Un souci de plus pour Dieudonné. Le Monde a révélé que le théâtre parisien de la Main d’or, où l’humoriste se produit depuis 1999, n’est pas couvert par la licence de catégorie 1, obligatoire pour exploiter un lieu de spectacle. L’information avait d’abord été délivrée par Jean-Claude Elfassi, un paparazzo en lutte ouverte contre Dieudonné. Elle a été confirmée au Monde et à Libération par la direction régionale des affaires culturelles (Drac) d’Ile-de-France.

Dans le détail, cette licence ferait défaut à Bonnie productions, société titulaire du bail de la Main d’or et radiée du registre du commerce depuis septembre 2013. «La licence de Bonnie productions a expiré en février 2012 et n’a pas été renouvelée depuis», confirme-t-on à la Drac. Quant aux Productions de la plume, société gérée par la compagne de Dieudonné et qui produit ses spectacles, elle ne dispose que des licences de deuxième et troisième catégories, correspondant aux producteurs et diffuseurs de spectacles. Pas de la fameuse licence 1, qui permet d’exploiter une salle.

«Des investigations ont été lancées à ce sujet il y a quelque temps, poursuit-on à la Drac, sans préciser leurs résultats. Si elles confirment le manquement, la sanction peut aller jusqu’à deux ans de prison et 30 000 euros d’amende. En revanche, la fermeture du théâtre n’est pas systématique. Plusieurs autres lieux de spectacles en Ile-de-France sont concernés par un problème similaire.» Du côté de la préfecture de police de Paris, on dit avoir «entendu parler» du sujet, sans plus de commentaires.

La licence de première catégorie est nécessaire «pour ceux qui assument l’entretien et l’aménagement des lieux de spectacle», précise le ministère de la Culture sur son site internet. Elle est attribuée «notamment sur justificatif d’avoir suivi une formation agréée sur la sécurité des spectacles».

Si ce manquement est confirmé, il pourrait être utilisé par les propriétaires du théâtre de la Main d’or, qui entendent faire vider les lieux à leur encombrant locataire. Ces trois cogérants d’une société immobilière parisienne, dont Libération avait révélé les intentions, refusent depuis tout contact avec la presse. Peut-être faute d’avoir, pour le moment, trouvé l’angle d’attaque adéquat : depuis le rachat du théâtre, en 2011, Dieudonné s’est régulièrement acquitté de son loyer de 10 000 euros mensuels. Et la radiation de Bonnie productions ne serait pas un motif suffisant pour rompre le bail, qui court jusqu’en 2019.

Jointe par Libération, l’avocate des Productions de la Plume n’a pas souhaité commenter ce nouveau rebondissement.

Dominique ALBERTINI