2019, des impatiences sociales exacerbées.Tribune de Malik Salemkour, président de la LDH

L’année 2019 se termine comme elle aura commencé, avec des manifestations populaires et des mouvements sociaux qui révèlent des antagonismes croissants entre, d’un côté, de fortes attentes de justice sociale qui s’expriment de la part d’une population inquiète sur son présent et son avenir, et, de l’autre, du mépris avec des réponses inadaptées, destructurantes et insécures de la part du gouvernement et de sa majorité.

En dépit de ces tensions et des alertes venues de la société civile et des syndicats, le pouvoir en place s’entête, dans une vision ultralibérale et asociale qu’il déroule de manière technocratique et accélérée depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017. Ces choix politiques sont lourds de sens et radicaux en ce qu’ils défont pied à pied le contrat social et démocratique qui organisait la société française depuis le Conseil national de la résistance autour d’objectifs de redistribution sociale et de solidarité, garantis par l’Etat, protégeant les plus fragiles et assurant les moyens individuels et collectifs de progrès sur tout le territoire. Cela se traduit par un désengagement continu de la puissance publique dans ses missions de service public. Un choix dicté par une idéologie et des restrictions budgétaires qu’elle s’impose de façon dogmatique, refusant de faire contribuer des acteurs dont les fortunes s’envolent. La foi portée par le gouvernement en une capacité naturelle d’un système économique, libéré de tout entrave, à partager de manière optimale les richesses et à corriger les inégalités est pourtant d’évidence contredite dans les faits qui voient, au contraire, fortement s’accroître leurs concentrations. Cette logique idéalisée du « premier de cordée » a justifié le démantèlement, par ordonnances, du Code du travail au détriment des droits des salariés, la réforme des allocations chômage qui précarise les demandeurs d’emplois, le projet de revenu universel d’activité qui menace l’inconditionnalité des protections acquises pour les personnes en situation de handicap et les plus démunis, et maintenant la refonte du système de retraite avec des propositions des plus confuses et inquiétantes pour les générations présentes et futures.

En réaction au mouvement des « gilets jaunes », le gouvernement a dû rendre en urgence, en début d’année, des milliards d’euros qu’il avait précédemment captés des poches exsangues de celles et ceux qui ne pouvaient plus faire face à leurs dépenses de la vie quotidienne. Le président Macron a ensuite initié un « grand débat » national, avec un tour de France très médiatisé de confrontations directes avec la population. Il en était sorti sans surprise des attentes impatientes en termes de pouvoirs d’achat et de révision des fonctionnements démocratiques, avec aussi des aspirations contradictoires sur de nombreux sujets. Sans avoir réellement pris la mesure du malaise profond exprimé mais affirmant en avoir tiré la leçon, l’exécutif a promis de revoir sa méthode et de redonner sa place au dialogue civil et social. Force est de constater qu’il y a loin de la coupe aux lèvres. Le pouvoir s’enferme dans un autoritarisme aveugle qui met en péril la paix sociale et civile avec une violence inégalée à l’encontre des manifestants, des journalistes et des observations citoyennes sur les pratiques policières, les forces de l’ordre étant instrumentalisées à des fins de contrôle social. La concertation officielle engagée depuis l’été sur la réforme des retraites s’est avérée un leurre et a tourné à l’humiliation. Le gouvernement a finalement décidé seul, révélant tardivement ses orientations et en ne tenant aucun compte des propositions faites par les syndicats, ce qui conduit, en cette fin d’année, à des mobilisations revendicatives d’une exceptionnelle ampleur.

Faire vivre la démocratie sociale, donner corps aux droits fondamentaux

Ce sont des choix de société structurants qui sont actuellement en débat. Ils interrogent à la fois les finalités essentielles de l’Etat et les modalités des arbitrages à rendre entre intérêts et temps divergents. Quel pacte social, quel partage des efforts et quelle démocratie nous voulons.

Les réponses à y apporter ne peuvent être faites d’illusions et de promesses. Elles obligent le gouvernement à mettre toutes les cartes sur la table et à ouvrir réellement les discussions avec l’ensemble des parties prenantes. La démocratie sociale est un fondement de notre démocratie. Elle impose le respect des acteurs sociaux et l’écoute effective, en transparence des enjeux et des solutions proposées. Se priver de ces outils de fabrication de compromis sociaux, qui ont fait leurs preuves tout au long de l’histoire, ouvre le risque de tensions et de violences incontrôlables. Les multiples protestations connues cette année sont nées de l’attitude d’un pouvoir arrogant et de son incapacité à donner sa force à notre fonctionnement démocratique. Il devient urgent qu’il entende les aspirations profondes d’une partie du peuple qui s’inquiète légitimement d’efforts injustement répartis, de conditions de vie qui se dégradent, d’une précarisation croissante et d’incertitudes sur son devenir, avec des pouvoirs publics qui se désengagent et ne lui offrent pas les garanties nécessaires pour prévenir les injustices et les inégalités sociales, avec un système économique qui met gravement en péril la planète et toute l’humanité.

L’année 2019 se clôt avec ces questions essentielles, dont la façon dont il sera répondu éclairera l’avenir, bien sombre à ce jour. Les droits fondamentaux posés par la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 et la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948, avec leur indivisibilité qui affirme qu’il n’y a de libertés civiles et politiques sans droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux, effectifs et garantis de manière durable et égale pour toutes et tous, offrent un cadre utile à cette réflexion. Les oublier et refuser d’interroger le partage des richesses et la juste contribution à l’intérêt général conduirait à un changement de système, à une société d’arbitraire et de répression autoritaire. Il est possible au contraire de leur donner corps, pour que chacune et chacun demeure libre et égal en droits et en dignité aujourd’hui et demain. Notre démocratie sera d’autant plus forte si tous ses acteurs s’en emparent, en étant pleinement reconnus et citoyens.

Paris, le 26 décembre 2019

UN AN APRÈS – NI OUBLI, NI PARDON, PLUS JAMAIS ÇA, AGISSONS !

 

Grande marche en soutien à toutes les victimes,

Pour un logement digne, pour toutes et tous.

Samedi 9 novembre, 15h, Métro ND du Mont

Appel des citoyen·nes, collectifs d’habitants, syndicats et associations solidaires

Nous approchons d’une date historique, celle des effondrements de la rue d’Aubagne le 5 novembre dernier, qui ont fait 9 victimes. Fabien, Simona, Marie-Emmanuelle, Cherif, Niasse, Ouloume, Taher, Julien et Zineb, décédée suite à la répression policière. Près de 4000 personnes ont été délogées depuis, s’ajoutant à toutes les autres victimes du mal logement.

Les habitant.es, collectifs et associations n’ont depuis cessé, tous les jours, d’appeler et d’agir pour que le droit à la ville pour toutes et tous soit enfin respecté et que le mal logement et l’hébergement inconditionnel soient enfin considérés par les pouvoirs publics. Malgré l’urgence, aucune réponse à la hauteur des enjeux, mais une violence institutionnelle, un mépris de classe et une ville vendue depuis trop longtemps aux promoteurs immobiliers. Les habitant-es en sont les victimes, contraints de dormir dans des logements indignes propriétés de marchands de sommeil.

Retrouvons-nous par solidarité aux familles et leurs proches, dire d’une seule voix le refus de ce mépris et de cette violence institutionnelle et sociale et réaffirmer notre volonté d’une Marseille, vivante, populaire, accueillante !

Nous, citoyen.nes de toutes nationalités, collectifs, associations, syndicats, quelque soit nos luttes et par delà nos différences, appelons à s’unir pour une justice sociale et écologiste, pour la vérité, la justice et la dignité de toutes et tous. A nous de décider si ce moment doit entrer dans l’histoire de notre ville.

Répondons présent.es, aux côtés des proches des victimes. Rendez-vous samedi 9 novembre à 15h au cours julien, devant le métro Notre Dame du Mont

NI OUBLI, NI PARDON, PLUS JAMAIS ÇA, AGISSONS !

Premiers signataires :

AMPIL, Assemblée de la Plaine, Association des usagers des bibliothèques de Marseille, BDS France – Marseille, CGT Educ action 13, CNT-SO, Collectif d’Air-Bel « il fait bon vivre dans ma cité » , Collectif de la Cabucelle, Collectif des écoles du 3ème arrondissement, Collectif des écoles de Marseille, Collectif des États généraux de la Culture, Collectif des habitants organisés du 3ème, Collectif du 5 novembre – Noailles en colère, Collectif habitants de Maison Blanche, Collectif Mémoires en Marche, Conseil citoyen du 1/6, Didac’ Ressources, El Mamba, Emmaüs, Etats généraux des migrations, FSU13, FUIQP Sud, Gilets Jaunes du Toursky, Groupe de Veille Busserine, L’art de vivre, La marche mondiale des femmes 13 PACA, Les amoureux des bans publics, Les Co-citoyens, Ligue des Droits de l’Homme Marseille, Marseille féministe, MRAP 13, Osez le Féminisme ! 13, Quartiers Nord/Quartiers Forts, RESF 13, Salariés du McDo St Barthélémy, Santé sans frontière – MadOhane, Solidaires 13, Sud éducation 13, Syndicat des Quartiers Populaires de Marseille, UD CGT 13, UL CGT Centre-Ville, Un Centre-Ville pour Tous, Emmaüs, Alternatiba Marseille,…

 

Nous poursuivrons « en réunion » nos actions pour le respect des droits !

Avec l’ensemble des marseillaises et des marseillais scandalisés de la façon dont la puissance publique gère dans cette ville l’habitat indigne et le déficit de logements pour les plus précaires contraints de survivre dans des conditions innommables au profit très souvent de marchands de sommeil, nous poursuivrons « en réunion » et malgré les poursuites judiciaires nos actions pour le respect des droits !

L’image contient peut-être : 4 personnes, plein air
Lire le communiqué du Collectif du 5 Novembre !

« A Marseille, les autorités publiques ont abandonné la question de l’habitat indigne, laissant prospérer les marchands de sommeil et accentuer la précarité résidentielle des plus démunis. Près de 3500 personnes ont été délogées depuis les effondrements de la rue d’Aubagne, où 8 personnes sont mortes. Mais plutôt que d’agir, on préfère museler ceux qui accompagnent ces familles dans leur droit. Kevin Bhema Vacher est un des membres actifs du C5N. Il était depuis hier en garde à vue! Son crime: s’être montré solidaire depuis plus de 10 mois pour que les familles délogées soient traitées humainement et dignement.

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MARCHE POUR UNE VIE ET DES LOGEMENTS DIGNES

Le Collectif des habitants de Maison Blanche, après l’incendie qui a ravagé leur cité le vendredi 23 août, appelle à une journée de protestation le samedi 7 septembre à partir de 10H sur le lieu du sinistre puis à une grande marche de tous les Marseillais précédée d’un picnic à midi Porte d’Aix. Les participants se rendront ansuite au Vieux Port à 14H et rejoindront enfin la Mairie centrale, pour que de tels  drames ne se reproduisent plus. 
Une trentaine de collectifs, associations, syndicats et autres organisations ont signé l’appel à cette manifestation : nous les rejoignons et nous unissons pour le droit à un logement pour toutes et tous, pour la justice sociale et pour une vie digne. Après l’incendie de Maison blanche, tous les Marseillais s’unissent en solidarité. Depuis 10 mois et les drame du 5 novembre, 3500 personnes ont été délogées. La Mairie et l’Etat restent incapables de gérer cette crise humanitaire. La seule réponse a été la répression policière des habitants qui organisent seuls la solidarité avec les délogés.

Plusieurs rendez-vous sont fixés pour converger avec tous les quartiers :
10h Maison blanche, boulevard Danielle Casanova
11h Place Gaffo à la Belle de mai, 
12h Porte d’Aix où se tiendra un picnic
14h le Vieux port puis la Mairie centrale

merci à tous nos soutiens et tous nos camarades de lutte
Signataires : Collectif des habitants de Maison Blanche, Collectif du 5 novembre, Noailles en colère, Syndicat des Quartiers Populaires de Marseille, Ligue des Droits de l’Homme Marseille, Un Centre-Ville Pour Tous, Collectif le Panier en colère, Marseille féministe, Association des usagers de la BMVR , CEM – collectif des écoles de Marseille, DAL Marseille, Groupe de veille Busserine, Collectif de veille et soutien psychologique, Osez le féminisme 13, CGT Educ’action 13, Association Réinventer la Gauche, Association des locataires d’Air-Bel « Il fait bon vivre dans ma cité », Association « L’évêque family projet » (Campagne l’évêque), Collectif des Bourely, Collectif de la Cabucelle, Collectif Kallisté , Collectif Mémoire en Marche, Assemblée de la Plaine, Emmaus, salariés de McDo St Barthélémy, MadMars, Ballon Rouge, Engagements citoyens, Maison du peuple Marseille…

L’adjoint Ruas, visage de l’indignité municipale

Vendredi 23 août, un incendie ravage la Maison Blanche, copropriété dégradée du 14e arrondissement de Marseille. 24 familles sont évacuées, une soixantaine de personnes, traumatisées. Une journée entière, la situation stagne, les habitants sont piégés dans les mailles de l’administration marseillaise : pas d’eau, pas de nourriture, pas d’informations ni de droits. Devant l’incapacité de la mairie à assurer une prise en charge digne, les citoyens organisent depuis une semaine les repas et de nombreux hébergements en hôtel.
La situation de la Maison Blanche n’est pas nouvelle. Le 11 janvier 1981, une explosion de gaz avait fait 8 morts dans cette copropriété dégradée, dangereuse, connue des pouvoirs publics et notamment des services aujourd’hui sous la tutelle de l’adjoint au maire à la sécurité civile, M. Julien Ruas. Ces dernières années, de nombreux signalements avaient été envoyés à son administration pour dénoncer l’état d’insalubrité et d’indécence des logements, sans réponse. Au point que la semaine dernière, il y aurait pu y avoir à nouveau des morts dans un drame annoncé. Tout le monde garde à l’esprit le drame du 5 novembre 2018, où huit habitants de la rue d’Aubagne sont morts dans l’effondrement de leur immeuble. Lire la suite

Maison Blanche : Pour un relogement immédiat !

Une semaine après l’incendie du bat G de la cité Maison Blanche dans le 14°, les habitants sont toujours dans l’incertitude avec un légitime sentiment d’être abandonnés.

Pour l’heure toujours point d’arrêtés de péril ou de police générale, qui permettraient aux habitants délogés de bénéficier du cadre négocié dans la charte du relogement des personnes évacuées.

Si des familles ont l’assurance de pouvoir bénéficier encore de quelques nuits d’hôtels, d’autres sont déjà contraintes à regagner leur logement, sans électricité, gaz et eau.

Aucun élu, aucun fonctionnaire, aucun expert, aucun marseillais quelle que soit sa condition sociale et ses convictions politiques n’accepterait de réintégrer ce bâtiment dans les conditions présentes.

Nous attendons de la puissance publique, Etat et Ville de Marseille, d’autres réponses que celles des bureaucrates qui confondent le traitement des co-propriétés délabrées avec la prise en compte des personnes délaissées depuis des années.

Nous exigeons une véritable politique du logement social à la hauteur des besoins, et dans l’immédiat, le relogement de tous les habitants du bâtiment G.

Aucune loi ni aucun règlement n’empêche de faire mieux et vite. C’est une question de volonté politique.

Notre mobilisation et soutien aux habitants ne faibliront pas tant que cette situation perdurera.

Marseille le 29 aout 2019

 

Pour une charte du relogement à Marseille

Depuis le 5 novembre, plus de 2600 personnes ont été délogées à Marseille dans des conditions précaires, incertaines. Hôtels avec des enfants, changements récurrents, fin de la gratuité de la cantine, réintégrations dans leur logement calamiteux, la situation est intolérable dans la 2eme ville de France.
Les délogés ont besoin de votre soutien. Ils ont contribué à une charte du relogement avec les associations et collectifs qui militent au quotidien pour que soit sécurisé le processus et que leurs droits soient respectés.

Après avoir adopté le principe d’une charte, la mairie de Marseille freine des quatre fers !

Si nous atteignons 10 000 signatures, notre propositions devra être votée lors du prochain conseil municipal.
https://lemouvement.ong/pour-une-charte-du-relogement-a-marseille/

Fin de la trêve hivernale : Un moratoire sur les expulsions

Fin de la trêve hivernale : Les associations  demandent un moratoire sur les expulsions et des mesures fortes pour rendre effectif le droit au logement.

Le Collectif ALERTE PACA, dont la LDH est membre, interpelle aujourd’hui les pouvoirs publics sur la situation dramatique dans laquelle se trouvent des milliers de personnes, mal logés et sans logis, en particulier à Marseille, dans une région déjà marquée par l’insuffisance de logements sociaux et la saturation des dispositifs d’hébergement. Lire la suite

Marche du siècle / Marseille samedi 16 mars / Vieux port 14h

Notre contestation a éclos à l’automne. En hiver, sa croissance a été historique. Au printemps, elle change d’échelle. Il n’y a plus de saisons.

Nous sommes aujourd’hui des millions, prêt·es à résister, à déployer les alternatives, à demander des comptes au gouvernement, aux multinationales, aux banques et aux institutions financières.

Il est temps de changer de système industriel, politique et économique, pour protéger l’environnement, la société et les individus. Nous devons réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre dès maintenant pour limiter le réchauffement global à 1,5°C.

Nous devons préserver la biodiversité, alors que nous vivons une sixième extinction de masse. Nous devons renouveler la démocratie et contraindre les décideurs et décideuses à protéger les intérêts de toutes et tous plutôt que ceux de quelques un·es. Nous devons répartir les richesses pour obtenir la justice sociale, afin de garantir une existence digne pour chacun·e. Fin du monde et fin du mois relèvent du même combat.Appel unitaire à la Marche du siècle | LDH

Pour des logements dignes, poursuivons notre mobilisation!

La LDH Marseille et de nombreuses associations et organisations syndicales vous invitent à vous rassembler le JEUDI 20 DÉCEMBRE 2018 à 8h DEVANT LA MAIRIE à l’occasion du conseil municipal.

Appel à rassemblement du 20:12:2018