La section d’Hénin-Carvin de la LDH à Douai pour une conférence sur les migrants

Ce mardi soir, les militants de la section d’Hénin-Carvin de la Ligue des Droits de l’Homme se sont rendus à Douai, où une conférence-débat d’Amnesty International avait lieu, dans les salons d’honneur de l’hôtel de ville, dans le cadre de Cité Philo, sur le thème de la politique des migrants.

Frédérique Noël, présidente de la section LDH d’Hénin-Carvin, et les ligueurs présents ont tenu une table d’information aux côtés des bénévoles d’Amnesty International, de la Cimade, de la Maison des Potes, de Culture et Liberté et de la Maison de l’Europe de Douai.

Guillaume Leblanc, philosophe à l’université Paris Est – Créteil et Jérome Valluy, politiste à l’université Paris I Sorbonne ont tour à tour évoqué la question des migrants et des réfugiés en se demandant comment fonder une politique d’hospitalité.

Pour le philosophe Guillaume Leblanc, le terme même de migrant est biaisé, parce qu’il prive les migrants de leur « conatus », c’est-à-dire, suivant Spinoza, de leur capacité à être des sujets, pour les transformer en objets-problèmes de politiques étatiques marquées par l’obsession de la frontière. Pour le philosophe, il faut non seulement accueillir les migrants, mais aussi leur permettre d’appartenir à une société, soit celle du pays qu’ils ont quitté, soit celle du pays dans lequel ils veulent vivre leur vie. 

A la suite de Guillaume Leblanc, Jérôme Valluy a insisté sur la dimension agonistique et politique du combat pour l’accueil des migrants. Revenant sur l’histoire de la notion d’asile depuis l’Antiquité grecque jusqu’à nos jours en passant par l’asile offert par les églises au Moyen-Age, Jérôme Valluy a rappelé le sort des réfugiés juifs fuyant l’Allemagne nazie, traités comme des réfugiés économiques par la République française et renvoyés à la frontière pour être remis à la police de Hitler.

Pour le politiste, le droit d’asile moderne est inscrit dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et a pour corollaire la liberté de circulation garantie par l’article 13 de la DUDH de 1948, article 13 qui n’a jamais été respecté par des États jaloux de leur souveraineté et souhaitant toujours contrôler leurs frontières. Il y a aujourd’hui dans le monde plus de murs qu’il n’y en avait à l’époque du mur de Berlin. Le nationalisme étatique et la peur nous font vivre dans un monde emmuré.

Un grand bravo à Amnesty International Douai pour cette conférence-débat extrêmement intéressante, qui a été très appréciée par les militants de la LDH d’Hénin-Carvin.

La LDH d’Hénin-Carvin appelle à trouver une solution pour les familles monténégrines de la rue Jules Verne

Les familles monténégrines de la rue Jules Verne doivent se voir proposer une solution de relogement.
Fuyant le chaos et la guerre dans les Balkans, ces familles étaient installées dans un campement sur un terrain vague de la rue Jules Verne, en périphérie d’Hénin-Beaumont, depuis plusieurs années.
Aidées par les associations caritatives locales dont Médecins du monde, ces familles monténégrines sont intégrées et leurs enfants sont scolarisés à Hénin-Beaumont.
Nous apprenons par un article de la Voix du Nord que ces familles sont menacées d’expulsion en raison des travaux liés au passage du futur Bus à haut niveau de service. Aucune des collectivités concernées (ville d’Hénin-Beaumont, CAHC et Conseil départemental) ne leur propose pour l’heure de solution de relogement adaptée et comme le souligne l’article de la Voix du Nord, ces familles sont dans une impasse administrative, n’ayant pas de titre de séjour pérenne et n’étant plus reconnus comme ressortissants du Monténégro.
Les familles monténégrines d’Hénin-Beaumont doivent bénéficier de la protection que le droit international offre aux apatrides, elles doivent obtenir un titre de séjour et se voir proposer une solution de relogement.
Nous appelons les pouvoirs publics et les collectivités locales à agir dans ce sens pour venir en aide aux familles monténégrines de la rue Jules Verne.

https://www.lavoixdunord.fr/203322/article/2017-08-11/des-familles-montenegrines-bientot-expulsees-vont-se-retrouver-la-rue