Début septembre, le Gouvernement a proposé à plusieurs organismes et municipalités d’accueillir une partie des exilés entassés dans des conditions indignes au sein de la jungle de Calais et notamment dans des centres de vacances. Les premières arrivées devraient s’effectuer à partir du 15 octobre. L’accueil des personnes qui pour la plupart ne se prolongera pas au-delà du 15 avril : certains pourraient en partir avant si des solutions étaient trouvées.
Ces accueils et la solidarité qu’ils génèrent, suscitent de nombreuses réactions d’hostilité de la part de la droite et de l’extrême droite mais aussi de simples citoyens.
Des caillasses et des coups de feu ont visé des villages de vacances à Saint-Brévin-les-Pins (Loire Atlantique). Des mairies ont fait voter des avis défavorables à l’accueil des migrants comme à Tourves (Var). Béziers a fait coller des affiches (avec photos-montages) sur lesquelles,il est écrit : l’Etat nous les impose. Ca y est. Ils arrivent ! Migrants dans notre centre-ville.
Mais plus près de nous, à Royan, dès que l’Etat a annoncé la venue de migrants aux centre de vacances EDF des Mathes (géré par le comité d’établissement d’EDF), le Front National a demandé que la municipalité adopte sa charte « Ma commune sans migrants » : ce à quoi a répondu le maire « Si cette décision est maintenue, il importera d’en fixer la durée, la plus courte possible, et il faudra aussi prendre toutes les mesures de sécurisation du lieu qui s’imposent … » :qu’en termes polis, ces choses-là sont dites … mais le fond reste le même.
Autre situation proche de Saintes : les élus de Bernay Saint-Martin ont entériné le vote des citoyens : pas de migrants à Bernay (un commerçant anime cette campagne). A Cognac (Charente), un collectif de 35 associations s’est créé pour soutenir les migrants de Calais qui doivent être reçus dans un bâtiment communal et a initié une contre-manifestation pour s’opposer au Front National qui, là encore, tient des propos xénophobes et racistes.
A Saintes, la LDH est engagée, depuis sa création en 2005, dans le Comité anti-expulsions saintais (CAES), qui apporte son soutien (juridique, administratif) mais aussi dans leur vie quotidienne (logement, inscriptions des enfants à l’école, suivi des soins,…) aux personnes étrangères dites « sans papiers »(de nouveaux termes apparaissent depuis quelques temps : réfugiés, migrants)…. Concerts, pétitions, rencontres avec les institutions font partie des multiples actions des militants saintais.
Quand les Espagnols étaient arrivés en France à partir de juillet 1936, la LDH s’était déjà engagée auprès des réfugiés qui fuyaient les horreurs de la guerre civile : à Saintes, un comité d’accueil avait été créé par la Ligue des droits de l’Homme et l’Union locale CGT et soutenu par de nombreuses associations réunies dans le comité du Rassemblement du Front populaire. Ce comité n’a cessé d’interpeller la municipalité de Saintes qui n’assurait (déjà !) que le minimum obligatoire demandé par l’Etat.
Il est bien loin le temps de France terre d’asile …. Si jamais il a existé autrement que dans les rêves de certains militants ! A l’exemple de nombreux associations syndicats et citoyens, nous disons nous aussi : Nous ne reculerons pas !