Publié sur l’Indépendant le 17 mai 2021
Une trentaine de syndicats, associations et partis politiques des Pyrénées-Orientales lancent un appel à manifester « pour dire non à l’extrême droite » le 3 juillet prochain, jour d’ouverture annoncé du congrès du Rassemblement national qui doit se tenir à Perpignan.
À moins de deux mois de l’échéance, l’effervescence est de rigueur parmi les opposants locaux à l’extrême droite. Et pour cause : dans la foulée de l’élection d’un membre du Rassemblement national, Louis Aliot, au poste de maire, le parti a décidé d’organiser les 3 et 4 juillet prochains à Perpignan le congrès lors duquel il devrait officialiser la candidature de Marine Le Pen à l’élection présidentielle de 2022. Une candidature qu’elle a annoncée le 9 avril dernier.
Mais les détracteurs du mouvement d’extrême droite ne comptent pas lui laisser le champ libre. Une trentaine de syndicats, associations et partis politiques classés à gauche viennent de fonder un collectif afin d’appeler à manifester le jour de l’ouverture du congrès. « Il s’agira d’une journée d’action de portée nationale, souligne le secrétaire départemental de la CGT, Julien Berthélémy. Notre appel s’adresse aux organisations de toute la France, ainsi qu’à celles de Catalogne Sud. »
Faire de Perpignan un haut lieu de résistance
Pour Marc Anglaret, du syndicat Sud/Solidaires, l’heure est également à la mobilisation. « Face à l’aggravation des inégalités sociales, l’extrême droite désigne des boucs émissaires, plutôt que de proposer une meilleure répartition des richesses, analyse-t-il. Avec cette manifestation, nous voulons faire entendre cet autre discours d’alternative au capitalisme et alerter sur le risque de prise de pouvoir de l’extrême droite au niveau national, qui est bien réel. »
Julien Berthélémy reprend la balle au bond : « De tout temps, le capitalisme s’est bien arrangé des idées d’extrême droite qui opposent les travailleurs entre eux, notamment selon leur origine ou leur sexe. Nous ne pouvons pas accepter de telles valeurs. »
D’autres actions en réflexion
Même s’il se positionne sur un angle plus sociétal, le coprésident départemental de la Ligue des droits de l’homme, Jacques Pérez, reste sur la même ligne. « Le RN cherche à diviser la population en faisant la guerre aux quartiers populaires, alors que nous défendons l’égalité des droits pour tout le monde », renchérit-il.
À noter : au-delà de la manifestation prévue le 3 juillet, le collectif est en train de concocter un programme d’actions (concerts, forum…) qui pourrait s’étendre sur l’ensemble du week-end. Objectif avoué : « Faire de Perpignan un haut lieu de la résistance contre la montée de l’extrême droite. »
Organisations signataires à ce jour : AFPS 66, Agaureps-Prométhée, L’Alternative ! Endavant, Apex 66, Association des Pieds-Noirs progressistes, Asti 66, CGT 66, CNT 66, collectif Bienvenue aux migrants en Conflent, collectif Droits des femmes 66, EELV pays catalan, Ensemble 66, Femmes solidaires 66, FSU 66, GDS 66, Génération.s, groupes d’action LFI 66, JC 66, LDH 66, Legal team 66, Mrap 66, NPA 66, PCF 66, PG 66, Planning familial 66, PS 66, RCP 66, Solidaires 66, Visa 66.
Arnaud Andreu
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