Dépêche de l’AFP publiée il y a un an. Il faudrait aujourd’hui rallonger la liste…
A l’instar du mur anti-immigration voulu par Donald Trump à la frontière mexicaine, de multiples barrières s’élèvent dans le monde, en réponse à des inquiétudes sécuritaires ou pour endiguer les flux migratoires.
Quelque 70 murs existent de par le monde, contre seulement une dizaine il y a un quart de siècle, à la chute du mur de Berlin, selon la chercheuse Elisabeth Vallet, de l’université de Québec.
USA-Mexique: de la clôture au mur
Donald Trump a signé, cinq jours après son arrivée à la Maison Blanche, un décret lançant la construction d’un mur anti-immigration de 1.600 km à la frontière mexicaine. Un projet qu’il entend faire financer par son voisin du Sud, qui ne veut pas en entendre parler.
Une clôture barbelée existe déjà sur plus d’un tiers des 3.000 km de frontière. Sa contruction, achevée en 2010, avait été décidée par le président George W. Bush. Surnommée « Tortilla curtain » (rideau de tortillas), cette barrière métallique de plus de cinq mètres de haut est équipée de projecteurs et de caméras. Quelque 18.500 agents patrouillent à la frontière.
Floraison en Europe
FRANCE: Face aux tentatives répétées de migrants de rejoindre clandestinement le Royaume Uni, les autorités françaises ont installé à Calais (nord) depuis l’été 2015 des clôtures grillagées protégeant, sur 30 kms, le port et, sur 40 kms, le tunnel sous la Manche.
Par ailleurs, depuis l’automne 2016, un mur de quatre mètres de hauteur et d’un kilomètre de long empêche, sur la rocade portuaire, les migrants de grimper sur les camions en route vers l’Angleterre. Il a été financé par la Grande-Bretagne à hauteur de 2,7 millions d’euros.
– HONGRIE: Le gouvernement conservateur de Vikor Orban a érigé en septembre 2015 une clôture barbelée de quatre mètres de haut sur les 175 km de sa frontière avec la Serbie, avant d’en construire une autre à la frontière croate.
Dans la foulée, plusieurs autres pays européens ont fait de même à leurs frontières: la MACEDOINE avec la Grèce, la SLOVENIE avec la Croatie et l’AUTRICHE avec la Slovénie.
– BULGARIE: En 2014, une clôture barbelée a été installée par la Bulgarie à sa frontière avec la Turquie, principal point d’entrée terrestre des migrants. Cette barrière s’étend désormais sur 176 km.
– GRECE: en 2012, les Grecs ont édifié une double barrière barbelée d’une hauteur de 2,5 à 3 mètres, à la frontière avec la Turquie, sur quelque 11 km.
– MAROC-ESPAGNE : sur la côte nord marocaine, les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, seules portes d’accès terrestre à l’Europe pour les candidats à l’immigration, sont entourées de barrières grillagées d’une longueur d’une dizaine de kilomètres chacune. A Melilla, les clôtures comptent par endroits des barbelés et lames tranchantes, en dépit des dénonciations d’ONG. Les images de migrants prenant d’assaut ces barrières ont fait le tour du monde.
– Des murs et des conflits
– ISRAEL-CISJORDANIE : En juin 2002, à la suite d’une vague d’attentats palestiniens, les Israéliens ont commencé à installer une barrière, suivant plus ou moins le tracé de la « ligne verte » entre Israël et la Cisjordanie. Avec des murs de béton de parfois neuf mètres de haut, elle se trouve à 85% en Cisjordanie et isole 9,4% du territoire palestinien, dont Jérusalem-Est occupé et annexé. Achevée aux deux tiers, elle doit atteindre à terme environ 712 km, selon l’ONU.
D’autres séparations existent aux frontières avec la JORDANIE, la SYRIE, la BANDE DE GAZA et L’EGYPTE.
– ARABIE SAOUDITE – IRAK : Les Saoudiens, face à la menace du groupe Etat islamique, ont complété en 2014 un mur de sable existant par une barrière de protection et un système de surveillance électronique sur 900 kilomètres, dans le désert à la frontière irakienne.
– INDE – PAKISTAN: L’Inde a construit une clôture le long des 742 km de la Ligne de contrôle faisant office de frontière avec le Pakistan, au niveau de la région disputée du Cachemire, ainsi que sur les 230 km de frontière internationalement reconnue.
Par ailleurs, une clôture barbelée de 2.700 km a été érigée par New Delhi le long de la frontière avec le Bangladesh, contre l’immigration clandestine et la contrebande.
– COREES: En dépit de son nom, la zone démilitarisée (DMZ) entre les deux Corées est l’une des frontières les plus militarisées au monde, truffée de miradors et de mines. Cette ligne de démarcation de 250 km le long du 38e parallèle matérialise la frontière, selon des termes fixés à la fin de la guerre de Corée (1950-1953).
– MAROC – SAHARA OCCIDENTAL : Un mur de sable fortifié de 2.700 km est érigé, depuis les années 1980, entre les territoires sous contrôle marocain (80%) et les zones sous contrôle de la République arabe sahraouie démocratique, proclamée par le Front Polisario (20%).
– IRLANDE DU NORD: A Belfast, les murs de séparation en béton, métal et grillages érigés à partir de 1969 divisent encore, 19 ans après la signature des accords de paix, les quartiers catholiques et protestants de la ville. Le gouvernement s’est engagé en 2013 à les détruire sous dix ans.
– CHYPRE: Divisée à la suite de l’invasion turque de 1974, l’île méditerranéenne est séparée par une ligne de cessez-le-feu longue de 180 km, ponctuée de murs de béton, de barbelés et d’obstacles divers.
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