À Samuel… À Dominique…
J’aimais tant les emporter en littérature
A la découverte de nos plus grands auteurs
Qui par la diversité de leurs écritures
Conduisent les âmes sur les sentes du bonheur
J’aimais tant ces heures en prose ou en poésie
Instants de partage de nos textes fondateurs
Fleurés d’amitié de douceur et d’empathie
Éclairant tendrement les esprits et les cœurs
J’aimais tant au hasard d’une page d’un livre
Encourager débats et interrogations
Susciter souvent la parole qui délivre
Ou nourrir argumentations et émotions
J’aimais tant leur expliquer l’opulente histoire
De tous ces profonds écrits qui ont fait société
Pour conférer à la terre d’éternels espoirs
Aux parfums d’égalité de fraternité
L’extrémisme a eu de moi brusquement raison
Un jour d’automne dans l’enceinte de mon lycée
Là où avec passion j’exerçais ma mission
Rêvant pour mes élèves à de belles destinées
Daniel Meunier
Mon école de la République
Mon école de la République
Avec pour mission laïque
La transmission pédagogique
Tu pleures des larmes de sang
Mon école de la République
Toi qui sans faillir instruis
Toi qui sans faillir construis
Tu pleures des larmes de sang
Mon école de la République
La tolérance pour seule religion
Le respect pour seule détermination
Tu pleures des larmes de sang
Mon école de la République
Dans tes valeurs empêchées
Dans tes paroles bâillonnées
Tu pleures des larmes de sang
Mon école de la République
Dans ton âme égorgée
Dans ton cœur transpercé
Tu pleures des larmes de sang
Mais mon école de la République
Toujours contre l’ignorance tu te dresseras
Toujours contre la violence tu seras
Et tes larmes de sang tu sècheras
Véronique Régnier-Liaboeuf
Ce monde sans grâce
Sourde est ma colère
Lourde l’atmosphère
Quand l’âme aspire à la guerre
Et se damne et se perd
Alors que faire ?
Répondre à la colère ?
Dans l’ombre de l’univers
Quand le cœur bat le fer
Et oublie ses chimères
Faut-il se taire ?
Noire est la misère
Exutoires délétères
Quand l’esprit du mal opère
Et se vautre dans les ornières
Que peuvent les prières ?
Tristes mutations grégaires
Immoralistes de l’enfer
Quand les pulsions prospèrent
Et hantent la terre
Comment vivre sans repères ?
Les pleurs vains de nos mères
La peur figée de nos pères
Quand leurs cris se font amers
Et que les esprits dans la nuit errent
Est-ce ainsi que la haine opère ?
Toujours la violence guerrière
Retour à la raison si éphémère
Quand la grimace se fait grossière
Et que le masque devient cerbère
Quelle promesse pour franchir les barrières ?
Et ce cri
Venu d’une époque séculaire
Qui ouvre les tombes des cimetières
Ricoche sur les mers
Explose dans les airs
De grâce !
Véronique Régnier-Liaboeuf