Rassemblement des opposants à la mémoire de la stèle de l’OAS au cimetière de Perpignan nord

Comme chaque année le Collectif pour une histoire franco algérienne non falsifiée, dont la LDH 66 est membre, s’est mobilisé pour protester contre la stèle de la honte au milieu du cimetière public de PERPIGNAN à la mémoire des assassins de l’ OAS – et à laquelle se rendent chaque année à la même date les nostalgiques de l’Algérie Française et du bon temps des colonies. Le maire d’extrême-droite Aliot qui soutient les nostalgiques de « l’Algérie française » vient d’accorder une subvention de 100 000 euros au « Cercle algérianiste » qui organise un congrès à Perpignan du 24 au 26 juin 2022. Une exposition aura lieu dans toute la ville aux couleurs de l’Algérie française!  C’est une véritable provocation du FN/RN, 60 ans après,  vis à vis de la communauté algérienne, des appelé morts en Algérie et de toutes les victimes de cette sale guerre.

Publié sur lindépendant.fr le 7/6/2022

Craignant des débordements, ce mardi 7 juin 2022, la Préfecture avait pourtant pris un arrêté interdisant tout rassemblement à cet endroit. Cela n’a pas empêché les nostalgiques de l’Algérie française et leurs opposants de faire entendre leurs voix.

En dépit de l’arrêté préfectoral interdisant les rassemblements dans et aux abords du cimetière du Vernet à Perpignan, ce mardi 7 juin, partisans et opposants de l’Algérie française se sont affrontés au jeu du chat et de la souris pour défendre leur vision de l’Histoire, malgré la présence des forces de l’ordre.

À l’intérieur du cimetière, une poignée de personnes ont répondu à l’appel de l’Adimad-Mraf pour déposer une gerbe au pied d’une stèle controversée marquant la date anniversaire de l’exécution de deux membres de l’OAS, condamnés à mort par la justice française pour l’assassinat d’un fonctionnaire. 

« Ces militaires qui ont déserté l’armée ont été fusillés car ils se sont engagés pour l’Algérie française« , s’est exprimé Jean-Pierre Prevoteaux, balayant l’idée de crime de guerre commis par le mouvement paramilitaire. « On a fait que défendre un patrimoine français et ce que nos pères avaient créé en Algérie. Si c’est un crime, alors nous sommes des criminels« , ont poursuivi ces militants dans un discours par ailleurs teinté de remarques racistes ou homophobes.

Les opposants à l’hommage

À l’inverse, une vingtaine d’opposants à ce rassemblement a fini par surgir d’une pinède située en face du cimetière et déployer des banderoles pour manifester leur hostilité à une initiative qu’ils considèrent être « une apologie de crime de guerre ».

« Ces personnes honorées ont fait les pires des choses et ont été condamnées et exécutées par la justice française. Elles ont attenté à la République en tirant sur le général De Gaulle, assassiné des innocents », dénonce Jacky Malléa, membre fondateur de l‘Association nationale des Pieds noirs progressistes. Cette dernière milite ardemment pour que cette stèle érigée en 2003 dans le cimetière perpignanais soit déplacée dans un lieu privé et remplacée par un monument rendant hommage à tous les disparus de la Guerre d’Algérie.

Une polémique qui suscite chaque année des tensions alors que les portes du cimetière demeuraient jusqu’à l’année dernière le plus souvent fermées pour éviter tout débordement à l’intérieur. « Du temps de Pujol le cimetière était systématiquement fermé le matin. Depuis l’élection de Monsieur Aliot, le cimetière est ouvert« , avance à son tour un membre du Collectif pour une histoire franco-algérienne non falsifiée, réunissant plusieurs organisations de gauche et d’extrême gauche.

Une association qui avait organisé, le 19 mars dernier, une commémoration pour saluer l’anniversaire officiel marquant la fin de la guerre d’Algérie. Pendant ce temps, le drapeau tricolore était en berne sur le fronton de la mairie de Perpignan.

Aurélien Marchand