Notre-Dame-des-Landes : le vrai scénario de la manifestation contre le projet d’aéroport
Mediapart.fr
La ville de Nantes a-t-elle été le théâtre de scènes de « guérilla urbaine » samedi après-midi lors de la manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ? Le ministre de l’intérieur, des élus locaux, des responsables politiques nationaux et des chaînes de télévision déroulent un même scénario. Pourtant, sur place la réalité fut bien différente : une manifestation familiale et festive, des violences en marge, un jeune homme gravement blessé par un tir de police. Mediapart a reconstitué le déroulé des événements.
La ville de Nantes a-t-elle été le théâtre de scènes de « guérilla urbaine » samedi après-midi lors de la manifestation contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ? L’« ultra gauche violente » et de « véritables casseurs antisystème » ont-ils orchestré une razzia en plein jour au cœur de l’une des plus grosses villes de France ? Les associations de paysans et de riverains opposés au projet d’aérogare sont-elles devenues « la vitrine légale d’un mouvement armé » ?
Depuis samedi, le ministre de l’intérieur, des élus locaux, des responsables politiques nationaux et des chaînes de télévision déroulent un même scénario, univoque : la prise en otage d’une manifestation familiale par des hordes armées et la mise à sac du centre-ville (voir notamment ici, ou là, et encore ici) . Ces déclarations sont pourtant bien éloignées des faits que Mediapart a pu constater sur place, samedi, pendant la manifestation. Que s’est-il vraiment passé samedi 22 février entre 13 heures et 19 heures dans la métropole des Pays de la Loire ? Voici le déroulé des événements que nous avons pu reconstituer.
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Voir ici notre dossier complet sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes
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Le 12 février à 17 h 30, dix jours avant la date du rassemblement, le collectif des organisateurs composé d’opposants historiques à l’aéroport, d’agriculteurs et d’occupants de la Zad, la zone d’aménagement différée, déclare en préfecture une manifestation. Le parcours part de la place de la préfecture de Nantes et s’arrête square Daviais, dans le centre-ville. « Il existe une tradition syndicale en Loire-Atlantique selon laquelle on ne demande pas d’autorisation, on déclare les manifestations », explique Julien Durand, agriculteur retraité et pilier de l’Acipa, la principale association des opposants. «Nous avons souvent des manifestants non disciplinés, reconnait Patrick Lapouze, directeur de cabinet du préfet de Loire-Atlantique, qui dit être à l’initative de la réunion du 12 février. Mais lorsqu’il s’agit de manifestants institutionnels avec des personnalités politiques présentes, il serait tout de même bon que les règles républicaines soient respectées».
Deux jours plus tard, ce trajet est refusé par l’État qui, selon les organisateurs, s’oppose à son passage par le Cours des 50-otages, l’une des principales artères de la ville, très régulièrement empruntée par les manifestants nantais. Plusieurs réunions se tiennent, aucun accord n’est trouvé. De son côté, Patrick Lapouze, directeur de cabinet du préfet de Loire-Atlantique, affirme avoir proposé en vain plusieurs itinéraires qui passaient tous par le Cours des 50-otages. « Le Cours des 50-otages n’est pas un problème, au contraire c’est le lieu des manifestations institutionnelles, affirme-t-il. Mais les organisateurs voulaient passer aussi par les rues latérales, commerçantes et tortueuses où le maintien de l’ordre n’était pas possible. À partir du moment, où ils ont refusé, j’ai indiqué que je bloquerais le Cours. »
Le 22 février à 13 heures, jour de la manifestation, la place de la préfecture est noire de monde. Quelque 1 500 gendarmes et policiers sont mobilisés, dont selon nos informations le GIPN. Des familles, des délégués de comités de soutien de divers départements, des bonnets rouges – dont le maire de Carhaix, Christian Troadec –, des élus, des militants associatifs et syndicaux et de nombreux masques à l’effigie d’espèces animales présentes sur la Zad et menacées par le projet d’aéroport : triton crêté, triton marbré, lézard, campagnol…Le rassemblement est calme et joyeux. Peu de banderoles. Le cortège démarre autour de 13 h 15. Il suit un parcours alternatif, plus au sud, pour dégager la route du gros des manifestants, explique Julien Durand, l’un des organisateurs. Les forces de l’ordre bloquent le bas du Cours des 50-otages, ce qui raccourcit le parcours, au risque de ne pas permettre à tout le monde de défiler, précise Durand : « C’était trop court pour l’ampleur de la manif. »
Les manifestants sont nombreux : 20 000 selon la police, sans doute 50 000 selon les organisateurs, qui comptent 65 cars et 520 tracteurs, soit plus que pour la manifestation de réoccupation de la Zad (voir ici) du 17 novembre 2012 (40 bus et 400 tracteurs environ), dont le décompte oscille entre 15 000 et 40 000 participants. Très vite, des murs se couvrent de tags : « Nantes ma prison citoyen maton », « Non à l’Ayraultport », « Vinci dégage ». Les (rares) avions qui survolent cette partie de la ville sont hués. Un slogan résonne, en boucle : « Non à l’aéroport ! Résistances et sabotages ! » Sur un chantier de Vinci, le concessionnaire de Notre-Dame-des-Landes, en bord de parcours, une tractopelle est mise en feu. Une agence de Vinci est mise à sac : volets de bois arrachés, vitrine brisée, ordinateurs détruits, fils arrachés, armoires renversées.
« Pourquoi cette agence et ce matériel n’ont-ils pas été protégés ? Vinci est la cible des anti-aéroport », s’interroge aujourd’hui Julien Durand. « Comme les commerçants et la municipalité, les responsables de Vinci ont été alertés, ils ont jugés les volets de bois suffisants : après c’est un choix individuel », répond le directeur de cabinet du préfet. Mais les autorités semblent avoir été surprises par des actes de vandalisme qui ont commencé dès le départ du cortège et non sur la fin lors de la dispersion. Sur les précédentes manifestations de ce type, « les dégradations n’avaient jamais commencé aussi tôt, de façon aussi violente, et ce sous le regard bonhomme des manifestants institutionnels », indique Patrick Lapouze.
Un peu avant 15 heures, les premiers manifestants, des militants de la Confédération paysanne et de Via Campesina notamment, sont arrivés square Daviais, l’esplanade de fin de parcours. Débutent les premières prises de parole. Tout est calme. À 500 mètres de là environ, des affrontements débutent, au bas du Cours des 50-otages. D’un côté, des petits groupes lancent des pavés, des œufs remplis de peinture et autres projectiles sur les forces de l’ordre. De l’autre, des rangées de CRS tirent des bombes lacrymogènes à répétition. Les canons à eau déversent des tonnes de liquide à grands jets. Des grenades assourdissantes retentissent. Le commissariat tout proche, pourtant barricadé, est recouvert de tags, de jets de peinture. Début d’incendie à l’intérieur. Deux agences de voyagistes (Fram et Nouvelles frontières) sont mises à sac (vitrine brisée, intérieur détruit).
Une antenne du conseil général est aussi visée. Le toit d’un abri de tram part en flammes. Le feu se propage à un arbre voisin qui lui aussi se consume. Il s’agit sans conteste de destructions de biens matériels. Mais pourquoi parler d’attaques contre « des symboles de la République », comme l’affirme le président de la région, le socialiste Jacques Auxiette ? Ces actes de vandalisme semblent ciblés : les autres commerces sur le parcours, sans lien avec les porteurs du projet d’aéroport, sont laissés intacts (boulangeries, boutiques de fringues, épicerie…).
En milieu d’après-midi, des slogans plus radicaux apparaissent : « un flic, une balle ». Au sol, gisent des extincteurs pré-remplis de peinture pour taguer plus vite et plus fort. Mais ces échauffourées restent très circonscrites. Car en même temps, les manifestants continuent de défiler, les yeux rougis par l’épais nuage de lacrymogènes. Le meeting du square Daviais se poursuit dans les rires et les chants. Sur la place du commerce, à 100 mètres d’une bataille rangée entre CRS et manifestants, des dizaines de personnes boivent un verre assises en terrasse. Des passants font leurs courses. Certains manifestants tentent d’empêcher les attaques anti-policières. Mais la plupart laissent faire et poursuivent leur chemin. La scène n’a rien d’une guérilla urbaine. Aucun mouvement de panique. Pas d’état de siège. Tous ceux qui le souhaitent peuvent s’éloigner.
Un jeune charpentier a perdu son œil
Combien de militants de culture « black bloc » se trouvent-ils dans les rues de Nantes ? À vue d’œil, très peu. Quelques dizaines au maximum. On semble les reconnaître à leur organisation bien rodée. Le visage entièrement recouvert, ils changent de vêtements sous une tente pour mieux se dissimuler quand ils quittent les lieux, et transportent leur matériel en caddies de supermarché. « Il y avait des groupes hyper organisés, habillés en noir avec des sacs à dos, on en a vu certains retirer leurs vêtements pour les mettre au feu », dit Caroline de Benedetti, présente dans le cortège et qui s’occupe du magazine L’Indic.
Mais autour d’eux, parmi les lanceurs de projectiles, on voit de nombreux jeunes bien moins préparés. Leur visage est apparent, parfois même sans capuches. Certains portent des drapeaux bretons, sans rapport avec les habituels étendards anarchistes. Impossible de les relier au black bloc, et encore moins à l’« ultra gauche » désignée par Manuel Valls. Cette expression, notamment popularisée par le criminologue Alain Bauer – et ami de trente ans du ministre de l’intérieur – ne recoupe aucune réalité sociologique avérée dans les mouvements politiques radicaux, beaucoup trop épars et autonomes les uns des autres. Elle avait servi au ministère de l’intérieur alors tenu par Michèle Alliot-Marie, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, au moment de l’affaire de Tarnac. La préfecture agite quant à elle le chiffre d’un millier de personnes, ayant « le profil traditionnel de ceux qu’on rencontre sur la Zad, allant de modérément à extrêmement violents avec des méthodes qui s’apparentent à celles des Black bloc ». Car Patrick Lapouze en est persuadé : « Ce que j’ai vu à Nantes hier, c’est ce que je vois depuis des années sur la Zad. On estime que le nombre de gens qui y sont actuellement est de 200, mais le nombre total de ceux qui y tournent est de l’ordre d’un millier. »
Pour Philippe Capon, secrétaire général de l’Unsa Police, les événements n’avaient rien d’imprévisible. « C’est un remake du sommet de l’OTAN à Strasbourg (en 2009, ndlr) avec des petits groupes très organisés, hyper-violents, dont on connaît très bien le mode d’action, explique-t-il. Ils arrivent, ils cassent en sachant d’avance où ils vont taper, puis ils s’en prennent à la police. On aurait pu les arrêter bien avant. Mais on a senti un flottement sur les instructions samedi, avec des ordres et des contre-ordres. Un commissariat en feu, ce n’est pas normal. »
Françoise Verchère, conseillère générale du Parti de gauche et l’une des responsables du collectif des élus doutant de la pertinence de l’aéroport (le Cédépa), parle, elle, carrément de « manipulation pour essayer de justifier le projet d’aéroport » : « Dès le samedi matin, en arrivant à l’aéroport de Nantes avec les tracteurs, les policiers nous ont dit que les black blocs allaient gâcher notre manifestation », explique-t-elle, jointe par téléphone. Dans une lettre ouverte au ministre de l’intérieur, elle s’étonne donc que ces casseurs, manifestement attendus par les autorités, n’aient pas été arrêtés avant leur arrivée. Impossible, pour des raisons matérielles et de respect des libertés, de filtrer les casseurs parmi « les 20 000 personnes qui sont rentrées dans Nantes samedi pour une manifestation qui n’était pas interdite », prétend le directeur de cabinet du préfet. « Il fallait mettre 25 000 militaires autour de Nantes pour faire des barrages ? » rétorque-t-il.
Côté forces de l’ordre, la préfecture de Loire-Atlantique compte 27 personnes (13 CRS et 14 gendarmes) admises au CHU, sans plus de détails. Côté manifestants, le décompte est moins précis : une quarantaine de personnes auraient été admises. Au moins deux ont fini au CHU avec de graves blessures au visage suite à des tirs. Un jeune charpentier cordiste de 29 ans, Quentin Torselli, a perdu son œil (voir ici ce billet de blog). « L’œil est crevé et l’os ainsi que le nez sont cassés en plusieurs endroits, c’est très douloureux », explique-t-il, joint par téléphone au CHU de Nantes. Il a été touché vers 19 heures place de la Petite Hollande, alors qu’il cherchait à se replier face à un barrage de CRS, selon son témoignage. « J’ai fait la manifestation avec tout le monde jusqu’au Cours des 50-otages qui était bloqué, raconte Quentin Torselli. Les CRS tiraient lacrymos, grenades et flashballs en tir tendu en se protégeant derrière quelqu’un d’autre. J’allais pour partir quand j’ai été touché et j’ai perdu connaissance. »
Pour Yves Monteil, photographe indépendant et membre de Citizen Nantes, témoin de la scène : « C’était : jets de pierres et de bouteilles contre tirs de lacrymos et de flashball. ». Il ajoute que « le manifestant blessé a été évacué dans une rue adjacente, au moment où le cordon de CRS avançait dans l’allée principale. Alors qu’une vingtaine de personnes levaient les bras en disant “Arrêtez, il y a un blessé”, les CRS ont continué à progresser dans cette rue adjacente en envoyant des lacrymos et des grenades ».
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Retrouver ici notre dossier Flashball
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La préfecture indique que seuls des LBD 40×46, des Flashball deuxième génération plus puissants et précis, ont été utilisés. Quentin Torselli, qui se définit comme un « citoyen, pas spécialement militant », a d’abord pensé à une grenade assourdissante « à cause du bruit ». « Je me rappelle d’un grand bruit et d’un grand choc, qui correspond en fait sans doute à l’éclatement de mon œil, indique-t-il. Un médecin m’a dit que les lésions correspondent à un tir de Flashball et on n’a pas retrouvé d’éclats de grenade. » Selon Yves Monteil, un autre manifestant, lui aussi blessé au visage par un tir, a été pris en charge par les secours près du CHU à peu près au même moment (voir ici d’autres photos). « Il a pris un tir de Flashball dans le nez dans le même quart d’heure », affirme le photographe, qui affiche lui un bel hématome au thorax, causé selon lui par un tir de lanceur de balle de défense alors qu’il filmait. De son côté, Quentin Torselli a effectivement croisé « quelqu’un qui a été blessé à l’œil » en se rendant au scanner. Contacté, le CHU de Nantes n’a pas souhaité confirmer.
« La réaction policière est disproportionnée, réagit le jeune charpentier. Ces armes, Flashball, grenades assourdissantes, sont dangereuses et n’ont pas leur place dans des manifestations. » Il envisage des suites juridiques, au pénal ou devant le tribunal administratif, « ne serait-ce quepour que ça n’arrive plus à d’autres ». En France, selon notre décompte, une vingtaine de personnes ont été grièvement blessées par des lanceurs de balles de défense depuis 2004. « Sans surprise, la liste des blessés et des éborgnés ne cesse de s’allonger », note le collectif « Face aux armes de la police ». Sans aucune réaction du ministère de l’intérieur, malgré les mises en garde à répétition de feu la CNDS puis du Défenseur des droits. « Il n’était pas masqué, pas armé, en train de reculer face à une charge, s’indigne sa mère Nathalie Torselli. J’ai une tristesse infinie, une rage qu’un gosse qui est là pacifiquement pour manifester son désaccord se retrouve dézingué. Il n’a rien fait que d’être là. »
Selon la préfecture, 14 personnes ont été interpellées. «La priorité pendant ces huit heures de violences était de défendre ce qui pouvait être protégé, dit Patrick Lapouze. Mais nous avons beaucoup de matériel vidéo, photographique en cours d’exploitation.» Le maire de Nantes Patrick Rimbert (PS) a indiqué dimanche qu’il allait porter plainte contre X… pour tous les dégâts causés par la manifestation. Contactée lundi, la procureure de la République, Brigitte Lamy, indiquait n’avoir pour l’instant reçu aucune plainte.
À la suite de ces débordements, le préfet de Loire-Atlantique, Christian de Lavernée, a accusé les associations d’opposants d’être devenues « la vitrine légale d’un mouvement armé », expression qui s’applique habituellement aux mouvements indépendantistes en lien avec des groupes pratiquant la lutte armée, au Pays basque, en Corse ou en Irlande. Dans un premier temps, les organisateurs de la manifestation ont publié un communiqué plutôt conciliant vis-à-vis des heurts de samedi : « Il existe différentes manières de s’exprimer dans ce mouvement. Le gouvernement est sourd à la contestation anti-aéroport, il n’est pas étonnant qu’une certaine colère s’exprime. Que pourrait-il se passer en cas de nouvelle intervention sur la Zad ? » En réalité, les organisateurs de la manifestation sont divisés. Avant de repartir de Nantes, plusieurs comités locaux de soutien aux opposants leur ont demandé de condamner plus fermement les violences. L’Acipa, l’association historique d’opposants, tient une réunion exceptionnelle dès lundi soir. Et prévoit de tenir une conférence de presse à ce sujet jeudi prochain.
« L’unité de l’action et de l’opposition se vit tous les jours sur la zone, considère Julien Durand. Nous sortons de six mois d’occupation militaire, qui a occasionné la destruction de maisons, d’outils de travail, la pression militaire sur les habitants de la zone. J’appelle à mettre à leur juste place les dégradations matérielles de samedi par rapport aux préjudices physiques que nous avons connus. Parmi nous, certains ont perdu un œil et ont eu des orteils arrachés. » Le dossier de l’aéroport de la discorde est aujourd’hui en stand-by : la préfecture de Loire-Atlantique a publié fin 2013 les décrets nécessaires à l’ouverture des travaux mais aucune intervention n’est attendue sur le terrain avant les imminentes élections municipales et européennes.
La boîte noire :Cet article a été mis en ligne lundi soir un peu avant 21h. Depuis, nous avons reçu le message suivant d’Alain Bauer : « Je lis avec curiosité votre dernier papier sur la manifestation de Nantes. Contrairement à ce que vous indiquez, je ne suis ni l’inventeur ni l’utilisateur du terme ultragauche. J’en ai étudié l’apparition et l’utilisation depuis une première définition par Lénine dans un article, mais ma contribution s’est arrêtée à cela. La pratique de l’amalgame et l’idée que le ministre de l’intérieur se puisse s’exprimer sans référence à mes travaux est sans doute flatteuse, mais très fausse ».
En réalité, dans notre article, nous écrivons que M. Bauer a popularisé la notion d’ultra gauche, et non qu’il l’a inventée.
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