Catégorie : Non classé

La préfecture de Guyane envisage d’acheter un avion pour expulser les personnes en situation irrégulière !

08.08.2018
La préfecture de Guyane envisage d’acheter un avion pour expulser les personnes en situation irrégulière !

Communiqué LDH

La Ligue des droits de l’Homme a appris, par le quotidien France Guyane du vendredi 3 août 2018, que la préfecture de Guyane envisage très sérieusement d’acquérir un avion pour procéder aux expulsions des ressortissants étrangers en situation irrégulière. Le budget de cette opération est démesuré : environ trois millions d’euros ! Il s’ajoutera au budget actuel de fonctionnement de la lutte contre l’immigration irrégulière en Guyane, qui s’élève à deux millions et demi d’euros soit un coût (officiel) entre 3 000 € et 4 500 € par expulsion.

Selon les propos du directeur de cabinet du préfet, « le but est de mettre en place avec sérénité et efficacité un éloignement lointain » notamment des « profils les plus dangereux » sortants de prison. Or, il s’avère que les exemples d’expulsions donnés par la préfecture concernent tous des personnes en situation irrégulière en Guyane. Pour essayer de justifier une telle dépense, il est envisagé que cet avion participe aussi à la surveillance aérienne des sites d’orpaillage illégal de Guyane…

La LDH pointe la démagogie de la préfecture pour se justifier et récuse l’amalgame qui est fait entre criminels et personnes en situation irrégulière. Elle dénonce cette opération particulièrement coûteuse pour les contribuables et dont l’efficacité reste à prouver.

D’autres dépenses sont pourtant nécessaires quand on sait qu’en Guyane, selon les derniers rapports officiels1, 46 000 personnes ne bénéficient pas d’un accès direct à un service d’eau potable, que le taux de non scolarisation des 12/16 ans est d’environ 5 % et que 22 % de la population guyanaise n’a pas accès de façon certaine à un service d’urgence médicale générale en moins de trente minutes.

La LDH demande à ce que les politiques publiques soient réorientées d’urgence pour répondre aux besoins fondamentaux des populations de Guyane.

Paris, le 8 août 2018

1. Rapport annuel de Guyane 2017 publié le 21 juin 2018 par l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (IEDOM), https://www.iedom.fr/guyane/publications/rapports-annuels/ [cons. 5/8/2018]

Télécharger le communiqué au format PDF : CP-Guyane-expulsions-8.8.2018-1

Collecte de témoignages sur les conséquences des barrages routiers de Guyane

En Guyane, la liberté de circuler est entravée par deux barrages permanents de la gendarmerie à Iracoubo et à Régina.

Les déplacements sont contrôlés et parfois une fouille intégrale est effectuée. Le passage de certaines personnes est impossible.

Au-delà de l’entrave au droit à la liberté de circuler, cette situation a des répercussions pour beaucoup sur l’accès aux droits fondamentaux comme l’autorisation de séjour sur le territoire, la protection sociale, la santé, l’éducation (voyage scolaire par exemple) …

Pour lutter contre cette situation, la Section LDH collecte des témoignages de personnes directement concernées et/ou de personnes les accompagnants (professionnels du social et de la santé …) sur la période 2016-2017-2018 : par Courriel : ldh.cayenne@yahoo.fr (une photo de ce document rempli et signé est suffisante) ou par courrier à la Ligue des droits de l’Homme – Section de Cayenne – Maison des Associations – Angle avenue Léopold Héder rue François Arago – 97300 CAYENNE.

Pour témoigner :

témoignage entrave à la liberté de circuler pour LDH, VF

Toujours des enfants non scolarisés en Guyane en 2014

Toujours des enfants non scolarisés en Guyane en 2014

Dès 2008, les associations du Collectif migrants outremer, dont la LDH fait partie, ont attiré l’attention de la Halde sur la non-scolarisation en Guyane qui, sur ce point, n’a pas manqué d’élaborer des recommandations. Pour autant, face à l’absence de réponse satisfaisante de la part des institutions locales et nationales, les associations ont relancé en 2011 le Défenseur des droits en s’appuyant sur trois axes : les pratiques municipales entravant les inscriptions en maternelle et primaire, un accueil insuffisant des lycéens, une prise en compte insuffisante des langues et cultures des élèves.

Lire la suite

Toujours des enfants non scolarisés en Guyane en 2014