François Hollande, minable et odieux

POLITIS

Par Michel Soudais

19 octobre 2013

 

Après avoir pris connaissance du rapport sur les conditions d’éloignement de Leonarda Dibrani, François Hollande avait le choix entre deux décisions.

  • Justifier une expulsion dont le rapport affirme qu’elle « est justifiée en droit » et « conforme à la réglementation en vigueur ».
  • Ordonner un retour de la famille pour permettre aux enfants de poursuivre leur scolarité dans une langue qu’ils connaissent.

Dans le premier cas, le chef de l’Etat n’aurait fait qu’appliquer l’adage Dura lex, sed lex. Cette fermeté aurait mécontenté la gauche mais satisfait la droite ainsi que les partisans d’une gauche affranchie (de la gauche) et réduite à l’ordre.
Dans le second cas, François Hollande pouvait déclarer ne pas vouloir faire usage de la « force injuste de la loi » ; il n’aurait pas été le premier François dans ce cas. Mitterrand, à qui l’on doit l’expression, avait dit, lors d’une intervention télévisée le 16 décembre 1984, ne pas vouloir y recourir en Nouvelle Calédonie, face aux indépendantistes. La droite aurait hurlé, Manuel Valls et son ombre, Luc Carvounas, auraient mangé leur chapeau… Au moins cette décision aurait ouvert la voie à un réexamen critique et à une réforme de la législation héritée de Nicolas Sarkozy.

Plutôt que de trancher entre l’une de ces deux options, François Hollande a tenté de concilier tout le monde. Comme au temps où il dirigeait le PS, le président de la République a tenté une synthèse mi-chèvre mi-chou, « apaiser tout en permettant à la loi de s’appliquer ». Le résultat est un bricolage tactique aussi misérable que détestable. « La loi doit être respectée et appliquée par tous » mais « si elle le demande et dans le cadre de sa scolarité, un accueil sera réservé à Leonarda en France, et à elle seule ».
Une enfant de 15 ans est ainsi mise en situation de choisir entre l’école de la République et ses parents, entre la France et sa famille. Le piètre jugement de Salomon de François Hollande contrevient à l’esprit de la Convention internationale des droits de l’enfant et à l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme. Il est humainement indigne.
Ce samedi, un François Hollande dans des habits trop grands pour lui s’est montré fort minable. Et bel et bien odieux.