La Ligue des droits de l’Homme, parce qu’elle considère les droits sociaux comme des droits de l’Homme à part entière, soutient pleinement la mobilisation du 28 octobre organisée par les organisations syndicales. Elle se félicite du maintien de l’unité d’action nécessaire pour rappeler au gouvernement que le système par répartition est le seul à garantir les droits pour tous.
Si une réforme est nécessaire, ce ne peut être celle actuellement proposée qui ne changerait rien aux inégalités existantes par exemple entre femmes et hommes, qui aggraverait celles qui sont issues des places différentes sur le marché du travail, qui condamnerait les salariés précaires à une fin de vie dans la pauvreté, qui ne tiendrait aucunement compte des travaux les plus durs, effectués par les travailleurs les plus fragiles.
Dire aujourd’hui que la baisse du montant des retraites est inévitable, c’est passer sous silence l’effrayante inégalité des revenus et des patrimoines. Et c’est surtout refuser de répartir différemment des richesses toujours aussi concentrées dans les mains d’une minorité de plus en plus étroite qui est l’objet de toutes les attentions des gouvernants actuels.
Alors que la pression sur le Parlement succède à l’absence totale de négociation sociale mais qu’une écrasante majorité de nos concitoyens refuse cette « contre-réforme » injuste et soutient le mouvement social qui s’y oppose, et sur la base de sa contribution politique au débat sur les retraites, comme elle l’avait fait dans ses communiqués du 27 mai, du 24 juin, du 7 septembre et du 23 septembre, des 2, 12, 16 et 19 octobre, la LDH appelle à être le 28 octobre et le 6 novembre dans les rues de France aux côtés des salariés et de leurs organisations syndicales pour défendre un système de retraite solidaire.
Paris le 26 octobre 2010.