Les droits à l’alimentation et à la santé pour tou.te.s devraient être une obligation prioritaire pour tous les états et les institutions internationales. C’est pourquoi la communauté internationale et ses états devraient renforcer les systèmes sanitaires et de santé publique et transformer les systèmes alimentaires industriels injustes au profit de l’agroécologie…
Communiqués de presse du 12 mai 2020, par actioncontrelafaim.org
Le COVID-19 doit provoquer une action mondiale accrue pour mettre fin à la sous-nutrition, selon les prévisions le nombre de personnes souffrant de la faim va doubler cette année.
SELON LE RAPPORT MONDIAL SUR LA NUTRITION 2020 (GNR) LA LUTTE CONTRE LA MALNUTRITION SOUS TOUTES SES FORMES PROGRESSE TROP LENTEMENT ET DE MANIÈRE INÉGALE À TRAVERS LE MONDE.
Ce rapport tire la sonnette d’alarme alors que le nombre de personnes souffrant d’insécurité alimentaire dans le monde va doubler. Action contre la Faim met en garde contre le fait que COVID-19 ne doit pas détourner l’attention du traitement et de la prévention de la malnutrition, si l’on veut éviter qu’un plus grand nombre de personnes ne meure des conséquences de la faim que du COVID-19 lui-même. Plus que jamais, dans ce contexte de pandémie, la communauté internationale doit renforcer les systèmes de santé et promouvoir des systèmes alimentaires plus équitables au cœur de la réponse face au virus.
Mais aujourd’hui, le GNR révèle qu’aucun pays n’est en voie d’atteindre les objectifs de l’Assemblée mondiale de la santé (AMS) concernant la réduction de toutes les formes de malnutrition. Pire encore, le GNR avertit que les progrès en matière de malnutrition sont profondément inégaux et lents – en 2018, seul un enfant de moins de cinq ans sur trois souffrant de malnutrition aiguë sévère a reçu un traitement.
Les systèmes de santé déjà fragiles sont surchargés à cause du COVID-19 et risquent d’interrompre les services essentiels de nutrition. C’est déjà une réalité dans les pays où Action contre la Faim intervient, comme au Myanmar et en Inde.
Afin de réagir efficacement et de prévenir de nouvelles crises, la communauté internationale doit renforcer et protéger les services de santé et de nutrition existants et supprimer les obstacles financiers à leur accès. Les familles ne doivent pas être obligées de se sur-endetter pour avoir accès au traitement, car leurs moyens de subsistance sont déjà affectés par COVID-19. Il est urgent de redoubler d’efforts pour parvenir à la couverture maladie universelle (CSU). La nutrition doit être un élément central pour répondre aux besoins des communautés les plus vulnérables et les plus difficiles à atteindre. Les agents de santé communautaires ont un rôle crucial à jouer à cet égard et toute formation ou soutien doivent les inclure en tant que membres clés du personnel de santé.
Le GNR a raison de se concentrer sur les limites des systèmes alimentaires qui ne permettent pas aux pays d’assurer la continuité d’une alimentation accessible, sûre, abordable, nutritive et saine. Action contre la Faim exhorte la communauté internationale à utiliser la crise de COVID-19 comme une opportunité de transformer les systèmes alimentaires industriels et injustes et de placer l’agroécologie au cœur de ce changement. Une alimentation variée et riche en nutriments doit être accessible à tous, afin d’accroître la résilience au climat et de limiter les dommages causés à la biodiversité. Nous ne devons pas attendre plus longtemps pour nous attaquer aux inégalités en matière de santé et d’alimentation, qui sont principalement le résultat de décisions politiques.
Le financement d’urgence pour lutter contre le COVID-19 ne doit pas se faire au détriment du financement de la nutrition, d’autant plus que les engagements actuels en matière de dépenses de nutrition prennent fin en 2020 – de nouveaux engagements financiers et politiques des donateurs sont nécessaires. De même, les progrès réalisés pour inclure les dépenses en matière de nutrition dans les budgets nationaux ne doivent pas être perdus.
La tenue du Sommet Nutrition 4 Growth prévue au mois de décembre à Tokyo, devra être un moment fort de mobilisation internationale autour de la lutte contre la faim – des millions de vie en dépendent.
*265 millions de personnes sont menacées d’insécurité alimentaire grave en 2020, contre 135 millions en 2019
https://www.wfp.org/news/covid-19-will-double-number-people-facing-food-crises-unless-swift-action-taken
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