhorté mardi les militaires soudanais à ne pas nommer unilatéralement un nouveau chef du gouvernement.
Cela « saperait la crédibilité » des institutions de transition « et risquerait de plonger le pays dans un conflit », ont-ils averti.
Mercredi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a appelé les forces de l’ordre soudanaises à « cesser l’utilisation de la force létale contre les manifestants ». Il a aussi dit souhaiter un « dialogue mené par les Soudanais et aidé par (la communauté) internationale ».
Cette défaite des droites extrêmes au Chili est le fruit des mobilisations populaires depuis trois ans contre les politiques néolibérales régressives en matières de droits sociaux et libertés. La jeunesse était le fer de lance de cette contestation massive. Cette victoire des forces progressistes aura certainement des répercussions sur les résistances en cours dans les différents états autoritaires du continent. Mais l’évènement a déjà une portée internationale dans notre combat pour les droits, les libertés, la démocratie.
Publié le 20/12/2021 sur humanite.fr , par Rosa Moussaoui
Victoire historique du candidat du bloc de gauche, Gabriel Boric. L’ancien responsable étudiant, à la tête d’une alliance allant du parti communiste au centre gauche, devient le nouveau président du Chili, et l’emporte avec près de 56 % des voix contre le candidat d’extrême droite, José Antonio Kast, zélateur du pinochétisme. Les premiers mots de Boric : « plus de droits sociaux » tout en étant « fiscalement responsable ».
Postée sur les réseaux sociaux par le député d’ultradroite Gonzalo de la Carrera, l’image est aussitôt devenue virale. Elle figure le candidat de gauche à l’élection présidentielle, Gabriel Boric, cheveux en bataille, l’air grave, avec, à l’arrière-plan, des manifestants mettant à bas des barrières plaza de la Dignidad, l’épicentre de la révolte sociale de 2019, dans le centre de Santiago du Chili. Commentaire : « Voilà comment Boric envisage de réformer les carabiniers. »
Le cliché d’origine, avant falsification, raconte une tout autre histoire : il s’agit d’une photo de lui-même prise par Boric au milieu des inondations provoquées, en 2016, par le débordement du fleuve Mapocho après de fortes pluies. Voilà un parfait condensé des méthodes déployées par les partisans de José Antonio Kast, le candidat d’extrême droite que Gabriel Boric, qui porte les couleurs de la gauche antilibérale, affrontait au second tour, ce dimanche 19 décembre. La mise en scène d’un désordre supposé pour susciter le rappel à l’ordre, l’usage décomplexé de fausses nouvelles, de rumeurs et d’accusations sans fondements se doublent d’une campagne haineuse visant les communistes chiliens, alliés de Boric. Ceux-là sont accusés de vouloir transformer le pays en « Chilizuela », en référence au Venezuela de Nicolas Maduro, que Kast qualifie au même titre que Cuba de « dictature » pour mieux faire oublier les crimes de masse de la junte militaire d’Augusto Pinochet.
Ce duel de second tour, dans un Chili à la croisée des chemins, dessine une société fracturée par les profonds clivages que la dictature a laissés en héritage et que la transition démocratique placée sous le signe de la concertation n’a pas su combler.
À gauche, Gabriel Boric, 35 ans, député depuis 2014, figure du mouvement étudiant de 2011, peau tatouée, airs adolescents et débit de parole torrentueux, incarne une génération qui a surmonté la peur, brisé le consensus et réinvesti l’espace public pour y affirmer une mise en cause radicale du modèle économique ultralibéral légué par Augusto Pinochet. « Si le Chili a été le berceau des néolibéraux, ce sera aussi sa tombe », prédisait-il en juillet au soir de sa désignation, quand la primaire de la coalition Apruebo Dignidad l’a placé en tête, devant le communiste Daniel Jadue, reprenant un mot d’ordre du mouvement populaire de 2019.
Attaché à la justice sociale, attentif aux revendications du mouvement féministe et des minorités sexuelles, avocat d’un retour des services publics, prêt à tourner la page des retraites par capitalisation et des fonds de pension, il promet de rompre avec les réflexes délégataires et le centralisme d’une « démocratie » chilienne qui porte encore les stigmates de l’autoritarisme. « Si, dans le futur gouvernement, nous commettons des erreurs, mobilisez-vous, aidez-nous à redresser le cap ! », a-t-il exhorté tout au long de la campagne. Il a défendu, lors du référendum de 2020, le oui à une nouvelle Constitution appelée à se substituer à celle de Pinochet, une option choisie par plus de 80 % des électeurs.
José Antonio Kast, lui, s’est fermement opposé à ce changement de Constitution ; il se situe aujourd’hui dans le camp de ceux qui étrillent la Convention constitutionnelle élue en mai, dominée par la gauche et les indépendants, chargée de rédiger la nouvelle loi fondamentale. Sa victoire aurait torpillé, dans les faits, ce processus constituant rendu possible par la révolte sociale de 2019. « Nous sommes intéressés à clore le chapitre de la nouvelle Constitution. J’ai voté contre le processus, mais le public a opté pour quelque chose de différent et j’espère que ce sera à la hauteur de ce que les citoyens exigent. Si (la nouvelle Constitution) ne respecte pas le droit à la liberté d’expression, à la liberté de culte, à la liberté d’enseignement, à la propriété privée, je ferai tout ce que je peux pour qu’elle soit rejetée », a-t-il prévenu.
Fils d’un officier de la Wehrmahrt encarté au parti nazi, frère d’un ministre du Travail d’Augusto Pinochet, Miguel Kast, appartenant au cénacle des Chicago Boys formés par le pape du monétarisme Milton Friedman, le candidat du Front social-chrétien n’a jamais dissimulé sa nostalgie de la dictature. « Si Pinochet était vivant, il voterait pour moi », se rengorgeait-il en 2017, alors qu’il était candidat pour la première fois à l’élection présidentielle. Il n’a pas renoncé, depuis lors, à faire l’apologie de la dictature, soutenant par exemple que « des élections démocratiques avaient lieu » et que « les opposants politiques n’ont pas été enfermés ».
Climatosceptique, opposant féroce au droit à l’IVG libre toujours dénié aux Chiliennes, prêt à réserver les aides sociales aux femmes mariées ou à creuser des tranchées pour empêcher l’arrivée de migrants, cet admirateur de Donald Trump, ami intime de Jair Bolsonaro, ne s’est pas départi de ses airs affables pour affirmer que le tortionnaire Miguel Krassnoff, condamné à plus de huit cent quarante ans de prison, « n’est pas une mauvaise personne ».
Soucieux de consolider le ralliement d’un électorat de droite et de centre droit convaincu par son programme économique et par ses sermons sur l’ordre et la sécurité, mais goûtant peu ses affichages néofascistes trop explicites, il a toutefois semblé manœuvrer en recul dans la dernière ligne droite. Il jurait de ne pas faire disparaître le ministère de la Femme, revenaitt sur ses promesses de privatisation totale de la Codelco, l’entreprise nationale dédiée à l’exploitation du cuivre, admettait qu’il faut « réformer » le système de retraites par capitalisation pour sortir de l’exclusivité des AFP, les fonds de pension.
Gabriel Boric et ses alliés ont eux mené une campagne de second tour plus offensive, plus ancrée dans les quartiers populaires, avec l’objectif de convaincre les électeurs qui ont boudé les urnes au premier tour. Le mouvement féministe a déclaré « l’état d’alerte » face à l’extrême droite et se mobilise en faveur du candidat de gauche ; des figures de la vie culturelle ont multiplié les messages de soutien ; des organisations sociales et syndicales ont ouvertement appelé à tout faire pour empêcher la victoire de Kast. Lors du dernier débat télévisé, Boric, chemise blanche et costume sombre, s’en est vivement pris à son adversaire, qui exigeait de lui un test sanguin prouvant qu’il ne consommait pas de stupéfiants. « Je ne suis pas là pour faire un spectacle », a-t-il lancé, brandissant les analyses demandées, en renvoyant le candidat d’extrême droite à ses affaires d’évasion fiscale déballées par les Pandora Papers. Le candidat de gauche avait reçu ces derniers jours des soutiens de poids : les anciens présidents Ricardo Lagos et Michelle Bachelet ont appelé à voter pour lui : « Personne ne peut être indifférent à l’élection d’un président qui veille à ce que notre pays puisse véritablement continuer sur la voie du progrès pour tous, avec davantage de liberté, d’égalité, des droits humains respectés, un environnement durable et bien sûr l’opportunité d’une nouvelle Constitution », a expliqué cette dernière, haute-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme. Ce scrutin dont l’issue semblait incertaine s’est donc transformé en victoire éclatante dans un pays où les demandes sociales qui ont suscité l’explosion de 2019 restent en dépit de tous les contre-feux pressantes, urgentes.
Près de 150 personnes ont manifesté à Perpignan leur solidarité active avec les migrants dont plusieurs étaient présents, à l’appel des associations, syndicats, partis des Pyrénées orientales et cela dans un contexte difficile. La mobilisation en solidarité aux migrants continuera de plus belle en 2022 face aux extrêmes-droites qui stigmatisent les migrants, dans un discours de haine rappelant celui du « grand remplacement » des années 30 contre les juifs…
Publié sur L’Indépendant du 18/12/2021
Près d’une centaine de manifestants a défilé ce samedi 18 décembre dans les rues de Perpignan.
Comme dans une cinquantaine de villes en France en cette journée internationale des migrants, une manifestation s’est tenue ce samedi 18 décembre à Perpignan. À l’appel de plusieurs partis politiques, syndicats et associations, rassemblés sous l’égide du comité de soutien aux sans-papiers des Pyrénées-Orientales, ils étaient donc une petite centaine à répondre à cet appel national place République.
« L’actualité tragique avec la mort de 27 migrants dans la Manche ainsi que le décès cet été de deux réfugiés à Cerbère nous rappellent les conséquences désastreuses des politiques migratoires à l’échelle de l’Europe et de la France » dénonce Josie Boucher, présidente de l’Asti 66. « Au moins 1 146 migrants sont morts en mer Méditerranée au cours du premier semestre 2021, soit deux fois plus que l’an dernier. Il s’agit donc de lancer à nouveau un appel pour la liberté de circulation, pour la régularisation des sans-papiers, contre toutes les formes de racisme et pour qu’enfin il existe un accueil digne des demandeurs d’asile » ajoute la militante humaniste.
Reprochant « une ambiance saturée par les discours de haine » à l’approche des présidentielles où le thème de l’immigration est abordé « sous le seul volet négatif », les manifestants ont souhaité mettre en avant les thématiques qui leur semblent aujourd’hui être une réponse à la crise migratoire, à savoir celles « de la solidarité et de l’hospitalité ».
Julien Marion
A l’appel de Comité de soutien de soutien aux sans-papiers 66, Collectif Bien venue aux migrants en Conflent, ASTI, MRAP, LDH, Mouvement de la Paix, Welcome to Migrants, Nawroz en France, Bouge toit, Coup de soleil, FREE, CGT, FSU, Solidaires, CNP, PCF, NPA,
Publié sur lindépendant.fr le 30/11/2021
À l’appel des comités de soutien aux sans-papiers, une quarantaine de personnes s’est rassemblée ce mardi devant la préfecture.
« C’est sûr que l’on aurait aimé être plus nombreux, admettait ce mardi soir Josy Boucher une des responsables du comité. Mais nous sommes là pour rendre hommage à toutes les victimes des politiques migratoires racistes et criminelles de l’Union européenne. »
Après avoir rappelé que des dizaines de milliers de migrants, hommes, femmes, enfants ont trouvé la mort depuis des années, dont 1146 en Méditerranée au cours du premier semestre de cette année, une minute de silence a été observée en leur hommage. Pour les participants à cette manifestation pacifique devant la préfecture, la responsabilité de la France et de l’Angleterre est engagée dans la mort des 27 migrants partis de Calais pour la Grande-Bretagne la semaine passée.
« Plusieurs fois par semaine, dénonce Josy Boucher, les autorités françaises détruisent les camps de fortune contribuant au désarroi des migrants et les livrant aux passeurs. Nous appelons à des politiques migratoires respectueuses de ceux qui frappent à nos portes ainsi qu’à la libre circulation des personnes. La fermeture des frontières tue ».
Une pancarte brandie par une manifestante résumait bien les positions du comité de soutien : « Pour une Europe sans muraille ».
D. D.
Nous reprenons l’excellente initiative des associations de défense des droits humains de Mont de Marsan.
Ils sont des dizaines de milliers morts en mer depuis plusieurs années dont 1146 migrants en Mer Méditerranée au cours du premier semestre 2021, d’autres sont morts de froid à la frontière Est de l’Europe. Nos associations dénoncent cette situation depuis longtemps.
Ce nouveau drame avec 27 corps repêchés dans la Manche nous interpelle d’autant plus que les malheureuses victimes sont parties de Calais pour l’Angleterre engageant directement la responsabilité des deux pays. La Grande Bretagne qui fait gérer sa frontière par la police française et la France qui n’offre pas des conditions d’accueil à la hauteur de la misère des migrants.
Les passeurs, ces assassins en bande comme le dit le président des sauveteurs bénévoles de Calais ont une responsabilité directe. Mais ils se nourrissent des politiques migratoires européennes désastreuses, et dans le cas présent celles des deux pays concernés. Plusieurs fois par semaine les autorités françaises détruisent les camps de fortune contribuant au désarroi des migrants et les livrant aux passeurs.
Nos organisations en appellent à des politiques migratoires respectueuses de ceux qui frappent à nos portes ainsi qu’à la libre circulation des personnes contenue dans les articles 13 et 14 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
En hommage à toutes ces victimes des politiques migratoires racistes de l’Union Européenne
MARDI 30 NOVEMBRE : À 18H MANIFESTATION DEVANT LA PRÉFECTURE – À L’APPEL DU COMITÉ DE SOUTIEN AUX SANS-PAPIERS ET DES ASSOCIATIONS DONT LE MRAP66, L’ASTI66 ET LA LDH66.
Par Association BIEN VIVRE EN VALLESPIR (dont la LDH66 est membre)
Coordination Départementale VIURE
Par arrêté préfectoral n°2011209-0001 du 28 juillet 2011, a été déclaré d’utilité publique un projet routier de grande ampleur : Il devrait relier la D115 (route de Saint Jean) à la D618(route de Maureillas). Il comprendrait 3 ronds-points, 2 ponts dont 1 viaduc de 330 m de long pour franchir le Tech.
Alors que les discours officiels appellent à stopper l’artificialisation des sols, nous constatons, au contraire, que celle-ci progresse très rapidement sur notre territoire. Nous nous interrogeons sur le besoin réel de cette infrastructure qui aggraverait cette situation et ne résoudrait en rien les problèmes de circulation. Nous refusons les destructions qu’elle infligerait aux milieux naturels et agricoles.
Le projet détruirait une grande surface de terre au potentiel agronomique élevé. Cette richesse agricole est précieuse pour l’avenir du Vallespir et du département.
La construction du pont sur le Tech se ferait au détriment d’une zone fluviale magnifique et sauvage, de deux Zones Naturelles d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) et d’une zone Natura2000 abritant de nombreuses espèces protégées. Elle impacterait une entité paysagère de grande qualité.
Des maisons seront détruites. Parmi lesquelles, un mas qui a toute les caractéristiques d’un « Mas d’intérêt patrimonial » : Il servit de refuge pour la Résistance sous l’occupation nazi.
De plus, cette artificialisation entraînera de nouvelles consommations d’eau alors que cette ressource est dramatiquement en baisse dans notre département. Ajoutons qu’elle
contribue aussi à aggraver le changement climatique à propos duquel la communauté scientifique nous alarme sans cesse.Dans l’intérêt des générations à venir et de la planète, l’heure est non seulement à l’arrêt de l’artificialisation mais aussi, désormais, à la renaturation des écosystèmes car « nos besoins les plus essentiels sont assurés par une Nature en bonne santé ». C’est d’ailleurs ce que préconise la loi : « climat et résilience ».
Nous vous alertons sur le désaccord de nombreux citoyens face à ce projet et leur souhait de protéger les zones agricoles et naturelles. Il est sidérant de constater une fois de plus incohérence et contradiction entre les discours politiques, les ambitions écologiques affichées et les réalisations concrètes. Cette situation contribue à une forte défiance des administrés
envers leurs élus.
Pour toutes les raisons ci-dessus avancées, nous vous demandons de retirer ce projet. En cas de consultation populaire, nous demandons que le débat préalable soit sincère et équilibré afin que chaque partie puisse s’exprimer démocratiquement.
Madame la Présidente, Mesdames et messieurs les élus, devenez désormais les acteurs de politiques publiques en faveur des biens communs environnementaux, si précieux pour tous.
Nous, citoyens du territoire, nous sommes déterminés à les défendre et à nous coordonner pour nous opposer dorénavant aux projets écocides.
Association BIEN VIVRE EN VALLESPIR
Coordination Départementale VIURE
Action envers les élus, le 23 novembre
La présidente du conseil départemental avait convoqué les élus de la communauté de communes à une réunion exceptionnelle hier au soir, mardi 23 novembre, salle de l’Union de Céret, pour parler du pont et de la nouvelle route.
Bien Vivre en Vallespir était présent, avec sa banderole, accompagné de plusieurs partenaires de la coordination VIURE pour marquer notre détermination à combattre ce projet. Cette action a été un succès au niveau de la participation (photos en pièce jointe).
Un dialogue informel a eu lieu avec le maire de Céret en attendant l’arrivée d’Hermeline Malherbe, la présidente du Conseil départemental. A son arrivée, nous l’avons interpellée, mais celle-ci s’est catégoriquement opposée à ce que nous rentrions dans la salle du conseil en prétextant qu’il s’agissait d’une réunion PRIVÉE. Nous avons demandé un rendez-vous avec elle et en avons obtenu un accord de principe.
Publié sur francetvinfo.fr le 16-11-2021
En 2050 l’Europe aura 50 millions de travailleurs en moins qu’en 2015. Cela entrainera un ralentissement très important de sa croissance économique selon une étude du Center for Global Development. C’est le prolongement de la crise de vieillissement de l’Europe. Au moment où la crise climatique accentue l’ampleur des migrations du sud (Afrique) vers l’Europe c’est le moment d’ouvrir les frontières. Malheureusement les gouvernements autoritaires comme la Pologne, la Grèce , la Hongrie,… érigent des murs et des barbelés partout. C’est l’Europe-forteresse. La LDH est favorable à la libre circulation et d’installation des migrants. « De l’air, de l’air, ouvrez les frontières! »
Varsovie prévoit de construire une barrière de 180 km de long, alors que la Biélorussie est accusée de pousser des milliers de migrants venus du Moyen-Orient en direction de cette frontière de l’Europe.
« L’entreprise que nous devons mener à bien est un investissement absolument stratégique et prioritaire pour la sécurité de la nation et de ses citoyens. » Le ministre de l’Intérieur polonais, Mariusz Kaminski, a ainsi justifié, lundi 15 novembre, la volonté de son pays de construire un mur le long de la frontière avec la Biélorussie que des milliers de migrants tentent de traverser. De quoi va-t-il s’agir exactement ? La Pologne a-t-elle le droit de le construire ? Comment l’Union européenne et la France réagissent-elles ? Franceinfo répond aux questions qui se posent après cette annonce.
La construction n’a pas encore débuté : le ministère de l’Intérieur polonais a annoncé que les travaux pourraient se lancer d’ici à la fin de l’année, après la signature des contrats prévue au plus tard le 15 décembre. Les ouvriers devront se relayer 24 heures sur 24 en trois équipes, a précisé le ministère de l’Intérieur. L’ouvrage coûtera environ 353 millions d’euros et devrait s’étendre sur 180 kilomètres, soit près de la moitié de la longueur totale de la frontière séparant la Pologne et la Biélorussie, longue d’un peu plus de 400 km. La fin des travaux est prévue pour le premier semestre 2022.
Pour l’instant, difficile de savoir où se dressera exactement cette barrière. « Il semblerait qu’ils veuillent commencer la construction à quatre endroits différents en même temps. Mais il y a parfois des marécages et une autre partie de la frontière est dessinée par une rivière », détaille Dorota Dakowska, professeure de science politique à Sciences Po Aix, interrogée par franceinfo. De plus, ce mur pourrait passer par la forêt primaire de Bialowieza et constituer « un danger pour la reproduction de certaines espèces, comme le lynx ».
Varsovie assure vouloir se « protéger » de l’arrivée de migrants à sa frontière. « Cette annonce tombe alors qu’on est dans un contexte très tendu et que les opinions publiques européennes sont opposées aux mouvements migratoires, mais la construction de ce mur ne répond pas à l’urgence humanitaire actuelle », analyse Dorota Dakowska.
Depuis la crise migratoire de 2015 liée à la guerre en Syrie, l’opinion polonaise, auparavant largement favorable à l’accueil des migrants, a fait machine arrière. « Le gouvernement du PiS, le parti au pouvoir, a réussi à faire peur aux Polonais, explique l’enseignante. Il a construit un discours anxiogène et persuadé ses électeurs que les personnes migrantes constituaient une menace ». Aujourd’hui, la Pologne est très divisée sur la question. « Entre 36 et 39% des personnes soutiennent le gouvernement et sa gestion de la frontière, autant de personnes y sont opposées », avance Dorota Dakowska.
« Chacun protège sa frontière comme il l’entend », rappelle à franceinfo Tania Racho, docteure en droit européen et membre du collectif Les Surligneurs. Le projet polonais apparaît « d’autant plus légal qu’il est question de renforcer les contrôles aux frontières extérieures de l’espace Schengen », ajoute-t-elle. Signé en 1985, cet accord permet aux citoyens des pays signataires de voyager librement à l’intérieur et en dehors de cette zone comme s’il s’agissait d’un seul pays. La Pologne en fait partie, mais pas la Biélorussie.
« La frontière entre les deux pays est une frontière extérieure de l’UE. Depuis les accords de Schengen, on relativise les frontières entre les pays de la zone Schengen, mais on renforce les frontières avec l’extérieur, ce qui aboutit à une conception d’Europe forteresse.«
Dorota Dakowska, professeure à SciencePo Aix à franceinfo
Reste à savoir si la Pologne respecte la Convention de Genève relative au statut des réfugiés datant de 1951, qui énonce les droits des personnes déracinées, ainsi que les obligations juridiques des Etats pour assurer leur protection. « Le droit international oblige les Etats à accueillir les demandeurs d’asile le temps d’étudier leur demande, avance Tania Racho. En théorie, les garde-frontières devraient vérifier auprès de chaque migrant s’il est demandeur d’asile. » En cas d’actions visant à les repousser, « les garde-frontières seraient en faute par rapport au principe de non-refoulement », précise la spécialiste.
« La Pologne n’est pas le premier pays à vouloir ériger une telle barrière », observe Dorota Dakowska. L’Espagne l’a fait autour des deux enclaves de Ceuta et Melilla, sur le territoire marocain ; la Grèce sur une section, longue de 40 km, de sa frontière avec la Turquie ; la Hongrie à la frontière avec la Serbie et la Croatie. Viktor Orban a ainsi fait ériger une clôture de 175 km, équipée de miradors, de barbelés, de caméras thermiques et de détecteurs de mouvements pour un budget de 880 millions d’euros. « L’Europe doit rester aux Européens », avait-il justifié. Mais ces barrières ne sont pas forcément efficaces puisque « lorsqu’on regarde l’histoire, on voit que les murs n’ont pas toujours rempli leurs fonctions. La frontière est toujours un lieu de passage », rappelle Dorota Dakowska.
La décision de la Pologne suscite de nombreux commentaires, mais tous les pays membres de l’Union européenne ne sont pas sur la même longueur d’ondes. « Il existe des dissensions au sein de l’UE, note Dorota Dakowska. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a dit qu’elle était opposée à ce que l’UE finance des barrières, mais le président du Conseil européen, Charles Michel, lui, soutient cette initiative. »
En France aussi, la question du mur divise. Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a réaffirmé mardi que la France et l’Europe voulaient faire « respecter nos frontières ». La France « est en solidarité avec les pays confrontés à cette situation », a-t-il ajouté, avant d’estimer qu’il n’avait « pas de leçons à donner » à Varsovie. Clément Beaune, secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, a toutefois assuré sur France 2 qu’il n’était pas « pour une Europe qui se hérisse de barbelés ou se couvre de murs ».
En Biélorussie, le pouvoir a choisi l’ironie. « Ils nous menacent de nouvelles sanctions, de bâtir un mur de cinq mètres de haut. S’ils n’ont rien d’autre à faire, qu’ils le fassent », a lancé le président Alexandre Loukachenko.
Manifestation contre les violences sexistes et sexuelles à l’appel du Collectif Droits des Femmes 66 dont la LDH 66 est membre et de Nous Toutes 66, dans le cadre de la journée internationale contre les violences faites aux femmes. La place de la Résistance est près du Castillet.
Greenpeace – le 13 novembre 2021
Après avoir joué les prolongations, les négociateurs de la COP26 se sont finalement entendus samedi à Glasgow sur un texte d’accord. Las, la révolution attendue n’a pas eu lieu. Si l’objectif de 1,5° reste sur la table, les engagements pris nous mènent toujours vers un scénario catastrophique de réchauffement de +2,4°C à l’horizon 2100 par rapport à l’ère préindustrielle, et le texte de décision finale ne contient pas de disposition suffisamment contraignante pour combler rapidement le fossé avec l’objectif de l’Accord de Paris.
Les maigres avancées obtenues sont le résultat de la mobilisation des jeunes, des leaders des communautés autochtones, des activistes et des pays qui sont en première ligne du changement climatique sans qui ces négociations auraient été un total désastre.
L’appel à réduire de 45% les émissions de GES d’ici à 2030 est conforme à ce qu’il faut mettre en œuvre pour tenir l’objectif de +1,5° mais reste à voir comment il sera effectivement appliqué. En 2022, il sera crucial que les pays présentent des objectifs plus ambitieux.
Plusieurs annonces ont émaillé ces deux semaines de négociations, de l’arrêt de la déforestation en 2030 aux engagements sur le méthane en passant par la coalition pour la sortie progressive du gaz et du pétrole. Sans calendrier de mise en œuvre concret ni moyens contraignants pour les faire respecter, ces engagements restent pour le moment incantatoires. Si les pays les plus riches ont finalement commencé à prêter attention aux demandes des pays les plus vulnérables à recevoir des financements et des ressources pour faire face à l’augmentation des températures, les promesses sont loin de ce qu’il est nécessaire d’apporter sur le terrain.
Sur la question centrale des énergies fossiles, leur mention dans la décision finale constitue une première encourageante dans l’enceinte des conférences climat onusiennes, tout comme est essentielle la référence à une transition juste ; mais dans le monde réel, la faiblesse du langage utilisé et les précautions ajoutées en dernière minute ne confèrent aucun caractère contraignant ni n’imposent d’échéancier concret, ce qui contribuera à accroître les retards et le décalage de la communauté internationale vis-à-vis de l’urgence climatique.
Quant à l’article 6, censé régler la coopération internationale pour réduire les émissions de CO2, il se trouve détourné de son sens initial pour autoriser la mise en place de compensations carbone massives, sous forme de marchés et de crédits inopérants et dangereux, qui risquent de vider rapidement l’Accord de Paris de toute substance. Les émissions doivent être réduites à la source, les pays riches et les multinationales doivent en porter en priorité la responsabilité.
Pour Clément Sénéchal, chargé de campagne climat pour Greenpeace France : “Les États les plus riches, en dépit des alertes scientifiques qui s’accumulent, se sont montrés incapables de discuter d’un calendrier de sortie des énergies fossiles. Leur trahison est double : d’abord ils refusent de mettre sur la table les financements nécessaires pour que les pays les plus vulnérables puissent faire face au réchauffement climatique, ensuite ils mettent en place des crédits carbone pour pouvoir continuer à polluer impunément, au risque de transformer l’Accord de Paris en gigantesque machine à greenwashing. Pour eux, le futur des jeunes générations et la survie de certains pays semblent pleinement négociables, mais pas les intérêts criminels de leurs industries fossiles.”
“La France semble avoir abandonné sa tutelle sur l’Accord de Paris. Repris de justice climatique, Emmanuel Macron s’est pourtant permis de venir les mains vides à la COP26, sans objectif plus ambitieux de réduction des émissions de GES, ni mesures additionnelles pour combler les retards accumulés. La France s’est contentée de rejoindre des initiatives non contraignantes, comme sur la déforestation ou l’aviation, ou encore en prenant des engagements sans effet concret sur son arsenal législatif. Son ralliement in extremis à la coalition sur la sortie progressive du gaz et du pétrole n’acte en rien la fin immédiate des nouveaux permis d’exploration d’hydrocarbures, pourtant indispensable pour respecter l’accord de Paris, selon l’Agence internationale de l’énergie. De même, l’initiative sur la fin des subventions internationales pour les projets d’hydrocarbures inclut une dérogation pour les projets dotés de dispositif de compensation ou de captage des émissions, et n’aura donc probablement aucun impact par exemple sur le soutien public de l’Etat au méga-projet gazier de Total en Arctique. Bref, de l’affichage facile en fin de quinquennat. Il devra en être tenu responsable dans les urnes. La priorité diplomatique française s’est portée ailleurs : parvenir à faire intégrer le gaz dans la taxonomie verte européenne, quitte à faire capoter un Green Deal déjà poussif.”
Lors de son allocution du mardi 9 novembre, pêle-mêle au milieu d’autres annonces sur la situation sanitaire, les retraites et le chômage, Emmanuel Macron a déclaré que la France se lancerait dans la construction de nouveaux réacteurs. Une déclaration floue, mais révoltante par son aveuglement sur la situation de l’industrie nucléaire et son mépris pour la démocratie.
Le chantier de l’EPR de Flamanville, en cours depuis 2007, est un fiasco lamentable, cumulant 11 années de retard, des malfaçons en série et des coûts multipliés au moins par 4, voire presque par 6 [1]. Mais Emmanuel Macron a délibérément choisi de l’ignorer, annonçant d’ailleurs que cette relance de la construction de réacteurs aurait lieu « pour la première fois depuis des décennies » ! Avec cette amnésie délibérée, le président-candidat compte donc enliser encore plus la France dans le bourbier d’une technologie polluante, dépassée, dangereuse et coûteuse ?
L’avenir énergétique de notre pays relève de choix de société qui devraient normalement appartenir aux citoyen.nes. En annonçant ces constructions comme une évidence déjà décidée, sans même évoquer de débats préalables ni les procédures légales qui devraient précéder de tels chantiers, Emmanuel Macron révèle son immense mépris pour la population. Pour le président-candidat, la délibération sur le sujet se retrouverait donc réduite aux débats dans le cadre de l’élection présidentielle, le vote final ayant valeur de carte blanche pour mettre en œuvre son projet. Il perpétuerait ainsi la tradition du fait accompli qui a prévalu jusqu’ici en France, où le nucléaire est le fait du prince et échappe à toute délibération démocratique !
Il est inacceptable qu’Emmanuel Macron entende ainsi nous déposséder de notre avenir, alors même que plusieurs études récemment publiées, qu’il s’agisse des travaux de RTE ou du scénario négaWatt, montrent que nous pouvons avoir le choix de notre futur énergétique : une France 100% renouvelable est possible, sans rupture d’approvisionnement et dans l’atteinte de nos objectifs climatiques.
Enfin, il est indigne de voir Emmanuel Macron, en pleine COP26, invoquer l’argument climatique pour justifier la construction de nouveaux réacteurs. Alors que la France vient d’être condamnée pour son inaction climatique, le chef de l’État propose donc de se lancer dans des chantiers longs, coûteux et sujets aux retards ? Tabler sur de nouveaux réacteurs pour produire l’électricité « bas-carbone » de demain serait la plus sûre manière de rater nos objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre.
L’annonce d’Emmanuel Macron, destinée à détourner l’attention de son inaction climatique, est d’autant plus révoltante que les services de l’État sont parfaitement conscients que les nouveaux réacteurs dont rêve EDF risquent d’être opérationnels bien plus tard qu’annoncé, comme indique un document fuité récemment par Contexte.com. Sans parler des difficultés de financement dont s’inquiétait un rapport de juillet 2020 de la Cour des Comptes sur la « Filière EPR ».
Nous appelons à faire barrage à ces projets de nouveaux réacteurs, qui enferreraient la France pour des décennies supplémentaires dans l’impasse d’une technologie dangereuse, polluante, dépassée et productrice de déchets ingérables. Ne nous laissons pas voler notre avenir !Contact presse :Martial Chateau – 06 45 30 74 66Note :
[1] Alors que la dernière estimation d’EDF s’élève à 12,4 milliards d’euros (contre 3,3 à l’origine), la Cour des Comptes a évalué en 2020 le coût total du chantier à 19,1 milliards d’euros.
Chargée de communication :
Charlotte Mijeon – 06 64 66 01 23
Organisé par le Comité de soutien aux sans-papiers 66 dont La LDH 66 est membre
15H/ présentation de l’ ANAFE (association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers)
et enjeux de l’observation des droits des personnes à la frontière par Margot Bonis, du réseau Hospitalité.
17h : châtaignes, vin primeur et musique
votre solidarité est nécessaire…
La LDH66 soutient l’appel.
Publié le 19 octobre 2021 sur laquadrature.net
Le gouvernement est de retour pour autoriser les systèmes de surveillance qui, d’abord prévus dans la loi Sécurité globale, avaient été censurés par le Conseil constitutionnel en mai 2021. Cette nouvelle loi « relative à la responsabilité pénale et à la sécurité intérieure », a déjà été adoptée par l’Assemblée nationale le 23 septembre dernier. Le Sénat l’examinera le 18 octobre. Il doit la rejeter : contrairement à ce que prétend le gouvernement, ces systèmes de surveillance nuiront tant à notre liberté qu’à notre sécurité, dès lors qu’ils organisent l’escalade technologique des violences policières.
Les articles 8 et 9 autoriseront la surveillance par drone, hélicoptère et voiture. Depuis plus d’un an, la police déploie illégalement des drones pour nous surveiller, malgré deux interdictions du Conseil d’État, une sanction de la CNIL et une censure du Conseil constitutionnel. Les drones sont inutiles aux actions de médiation, d’apaisement et de dialogue avec la population. Ce sont des outils démultipliant les capacités de surveillance et de contrôle, qui facilitent avant tout les interventions violentes de la police, notamment en manifestation afin de dissuader les militant·es d’exercer leurs libertés de réunion et d’expression politique.
L’article 7 autorisera la vidéosurveillance des cellules de garde-à-vue. Le gouvernement prétend agir pour « diminuer les risques de suicide, d’automutilation, d’agression », comme s’il se souciait soudainement du bien-être des personnes qu’il réprime. Plutôt que de protéger les personnes arrêtées, il s’agira de renforcer les pressions et violences psychologiques causées contre elles par l’enfermement et une surveillance de chaque instant sans aucune garantie ni limitation sérieuse.
L’article 16 autorisera la police à recourir à la violence physique pour obtenir les empreintes digitales et la photographie des personnes suspectées d’avoir commis une infraction punissable d’au moins trois ans de prison. Cette violence pourra s’exercer contre des enfants de 13 ans, pour peu que la police les suspecte d’avoir commis une infraction punissable de cinq ans de prison. Les empreintes et photos ainsi obtenues pourront être recoupées avec les fichiers de police existants, notamment par reconnaissance faciale.
Cette loi organise un monde où les développements technologiques renforcent et justifient les violences que la police peut exercer contre la population. Cette escalade de la violence ne repose sur aucun besoin objectif qui serait soutenu par des études ou des chiffres concrets. Elle ne semble viser qu’au développement d’un État policier qui, une fois en place, ne s’encombrera pas des limites que le droit aurait tenté de lui poser (les quatre interdictions rendue l’an dernier n’ont pas empêché la police de déployer des drones, encore aujourd’hui1).
Pour ces raisons, l’ensemble de ces mesures doivent être rejetées.
Ces dispositifs de surveillance ne sont pas les seuls dans cette loi susceptible de poser bien d’autres problèmes, pour aller plus loin :
Cette marche était initiée par l’association Au coeur de l’Humanité, à la quelle se sont jointes d’autres organisations dont la LDH-66. De nombreux SDF meurent dans la rue chaque année en France. A Perpignan : Françoise morte en 2020 après 6 ans de vie dans la rue; François SDF tué à l’arme blanche en 2019,…Pour la LDH, un toit c’est un droit d’urgence.
Publié sur lindépendant.fr le 25/10/2021
Le décès d’un jeune SDF, retrouvé pendu dans la nuit de ce samedi à dimanche devant le centre d’hébergement d’urgence sociale (CHUS), implanté à proximité de l’hôpital de Perpinan, suscite l’émotion des sans-abri qui l’avaient côtoyé et de l’association Au cœur de l’humanité. Laquelle organise une marche blanche ce mercredi 27 octobre pour « sensibiliser à la situation extrêmement tendue dans la rue depuis l’épidémie de Covid, notamment pour les jeunes femmes, face à la saturation des centres d’accueil et la violence croissante ».
« La situation est catastrophique, on ne s’en sort plus. C’est le désespoir », déplore Sarah Houcine, une des responsables d’Au cœur de l’humanité 66, structure d’aide et de soutien aux plus démunis après le drame qui s’est noué dans la nuit de samedi à dimanche. Vers 2 h 30, Othmane, un jeune sans domicile fixe de 31 ans d’origine marocaine, en situation irrégulière, a été retrouvé pendu au « grillage du mur d’enceinte de l’hôpital, à l’arrière du centre d’hébergement de la Croix rouge », précise les services de police. Une enquête a été ouverte, confiée aux services de police du commissariat. Même si le suicide ne semble pas poser question, une autopsie a été ordonnée et devrait être pratiquée dans les prochains jours pour confirmer les causes exactes de la mort.
Dans l’attente, son décès suscite l’émoi chez les autres pensionnaires. Selon certains, Othmane était père de trois enfants. Il serait arrivé d’Espagne, de Gérone plus précisément, voilà quatre mois à la suite de difficultés familiales. Il serait alors tombé dans la toxicomanie médicamenteuse, notamment un antiépileptique et anxiolytique détourné à usage de drogue.
Samedi vers 20 h 30, racontent certains témoins, un incident aurait éclaté. Le trentenaire, malgré le règlement, aurait été en possession d’une bouteille de soda contenant des médicaments interdits. Une autre résidente en aurait bu et aurait été prise de vomissements, alertant les responsables du centre. Le jeune Marocain aurait ainsi été évincé de la structure, en raison de « son comportement agressif ».
Il serait néanmoins resté aux abords et serait revenu vers 22 h 30 s’allonger au sol, dans la rue, sur ses affaires roulées en boule. Les forces de l’ordre ont été appelées une première fois afin de l’éloigner. Que s’est-il passé après ? À nouveau dans le secteur, il aurait vraisemblablement sauté la barrière avant qu’un « papy » hébergé au centre, ne sorte comme à son habitude au milieu de la nuit et ne découvre le malheureux.
« Ce n’est pas le premier suicide parmi les sans-abri et lui, apparemment, il a annoncé ce soir-là qu’il allait se tuer », s’attristent quelques compagnons de galère. « Ça écœure vraiment. Il y a d’énormes tensions. On est 5 à 6 filles, tout le reste ce sont des hommes, ajoute une jeune fille de 19 ans, abritée au centre. Depuis l’été, ils ont bloqué le nombre de places à 42 en raison d’un problème de punaises de lit. Tous les lundis, ils nous ont imposés un jour de carence où il fallait que l’on dorme une nuit dehors. Et puis, au moindre écart au règlement, on est viré, garçon ou fille, malade ou pas ».
« Pour rendre hommage à Othmane mais aussi à Stan, un autre jeune SDF de 20 ans, mort le 6 octobre dernier d’une overdose dans la rue à Perpignan et qui ne peut pas encore être inhumé dignement », l’association Au cœur de l’humanité a décidé d’organiser une marche blanche ce mercredi 27 octobre 2021 à partir de 14 heures depuis la place Cassanyes. Le cortège marchera jusqu’à la préfecture où Sarah Houcine et la présidente Flora solliciteront un entretien auprès du préfet. Les bénévoles entendent surtout réclamer que « l’on sorte toutes les jeunes femmes de 18 à 25 ans de la rue », dénoncer « le manque de places d’hébergement » mais aussi « la violence accrue dans la rue à Perpignan » générée, selon Sarah Houcine, « par la crise du Covid, l’arrivée massive de migrants et le fléau de cette drogue ». « On ne peut plus faire face. Et nous vivons ces décès comme un échec ». Contacté ce lundi, le responsable de la Croix rouge n’a pas donné suite à nos sollicitations.
Laure Moysset
Publié sur lavoixdunord.fr avec AFP le 21 octobre 2021
La commission d’enquête parlementaire du Sénat brésilien, sur la gestion de la pandémie de Covid-19, conclut à des crimes « intentionnels » du chef de l’État.
Une Commission d’enquête parlementaire (CPI) du Sénat brésilien a demandé mercredi l’inculpation du président Jair Bolsonaro pour 10 crimes «intentionnels» lors de la crise sanitaire du Covid-19, dont celui de «crime contre l’humanité». Alors que la pandémie a fait plus de 600 000 morts au Brésil, le président se dit « coupable de rien ».
Une Commission d’enquête parlementaire (CPI) du Sénat brésilien a demandé mercredi l’inculpation du président Jair Bolsonaro pour 10 crimes «intentionnels» lors de la crise sanitaire du Covid-19, dont celui de «crime contre l’humanité». Alors que la pandémie a fait plus de 600 000 morts au Brésil, le président se dit « coupable de rien ».
Accusé d’avoir « délibérément » exposé la population « à un risque réel d’infection de masse »
«À l’issue de six mois de travaux intenses, cette Commission parlementaire a recueilli des preuves qui montrent que le gouvernement fédéral (…) a agi avec lenteur dans le combat contre la pandémie de coronavirus, exposant délibérément la population à un risque réel d’infection de masse», peut-on lire dans ce rapport de près de 1 2000 pages.
Constituée de sénateurs de diverses tendances politiques, la CPI a rendu un verdict dévastateur pour l’image du chef de l’État, demandant également son inculpation pour «charlatanisme» ou «prévarication». La CPI a enquêté sur les responsabilités du gouvernement dans la grave pénurie d’oxygène qui a causé la mort de dizaines de patients par asphyxie à Manaus, le discours anticonfinement de Jair Bolsonaro et son déni face à la gravité du Covid. Le gouvernement est aussi épinglé pour des retards et des soupçons de corruption dans l’acquisition de vaccins.
La CPI (qualifiée de «mascarade» par Jair Bolsonaro) a été le théâtre d’auditions mouvementées, avec des témoignages émouvants et des révélations glaçantes sur des expériences sur des «cobayes humains» avec des remèdes inefficaces comme l’hydroxychloroquine.
« Crimes intentionnels »
Pour les sénateurs, les crimes cités dans le rapport sont «intentionnels», le gouvernement Bolsonaro ayant délibérément décidé de ne pas prendre les mesures nécessaires pour contenir la circulation du virus. Des accusations gravissimes, qui devraient néanmoins avoir une portée surtout symbolique pour l’heure, le président d’extrême droite bénéficiant de soutiens au Parlement à même de lui éviter l’ouverture d’une procédure de destitution. De même, le procureur général Augusto Aras, allié du président, peut faire barrage à toute inculpation.
Les fils du président ciblés pour «incitation au crime»
La CPI a également demandé l’inculpation de quatre ministres et deux ex-ministres (en France, l’ex-ministre de la santé Agnès Buzyn a été mise en examen pour « mise en danger de la vie d’autrui »). Les trois fils aînés du président ont aussi été ciblés, pour «incitation au crime» par le biais de diffusion de fausses informations.
La CPI n’a pas le pouvoir d’engager elle-même des poursuites judiciaires, mais ses révélations pourraient avoir un impact politique considérable, alors que les sondages donnent déjà Jair Bolsonaro perdant face à l’ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva à un an de la présidentielle. Le rapport sera tranmis au Parquet, seul compétent pour inculper les personnes incriminées par la CPI.
« Nous ne l’avons jamais vu exprimer ses condoléances pour le peuple brésilien en deuil»
Après les auditions de plusieurs ministres, hauts fonctionnaires ou dirigeants d’hôpitaux et d’entreprises, la CPI a pris un tour plus humain lundi, avec les témoignages de familles de victimes. «Nous méritons des excuses de la part de la plus haute autorité de l’État. Ce n’est pas une question de politique. On parle de vies», a déclaré, au bord des larmes, Márcio Antônio Silva, qui a perdu son fils de 25 ans.
«Ce que nous avons vu, c’est l’antithèse de ce qu’on pouvait attendre d’un président de la République. Nous ne l’avons jamais vu verser des larmes de compassion ni exprimer ses condoléances pour le peuple brésilien en deuil», a renchéri devant la CPI Antônio Carlos Costa, président de Rio de Paz, une ONG
Au moins 41 morts parmi la population et les manifestants et des centaines de civils blessés victimes des forces de répression de ce gouvernement autoritaire et criminel. Cette terrible répression, la pire dans l’histoire de la Colombie, avec de nombreux viols et actes de torture, fait suite à un vaste mouvement social pacifique avec la jeunesse à sa tête. Les manifestants réclament une politique plus sociale et demandent le retrait de la réforme de la santé, qui vise à restreindre l’accès universel à des soins de qualité. Ils souhaitent également des aides pour les entreprises qui ont souffert de la crise sanitaire, ou encore l’accès à une éducation gratuite pour tous. Ils dénoncent aussi les abus des forces de l’ordre, accusées de recourir à la violence envers les manifestants.
Publié sur francetvinfo.fr le 13 mai 2021 avec AFP
Cette mobilisation est marquée par des violences meurtrières dans ce pays dont l’économie s’est détériorée avec la pandémie de Covid-19.
La colère ne faiblit pas. Des milliers de personnes manifestaient à nouveau en Colombie, mercredi 12 mai, au 15e jour d’une forte mobilisation sociale contre le gouvernement. Ce mouvement est marqué par des violences meurtrières dans ce pays dont l’économie s’est détériorée avec la pandémie de Covid-19.
Le président de droite Ivan Duque a rencontré, mercredi, des représentants des jeunes, qui sont en première ligne de la protestation, après avoir promis pour les plus modestes la gratuité des frais d’inscription à l’entrée dans les universités publiques.
« Je vais mettre toute mon énergie, toute ma capacité et toute l’équipe gouvernementale pour que ce processus [de négociation] se passe bien », a déclaré le président lors de cette rencontre avec des étudiants à Bogota.
Les affrontements, qui ont marqué certaines de ces journées depuis le 28 avril, ont fait au moins 42 morts, dont un membre des forces de l’ordre, selon le Défenseur du peuple, entité publique de protection des droits humains.
De son côté, le ministère de la Défense, dont relève la police en Colombie, maintient un chiffre de 849 agents blessés, dont douze par armes à feu, et 716 civils mais sans préciser le nombre de ceux blessés par balles.
Il s’agit des manifestations les plus sanglantes qu’ait jamais connues ce pays de 50 millions d’habitants, appauvri par la pandémie, qui a fait près de 79 000 morts. La Colombie est également confrontée à une recrudescence de la violence des groupes armés financés par le narco-trafic.
Colombie. Les disparitions forcées et violences sexuelles dont des manifestant·e s ont été victimes
Publié par Amnesty International sur amnesty.org
7 mai 2021, 13:08 UTC
En dépit de l’indignation croissante suscitée au niveau national et international, l’intervention militarisée et la répression policière déployées face à des manifestations très majoritairement pacifiques se poursuivent dans différentes villes de Colombie. La police a recouru à la force de manière disproportionnée et sans discernement, et le nombre de signalements de violences sexuelles et de disparitions forcées est alarmant, a déclaré Amnesty International vendredi 7 mai. Les disparitions forcées et les violences sexuelles imputées aux autorités sont des crimes de droit international pour lesquels n’importe quel État est habilité à mener une enquête et lancer des poursuites.
« Les autorités colombiennes doivent garantir le droit de réunion pacifique et s’abstenir de pointer du doigt et de réprimer les manifestations ayant lieu à travers le pays depuis le 28 avril. La garantie du droit à la vie et du droit à l’intégrité physique des personnes qui manifestent de manière pacifique doit être au cœur de l’action des autorités, conformément aux normes internationales relatives aux droits humains », a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice pour les Amériques à Amnesty International.
Amnesty International a précédemment dénoncé certains agissements, comme par exemple lorsque les forces de sécurité ont employé des armes létales et à létalité réduite sans discernement. Malgré le tollé international provoqué par ces événements, l’organisation continue à recenser des cas graves de recours excessif à la force contre des manifestant·e·s. Après la vérification et l’analyse de séquences audiovisuelles, l’organisation a, par exemple, pu établir que des membres de l’unité antiémeutes de la police (ESMAD) ont tiré des grenades de gaz lacrymogène très près des manifestant·e·s à Cali. Dans un autre cas confirmé par Amnesty International, la police de Bogotá a utilisé une arme à feu contre une personne tandis que celle-ci fuyait. L’organisation a également reçu des signalements selon lesquels, le soir du 4 mai, dans le quartier Siloé de Cali, des manifestant·e·s ont été directement visés par des tirs d’arme à feu, et ont été victimes de menaces et d’actes de torture.
La garantie du droit à la vie et du droit à l’intégrité physique des personnes qui manifestent de manière pacifique doit être au cœur de l’action des autorités, conformément aux normes internationales relatives aux droits humains.
Erika Guevara Rosas, directrice pour les Amériques à Amnesty International
…/… (la suite sur le site)
Communiqué de VISA-34 du 30 juillet 2020
Robert Ménard, le nouveau président de l’Agglo Béziers-Méditerranée, vient d’annoncer le lancement d’une mutuelle municipale à l’échelle des 17 communes « La mutuelle communale ». Pour l’instant 8 communes plus celle de Béziers sur les 17 ont adhéré à ce dispositif. Voici le communiqué de VISA 34 à ce propos.
Comment l’extrême droite avance masquée…
L’histoire de « la mutuelle communale » commence à Béziers, le 19 septembre 2014, le jour où Robert Ménard inaugure les locaux de Mon Béziers, ma santé, une mutuelle sociale réservée aux Biterrois, qui propose soi-disant des contrats avantageux. Mais le maire comme aujourd’hui, n’a pas trop communiqué sur la société qui pilote ce projet : Traditia.
En fait, cette entreprise spécialisée dans le courtage en assurances compte parmi ses principaux actionnaires, depuis le mois d’août 2014, un certain Robert Ottaviani. Ce dernier n’est pas un inconnu dans la faschosphère. C’est un ancien cadre du FN mais aussi un ancien chanteur de rock d’un groupe skinhead Ultime Assaut qui vantait les faits d’armes de la Légion des Volontaires Français, qui, durant la Seconde Guerre mondiale, se sont engagés sous l’uniforme allemand au sein de la division SS Charlemagne.
Mais pour Robert Ménard « Ce qui compte, ce ne sont pas les liens, c’est que l’on est la première ville à mettre en place ici une Mutuelle pour les plus pauvres. » En réalité, Robert Ménard a sollicité un ami personnel, Philippe le Gouz de Saint-Seine, connu pour être un proche de la droite nationale catholique et directeur d’une société commerciale Traditia (domiciliée à Bordeaux) et d’une filiale Traditia Medica et c’est cette dernière qui a créé cette mutuelle. Robert Ottaviani, lui est « seulement » actionnaire minoritaire de Traditia, mais également gérant de deux autres branches de la société : Traditia Immobilier et Traditia Entreprises et Professionnels.
En 2016, le journal Le monde publiait un article sur les mutuelles communales, et on apprenait encore que Robert Ottaviani était aussi un intime de Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen, et de son épouse, Marie-Caroline Le Pen et que Philippe le Gouz de Saint-Seine est le gendre de l’actuel conseiller politique de Marine Le Pen pour le logement, Jean-Marc de LacosteLareymondie.
On apprenait également que c’est Christophe Pacotte, ancien dirigeant du Bloc identitaire, et premier chef de cabinet de Ménard qui a permis à Traditia de s’installer à Béziers. Et pour finir le journaliste confirmait aussi que depuis les élections municipales de 2014, ces mutuelles communales, se sont développées à une vitesse impressionnante dans les municipalités FN. Et on les retrouve au Luc-en-Provence, à Fréjus, au Pontet, à Camaret-sur-Aigues, ou encore à Hénin-Beaumont.
Aujourd’hui, Robert Ottaviani est directeur général associé de Traditia. Une belle promotion ! Mais l’aspect opaque de cette société se poursuit encore aujourd’hui car le nom de la mutuelle présentée par le maire de Béziers au Conseil de l’agglo, s’appelle « La mutuelle communale ». En fait, il s’agit bel et bien d’une branche du groupe Traditia car ils ont la même adresse et un des deux responsables, Raphaël Huré, est lui même le dirigeant du pole santé et associatif de… Traditia… Au final, il serait intéressant de savoir si les maires des 8 autres villes de l’agglomération, qui ont signé la mise en place de ce dispositif, pour une mutuelle communale privée « très particulière » et très « traditionaliste » sont au courant de l’origine de cette mutuelle.
Visa 34
mardi 26/05/2020 – 17:20
1 – Communiqué du local associatif Le Barricade
Alors que la manifestation des Gilets Jaunes du samedi 16 mai a été durement réprimée par les forces de l’ordre, les militants d’extrême droite de La Ligue du Midi, de l’Action française et de la Ligue des Volontaires ont complété le travail de la police.
Acte 1 : Une douzaine de fascistes croisent un journaliste indépendant montpelliérain près de la gare. A douze contre un, ils déclenchent une bagarre avant de prendre la fuite.
Acte 2 : Les même fascistes se rendent ensuite au local associatif le Barricade, lieu au service des luttes sociales où se tiennent divers ateliers gratuits et ouverts. Ils brisent la vitrine avant de repartir en direction du centre ville.
Acte 3 : Les mêmes individus se rendent à la manifestation des groupes d’extrême droite « interdite » par le préfet. La manifestation se tient pourtant sous le regard bienveillant des forces de l’ordre. Un traitement très différent de la violence déployée la veille contre les Gilets Jaunes.
Acte 4 : Des manifestants d’extrême droite menacent une journaliste de l’AFP et lui volent son téléphone. Les fascistes prouvent encore une fois leur rôle d’auxiliaires de police au service de la classe dominante.
Enhardis, les fascistes multiplient leurs minables agressions sur Montpellier, en se pensant hors de toute atteinte. Ils se trompent. Les initiatives de solidarité, les manifestations et les lieux de résistance se multiplient. Les violences de la police et de l’extrême droite ne parviendront pas à stopper les luttes sociales.
2 – Lettre au préfet de la Ligue des droits de l’Homme de Montpellier
3- Article publié sur France bleu Hérault
Les droits à l’alimentation et à la santé pour tou.te.s devraient être une obligation prioritaire pour tous les états et les institutions internationales. C’est pourquoi la communauté internationale et ses états devraient renforcer les systèmes sanitaires et de santé publique et transformer les systèmes alimentaires industriels injustes au profit de l’agroécologie…
Communiqués de presse du 12 mai 2020, par actioncontrelafaim.org
Le COVID-19 doit provoquer une action mondiale accrue pour mettre fin à la sous-nutrition, selon les prévisions le nombre de personnes souffrant de la faim va doubler cette année.
SELON LE RAPPORT MONDIAL SUR LA NUTRITION 2020 (GNR) LA LUTTE CONTRE LA MALNUTRITION SOUS TOUTES SES FORMES PROGRESSE TROP LENTEMENT ET DE MANIÈRE INÉGALE À TRAVERS LE MONDE.
Ce rapport tire la sonnette d’alarme alors que le nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire dans le monde va doubler. Action contre la Faim met en garde contre le fait que COVID-19 ne doit pas détourner l’attention du traitement et de la prévention de la malnutrition, si l’on veut éviter qu’un plus grand nombre de personnes ne meure des conséquences de la faim que du COVID-19 lui-même. Plus que jamais, dans ce contexte de pandémie, la communauté internationale doit renforcer les systèmes de santé et promouvoir des systèmes alimentaires plus équitables au cœur de la réponse face au virus.
Mais aujourd’hui, le GNR révèle qu’aucun pays n’est en voie d’atteindre les objectifs de l’Assemblée mondiale de la santé (AMS) concernant la réduction de toutes les formes de malnutrition. Pire encore, le GNR avertit que les progrès en matière de malnutrition sont profondément inégaux et lents – en 2018, seul un enfant de moins de cinq ans sur trois souffrant de malnutrition aiguë sévère a reçu un traitement.
Les systèmes de santé déjà fragiles sont surchargés à cause du COVID-19 et risquent d’interrompre les services essentiels de nutrition. C’est déjà une réalité dans les pays où Action contre la Faim intervient, comme au Myanmar et en Inde.
Afin de réagir efficacement et de prévenir de nouvelles crises, la communauté internationale doit renforcer et protéger les services de santé et de nutrition existants et supprimer les obstacles financiers à leur accès. Les familles ne doivent pas être obligées de se sur-endetter pour avoir accès au traitement, car leurs moyens de subsistance sont déjà affectés par COVID-19. Il est urgent de redoubler d’efforts pour parvenir à la couverture maladie universelle (CSU). La nutrition doit être un élément central pour répondre aux besoins des communautés les plus vulnérables et les plus difficiles à atteindre. Les agents de santé communautaires ont un rôle crucial à jouer à cet égard et toute formation ou soutien doivent les inclure en tant que membres clés du personnel de santé.
Le GNR a raison de se concentrer sur les limites des systèmes alimentaires qui ne permettent pas aux pays d’assurer la continuité d’une alimentation accessible, sûre, abordable, nutritive et saine. Action contre la Faim exhorte la communauté internationale à utiliser la crise de COVID-19 comme une opportunité de transformer les systèmes alimentaires industriels et injustes et de placer l’agroécologie au cœur de ce changement. Une alimentation variée et riche en nutriments doit être accessible à tous, afin d’accroître la résilience au climat et de limiter les dommages causés à la biodiversité. Nous ne devons pas attendre plus longtemps pour nous attaquer aux inégalités en matière de santé et d’alimentation, qui sont principalement le résultat de décisions politiques.
Le financement d’urgence pour lutter contre le COVID-19 ne doit pas se faire au détriment du financement de la nutrition, d’autant plus que les engagements actuels en matière de dépenses de nutrition prennent fin en 2020 – de nouveaux engagements financiers et politiques des donateurs sont nécessaires. De même, les progrès réalisés pour inclure les dépenses en matière de nutrition dans les budgets nationaux ne doivent pas être perdus.
La tenue du Sommet Nutrition 4 Growth prévue au mois de décembre à Tokyo, devra être un moment fort de mobilisation internationale autour de la lutte contre la faim – des millions de vie en dépendent.
*265 millions de personnes sont menacées d’insécurité alimentaire grave en 2020, contre 135 millions en 2019
https://www.wfp.org/news/covid-19-will-double-number-people-facing-food-crises-unless-swift-action-taken
Communiqué commun
L’Association pour la défense des libertés constitutionnelles (Adelico – qui rassemble des juristes éminent-e-s), la Ligue des droits de l’Homme, le Syndicat des avocats de France et le Syndicat de la magistrature ont adressé dimanche 10 mai au Conseil constitutionnel une contribution extérieure. Pour la loi de prorogation de l’état d’urgence sanitaire, approuvée samedi soir par le Sénat et l’Assemblée nationale, le Conseil constitutionnel a fait l’objet de deux saisines, d’une part par le Président de la République lui-même, et d’autres part, par 63 député-e-s membres des groupes La France insoumise, socialiste, Gauche démocratique et Libertés et territoires.
Dans cette « PORTE ÉTROITE » (expression consacrée pour désigner ce type de contribution), les organisations relèvent toute une série de dispositions de la loi votée samedi 9 mai, qu’elles considèrent contraires à la Constitution.
Le Conseil constitutionnel doit rendre sa décision dans la journée de lundi 11 mai.
Ce travail collectif a été mené dans des délais records, grâce à une collaboration entre les membres de l’Adelico et plusieurs membres du RÉSEAU DE VEILLE SUR L’ÉTAT D’URGENCE SANITAIRE (LDH, SAF, SM, avocats, universitaires).
Paris, le 11 mai 2020
Pour le communiqué au format PDF
Soigner n’est pas ficher – L’éthique des médecins n’est pas à vendre
En préparation du post-confinement, l’Assurance maladie demande aux médecins généralistes de collecter des données personnelles sur leurs patient·e·s atteint·e·s du coronavirus, mais également sur leurs proches et les personnes avec lesquelles ils et elles sont en contact1. Contrairement à ce qui est avancé, ce n’est pas de la santé publique et si les médecins suivent, ils.elles trahiront leur éthique professionnelle.
Les médecins devront transmettre ces données (coordonnées complètes, résultats des tests) sur des plateformes numériques dénommées « contact Covid ». Le projet de « loi prorogeant l’état d’urgence sanitaire » qui doit être adopté cette semaine2 prévoit que ces données pourront « être partagées, le cas échéant sans le consentement des personnes intéressées ».
Les contours juridiques restent flous, un décret et des ordonnances sont annoncés dans le projet de loi. Les premiers éléments connus dessinent un système portant atteinte aux libertés et au secret médical. Et les questions restent nombreuses et inquiétantes :
– Qui aura accès à ces informations très sensibles ? La Caisse nationale d’Assurance maladie mentionne des plateformes départementales formées de personnels médicaux et administratifs des Caisses primaires d’Assurance maladie pouvant être appuyées par des « structures extérieures volontaires ».
– Quelle utilisation sera faite de ces informations ? Le but est d’identifier toutes les personnes potentiellement en contact d’une personne malade et de les confiner chez elles, donc de les priver de liberté. Le gouvernement semble toutefois, vu le tollé suscité, avoir renoncé à faire appliquer cet isolement par la contrainte.
– Comment seront conservées ces données sensibles ? Le projet prévoit une conservation des données a priori de un an, ce qui est déjà extrêmement long pour une maladie évoluant sur quelques semaines. De plus, ces données pourraient venir alimenter le Health Data Hub dont la mise en œuvre pose des problèmes de sécurisation des données3.
Nulle part, il n’est fait mention de la question du secret médical qui est donc allègrement bafoué.
Comment considérer qu’une politique de santé publique puisse être efficace sans respecter l’éthique ? Sans le secret médical et la confiance qui en découle entre la personne soignée et le/la soignant·e ? Comment imaginer que les personnes concernées feront confiance aux professionnel·le·s de santé si elles savent que les informations qu’elles donnent seront divulguées, sans savoir à qui ?
Mépriser et infantiliser, contraindre et sanctionner n’améliorent par les conditions sanitaires. Au contraire, l’efficacité de la réduction des risques a été prouvée grâce à des pratiques d’information, de dépistage, de mise à disposition de matériel et d’autonomisation des personnes (cf. par exemple l’histoire des luttes contre le VIH ou le VHC).
Soigner n’est pas ficher, soigner n’est pas contraindre ! « contact Covid » serait un précédent très dangereux de contrôle sanitaire des populations exercé par l’intermédiaire des soignant·e·s. Les médecins ne sont pas des enquêteur·trice·s, des contrôleur·euse·s.
L’éthique des soignant·e·s n’est pas à vendre ! Pourtant l’Assurance maladie promet, pour s’assurer de la participation des médecins, une rémunération supplémentaire en échange de ces données : majoration de 30 € de la (télé)consultation auxquels s’ajouteront 2 €, voire 4 € pour tout cas contact supplémentaire renseigné !
Nous, Syndicat de la médecine générale, appelons, les professionnel·le·s mais aussi les patient·e·s, et tous les citoyen·ne·s,
– à refuser cette pratique de fichage indigne qui porte atteinte à l’éthique professionnelle et qui, en dégradant la confiance qui existe entre les soigné·e·s et les soignant·e·s, risque d’aggraver la situation sanitaire au lieu de l’améliorer.
– à promouvoir, dans le cadre de cette épidémie de Covid, une véritable politique de santé publique respectueuse de l’éthique professionnelle et s’appuyant sur la capacité des citoyen·ne·s à prendre en charge leur santé. Cela signifie la mise en place d’actions de prévention efficaces car adaptées aux territoires et fondées sur la coopération entre toutes les personnes et structures concernées, mais aussi et surtout sur les compétences et les savoirs des usager·ère·s, des professionnel·le·s et des nombreuses structures associatives et/ou militantes de terrain.
Contacts :
Mathilde Boursier : 06.74.21.60.57
Camille Gendry : 06.76.71.39.08
Catherine Schmitt : 06.03.56.32.24
3. https://www.april.org/tribune-pour-des-donnees-de-sante-au-service-des-patients
Syndicat de la Médecine Général
52 rue Gallieni, 92240 Malakoff
Tél/Fax: 01 46 57 85 85
Publié sur France-Inter (Cliquer sur le lien pour écouter l’émission))
Un appel aux autorités brésiliennes demande la protection des populations indigènes d’Amazonie contre le coronavirus, « menace extrême pour leur survie ». Leur sécurité s’est affaiblie avec la pandémie.
Le covid-19 peut-il provoquer un génocide ? Cette question grave est posée dans un appel de personnalités internationales concernant le risque que fait courir la pandémie pour une des populations les plus fragiles au monde : les derniers Indiens d’Amazonie, au Brésil.
C’est la crainte exprimée dans un appel publié hier dans la presse mondiale, et adressé aux autorités brésiliennes. Il leur demande d’agir « de toute urgence » pour protéger les indiens d’Amazonie de l’arrivée du virus, qualifié de « menace extrême pour leur survie ».
C’est le photographe franco-brésilien Sebastiao Salgado qui est à l’initiative de cet appel avec son épouse Lélia, lui qui a abondamment documenté, depuis des années, la destruction de la forêt amazonienne, habitat naturel de quelque 300.000 personnes, issues de plus de 200 peuples indigènes du Brésil.
On pense immédiatement -et l’appel de Salgado y fait explicitement référence- à ce qui s’est passé il y a cinq siècles, lorsque les colonisateurs européens sont arrivés sur le continent américain, emmenant avec eux des maladies contre lesquelles les populations indigènes n’avaient aucune immunité. Au nord et au sud de l’Amérique, elles ont été décimées par la variole, la grippe, ou encore le typhus.
Au Mexique, au XVI° siècle, la variole fut un facteur-clé dans la chute de la ville de Tenochtitlàn, la capitale des Aztèques, assiégée par les colons espagnols conduits par Hermàn Cortès. Près de la moitié de la population fut décimée par l’épidémie, et les conquistadors firent le reste.
La pandémie est bien présente au Brésil où elle a déjà fait plus de six mille morts. La position du Président Jaïr Bolsonaro fait polémique car il est dans le déni, et s’oppose à l’action des gouverneurs qui ont décrété le confinement dans les principales régions.
Le cas de l’Amazonie est particulier. Ces territoires sont en principe réservés par la loi aux peuples indigènes. Mais ils sont aussi l’enjeu, depuis des années, de la poussée incessante des lobbies économiques, orpailleurs, exploitants forestiers, ou éleveurs de bétail. Selon l’appel lancé hier, les activités illicites de ces groupes se sont accélérées ces dernières semaines parce que les autorités chargées de protéger ces territoires ont été immobilisées par la pandémie.
Résultat, selon Salgado, privée de bouclier protecteur contre le virus, la population indienne fait désormais face à un vrai risque de « génocide causé par la contamination apportée par des intrus sur leur sol ».
L’an dernier, le monde entier s’était ému des incendies géants qui s’étaient déclarés en Amazonie. Le président Bolsonaro s’était offusqué de ce qu’il qualifiait d’ingérence. Depuis, il n’a eu de cesse de défaire l’arsenal législatif qui protège l’Amazonie et ses habitants indigènes.
Cette menace sur ces populations en danger concerne, comme l’an dernier, le monde entier ; car, comme le soulignent les signataires de l’appel, « leur disparition serait une tragédie colossale pour le Brésil, et une immense perte pour l’humanité ».
Publié sur Le Journal du Dimanche (Cliquer sur le lien pour lire l’article en entier)
Le photographe Sebastião Salgado et une cinquantaine de signataires dont Paul McCartney, Madonna, Naomi Campbell ou encore Meryl Streep demandent dans cette tribune que le président brésilien Jair Bolsonaro prenne des mesures pour venir en aide aux peuples indigènes face à la menace du Covid-19.
Le 27.04.2020
Communiqué LDH
Le procureur de la République de Toulouse a demandé aux services de police d’intervenir au domicile de personnes ayant affiché à leurs balcons des banderoles portant l’inscription « Macronavirus, à quand la fin ? ».
Des policiers se sont donc rendus aux domiciles de ces dangereux délinquants et ont procédé à au moins une garde à vue sur le fondement juridique d’un « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique ».
Outre le ridicule qui atteint le procureur et dont il ne semble pas avoir conscience, c’est sa volonté délibérée de s’en prendre à la liberté d’expression, même utilisée en termes ironiques, qui inquiète.
Chargé, aux termes de son statut, de faire respecter la liberté de tous, le procureur de la République de Toulouse use d’une incrimination pénale détournée de ses fins dans le but d’intimider et de faire taire des opposants politiques.
La Ligue des droits de l’Homme (LDH) attend avec impatience de savoir quelle sera la réaction du Conseil supérieur de la magistrature face à un tel zèle, mais aussi face à l’absence de suites connues données aux nombreuses plaintes déposées contre les violences commises par les forces de l’ordre au cours des manifestations de ces derniers mois.
En laissant le procureur de la République agir de manière aussi partisane, c’est l’institution judiciaire elle-même qui perd sa crédibilité.
Paris, le 27 avril 2020
Pour information un appel de soignant.e.s
Publié sur Mediapart
«Retrouvons-nous dès maintenant pour construire un grand mouvement populaire», exhorte un large collectif de soignant·e·s et professionnelle·s de la santé d’horizons divers, invitant tous les «premier·e·s de corvée» à les rejoindre. Elles et ils appellent à faire de «chaque mardi une journée de mobilisation à nos fenêtres pour la défense d’un système de santé plus juste».
Nous sommes des soignant·e·s et professionnelle·s de la santé d’horizons divers. Bouleversé·e·s et en colère, nous décidons de nous lever et de crier haut et fort « Bas les masques ! » Nous disons stop aux mensonges, à l’hypocrisie et au cynisme du gouvernement !
Nous lançons un appel à tous nos collègues professionnelle·s de santé et du médico-social qui partent travailler la boule au ventre.
Un appel aux « travailleurs et travailleuses essentielles », aux « premier·e·s de corvée », qui sont exposé·e·s pour faire tourner la machine.
Un appel à toutes les personnes qui n’en peuvent plus de cette gestion de crise calamiteuse, de ce qu’elles endurent depuis des années, d’un système économique, politique et social désastreux.
Retrouvons-nous dès maintenant pour construire un mouvement populaire. Partout, nous devons nous organiser sans attendre un « après-crise » illusoire. Sans cela, les perspectives sont sombres.
L’endettement des États aujourd’hui servira de justification aux politiques d’austérité de demain. Ces mêmes politiques qui ont déjà broyé nos services publics et nos systèmes de santé, d’éducation et de justice. Au prétexte de l’état d’urgence sanitaire, des mesures seront mises en oeuvre au service de la surveillance généralisée, du tout sécuritaire faisant infuser dans les esprits la peur, le repli et la stigmatisation.
Alors construisons ensemble dès aujourd’hui, des lendemains heureux. L’avenir sera ce que nous déciderons d’en faire ! Le « monde d’après » nous le voulons juste, centré sur l’intérêt du plus grand nombre et non sur la recherche du profit au bénéfice de quelques uns.
Face à la crise actuelle, nos objectifs prioritaires sont clairs :
Les actions que nous proposons, pour le moment, sont simples :
Sortons de l’isolement et retrouvons-nous (sur les réseaux sociaux dans un premier temps). Partageons nos témoignages, nos idées, nos actions. Organisons-nous pour construire un grand mouvement populaire !
L’appel est encore ouvert à signature :
> Pour les individus, signez l’appel ici.
> Pour les collectifs/organisations, signez l’appel ici.
Publié sur france3-regions
Publié le 24/04/2020
A Toulouse, une jeune femme a été placée en garde à vue pendant plusieurs heures pour avoir mis une banderole « Macronavirus, à quand la fin ? » sur sa maison. Associations, Ligue des droits de l’homme, partis poilitiques ou syndicats dénoncent ce vendredi une « police politique »
est une manifestation silencieuse qui n’est visiblement pas du goût de tout le monde. A Toulouse, une jeune femme a été placée en garde à vue pour outrage au chef de l’Etat. On lui reproche d’avoir placé sur sa maison une banderole où était écrit « Macronavirus, à quand la fin ? »
Avec ses six colocataires, Raphaëlle (prénom d’emprunt) voulait « dénoncer et questionner la population sur la gestion de la crise sanitaire due au Covid-19« . Alors, il y a environ un mois, ils ont affiché une banderole sur le mur extérieur de leur maison, dans le quartier de la Roseraie à Toulouse. « Macronavirus, à quand la fin ? » interroge le drap tendu.
Quelques jours plus tard, une commerçante installée en face de chez eux leur signale avoir été interrogée par la police à leur sujet. Sont-ils des squatteurs ? Des « gilets jaunes » ? A partir de là, ils notent le passage régulier de voitures de police devant chez eux.
Jusqu’au 21 avril 2020, où une patrouille de 5 policiers se présente à leur domicile. « Ils nous ont fait signe de sortir de chez nous et nous ont indiqué que notre banderole constituait une infraction » témoigne Raphaëlle. « Ils nous ont dit que c’était un message offensant envers le chef de l’Etat et nous ont demandé de retirer la banderole, ce qu’on a fait. » Ensuite, poursuit-elle, « les policiers ont exigé que l’un d’entre nous au moins donne son identité, ils ont dit qu’il n’y aurait pas de suite, que c’était simplement la procédure après une intervention policière. J’ai donné la mienne et ils sont repartis. »
Pour revenir le lendemain, avec une capitaine de police. « Là, on a refusé de sortir, alors les policiers sont rentrés dans notre jardin » explique Raphaëlle. La jeune femme se voit alors remettre une convocation pour audition l’après-midi même, au commissariat central. Elle parvient à décaler le rendez-vous au lendemain matin et contacte une avocate.
Lorsqu’elle se présente au commissariat à 11h00, le 23 avril 2020, la jeune femme apprend qu’elle est en garde à vue. « La capitaine m’a directement notifié que j’étais placée en garde à vue pour outrage au chef de l’Etat et on m’a immédiatement placée dans une cellule. » Elle y restera 2 heures, avant de voir son avocate et d’être interrogée. « J’ai vraiment été interpellée par les conditions d’hygiène, en pleine crise sanitaire » dit-elle ce vendredi. « Les distances ne sont pas respectées, il n’y a pas de gants, pas de masques, pas de savon, pas de gel hydroalcoolique, une couverture pas nettoyée sur le matelas… »
Raphaëlle est interrogée sur l’affichage, ses opinions politiques, l’identité de ses colocataires. Et on lui signifie qu’eux aussi vont être convoqués. Elle est finalement relâchée. Sa garde à vue aura duré 4 heures. Et aura fait d’elle une citoyenne en colère.
Je suis scandalisée et écoeurée. Je voudrais juste pouvoir exercer mon droit à la liberté d’expression, surtout quand on n’a pas le droit de manifester à cause du confinement. Je suis en colère contre le système.
Pour l’avocate de la jeune femme, Claire Dujardin, « cette garde à vue est totalement disproportionnée. Elle a donné spontanément son identité, s’est présentée spontanément au commisssariat, elle aurait très bien pu être entendue en audition libre. Là, on l’a placée sous la contrainte et elle est restée 4 heures. »
C’est un abus de procédure. On détourne la procédure pour faire du renseignement ». Claire Dujardin
Une action policière disproportionnée et un délit qui n’est pas caractérisé pour l’avocate. « Ce n’est pas un outrage. C’est une banderole à caractère politique sur la façade d’une maison. Ce n’est que de la liberté d’expression, d’autant que la banderole reprend un terme publié en Une de Charlie Hebdo en janvier 2020. L’outrage ce n’est pas ça. On exprime seulement une opinion politique« . Et l’avocate de rappeler qu’en France, il n’existe plus de délit d’offense au chef de l’Etat. Il a en effet été abrogé après plusieurs condamnations de la France, notamment celle de la Cour européenne des droits de l’Homme dans l’affaire de l’affichette « Casse toi pov’con » brandie à l’intention de Nicolas Sarkozy lors d’une visite à Laval en 2008.
Ce vendredi, de nombreuses voix s’élèvent à Toulouse pour dénoncer « ces méthodes d’intimidation« . Dans un communiqué commun, la CGT 31, la FSU 31, Solidaires 31, l’Union des Etudiants Toulousains, le CNT 31, Act Up Sud Ouest, ATTAC, Copernic 31, la Ligue de droits de l’homme, le Parti de Gauche 31, Ensemble 31, GDS 31, le NPA 31, LO 31, La France Insoumise 31, le PCF 31et EELV Toulouse dénoncent d’une seule voix « un cas grave de remise en cause de la liberté d’expression comme du droit à critiquer le pouvoir, y compris par la caricature« .
Ils rappellent que le 29 janvier dernier, Charlie hebdo avait fait sa Une avec une caricature d’Emmanuel Macron ayant pour légende « Macronavirus ». Et s’interrogent : « Nous sommes dans cette affaire confrontés à un cas grave de remise en cause de la liberté d’expression comme du droit à critiquer le pouvoir, y compris par la caricature. Et pour faire respecter cela, serions-nous face à la mise en place d’une police politique qui viendra jusque dans nos logements pour nous faire retirer nos panneaux des balcons ? »
Les signataires soulignent que « depuis le début du confinement des milliers de personnes accrochent banderoles et pancartes à leurs fenêtres pour dire ce qu’elles pensent de la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement. C’est l’un des rares moyens que nous avons pour exprimer nos revendications, le droit de manifestation ayant été suspendu dans le cadre du confinement. »
Nous, organisations progressistes et démocratiques toulousaines, appelons à ce que ces pratiques répressives cessent immédiatement et soient condamnées par le gouvernement ou ses représentants. Le dossier doit être refermé sans aucune poursuite.
Joint par France 3 Occitanie, le procureur de la République de Toulouse, Dominique Alzéari, confirme qu’une enquête a été ouverte pour outrage à personne dépositaire de l’autorité publique et confiée à la direction départementale de la sécurité publique (DDSP). « Les investigations vont se poursuivre » avec des auditions et des éléments de police technique indique-t-il, tout en précisant qu’il n’y a « pas de poursuites engagées contre quiconque à ce stade, puisque l’enquête est en cours« .
De son côté, Raphaëlle s’interroge sur tous les moyens mis en oeuvre dans cette affaire. « Mobiliser autant de personnes, plusieurs équipages de police, la capitaine qui se déplace en personne, pour une simple banderole sur une maison, ça paraît fou ! » dit-elle. « J‘aurais pensé qu’on avait plus besoin des policiers ailleurs, surtout en cette période de confinement. »
On peut s’étonner en effet, de ce « déploiement » de forces pour une simple banderole. Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, qui réclame régulièrement des moyens policiers supplémentaires pour la ville rose appréciera sans doute…
Avec la peur liée à l’épidémie revient partout dans le monde, avec force, cette barbarie, le besoin d’un bouc émissaire. Dans nos provinces, c’est le parisien qui est mis à cette place. A Perpignan, c’est le gitan, ce concitoyen présent depuis le XVe siècle, épinglé comme étranger de l’intérieur, qui remplit ce rôle de repoussoir ultime. Pourtant les gitans de Perpignan, malgré les rudes périodes de xénophobie, sont aussi les représentants de la culture catalane, avec une identité propre qu’il serait bon de reconnaître, comme reconnaître que le virus ne choisit pas ses cibles et va là où bon lui semble, allant de préférence dans des quartiers vétustes, là où la promiscuité règne, tels le quartier saint Jacques et certains immeubles du Vernet.
La Ligue des Droits de l’Homme s’élève et proteste vigoureusement contre cette recherche d’un bouc émissaire, celui-ci portant toujours la figure de l’étranger. Elle refuse cette xénophobie ambiante qui ne peut être l’émanation de l’hospitalité catalane. Elle refuse toute forme de discrimination, que nous soyons pauvre, vieux, obèse, femme, étranger, la Ligue des Droits de l’Homme sera toujours présente pour défendre la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables, ceci constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde.
Section des Pyrénées Orientales
ldh66@laposte.net
–> À 18h30: Concert au Casal avec les Tata, duo électro-chanson!
https://www.facebook.com/tataduoelectrochanson/
Amb motiu del Dia Internacional dels drets de les Dones, el CDF66 organitza una sèrie d’activitats el dissabte 7 de Març. Veieu aquí el programa:
– A les 11h, Àgora feminista, Plaça de la República de Perpinyà, sota el títol « Les dones i els afers públics ». Debat sobre política i les problemàtiques de la ciutat sota una mirada feminista! Les quatre dones cap de llista estan invitades, així com especialistes en quatre temes: dona lesbiana, doble discriminació; salut; precarietat femenina; dones sense sostre en perill permanet; urbanisme feminista. Emporteu-vos una cadira!!
–> A les 14h: Rifla feminista al Casal (23, Avinguda del Liceu). Nombrosos lots feministes a guanyar!
–> A les 16h: Anem totes a la Manifestació, Plaça República de Perpinyà!! Flashmob amb Femmes en lutte 66
–> A les 18h30: Apero-concert al Casal amb el grup Les Tata, duo electro-cançó! TaTa – Duo électro-chanson
Organisé par : Collectif Droits des Femmes-66 – c’est un Collectif féministe d’associations : (APEX/ASTI/ATTAC/Femmes Solidaires/LDH/MRAP/MFPF/LGBT/Idemgenre/Jove Moviment feminista), partis (EELV/NPA/PCF/PG) et syndicats (FSU/Solidaires/CFDT/CGT/CNT)
Voici un nouvel appel de scientifiques qui dénoncent l’inaction des gouvernements et appellent à la désobéissance civique face à l’urgence climatique. La LDH ne peut que soutenir cet appel. Tous ceux qui nient la réalité du changement climatique et qui mènent une contre-offensive à l’heure actuelle ne devraient pas être dénommés des « climato-sceptiques » mais plutôt des climato-négationnistes. Car les données scientifiques ne sont pas contestables comme le génocide nazi des juifs dans les années 40 du siècle dernier.
Publié sur francetvinfo.fr
Dans « Le Monde« , les scientifiques, issus de diverses disciplines, dénoncent l’inaction des gouvernements.
Ils sont océanographes, biologistes, climatologues, sociologues, astrophysiciens, agronomes, économistes, psychologues… Jeudi 20 février, mille scientifiques issues de diverses disciplines ont signé une tribune, publiée dans Le Monde, pour dénoncer « l’inertie » des gouvernements face à l’urgence climatique.
« Depuis des décennies, les gouvernements successifs ont été incapables de mettre en place des actions fortes et rapides pour faire face à la crise climatique et environnementale dont l’urgence croît tous les jours. Cette inertie ne peut plus être tolérée », écrivent-ils, pointant que « les catastrophes [environnementales] se déroulent sous nos yeux. » Une situation alarmante, d’autant plus que « l’objectif de limiter le réchauffement sous les +1,5 °C est désormais hors d’atteinte, à moins de diminuer les émissions mondiales de 7,6% par an, alors qu’elles ont augmenté de 1,5% par an au cours des dix dernières années. »
« Notre gouvernement se rend complice de cette situation en négligeant le principe de précaution et en ne reconnaissant pas qu’une croissance infinie sur une planète aux ressources finies est tout simplement une impasse », poursuivent les signataires. Ces objectifs de croissance sont, estiment-ils, en « contradiction totale avec le changement radical de modèle économique et productif qu’il est indispensable d’engager sans délai. » Et de dénoncer, « l’inconséquence et l’hypocrisie de politiques qui voudraient d’un côté imposer la sobriété aux citoyens tout en promouvant de l’autre un consumérisme débridé et un libéralisme économique inégalitaire et prédateur. »
Ainsi, les signataires appellent « à participer aux actions de désobéissance civile menées par les mouvements écologistes », citant les Amis de la Terre, Attac, Confédération paysanne, Greenpeace, Action non-violente COP21, Extinction Rebellion ou encore Youth for Climate. Et d’inviter « tous les citoyens (…) à se mobiliser pour exiger des actes de la part de nos dirigeants politiques et pour changer le système par le bas dès aujourd’hui », de façon à dégager « des marges de manœuvre (…) pour faire sauter les verrous et développer des alternatives. »
Interpellant les dirigeants politiques, la tribune exhorte « l’exécutif et le Parlement à faire passer les enjeux environnementaux avant les intérêts privés en appliquant de manière ambitieuse les propositions issues de la Convention citoyenne pour le climat et en prolongeant son mandat pour lui donner un pouvoir de suivi de leur mise en œuvre. »
Episode 24 « Des Voix et des droits », le podcast de la LDH, avec Daniel Welzer-Lang, membre de la section LDH de Toulouse et de l’Observatoire toulousain des pratiques policières
Aujourd’hui, “Des Voix et des droits” donne la parole à Daniel Welzer-Lang qui revient sur le projet d’autoroute Toulouse-Castres – A69 et les opérations de police et de gendarmerie dans le cadre des oppositions à la construction de cette autoroute.
https://www.vodio.fr/frameplay.php?idref=20650&urlref=1
Pour en savoir plus :
Après le meurtre de Philippine, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau veut allonger la durée de rétention des étrangers sans-papiers dans les centres de rétention administrative car, selon lui, ces personnes « présentent un certain nombre de dangers »
Publié sur francetvinfo.fr le 4/10/2024
Le vrai ou faux La cellule Vrai ou faux sur France Info
Le centre de rétention administrative d’Olivet dans le Loiret, le 6 mai 2024. (MARIE DORCET / FRANCE BLEU ORLÉANS)
Les centres de rétention administrative (CRA) sont tristement revenus dans l’actualité avec le meurtre de la jeune Philippine(Nouvelle fenêtre), une étudiante de 19 ans dont le corps a été retrouvé le 21 septembre dans le Bois-de-Boulogne, en région parisienne. Le suspect, un Marocain sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF), avait déjà été condamné pour viol, purgé une peine de prison, puis avait été conduit dans un CRA avant d’en ressortir juste avant les faits.
Depuis, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau veut prolonger la durée maximale de rétention des étrangers en situation irrégulière dans les CRA jusqu’à 210 jours au lieu de 90 aujourd’hui. Interrogé sur RTL(Nouvelle fenêtre) jeudi 3 octobre, il a déclaré que « les gens qui sont aujourd’hui en CRA, croyez-moi, ce sont des gens qui présentent un certain nombre de dangers ». Vrai ou Faux ?
La suite sur le site de France info
Communiqué commun à l’initiative de la LDH – le 1er octobre 2024 –
Dimanche 29 septembre 2024, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, se disait « habité par un sentiment de gravité » lorsqu’il a parlé de sujets relevant de la démocratie, de la lutte contre l’arbitraire… à la façon dont le font les régimes autoritaires, les démagogues penchants à l’extrême droite. Avec une légèreté effrayante, il a affirmé reléguer l’Etat de droit au nombre des scories encombrantes de la contrainte juridique. Selon lui, « l’Etat de droit n’est pas intangible » mais devrait évoluer en fonction des besoins définis par les politiques nationales.
Or, c’est bien l’inverse qui fonde l’Etat de droit. Pour protéger de l’arbitraire du pouvoir du moment, l’Etat de droit, ce sont des règles à respecter qui assurent la protection des citoyennes et citoyens comme des institutions. Ces règles s’appuient sur des outils juridiques, dont l’indépendance des juges, pour que ne s’impose pas la loi du plus fort. Loin de s’opposer au peuple, l’Etat de droit est, au contraire, la garantie de l’égalité de toutes les citoyennes et tous les citoyens qui le composent et de sa libre expression contre toutes les oppressions, individuelles ou collectives. L’Etat de droit est une condition de la démocratie.
L’Etat de droit reprend des éléments clefs de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 avec, par exemple, le principe de la séparation des pouvoirs, de la garantie des droits et de l’égalité de toutes et tous devant la loi.
C’est le propre de l’extrême droite, et dorénavant de plus en plus des droites extrêmes, de ne pas reconnaître l’universalité des droits, de nier l’égalité en droit de toutes et tous. Pour que certaines et certains ne puissent se revendiquer de droits, ni obtenir leur protection par un juge, il faut à ces courants politiques démanteler les garanties qu’apporte un Etat de droit.
Bruno Retailleau refuse l’Etat de droit, qui a en son centre l’égal traitement de chaque individu, affirmant qu’au-dessus il y aurait « la vox populi » qui imposerait sa loi en toute chose. La démocratie n’est pourtant pas la dictature de la majorité, elle ne saurait être une opération formelle, sans cadre de valeurs, de principes, se réduisant à un vote.
La séparation des pouvoirs doit être garantie lorsque le Parlement vote la loi. Le Parlement peut d’ailleurs modifier ou abroger un texte déjà voté. Il ne peut en revanche remettre en cause les droits et les libertés inscrites dans les textes à valeur constitutionnelle, qui sont de niveau supérieur aux lois ordinaires, comme par exemple la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 ou le Préambule de la Constitution de 1946 (cité dans celui de la Constitution de la Ve République) ou dans la Constitution au sens strict, pour prendre un exemple, « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse ».Il ne peut pas non plus déroger aux conventions ratifiées par la France (ce qui a nécessité un vote du Parlement), comme la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, ou la Convention des droits de l’enfant (Cide) ou celle d’Istanbul contre la violence à l’égard des femmes, etc., qui participent à la garantie des droits sans laquelle il n’y a pas d’espace démocratique.
Etat de droit et démocratie sont intimement liés. Ils progressent ensemble et régressent ensemble…
Face à la montée de la haine et de l’autoritarisme, et parce que nous sommes attachés aux principes fondamentaux de la démocratie, nous le disons solennellement : nous défendrons l’Etat de droit.
Un appel à l’initiative de la LDH (Ligue des droits de l’Homme) et signé par Confédération générale du travail (CGT), La Cimade, Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), Fédération syndicale unitaire (FSU), Mouvement contre le racisme et l’amitié entre les peuples (Mrap), Oxfam France, SOS Racisme, Syndicat de la Magistrature (SM).
Autres signataires :
Agir ensemble contre le chômage (AC !), Alternatives Européennes (AE), Les Amoureux au ban public, Ancrage en partage, APF France handicap, L’Assemblée Citoyenne des Originaires de Turquie (L’Acort), Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc (Asdhom), Association française des juristes démocrates (AFJD), Association France Palestine Solidarité (AFPS), Association Histoire coloniale et postcoloniale, Céméa France, Centre Primo Levi, Collectif des associations citoyennes (CAC), Collectif Changer de Cap, Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d’éducation populaire (Cnajep), Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT), Commerce Equitable France (CEF), Confédération nationale du logement (CNL), Conseil national des associations familiales laïques (Cnafal), Convention pour la 6* République (C6R), Coordination antifasciste pour l’affirmation des libertés academiques et pedagogiques (CAALAP), Coordination française pour le Lobby Européen des Femmes (CLEF), Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, Coordination nationale urgences accès aux soins pour tous Marmande, Culture XXI, Défense des Enfants International – France (DEI), Europe solidaire sans frontières (ESSF), Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT), Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives (FTCR), Fondation Copernic, Fondation Lilian Thuram Education contre le racisme pour l’égalité, Générations Futures (GF), Generation for Rights Over the World (Grow), Humanity Diaspo (HD), Jesuit Refugee Service France (JRS France), Les Libres Apprentis-Sages de la Vie, Le Lierre, Ligue de l’enseignement, Ligue des femmes iraniennes pour la démocratie (LFID), La Maison des Pas Que, Migraction59, Mouvement Citoyen Tous Migrants Briançon, Mouvement pour une alternative non-violente (MAN), Mouvement National Le CRI, Mouvement pour l’économie solidaire (MES), On est prêt, Patron.nes Solidaires, Planning familial, POLLINIS, Pour une Ecologie Populaire et sociale 31, Réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes (RAAR), Réseau éducation sans frontières (RESF), Réseau hospitalité (Marseille), Saint-Michel en Commun / Alternative citoyenne, Secrets Toxiques, Syndicat national des journalistes (SNJ), Syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT), Terres d’Argentan Interco, Une Autre Voix Juive (UAVJ), Union étudiante, Union fédérale d’intervention des structures culturelles (UFISC), Union nationale des étudiants de France (Unef), Utopia 56.
Les organisations qui souhaitent signer l’appel « Pour une démocratie pleine et entière, défendons l’Etat de droit ! » peuvent remplir ce formulaire
Paris, le 1er octobre 2024
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