Le virus, la peur et l’étranger – Communiqué de la LDH-66

Avec la peur liée à l’épidémie revient partout dans le monde, avec force, cette barbarie, le besoin d’un bouc émissaire. Dans nos provinces, c’est le parisien qui est mis à cette place. A Perpignan, c’est le gitan, ce concitoyen présent depuis le XVe siècle, épinglé comme étranger de l’intérieur, qui remplit ce rôle de repoussoir ultime. Pourtant les gitans de Perpignan, malgré les rudes périodes de xénophobie, sont aussi les représentants de la culture catalane, avec une identité propre qu’il serait bon de reconnaître, comme reconnaître que le virus ne choisit pas ses cibles et va là où bon lui semble, allant de préférence dans des quartiers vétustes, là où la promiscuité règne, tels le quartier saint Jacques et certains immeubles du Vernet.

La Ligue des Droits de l’Homme s’élève et proteste vigoureusement contre cette recherche d’un bouc émissaire, celui-ci portant toujours la figure de l’étranger. Elle refuse cette xénophobie ambiante qui ne peut être l’émanation de l’hospitalité catalane. Elle refuse toute forme de discrimination, que nous soyons pauvre, vieux, obèse, femme, étranger, la Ligue des Droits de l’Homme sera toujours présente pour défendre la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables, ceci constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde.

Section des Pyrénées Orientales

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