Comme pour répondre à l’arrêté du préfet qui a interdit toute manifestation musicale (en raison d’une pollution sonore!), le front intersyndical CGT/FSU/Solidaires a organisé une manifestation musicale (animée par les intermittents de la culture) et revendicative le jeudi 4 février à Perpignan, dans le cadre d’une journée nationale de grève et de mobilisation pour les salaires, l’emploi, la défense des services publics et de la protection sociale menacés de démantèlement. Les organisations syndicales manifestaient aussi pour les libertés et droits menacés par les lois liberticides dont la loi sécurité globale. La coordination-66 Stop sécurité globale était présente avec distribution de tracts et intervention en fin de manifestation.
Perpignan : 400 personnes défilent en musique pour un « monde d’après » plus solidaire
Publié dans l’Indépendant le 04/02/2021
Ce jeudi 4 février 2021, environ 400 personnes (380 selon la préfecture, 500 selon les organisateurs) ont défilé dans les rues de Perpignan à l’appel des syndicats CGT, Sud et FSU. Pour « dire stop aux politiques d’austérité » qui se poursuivent malgré la crise sanitaire.
Faire converger les luttes qui se sont succédé dans les rues tout au long du mois de janvier. Tel était l’objectif de la manifestation, qui s’est tenue ce jeudi, en fin de matinée, entre le Castillet et le théâtre de l’Archipel, via la place Bardou-Job, le cours Escarguel et l’avenue Leclerc.
Cheminots, postiers, enseignants, salariés de l’énergie, du médico-social, retraités… : le cortège était effectivement bigarré. D’autant que de nouveaux corps de métiers ont rejoint la contestation.
Autoroutes et forêts, même combat ?
Des salariés des autoroutes du sud de la France (ASF) ont notamment rallié le mouvement. « Dans certains services, ils nous ont mis au chômage partiel, alors qu’ils font des bénéfices, s’énerve l’un d’entre eux. C’est vrai que le trafic des véhicules légers baisse, mais celui des poids lourds, qui représente le gros du chiffre d’affaires, se maintient. Sans compter qu’avec les réductions d’effectif que nous avons subies, les conditions de travail se sont dégradées. »
Un couple de militants atypiques, Valérie, administrative de l’Office national des forêts syndiquée chez Sud, et son compagnon Michel, retraité de l’ONF adhérent à la CGT, était également de la partie. Et malgré leur divergence syndicale, Valérie et Michel sont d’accord sur l’essentiel : « En 25 ans, l’ONF a perdu 50 % des effectifs… Et ce sont les missions d’intérêt général, comme la protection des forêts contre les incendies ou la prévention des avalanches, qui en pâtissent le plus. »
Intermittents : « On veut travailler »
Toujours fidèles au poste, les intermittents se sont mobilisés pour animer le défilé. « Nous sommes inquiets, confie l’auteur-compositeur-interprète perpignanais Monsieur Jacques. Nos aides se termineront en août et on ne peut pas travailler pour faire les heures nécessaires à la prolongation de nos droits. On demande soit qu’on rallonge nos droits, soit qu’on nous laisse travailler en rouvrant les lieux de culture. Plus globalement, je pense que si les grosses entreprises qui ont profité de la crise étaient plus solidaires, il y aurait moins de problèmes. »
Ce n’est pas le secrétaire départemental de la CGT, Julien Berthélémy, qui dira le contraire. « La crise sanitaire et sociale touche inégalement la population française, martèle-t-il. Les retraités perdent du pouvoir d’achat. Les étudiants manifestent leur détresse. Et pourtant, le gouvernement continue de démanteler notre système de protection sociale et nos services publics, tout en versant des milliards aux entreprises sans contreparties contraignantes. »
Un monde d’après qui ressemble un peu trop à celui d’avant. Du moins aux yeux des manifestants.
Arnaud Andreu
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