Communiqué de presse d’EuroMed Droits
Bruxelles, le 2 Mars 2019
EuroMed Droits condamne les arrestations arbitraires ciblant une centaine de citoyens, militants, journalistes, étudiants pendant qu’ils manifestaient pacifiquement sur tout le territoire national contre un 5ème mandat du président Abdelaziz Bouteflika.
EuroMed Droits appelle au respect de la liberté d’expression et de manifestation pacifique, garantis par la Constitution Algérienne et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (articles 19 et 21) auquel l’Algérie est un État partie.
EuroMed Droits rappelle aux autorités algériennes, les recommandations du Comité des droits de l’Homme de l’ONU publiées le 27 juillet 2018, et en particulier l’observation n°46 : « a) réviser la loi n°91-19 du 2 décembre 1991 aux fins de lever toutes les restrictions aux manifestations pacifiques qui ne sont pas strictement nécessaires et proportionnelles au regard des dispositions de l’article 21 et instaurer un régime de simple autorisation préalable des manifestations publiques ; b) abroger le décret du 18 juin 2001; c) garantir que les manifestants et toute personne facilitant la tenue d’une réunion ne fassent pas l’objet de poursuites pour exercice du droit de réunion; et d) éliminer et prévenir de manière effective toute forme d’usage excessif de la force de la part des agents responsables de l’application de la loi lors des dispersements de rassemblements ».
Note aux rédacteurs:
La première vague de manifestations a eu lieu le vendredi 22 février 2019, où les Algériens sont sortis en masse, contre la présentation pour un 5ème mandat du président Abdelaziz Bouteflika. Le dimanche 24 février, à l’appel du mouvement Mouwatana, d’autres arrestations ont eu lieu notamment parmi les militants de ce mouvement, qui ont été relâchés en soirée.
Le mardi 26 février, des manifestants ainsi que des défenseurs des droits humains, parmi lesquels des membres du RAJ ont été arrêtés, puis libérés en soirée. Le jeudi 28 février, des journalistes ont été arrêtés lors d’une manifestation contre la censure.
Publié dans l’Indépendant du 4 mars 2019
Perpignan : appel à manifester pour l’Algérie ce mercredi 6 mars
Alors que les manifestations se succèdent à Alger et dans de nombreuses villes algériennes, le dépôt de la candidature d’Abdelaziz Bouteflika dimanche à la prochaine élection présidentielle est « la provocation de trop » pour les trois amis. Un cinquième mandat du président, « qualifié de fantôme » par ses opposants, ne peut être « envisageable ».
« Nous nous mobilisons en solidarité au peuple algérien, à sa jeunesse qui n’a pas d’avenir, qui est obligée à l’exil, pour des élections présidentielles transparentes et une vraie démocratie en Algérie », précise Aicha Zellal, du collectif franco-algérien.
« Un Algérien sur deux a aujourd’hui moins de 30 ans, ils veulent une vraie démocratie et un président au pouvoir, non pas un Abdelaziz Bouteflika absent de toutes manifestations officielles et, une fois de plus, hospitalisé en Suisse. Nous voterons pour ces élections et nous voulons un vrai choix », poursuit la militante communiste.
« Les jeunes algériens veulent travailler, s’assumer au pays. Ils veulent un avenir dans leur pays. Nous appelons tous les démocrates à se joindre à nous mercredi ». La manifestation est donc programmée ce mercredi 6 mars à 18 heures place de la République à Perpignan. »
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