Publié dans LADEPECHE.fr
Le conseil municipal de Cabestany, dans les Pyrénées-Orientales, a validé à la majorité, ce jeudi, la proposition du maire Jean Vila.
De longue date, une réunion du conseil municipal n’avait pas rassemblé un public si nombreux, dont la présence s’expliquait par le caractère exceptionnel de sa séance.
À l’invitation du maire, Jean Vila, une délégation d’une vingtaine de Gilets jaunes s’est installée dans la salle pour entendre la proposition de l’édile, validée à l’issue du conseil municipal à la majorité des voix, selon nos confrères de L’Indépendant.
« L’actualité sociale est la lutte des Gilets jaunes, a déclaré l’édile dans une salle silencieuse et tendue. Ils portent, seuls, l’essentiel des revendications de la France qui travaille, celle qui a travaillé ou qui veut travailler. Cette lutte s’inscrit bien dans la tradition française des grandes conquêtes sociales de notre pays : la Révolution de 1789, la Libération, Mai-68 et les grandes luttes de 1995. Il est certain que celle des Gilets jaunes marquera à jamais les luttes sociales en France ».
« Leçon de courage des Gilets jaunes »
« Elle mérite d’être gravée dans le marbre. Certains ne retiendront que les actes de violence qui doivent être condamnés, mais les vrais coupables de ces actes ne sont pas toujours ceux que l’on désigne d’une manière trop facile. Les Gilets jaunes sont pacifiques et donnent une grande leçon de courage et de citoyenneté. Il me semble que le moment est arrivé non seulement de les soutenir, mais de trouver avec eux les moyens de renforcer ce mouvement unique et exemplaire. C’est la raison pour laquelle j’ai proposé au conseil municipal de donner le nom des Gilets jaunes à un rond-point de notre commune ».
Le maire Jean Vila a ensuite cédé son fauteuil à Richard Martzolff, l’un des Gilets jaunes : « Notre lutte est un événement majeur de l’Histoire de France et nous allons continuer à la mener. Encore trop de souffrance et d’injustice et les mesures annoncées par le président de la République ne les résoudront pas. En ma qualité de médecin, je vois de plus en plus de gens et de jeunes notamment qui n’ont pas les moyens de se soigner convenablement. Des millions de personnes en France vivent dans la précarité. Notre pays souffre d’un manque d’humanité qu’il lui faut retrouver ».
Des applaudissements nourris ont salué son intervention. Malgré les revendications identiques propres à l’ensemble des Gilets jaunes, cette délégation se scinde néanmoins entre les partisans d’une dissolution de l’Assemblée nationale et les autres, prônant le Référendum initiative citoyenne (RIC) pour l’inscrire dans l’article 3 de la Constitution.
Un colossal mouvement populaire que d’aucuns peuvent juger anarchique mais qui tend à prendre corps et s’amplifie de jour en jour.
Partager la publication "Un rond-point baptisé « Gilets jaunes » à Cabestany"