Publié dans l’Indépendant le 8 mars 2021
Le maire RN de Perpignan a décidé d’ouvrir un lieu de mémoire et de recueillement aux victimes « oubliées » de la guerre d’Algérie. S’opposant aux commémorations du 19 mars et ravivant la guerre des mémoires, Louis Aliot veut y voir un « geste de justice et de réparation ».
La confrontation était attendue sur un territoire marqué sociologiquement et politiquement par la guerre d’Algérie. Le maire RN de Perpignan Louis Aliot ouvrira à partir du 19 mars un lieu de « mémoire et de recueillement aux victimes oubliées de la guerre d’Algérie » à la salle des Libertés.
Le lieu ne sera accessible que sur réservation et dans le strict respect des règles sanitaires. Le site accueillera ainsi « une quarantaine de photos et de documents témoignant des tortures et massacres généralisés dont furent victimes environ 100 000 harkis et entre 3 000 et 5 000 pieds-noirs de la part du FLN » détaille Louis Aliot ce mercredi 10 mars.
Certaines des images exposées risquant de heurter la sensibilité des plus jeunes, ce lieu de recueillement sera interdit aux mineurs de moins de 16 ans. Hostile au fait que l’on commémore la fin de la guerre le 19 mars, Louis Aliot a dans le même temps interpellé l’historien Benjamin Stora, auteur d’un rapport à la demande du président Emmanuel Macron « sur les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie » par courrier.
Il critique, reprenant un argumentaire ancien porté par une partie de la droite, de l’extrême droite et des nostalgiques de l’Algérie française, « les omissions » et « dissimulations » dans les travaux entrepris par l’historien depuis plusieurs décennies. Dans ce document remis le 20 janvier au président de la République, Benjamin Stora dit vouloir dépasser une vision de l’histoire « bloc à bloc » en proposant un « état des lieux des divergences les plus criantes dans les mémoires fractionnées des deux côtés de la Méditerranée ».
Julien Marion
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