Corridor humanitaire pour la Syrie

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Mediapart

 

« Le minimum que la communauté internationale puisse faire est de créer un corridor humanitaire pour l’acheminement de médicaments, de nourriture et de provisions élémentaires » aux populations syriennes en danger, écrit le Mouvement syrien de non violence, qui appelle à la signature de cette pétition adressée à Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’ONU, Lakhdar Brahimi, envoyé spécial en Syrie et Valerie Amos, secrétaire générale adjointe des Nations Unies chargée de l’aide humanitaire. Fondé en 2011 en Syrie et dans la diaspora, le Mouvement syrien de non-violence a été au cœur des mobilisations pacifiques du début du soulèvement.

 



Nous sommes membres du Mouvement de non violence syrien, créé en 2011 par un groupe de Syriens qui adhèrent à la lutte non-violente et à la résistance civile comme instrument principal pour réaliser le changement social, culturel et politique en Syrie. Le Mouvement est une organisation non-gouvernementale apolitique bien établie œuvrant pour la création d’initiatives pour la paix.

Nous voulons remercier ceux qui ont récemment soutenu la Syrie et reconnu la souffrance de son peuple après la dernière attaque chimique contre les banlieues de Damas et nous apprécions votre solidarité dans la sévère crise humanitaire en Syrie.

De plus en plus, nous sommes préoccupés par le fait que la crise humanitaire qui touche le peuple syrien passe après les développements politiques. Alors que le monde entier prend enfin conscience de la question syrienne, ce qui nous réjouit, il est douloureux pour nous de voir que la Syrie n’est une question intéressante qu’à la lumière de la réponse des États-Unis à l’attaque chimique du 21 août 2013.

Nous saluons le fait que la communauté internationale et les activistes partout dans le monde se préparent pour une réponse humanitaire urgente: les habitants des régions non contrôlées par le régime meurent non seulement à cause de l’agression ininterrompue mais aussi en raison de la pénurie de nourriture, d’aide et d’assistance médicale.

Nous sommes attristés de voir que les récentes discussions sur la Syrie portent finalement plus plus sur les Etats-Unis et leur rôle dans le monde, et gardons à l’esprit les débats précédents sur la présence d’Al-Qaeda en Syrie, pendant que la crise humanitaire qui empire chaque jour reste hors discussions.

Vous ne savez peut-être pas que les organisations internationales comme la Croix-Rouge ne peuvent pas travailler dans les zones non contrôlées par le régime. Ces organisations sont obligées de coopérer avec une autorité centrale, ce qui veut dire qu’environ deux millions de personnes vivant dans les banlieues de Damas (y compris celles tuées par l’attaque chimique) sont privées de provisions, car le régime considère ces zones comme des régions rebelles, en empêchant ainsi l’accès à quiconque.

Par conséquent, le besoin est grand pour ces personnes qui lentement et systématiquement sont obligées de se réfugier dans les pays voisins comme le Liban et La Jordanie. En effet, mardi 3 septembre, le nombre de réfugiés a dépassé les deux millions de personnes ; principalement des femmes et des enfants. Nous croyons que le minimum que la communauté internationale puisse faire est de créer un corridor humanitaire pour l’acheminement de médicaments, de nourriture et de provisions élémentaires. Nous incitons les Nations Unies à agir dans le cadre de leur propre mission qui consiste au droit et à l’obligation de protéger les civils.

De même, nous demandons à toutes les ONG et organismes internationaux de nous aider à diffuser cet appel auprès des parties concernées. Nous vous appelons à employer vos réseaux pour accentuer la pression sur les politiciens et les décideurs en vue de créer ces corridors humanitaires.

Le Mouvement de non-violence syrien