Vie de la section

La section de Saint-Gratien – Sannois – Ermont et Eaubonne souhaite à tous une très belle année 2020 dans le respect de la devise de notre pays :

Liberté – Egalité – Fraternité

Communiqué

Le maire de saint-Gratien arrange la laïcité à sa sauce.

Parce qu’elle portait un foulard, le maire de saint-Gratien, Julien Bachard, expulse une exposante musulmane du marché de noël organisé par la commune.

Dans cette affaire, le maire prend des libertés avec la loi sur le port du foulard. En effet cette personne n’étant pas employée de la commune de saint-Gratien n’exerçait pas une mission de service public.

Un marché de Noël, au même titre qu’un marché hebdomadaire, ne relève pas du service public.

La section locale de la Ligue des droits de l’Homme s’insurge contre cette expulsion qualifiée d’humiliante par les témoins qui ont assisté à la scène et qui expose le maire de saint-Gratien à des poursuites pour délit de discrimination publique.

Bienvenue

« Les êtres humains naissent et demeurent libres et égaux en dignité et en droit. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »

Tel est l’article premier de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.

Ce texte issu de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789, enrichi par la DUDH du 10 décembre 1948 est l’élément fondateur à l’origine de la création de la Ligue des Droits de l’Homme.

Trois mots fondamentaux se dégagent de cette déclaration.

Tout d’abord la dignité selon laquelle on ne doit jamais traiter toutes les personnes comme des objets ou comme des moyens mais avec respect, considération et égards.

Puis, la fraternité, c’est l’idée que tous les hommes sont frères et devraient se comporter comme tels, c’est le sentiment qui rassemble plusieurs « moi » pour faire un « nous ».

Enfin, le droit, ou plutôt les droits car ils sont nombreux. Ce mot « droits », parce qu’il est interprété avec perversité par ces adversaires, est souvent l’objet de controverses. Mais, si l’on se réfère à la définition suivante : « les droits sont : l’ensemble des règles qui régissent la conduite de l’Homme en société, les rapports sociaux », il apparaît, alors, qu’ un indispensable équilibre existe entre les droits et les devoirs car comme pour les libertés, le droit s’arrête là où commence celui des autres.

Ces trois notions fondamentales sont la pierre angulaire sur lesquelles sont adossées les convictions des militants des droits de l’homme et qui sous-tend l’ensemble de leurs activités.

Pour nous contacter :  ldh95600@gmail.com  –   07 55 88 88 85

Twitter :  @ldh95600

La LDH D’Eaubonne tient une permanence d’accès aux droits tous les mercredis

de 9h15 à 11h30 à la Maison des Associations – rue Georges V – 95600 EAUBONNE

L’incomplétude des droits de l’homme.

Il y a exactement 70 ans, le 10 décembre 1948, 58 États Membres qui constituaient l’Assemblée générale de l’ONU adoptaient la Déclaration universelle des droits de l’homme à Paris au Palais de Chaillot.

Dans son article premier, cette déclaration énonce : « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. »

Les 28 articles qui suivent sont l’énumération et le développement des différents droits qui découlent de l’article premier.

L’article 29 verrouille la déclaration en insistant sur la notion des devoirs.

– L’individu a des devoirs envers la communauté dans laquelle seule le libre et plein développement de sa personnalité est possible.

– Dans l’exercice de ses droits et dans la jouissance de ses libertés, chacun n’est soumis qu’aux limitations établies par la loi exclusivement en vue d’assurer la reconnaissance et le respect des droits et libertés d’autrui et afin de satisfaire aux justes exigences de la morale, de l’ordre public et du bien-être général dans une société démocratique.

– Ces droits et libertés ne pourront, en aucun cas, s’exercer contrairement aux buts et aux principes des Nations Unies.

Chaque droit défini par la déclaration de 1948 a son corollaire qui est un devoir et c’est ce point que je désire développer.

Le Littré nous apprend les sens du mot devoir : « Ce qu’on doit faire, ce à quoi l’on est obligé par la loi ou par la morale, par son état ou les bienséances. » et aussi « Faire son devoir, agir comme on doit agir. » Ce mot est ressenti comme une contrainte et a une charge négative. Peut-être vaudrait-il mieux chercher d’autres mots, par exemple : principe ou prescription voire responsabilité.

Pourtant, lorsque l’on veut faire société et vivre ensemble, il n’est pas possible de s’affranchir des devoirs.

Prenons deux exemples que nous vivons quotidiennement : la liberté d’expression1 qui permet de formuler ses opinions sans être inquiété. Encore faut-il ne pas injurier ni diffamer autrui, voilà le pendant qui fait corollaire à cette liberté. Lorsque vous rencontrez un feu tricolore vous vous arrêtez au feu rouge – un devoir – et vous repartez au feu vert – un droit.

L’image du feu tricolore est emblématique du propos et la preuve du vivre ensemble dans le respect de chacun. Dans ce cas particulier, sans respect du droit et/ou du devoir, impossible de circuler sans danger.

Cette vision des droits de l’homme peut déplaire à un certain nombre de militants. Il est le fruit d’une longue réflexion et surtout d’interventions mensuelles sur le sujet des droits auprès de mineurs délinquants auxquels il est bien difficile de ne pas parler de devoirs.

Il n’est, bien sûr, pas question de remettre en cause les droits de l’homme et iI est capital de les promouvoir car ils sont la pierre fondamentale nécessaire à l’établissement d’une société plus harmonieuse et moins inhumaine.

Cependant, les associations qui défendent les droits de l’homme devraient réfléchir sur ce point car en faisant le prosélytisme des droits sans évoquer les devoirs, trop de nos contemporains s’imaginent n’avoir que des droits et s’affranchissent des devoirs qui en sont les corollaires.

Jean-Claude Vitran

Les démocraties illibérales.

Le titre de ce blog « les démocraties illibérales1 » est repris d’un entretien donné au journal le Monde par Mme Monique Canto-Sperber sous le titre est « nous assistons à la fin des libertés. »

Nous ne pouvons que souscrire à ce jugement que je partage depuis de nombreuses années auquel nous ajouterons qu’il nous semble que nous nous enfonçons, jour après jour, dans un « totalitarisme mou » abordé par Hans Jonas dans son livre le « Principe responsabilité2 » mais aussi par Hannah Arendt dans « Les origines du totalitarisme3 »

Chacun en est témoin, comme dans les régimes autoritaires, à un moindre degré cependant, les libertés individuelles sont remises en question dans nos démocraties dites libérales par des lois liberticides qui portent atteintes à nos vies privées.

Les événements récents que connait notre pays, et sur lesquels nous reviendrons, devraient nous rappeler, entre autres, que le parlement représente tous les électeurs et pas seulement ceux qui ont voté pour la majorité présidentielle.

Depuis quelques décennies, on constate que la démocratie n’est pas toujours synonyme de défense des libertés et du droit des minorités. L’Etat libéral confronté aux problèmes de la croissance économique intervient de plus en plus dans la sphère sociale et le peuple, anesthésié, attend passivement la résolution de TOUS ses problèmes.

En laissant les gouvernants régler leurs comportements et agir à leur guise, les individus abandonnent, progressivement, des parcelles de leurs libertés.

Sans revenir sur le versant lamentable de l’affaire Alexandre Benalla, un point, entre autres, pose un problème de respect de nos libertés individuelles. Cette personne se serait vue remettre des vidéos de caméras de vidéo-surveillance de la place de la contrescarpe tournée le 1er mai. La loi est précise : sauf à la demande d’un juge, ce qui n’est pas le cas, les vidéos ne peuvent être conservées plus de 30 jours et ne doivent pas être visionnées par un tiers. D’ailleurs, la Commission Nationale Informatique et Libertés (CNIL) s’est émue de cette « dérive » et a diligenté une enquête. Il est à noter que quelques responsables de la Préfecture de Police ont, selon le Canard Enchaîné, reconnu ne pas être au courant de l’interdiction de conservation des images vidéos … un comble !

Pas plus que le citoyen, l’Etat n’a pas à s’affranchir des règles du droit et des lois.

Ce point précis, qui concerne, directement, nos libertés individuelles et nos droits fondamentaux confirme qu’il est légitime de se questionner sur la confiance en l’Etat que l’on peut avoir au regard du respect du droit et sur son glissement vers une démocratie illibérale.

1 https://fr.wikipedia.org/wiki/Illib%C3%A9ralisme

2 Hans Jonas, Le principe responsabilité, Champs Flammarion, 1990

3 Les Origines du totalitarisme – Hannah Arendt

Éditeur : Le Seuil – Série : Essais – Collection : Points

Vol. 1. Sur l’antisémitisme – Vol. 2. L’Impérialisme – Vol. 3. Le Système totalitaire

Lettre au président du Sénat

La section locale de la Ligue de Droits de L’Homme a interpellé, avant le vote de la loi « Immigration », le Président du Sénat sur le recul des droits fondamentaux des enfants qui pourraient être retenus en rétention durant 90 jours et ainsi privés de scolarisation.

 

Monsieur le Président,

Le projet de loi « Immigration maîtrisée, droit d’asile effectif et intégration réussie » a été adopté par l’Assemblée nationale et ce texte est actuellement en discussion au Sénat.

Au-delà des divergences de vue sur les problèmes de société et sur la façon de les régler que nous pouvons tous avoir les uns et les autres, il est un sujet qui nous rassemble et qui fait « consensus » : c’est notre attachement commun aux valeurs qui forment notre République et à nos volontés communes de les protéger, de les transmettre mais aussi de les valoriser.

Si nous prenons la liberté de vous écrire aujourd’hui, c’est pour vous faire part de nos préoccupations sur la façon dont la majorité actuelle a, au sein de l’Assemblée nationale voté pour adopter ce projet de loi.

Force est de regretter que ce texte sera très rapidement examiné – procédure d’urgence oblige – aussi nous vous présentons nos interrogations pour que vous puissiez d’ores et déjà réfléchir à la portée de certaines décisions déjà prises par vos homologues de l’Assemblée nationale et peut-être (nous l’espérons) ne pas réitérer les « erreurs » qui ont été commises à notre sens par les députés.

Nous avons suivi avec beaucoup d’attention ces trop courts débats qui se sont déroulés au sein de l’Assemblée Nationale et nous avons été particulièrement surpris que ce projet de loi ait pu réunir une majorité de parlementaires pour valider l’enfermement des mineurs accompagnés de leurs parents dans des centres de rétention fermés.

Nous sommes d’autant plus surpris que nos représentants aient pu donner leur aval à une disposition contraire aux traités internationaux (conventions) régulièrement ratifiés par notre pays.

Nous nous sommes plongés dans le recueil des jurisprudences de la Cour européenne des droits de l’homme et nous avons constaté que les arrêts de la Cour de Strasbourg sont particulièrement sévères à l’endroit des Etats qui contreviennent aux dispositions de l’article 3 de cette convention (cf. documents ci-joints).
De plus, en cas d’enfermement de ces enfants mineurs, même accompagnés de leurs parents pour une durée de 90 jours, ils ne pourront bénéficier d’un quelconque enseignement scolaire et la France se placera dans l’illégalité par rapport à l’article 28 de la Convention internationale des droits de l’enfant, signée par notre pays le 20 novembre 1989.

En supposant que le Sénat reprenne à l’identique les travaux validés par l’Assemblée nationale, comment la France assurera-t-elle l’éducation de ces enfants dans des centres fermés tout au long de cette durée de 3 mois ?

A moins que la majorité parlementaire et le gouvernement décident que notre pays doit se retirer unilatéralement la convention européenne des droits de l’homme – comme il en aurait parfaitement le droit – suivant ainsi les recommandations du Front national, nous n’arrivons pas à comprendre la stratégie que les membres de la majorité parlementaire de l’Assemblée nationale ont suivi.

Dans le cadre de notre association, nous rencontrons fréquemment nos homologues qui oeuvrent eux-aussi dans un domaine d’action similaire au notre (autres sections de la LDH, Cimade, Gisti, Amnesty, etc.) et nos échanges doivent se faire sur des bases composées d’éléments tangibles que doivent nous rapporter directement nos représentants – sans attendre la vision quelquefois tronquée et inexacte que les journalistes peuvent nous apporter.

A cet effet, nous souhaiterions vivement que vous puissiez nous expliquer quel serait l’argument juridique que l’Etat exposerait tant devant les juridictions administratives que devant les juges de Strasbourg pour justifier une telle violation du droit international ?

En l’état actuel du texte, sans aucun retrait de cette disposition arbitraire, vous ne permettrez pas à notre pays d’échapper à une condamnation par la Cour européenne des droits de l’homme.

Que notre pays, initiateur des droits de l’homme par sa déclaration de 1789, elle-même réitérée en 1946 puisse demain être stigmatisé en pays non respectueux de ses propres principes est un fait mais qu’il soit de surcroît en contradiction avec des conventions qu’il a lui-même régulièrement signé aura un effet dévastateur sur notre réputation déjà malmenée par ailleurs sur d’autres dossiers liés aux droits de l’homme.

Si le Sénat adoptait à l’identique le projet de loi, déjà validé par l’Assemblée nationale, comment selon vous, notre pays arriverait-t-il alors à juguler cette perte d’influence dans ce domaine qui, nous devons le constater et le regretter, place notre pays dans une situation délicate ?

Quel sera notre crédit dans ce domaine, tout en sachant que notre pays se permet de faire des observations à certains pays de l’Union qui bafouent les droits fondamentaux eux-mêmes contenus dans le T.F.U.E. ?

L’objet social de notre association va de pair avec la protection de nos libertés et des droits fondamentaux et en votre qualité de Président du Sénat, représe

La « réforme » Blanquer

Dictées, leçons de grammaire, calcul mental et même format du cahier… Le ministre de l’Education a dévoilé jeudi 26 avril des recommandations pour les enseignants du primaire visant à améliorer « la réussite des élèves ».

La ligue des droits de l’homme ne peut que se féliciter de cette volonté de rehausser le niveau des élèves, d’ailleurs nous nous reconnaissons dans ce que précise le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946, qui dispose, dans son article 13 :

« La Nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture. L’organisation de l’enseignement public gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’Etat ».

L’éducation dans notre pays est un domaine capital, elle prépare l’avenir de notre République, c’est aussi le plus gros budget de l’Etat. Pour ces raisons – parmi d’autres d’ailleurs – nous ne souhaitons pas qu’elle puisse devenir un enjeu de politique intérieure.
Nul ne peut se l’approprier, c’est le bien commun de tous et à ce titre, les enseignants ont une délégation, celle de relayer auprès des enfants de la République, quel que soit leur origine, leur milieu, l’endroit où ils demeurent le contenu d’un programme scolaire régulièrement établi et similaire partout.

Monsieur le Ministre de l’Education Nationale a passé toute sa carrière au sein du milieu de l’éducation. Au vu de son curriculum vitae, il a été attaché temporaire d’enseignement et de recherche à l’université Panthéon-Assas puis maître de conférences et après sa réussite à l’agrégation professeur de droit public.
Il a par ailleurs été
recteur de l’académie de la Guyane mais aussi de l’académie de Creteil, avec entretemps un poste d’attaché au le cabinet du ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de l’époque Gilles de Robien. Point d’orgue avant qu’il ne devienne ministre, il a exercé le poste – prestigieux s’il en est, de directeur général de l’enseignement scolaire (DGESCO) auprès de Luc Chatel. Signalons que ce poste est hautement stratégique, puisqu’il chapeaute tous les services, à la fois dans l’élaboration des programmes, de leur application mais aussi de leur validation – via les inspections que tous les enseignants subissent.
Signalons aussi – ombre à son tableau – qu’il a été notamment l’inspirateur du projet de repérage à la maternelle des élèves présentant des risques lors des apprentissages qui a provoqué un tollé dans la communauté éducative à l’automne 2011, mais ce n’est pas l’objet de notre propos aujourd’hui.

On ne peut pas lui faire le grief de dire qu’il ne connaît pas le monde de l’enseignement, il en est un pur produit, à la fois parce qu’il a appliqué les directives qui venait du ministère (lorsqu’il était enseignant puis recteur), mais qu’il a aussi donné des ordres puisqu’il a été directeur général de l’enseignement scolaire, en étant en quelque sorte un « ministre bis » de l’Education nationale.

Aujourd’hui, par un pur hasard très probablement commandité dans une rancœur que la majorité porte à tout ce qui a trait au bien commun de tous – les services publics – il découvre que les programmes ne sont pas adaptés, que les enfants ne maîtrisent pas les fondamentaux en rentrant au collège et qu’il faut revenir aux bonnes vieilles méthodes d’antan (dictée, calcul mental, etc.) comme si elles étaient devenue par magie la panacée.
Signalons qu’à cette époque pas si lointaine (plus de 50 ans), qu’il semble parer de toutes les vertus, il existait un examen d’entrée en 6ème, les jeunes enfants des milieux ouvriers étaient orientées dès la fin des études primaires vers les collèges spécialisés dans le technique ou le professionnel, l’égalité des chances était plutôt l’égalité des malchances.
Combien d’enfants d’ouvriers arrivaient à poursuivre des études supérieures ?

En distillant par des propos maladroits (en étant optimiste à son égard) ou prémédités, il tente de discréditer mais aussi de dévaloriser les enseignants qu’il encadrait pourtant lorsqu’il était « haut fonctionnaire ». Il laisse supposer que l’administration a toujours alloué aux enseignants une totale liberté pédagogique et il semble insinuer que les enseignants n’ont qu’un seul but, s’extraire de leurs obligations en renonçant à leur mission et en dispensant un enseignement de médiocre qualité.

La ligue des droits de l’homme a confiance dans l’institution, et elle estime que ce n’est pas en réinventant les bonnes vieilles recettes du passé qu’on arrivera inculquer à nos enfants ce qu’il leur manque aujourd’hui.

Nous estimons que les valeurs de notre République doivent être inculquées à nos enfants sans aucune discrimination, entre les nationaux et les migrants (légaux ou illégaux), que l’égalité doit être totale entre les différents endroits de notre République, du 7ème arrondissement de Paris, à Mayotte en passant par Stains ou Bagnolet.

Nous voulons une réelle égalité des chances et nous doutons qu’en voulant stigmatiser les enseignants en invoquant leur pseudo-renoncements que nous arriverons à bâtir – avec eux – la société du 21ème siècle.

Un enseignant n’est pas une machine à enseigner, il doit tout en suivant scrupuleusement les programmes, adapter son enseignement à son public pour qu’à la fin d’une année scolaire, le contenu de ce qu’il aura été transmis soit rigoureusement similaire sur tout le territoire de notre République.

Les recettes « vintage » adaptée à la mode « nouvelles technologies » ne nous semblent pas adaptées, revenons-en plutôt aux fondamentaux de l’enseignement scolaire, dans leur principe et pas forcement dans leur pratiques qui ont été contestables parce que quelquefois très stigmatisantes.

 

COMMUNIQUE

Loi pour une « immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussi »

Le projet de loi pour une « immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussi » vient d’être adoptée le 22 avril, cette nouvelle loi restreindra considérablement les droits des populations migrantes arrivant sur le sol français, elle remet en cause la dignité de notre République, en n’étant par ailleurs que la transposition légale des discours nauséabonds que nous avions tous cru révolus.

Force est de constater que cette nouvelle loi est aussi en totale contradiction avec les promesses du pacte républicain auquel nous avons tous – de bonne foi – adhéré à la veille du second tour de l’élection présidentielle.

Sous le prétexte d’éviter de faire le lit des partis extrémistes de droite (FN et dans une certaine mesure LR), la majorité LREM a choisi une voie particulièrement dangereuse, celle d’orienter ses choix vers une législation attentatoire à nos droits fondamentaux, mais aussi aux conventions internationales régulièrement ratifiées par notre pays.

Ce choix fait perdre à notre République son esprit mais aussi une partie de son âme.

Parallèlement à ces renoncements, des militants extrémistes d’extrême droite ont unilatéralement choisi de contrôler et de réguler les passages d’une partie de la frontière terrestre franco-italienne (Col de l’Echelle – Hautes-Alpes).

Face à cet acte particulièrement choquant, ni le Premier ministre ni même celui de l’intérieur n’ont condamné sur le moment cette substitution d’autorité et n’ont pas pris la peine de mettre un terme à ces manoeuvres d’intimidation face à des réfugiés hagards, démunis et épuisés.

Nous craignons que ce lieu puisse devenir le théâtre d’affrontements entre les extrêmes rajoutantune division supplémentaire à notre pays qui pourrait au vu de l’actualité largement s’en passer.

La section LDH d’Ermont-Eaubonne, regrette que notre pays adopte des lois contraires à la fois à notre tradition d’accueil mais aussi à nos libertés.

Nous condamnons ceux et celles qui se livrent à des activités de milices privées et punitives renouant ainsi avec les heures les plus sombres de notre histoire contemporaine.

Nous demandons au gouvernement dont c’est la prérogative, de rétablir l’ordre républicain dont il répète à l’envie qu’il en a la maîtrise absolue partout, sur tout le territoire de la République.

COMMUNIQUE

Le Président de la République a été reçu le 9 avril 2018 par la Conférence des Evêques de France.

Aucun Président, avant lui, n’avait répondu favorablement à cette invitation.

Les paroles prononcées, à cette occasion, par Emmanuel Macron, à l’attention des catholiques sont particulièrement inquiétantes : « Le lien entre l’Église et l’État s’est abîmé, et qu’il nous importe à vous comme à moi de le réparer (…) Un Président de la République prétendant se désintéresser de l’Église et des catholiques manquerait à son devoir. »

Ces propos constituent une grave violation de la loi du 9 décembre 1905 de séparation des Eglises et de l’État dont le Président de la République doit être le garant.

La suite de son discours est encore plus préoccupante car Emmanuel Macron semble convaincu que l’Histoire de notre pays se résume à l’histoire de l’Eglise catholique : « Je suis convaincu que les liens les plus indestructibles entre la nation française et le catholicisme se sont forgés dans ces moments où est vérifié la valeur réelle des hommes et des femmes. Il n’est pas besoin de remonter aux bâtisseurs de cathédrales et à Jeanne d’Arc: l’histoire récente nous offre mille exemples, depuis l’Union Sacrée de 1914 jusqu’aux résistants de 40, des Justes aux refondateurs de la République, des Pères de l’Europe aux inventeurs du syndicalisme moderne …. »

Ces assertions nous paraissent spécieuses.

Nos Républiques successives ont été édifiées autour du concept de séparation des Eglises, de toutes les Eglises et de l’Etat : la LAICITE.

L’article premier de la Constitution du 4 octobre 1958, dispose que La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale.

La Ligue des Droits de l’Homme ne laissera pas le premier des « républicains » et son gouvernement remettre en question l’un des concepts fondamentaux de notre démocratie et de notre conception de la République.

Journée Internationale des Roms : Les politiques bradent la devise de la République.

Le 8 avril est la Journée Internationale des Roms. C’est la date choisie par la première minorité de l’Union Européenne pour commémorer le 8 avril 1971 date anniversaire où les Roms choisirent les symboles de leur communauté ainsi que leur drapeau et leur hymne.

Les Roms sont un peuple nomade formé de quatre groupes – les Kalderash, les Curara, les Lovara, les Boyasa – ils sont de la famille des tziganes.

Ils ont été, dès 1930, victimes de la politique raciale des nazis. Entre 250 000 et 500 000 d’entre eux ont été déportés et tués sur les 700 000 qui vivaient en Europe.

Selon les sources, entre 7 et 9 millions de Roms vivent aujourd’hui en Europe et par ignorance, par bêtise ou par préjugés, ils sont encore victimes de racisme et de discrimination.

Pourtant, dans notre pays la devise de la République est : Liberté, Egalité, Fraternité.

Peut-on encore parler de fraternité lorsque l’on connait le sort permanent qui est réservé à cette population par les gouvernements successifs.

La situation vécue par les Roms, comme celle des nombreux réfugiés qui frappent aux portes de l’Europe, devrait questionner chacun de nous sur l’indispensable respect des droits de l’homme, dans notre pays, mais aussi dans les pays d’origine de ces populations où elles sont constamment rejetées ou victimes de conflits.

Un nouvel état d’esprit et une politique sont à construire en la matière!

Quelle Europe voulons-nous ?

Avant de définir l’Europe que nous voulons, intéressons nous, à l’histoire de ce continent.

Avant la Renaissance, le terme « Europe » n’était employé que dans un sens strictement géograhique ; pour définir notre continent on employait le terme « Occident » (par opposition à l’« Orient byzantin »).

Vers 1464, le roi Georges de Bohême qui voulait contenir les guerres intestines qui ravageaient l’Europe, propose dans Universitas la création d’une assemblée commune et itinérante de l’Europe catholique, financée par la création d’impôts et de moyens spécifiques.

Vers 1500 dans son Plaidoyer pour la paix Érasme avançait déjà l’idée d’un grand ensemble européen reposant sur des valeurs de tolérance et de paix.

En 1620, le duc de Sully imagine, dans ses mémoires, « un corps politique de tous les États d’Europe » avec comme objectif la création d’une « paix inaltérable et d’un commerce perpétuel ».

Les penseurs des Lumières évoquent aussi cette idée.

En 1756, le philosophe Jean-Jacques Rousseau rédige les Extraits et jugements sur le projet de paix perpétuelle, dans lequel il veut associer les États dans leurs relations extérieures et créer un pacte protecteur de lois internationalement reconnues auxquelles obéiraient les États signataires du pacte.

La Révolution française avait aussi l’ambition d’étendre les valeurs révolutionnaires à toute l’Europe.

En 1795, dans son Essai sur la paix perpétuelle, Emmanuel Kant préconise une « fédération d’États libres ».

En 1815, après la chute de Napoléon, le Congrès de Vienne consacre la création d’un ordre européen avec le « système des congrès » dans lequel les diplomates du continent se réunissent régulièrement. La Sainte-Alliance est le premier traité postulant une unique nation en Europe, signé par l’ensemble des pays du continent, sauf l’Angleterre et le Vatican.

C’est surtout en réaction aux horreurs de la guerre que l’idée s’imposa avec plus de force, particulièrement après la guerre de 1870, Victor Hugo appelle de ses vœux la construction d’un État paneuropéen, seul garant de la paix sur le continent.

En septembre 1929, lors de l’Assemblée annuelle de la Société des Nations, Aristide Briand propose un Mémorandum sur l’organisation d’un régime d’union fédérale européenne.

Mais, c’est surtout après la Seconde Guerre mondiale, que les États-Unis appuient la création d’une union économique et assurent la défense militaire de l’Europe de l’Ouest.

En 1946 à Cologne, Robert Schumann rencontre Konrad Adenauer, chancelier allemand, et Alcide De Gasperi, président du conseil italien afin de définir leurs idéaux et de poser les fondements d’une Europe unie.

En 1947, des socialistes de divers partis européens créent le Mouvement pour les États-Unis socialistes d’Europe. La même année, l’écrivain George Orwell se prononce également pour des États-Unis socialistes d’Europe.

En 1948, le Congrès de la Haye, rassemble les différents partisans de l’unification de l’Europe. L’une de ses conséquences fut la création du Conseil de l’Europe, tentative de construction d’un avenir commun aux nations d’Europe.

En mai 1950, Robert Schumann, ministre des Affaires étrangères français, présenta une déclaration, considérée comme l’acte de naissance de l’Union européenne.

Suivant la proposition de Robert Schumann, le 18 avril 1951, la France, la République fédérale d’Allemagne, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg fondent la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) qui entra en vigueur le 23 juillet 1952. Le traité instaure un marché commun du charbon et de l’acier, supprime les droits de douanes et les restrictions quantitatives entravant la libre circulation de ces marchandises et supprime toutes les mesures discriminatoires, aides ou subventions, qui seraient accordées par les États signataires à leur production nationale. La gestion de la production de la Communauté est placée sous le contrôle de la Haute Autorité, présidée initialement par Jean Monnet.

À la Conférence de Messine de juin 1955, les ministres des Affaires étrangères des pays de la CECA s’accordent pour une extension de l’intégration à tout secteur de l’économie.

Le 25 mars 1957, les six pays décident en signant le Traité de Rome d’aller plus loin dans la coopération. Tous les domaines économiques, mais aussi politiques et sociaux sont concernés. Le but est d’aboutir économiquement à un marché commun.

Durant la fin des années soixante De Gaulle bloque les propositions d’intégration européenne, mais, après la démission du Général, Georges Pompidou, bien que gaulliste, affirme clairement que la CEE devait répondre aux demandes britanniques aboutissant à l’élargissement de l’Union européenne.

1973, le Royaume-Uni, le Danemark et l’Irlande entrent dans le marché commun.

1981, c’est de tour de la Grèce.

1986, celui de l’Espagne et du Portugal

1990, à la suite de la réunification allemande, la RDA intègre la CEE.

1993, entrée en vigueur du traité de Maastricht.

1995, adhésion de la Suède, de l’Autriche et de la Finlande.

1997, entrée en vigueur du traité d’Amsterdam.

Janvier 1999, naissance de l’euro adopté par onze pays membres.

2000, entrée en vigueur du traité de Nice.

Mai 2005, les Français rejettent le projet de Constitution Européenne. Il sera, tout de même, voté sous une forme modificative par le Parlement français en 2008.

Décembre 2009, entrée en vigueur du traité de Lisbonne.

Cette longue énumération de dates, de textes, de traités qui commence au 15ème siècle, il y a maintenant près de 6 siècles démontre bien que l’idée d’une unification européenne n’est pas nouvelle.

La plupart des intellectuels et des penseurs qui ont réfléchi sur le sujet avaient dans l’esprit d’unifier l’Europe pour mettre fin aux luttes intestines qui ont fréquemment ébranlé le continent.

Après la seconde guerre mondiale, c’est la même préoccupation que les défenseurs d’une Europe unie propose, mais pas seulement, car tous les textes, toutes les prises de position, toutes les déclarations, en dehors de celles d’Érasme et de Victor Hugo, mettent en avant une union européenne ECONOMIQUE.

Pratiquement, nulle part, sauf en filigrane, nous voyons apparaître le citoyen européen.

Dès 1951, la CECA – Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier – est un instrument industriel et financier. A la conférence de Messine en 1955, on parle MARCHE commun, et même si quelques avancées sociales sont discutées, surtout pour faciliter la libre circulation des capitaux, des marchandises et, accessoirement des personnes – Théorie capitaliste de la concurrence libre et non faussée dans le droit fil du libéralisme – il est peu question du citoyen.

Il nous semble que le problème fondamental que rencontre l’Europe aujourd’hui, est d’avoir oublié que le continent est composé de 738 millions d’habitants (508 millions dans l’Union Européenne – chiffres de 2015) et d’avoir laissé pour compte, en dehors d’une élite auto-proclamée, l’immense majorité des citoyens européens qui d’ailleurs se détournent de cette Europe qui n’est pas la leur. 

Ce désenchantement des citoyens est légitime face à la techno-structure européenne qui ne sait parler que le langage de l’euro ou du dollar et qui ne pense qu’en sens unique affirmant que seulement ses idées sont bonnes et qu’il n’y a pas d’autres alternatives.

Aujourd’hui, il faut regarder les problèmes en face, sinon nous allons au suicide collectif.

il faut remettre à plat cette Europe qui fait l’unanimité contre elle et créer une Europe SOCIALE et bien sûr, économique, dans un esprit de justice et d’équité pour tous. Il est indispensable qu’elle soit DEMOCRATIQUE (ce n’est pas le cas aujourd’hui) et qu’elle respecte les diversités culturelles de chaque région et chaque pays.

Nous voulons une Europe qui respecte les droits fondamentaux de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 ; une Europe ouverte sur le monde qui prend en compte les mouvements de populations générés par les guerres, dont elle est souvent co-responsable, et par les dérèglements climatiques ; une Europe qui respecte l’égalité femme/homme ; une Europe qui aide les populations en difficulté au lieu de les exploiter et de piller leur richesse pétrolière et minière. 

Enfin nous voulons une Europe pacifique et fraternelle.

Il faut travailler, dès maintenant, à cette révolution avant les élections qui doivent se tenir en juin 2019.

L’Affaire AUDIN

Les militants de l’association des Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis contre la Guerre (4ACG) viennent de communiquer à E. Macron, Président de la République, une lettre pour lui demander de faire, enfin, la lumière sur l’affaire AUDIN.

C’est aussi une demande ferme de la Ligue des Droits de l’Homme.

Voici leur lettre :

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Monsieur le Président,

L’affaire Audin vient de rebondir dernièrement, et avec elle, la question des crimes d’État pendant la colonisation et la guerre d’Algérie.

Quand vous avez rencontré la famille de Maurice Audin après votre élection, vous avez fait part de votre intime conviction que Maurice Audin avait été assassiné par l’armée française. Et dans un point de presse, le 13 février vous avez exprimé au sujet de l’expertise et de la recherche de la vérité : « Toutes les pièces seront ouvertes y compris celles qui ne l’ont pas été  depuis l’ouverture des archives en 2014 par François Hollande ». Précisant que : « pour reconnaître un crime d’État il ne serait pas raisonnable de le faire sans en avoir les preuves formelles », avez vous dit.Vous avez ajouté « Nous allons mettre tous les moyens en notre pouvoir pour l’établir » . Et c’est cela qui nous donne le ferme espoir que la vérité, qui frappe aujourd’hui à la porte, soit enfin connue.

Nous nous sentons solidaires de cet ancien appelé qui vient d’avoir le courage de parler, avec une précision si troublante : il a enterré sur ordre à 30 kilomètres d’Alger, deux cadavres, dont l’un désigné « important ». L’escamotage du cadavre que relate le témoin était grotesque et honteux. Il n’était pas unique ! Des camarades parmi nous (et nous tous par procuration…) ne connaissons que trop bien le scénario de la « corvée de bois ».Ce nouveau témoignage renforce pour tout le monde la conviction de l’assassinat de Maurice Audin. Cela n’est certes pas une preuve au sens juridique du terme. Mais c’est une  source précise, convaincante, et convergente avec les précédentes.

Nous nous associons donc à la demande de reconnaissance réclamée par Josette Audin, sa famille et deux parlementaires. Réparons maintenant, cette disparition du corps, dont souffre la famille depuis si longtemps.

Nous sommes même prêts à collaborer avec une éventuelle commission d’enquête parlementaire s’il le fallait, à une condition : Qu’elle soit élargie à tous les faits de disparition de même nature

Et nous rappelons à cette occasion tous les crimes d’État en rapport de près ou de loin, comme les massacres du 8 mai 1945 à Sétif, Guelma, et Kerrata, le 17 octobre 1961 à Paris, et le 8 février 1962 au métro Charonne.

Nous qui, à 20 ans, avons subi le traumatisme à vie, d’une guerre innommable avec ses massacres et ses tortures, nous avions, au moment de créer cette association, décidé de parler. Nous avons toujours incité les anciens appelés à parler pour se libérer de ce poids ; plus encore aujourd’hui alors que nous arrivons au bout de notre vie.

Quand on nous proposa une pension d’ancien combattant, nous l’avons refusée pour nous et convertie en actions pacifiques avec des associations diverses, pour ouvrir enfin une relation plus fraternelle avec nos voisins méditerranéens. Aujourd’hui, avec le temps (déjà presque 60 ans !), peu à peu, la parole se libère. Maintenant on en sait davantage !

Il n’est certes pas facile à un peuple de prendre acte des pages sombres (anciennes ou récentes) de son Histoire, pour construire un autre avenir. Mais la France continue de ne pas vouloir regarder la vérité en face. Et cela nous paraît malsain, surtout dans le climat actuel.

En octobre dernier, dans une lettre restée sans réponse, nous avions au-delà des positions partisanes, salué votre courage d’avoir exprimé votre position personnelle sur le sujet en pleine campagne électorale. Vos deux prédécesseurs avaient ouvert la voie, mais vous êtes allé plus loin. Vous avez parlé, Monsieur le Président, fidèle au devoir de mémoire, selon votre maître, le philosophe Paul Ricoeur. Cela vous engage et nous vous en remercions.

Épargnez à la France, Monsieur le Président de la République, que ce camouflage d’un moment de barbarie se prolonge, et engagez le dialogue. Pourquoi, dans cette voie, la France n’a-t-elle pas encore ouvert avec l’Algérie, (sur le modèle de celui réalisé avec l’Allemagne), un office franco-algérien de la jeunesse ? Nous voulons contribuer à construire un avenir de fraternité entre la France et l’Algérie.

Nous vous prions d’accepter, Monsieur le Président, l’expression de nos salutations respectueuses.

Le libéralisme macronien n’est pas compatible avec les droits fondamentaux et avec la devise de la République.

Dans moins de trois mois, Emmanuel Macron fêtera le premier anniversaire de son accession à la Présidence de la République.

Cette période, relativement courte, est cependant suffisante pour éclairer les Français sur les objectifs qu’il poursuit et pour décrypter la politique qu’il entend suivre.

On peut, je crois, affirmer sans beaucoup se tromper que l’Etat est dirigé de manière autocratique et que le chef de l’Etat déteste la contestation.

Quelques péripéties ont émaillé le début de son quinquennat et permettent d’affirmer cela :

– le conflit avec le général de Villiers, chef d’État major des armées,

– le discours de Bastia sur le statut corse où la diplomatie était absente,

– la prise de position toute personnelle sur un nouveau service national universel,

sont quelques exemples du caractère autoritaire de la gestion de l’Etat. On peut en trouver de nombreux autres.

Le mode de gouvernement, plutôt de gouvernance, est dans la rupture, alors, sûr de ses certitudes libérales, le Président fait semblant d’écouter, pour cela il multiplie les contacts, mais il n’entend pas, enfin, il ne ne veut pas entendre. Il organise une comédie astucieusement mise en scène. N’oublions pas qu’il est un spécialiste du théâtre.

Pratiquant le faux usage des mots, il ne veut voir qu’une seule tête … espérons que Jupiter ne croisera pas son 2 décembre.

Venons en à la politique macronienne, ou plutôt l’application du dogme néo-libéral dont le président français est le porte drapeau européen.

Là aussi, sous prétexte de modernisation de la société française, l’art de l’artifice et le sens de la mise en scène font merveilles.

Affirmer que chacun individuellement peut devenir un individu d’exception – la rolex de Sarkozy – est du domaine de la tromperie, de la manipulation car chacun sait très bien qu’il y a qu’un élu, chanceux, ambitieux, bien né, voyou, voire malhonnête pour des millions – des milliards – de pauvres bougres aliénés et exploités. C’est du même niveau que de gagner au loto.

Dire que c’est grâce au travail, au génie, à l’opiniâtreté que l’on peut réussir à devenir riche et célèbre est du domaine de la fausse information, de l’intox, car, enfin, l’ascenseur social est en panne depuis la prise de pouvoir des financiers, il y a une quarantaine d’année, et chacun ne nait pas avec un QI qui lui permet d’accéder aux études supérieures.

Alors que fait le macronisme de tous les citoyens que l’élite auto proclamée désigne avec dédain par les formules les plus humiliantes les unes que les autres : les gens de peu, la France d’en bas, les p’tites gens, les veaux, les sans-dents, les invisibles, les gens qui ne sont rien ?

Dans ce florilège, celui qui ne réussit pas est considéré comme un inférieur que l’on peut exploiter par le travail et par le consumérisme.

Qualifier ainsi ses contemporains, c’est bafouer l’article 1 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 : « Les êtres humains naissent et demeurent libres et égaux en dignité et en droit. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. » Pourtant, quand ils en ont besoin, les gouvernants se gargarisent de ce texte fondamental.

L’idée générale du néo-libéralisme macronien est de déréguler les marchés, de casser tous les acquis de la Libération et du Conseil National de la Résistance, de créer un univers où tout peut s’acheter, d’aliéner tous les biens communs pour les rendre profitables au dieu capitaliste, de réduire l’intervention de l’Etat à une peau de chagrin

Cette stratégie conduit à une société à plusieurs vitesses où un gouffre abyssal se creuse entre les classes sociales.

C’est une société d’égoïsme ou les mots solidarité et fraternité n’ont plus de sens, pire c’est une société qui s’attache à détruire toutes les solidarités.

C’est une société où le citoyen – le mot ne veut plus dire grand chose, d’ailleurs – n’a plus la garantie de la protection de l’Etat.

Ce système économique est à l’oeuvre depuis la fin des années 1970 et les gouvernements successifs aussi bien de droite que de gauche avaient bien fait quelques tentatives de déstabilisation du système en place, mais faute de volonté réelle et de culot, elles n’ont pas été suivies de succès.

Aujourd’hui, la différence, c’est que le macronisme, lui, IL OSE !

On commence à percevoir les conséquences de ses attitudes et de ses choix politiques dans les nombreux conflits qui s’ouvrent dans notre pays : prisons, EHPAD, justice, Hôpitaux, Agriculture, SNCF, etc … et on peut, ainsi, mesurer l’incompatibilité manifeste du libéralisme macronien avec le respect des droits fondamentaux et de la devise de la République.

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