Article publié dans l’Indépendant des 16 et 17 juillet 2018
Lire en-dessous la déclaration du Comité de soutien aux sans-papiers dont les représentants ont imposé la lecture en début de séance.
Déclaration du Comité de soutien aux sans-papiers dont la lecture a été imposée en début de séance malgré un premier refus de la présidente du Conseil général.
Le Comité de soutien 66 aux sans-papiers communique :
Lundi 9 juillet vers 14h la police a procédé à l’expulsion d’une vingtaine de réfugiés, dont plusieurs enfants, installés par nos soins depuis largement plus de 48 heures dans le bâtiment situé 10 rue du théâtre à Perpignan. Nous l’affirmons et nous pouvons le prouver. Nous l’avons soutenu auprès des agents de la force publique venus sur les lieux à deux reprises samedi et dimanche. Ces policiers nous avaient assuré que, suite à cette occupation, la procédure légale serait respectée. En effet, conformément à la loi, les personnes étaient reconnues comme domiciliées dans ce lieu et ne pouvaient être contraintes de le quitter que par décision d’un juge saisi par le propriétaire, en l’occurrence le Conseil départemental. La préfecture a donc pris la responsabilité d’une violation de domicile.
Cet abus de pouvoir est intolérable. L’illégalité de cette intervention est manifeste. Au surplus, la police, venue en nombre, après avoir bloqué la rue du théâtre et nous avoir interdit de nous rendre sur les lieux, a procédé à l’évacuation sans ménagement et sans égard pour les enfants. Une personne a d’ailleurs fait un malaise et a été évacuée par le pompiers vers les urgence de l’hôpital de Perpignan.
Cette intervention a eu l’aval, voire a été sollicitée par la présidente du Conseil départemental, Hermeline Malherbe. En portant plainte pour « intrusion par effraction et occupation illégale », elle a encouragé la préfecture à faire procéder à cette expulsion. Cette collusion de fait est inadmissible.
Il est incroyable que la responsable d’une collectivité de gauche ait fait l’impasse sur la dimension humaine de la situation. Qu’elle n’ait pas pris en compte le fait que les personnes domiciliées au 10 rue du Théâtre étaient déjà bien assez traumatisées pour avoir dû fuir des pays où elles étaient gravement menacées.
La prise en charge partielle des personnes dès leur sortie des lieux, par l’ACAL, mandatée par la préfecture, aurait pu se faire de façon concertée et apaisée, si la présidente du CD avait bien voulu nous contacter alors que nous l’avions informée par un courriel daté du samedi 7 juillet à 12h. C’est cette façon de procéder, si peu conforme aux valeurs de gauche dont veut bien se réclamer le CD, qui provoque notre réprobation et notre colère.
(Lundi 16 juillet 2018)
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