La grève de la faim s’étend chez les harkis

Un deuxième gréviste de la faim a rejoint, hier, le mouvement entamé par Boaza Gasmi il y a deux semaines.

Saami Loardi et Boaza Gasmi sont tous deux en grève de la faim pour la reconnaissance des harkis.

Saami Loardi et Boaza Gasmi sont tous deux en grève de la faim pour la reconnaissance des harkis. (photo émilie drouinaud)

Saami Loardi, 51 ans, a rejoint Boaza Gasmi, président du Comité national de liaison des harkis, dans son quinzième jour de grève de la faim. Depuis hier les deux hommes partagent le camion installé place Fallières. Et demandent que le président de la République François Hollande reconnaisse « que la communauté harki a été abandonnée, comme il s’y était engagé », explique Mohand Saci, le porte-parole.

Boaza Gasmi avait prévenu : le mouvement qu’il a entamé il y a deux semaines risquait de faire tache d’huile s’il n’obtenait pas une réponse du président de la République François Hollande. « Que ça s’étende » c’est désormais l’objectif affiché. Chaque jour des femmes et hommes se relaient autour de la petite table de camping dressée devant le camion. Ils pourraient être plus nombreux à entamer une grève de la faim, si le collectif trouvait un local plus spacieux dans lequel il pourrait s’organiser.

« Un combat juste et noble »

« Le 22 avril 1975, on criait ‘‘13 ans ça suffit’’ », se souvient Mohand Saci. « Nous sommes toujours en attente de cette reconnaissance », enchaîne Saami Loardi. « Je crois que c’est un combat juste et noble. Je suis prêt à mettre ma santé en péril pour que les doléances que nous portons depuis plus de 50 ans soient écoutées et entendues au plus haut niveau de l’État. » Au bout de deux semaines, le mouvement commence à attirer les candidats politiques. La tête de liste UMP aux municipales de Villeneuve-sur-Lot, Renaud Leygue, est passé, hier, sur le campement de fortune. Boaza Gasmi lui attend une réponse au fax envoyé à l’Élysée hier.