Enfin, l’année 2020, l’année du Covid se termine par une bonne nouvelle : la mise en examen des trois policiers municipaux qui avaient arrêté Mohamed Gabsi lors du 1er confinement, avant que celui-ci ne décède au commissariat de Béziers. Un seul des trois policiers, celui qui s’était assis sur Mohamed Gabsi dans la voiture de police, n’a plus le droit d’exercer sa profession. Évidemment, leurs avocats vont faire appel car selon M° Abratkiewicz, la cause de la mort serait liée à une prise de cocaïne et à une pathologie cardiaque « On reproche à mon client une poussière de faute. Les policiers ne sont ni médecins ni des infirmiers pour gérer des cas désespérés et hors de contrôle comme Mohamed Gabsi ». L’autopsie avait pourtant bien révélé « Une fracture du cartilage thyroïde et contusion du nerf vague » suite à « un appui maintenu avec une force certaine en région cervicale, probablement avec un genou, provoquant un syndrome asphyxique ». Ces mises en examen montrent qu’on est passé à un autre stade. La famille de la victime ainsi que les militants du comité « Justice pour Mohamed » peuvent se réjouir même si le combat pour connaître toute la vérité sur cette affaire n’est qu’à son début.
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Béziers : après la mort de M. Gabsi, 3 policiers municipaux mis en examen et sous contrôle judiciaire
Publié sur France3-Occitanie le 18/12/2020
Les 3 policiers municipaux entendus la veille en garde à vue par la police judiciaire de Montpellier étaient présentés ce vendredi devant le juge d’instruction. Après plus d’une demi-journée d’interrogatoire, ils ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire.
Jeudi 17 décembre, ils avaient été placés en garde à vue pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ou de sa mission et non-assistance à personne en péril. »
Assistés par leurs avocats Luc Abratkiewicz et Florian Medico, les trois hommes ont été entendus successivement sur les faits. Selon le communiqué du Procureur de la République de Béziers, Raphaël Balland, publié après cette longue journée d’interrogatoire au palais de justice :
* Le policier âgé de 33 ans qui s’était positionné sur la victime sur la banquette arrière du véhicule de police a été mis en examen du chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions. Son contrôle judiciaire lui interdit notamment d’exercer la profession de policier municipal, de se rendre sur Béziers, d’entrer en relation avec les deux autres policiers mis en examen et de porter une arme.
* Le policier de 39 ans qui conduisait le véhicule et celui de 29 ans qui en était le passager avant, ont été mis en examen du chef de non-assistance à personne en péril. Dans le cadre de leur contrôle judiciaire, ils ont l’interdiction d’entrer en relation avec les autres personnes mises en examen et la famille de la victime.
Les trois hommes ont maintenu l’essentiel dans leurs déclarations initiales effectuées le soir même des faits. Notamment que l’homme interpellé était toujours très virulent physiquement au cours de son transport jusqu’au commissariat et il ne s’était calmé qu’à leur arrivée sur place, se mettant à émettre un ronflement leur faisant penser qu’il s’était endormi. Ils ne se seraient aperçus de son état alarmant qu’en le sortant du véhicule, ce qui déclenchait les premiers soins et l’appel du SAMU.
Dans ce même communiqué, le Procureur de la République de Béziers précise les témoignages contradictoires apportés par deux frères résidant dans le quartier et affirmant avoir assisté à l’interpellation depuis leur balcon situé juste au-dessus du véhicule des policiers municipaux. Selon eux, Mohamed Gabsi était inconscient sur la banquette arrière avant même que le véhicule ne redémarre. Ces deux témoins ont également affirmé que le policier resté seul quelques minutes avec Mohamed Gabsi dans le véhicule, portières fermées, était ressorti du véhicule en laissant ce dernier inconscient à l’intérieur. Selon eux, ce policier aurait alors manifesté sa satisfaction de cette situation et d’autres policiers auraient constaté que Mohamed Gabsi était inconscient et avait vomi.
L’information judiciaire va se poursuivre pour tenter aussi de définir l’impact du positionnement policier sur Mohamed Gabsi pour l’immobiliser dans la voiture, tel que l’ont expliqué les policiers. Car selon le rapport d’expertise médico-légale, « le décès est donc la conséquence de troubles du rythme cardiaque d’origine toxique par prise massive de cocaïne chez un sujet présentant un état antérieur cardiaque, aggravés par l’écrasement du nerf vague lors de la compression cervicale gauche. Une part d’asphyxie mixte, bien que secondaire, est également à retenir, venant elle aussi aggraver le dysfonctionnement cardiaque. »
Un décès déploré et évitable si les individus acceptaient les contrôles
Sans se prononcer sur l’affaire elle-même en cours d’instruction, du côté des forces de l’ordre on souligne cependant la fâcheuse tendance à résister même parfois de manière violente aux contrôles et interpellations. Poussant parfois les fonctionnaires à l’usage de la force.
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