Répression à Sotchi: un écologiste envoyé en camp de travail
Mediapart
L’écologiste russe Evguéni Vitishko purge actuellement une peine de prison de quinze jours dans sa petite ville de Touapsé (au nord de Sotchi) pour avoir proféré des jurons en public sur un quai de gare de banlieue, jurons qui n’ont été entendus que par l’un des policiers qui le suivaient discrètement. Leur mission : faire en sorte que ce militant ne puisse pas prendre l’avion pour Moscou où il devait tenir une conférence de presse pour détailler toutes les destructions et toutes les atteintes aux Droits Humains entrainées par la préparation des Jeux olympiques d’hiver de Sotchi.
Au cours de cette comparution en flagrant délit, et en dépit des efforts de ces avocats Alexandre Popkov et Marina Dubrovin, la justice russe a organisé, c’est inédit même en Russie, une comparution par vidéoconférence avec le tribunal régional de Krasnodar, la capitale de la région. Il s’agissait essentiellement, sans que la défense puisse faire valoir ses droits, de révoquer le sursis à la condamnation de trois ans de camp infligée au mois de décembre dernier par Evguéni pour « hooliganisme ».C’est à dire pour avoir accroché aux grilles de la propriété du gouverneur de la province, une banderole expliquant « La forêt appartient à tous, c’est notre bien commun ». (1)
Cette semaine, bien avant la fin des jeux, Evguéni va donc partir pour un camp de travail et de redressement à régime sévère pour trois ans. Jusqu’au bout le responsable de l’association Ecovahta, Les gardiens de l’écologie du Caucase, se sera battu pour raconter aux Russes et à la presse internationale l’ampleur des dégâts environnementaux, sociaux et humains. Ceci dans la plus grande indifférence des journalistes sportifs qui se borne à égrener le double décompte des médailles et des températures de plus en plus hautes. La tragédie écologique de la superbe vallée (protégée) de Krasnaïa Poliana n’intéresse pas mes confrères. Le pouvoir de Vladimir Poutine comptait sur cette indifférence. Et, un a un, les derniers défenseurs des Droits Humains, quittent Sotchi. Parfois pour l’étranger. De peur d’être arrêtés, persécutés et condamnés comme Evguéni Vitishko. Et l’on ne » voit guère en France, d’intellectuels et de militants, même chez les Verts, se mobiliser pour aider ces gens courageux…
(1) Voir le reportage publié il y a quelques jours par Mediapart…
Voici le sobre communiqué envoyé par les amis d’Evguéni, communiqué qui se termine par cette phrase : « Un nouveau prisonnier politique condamné pour des raisons inventées de toutes pièces pour ses activités environnementales et en faveur des Droits de l’Homme ».
ПОСРЕДИ ОЛИМПИАДЫ ЕВГЕНИЯ ВИТИШКО ПОСАДИЛИ НА ТРИ ГОДА В КОЛОНИЮ
Краснодарский краевой суд оставил в силе решение Туапсинского суда
об изменении наказания члену Совета Экологической Вахты Евгению Витишко
Сегодня одновременно в Краснодаре и в Туапсе проходил суд по делу Евгения Витишко,
известного общественного деятеля, члена Совета Экологической Вахты по Северному Кавказу. Судья Краснодарского краевого суда Андрей Коннов рассматривал апелляцию на решение судьи Туапсинского городского суда Игоря Милинчука от 20 декабря 2013 года, согласно которому Евгению Витишко условное наказание, которое он получил по приговору в рамках так называемого « дела о порче забора » на даче губернатора Кубани Александра Ткачева, была заменено на три года заключения в колонии. Евгений Витишко участвовал в суде из Туапсе по видеотрансляции. Его защищали адвокаты Александр Попков и Марина Дубровина.
Начало суда было задержано на два часа. Суд был скорым и заранее предрешенным. Андрей Коннов удовлетворил все ходатайства прокуратуры и поддержал ее требование оставить решение судьи Милинчука в силе. С этого момента Евгений Витишко осужден на три года колонии. В России посреди Олимпиады-2014 появился новый политзаключенный, осужденный по сфабрикованным основаниям за свою природоохранную и правозащитную деятельность.
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Bonjour
Pour arréter les dégats et mettre fin au gachis et à la corruption, signez et faites suivre la pétition pour un contrôle citoyen du CIO :
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