Le campement des « Pyramides », où vivaient environ 140 personnes, sur le terrain de l’avenue Léon-Jouhaux à Lille a été évacué mercredi 11 janvier matin. Le  préfet Georges-François Leclerc a ordonné l’évacuation des terrains « occupés illégalement » pour cela un important dispositif policier a été mis en place.
Une dizaine de militants de la section lilloise de la LDH étaient présents sur le terrain dès 7h, associés à d’autres membres d’associations (le collectif Solidarité Roms, la Fondation Abbé Pierre, la Sauvegarde,…), également mobilisés depuis décembre face aux intentions d’expulsion de la préfecture.
La résorption de ce bidonville, si elle était évidemment indispensable, a été effectuée dans des conditions qui nous indignent puisque la totalité de personnes n’ont pas été relogées. En effet, seules 64 personnes sur les 141 se sont vu proposer un hébergement. Une trentaine d’autres, dont la moitié mineures, ont été laissées à la rue mercredi.
Parmi celles pour lesquelles aucune solution n’était envisagée par la préfecture, trois familles avec des enfants scolarisés. La mise à l’abri pour quelques nuits qui avait été promise par la Préfecture pour elles, n’a même pas été mise en œuvre. Mercredi soir, si l’une des ces trois familles a pu bénéficier d’un hébergement solidaire grâce aux associations, puis se voir proposer une solution d’hébergement, les deux autres ont été remises à la rue. Nous continuons à accompagner les familles et à activer nos réseaux pour qu’elles puissent sans délai retrouver un toit.

Pour en savoir plus sur l’évacuation des pyramides, écoutez l’entretien d’Emmanuelle Jourdan-Chartier du 11 décembre sur RCF
« Évacuation du bidonville des Pyramides »
https://www.rcf.fr/actualite/linvite-du-1819-hautsdefrance

Pour en savoir plus sur la thématique, lisez le Rapport annuel de l’Observatoire des expulsions collectives de lieux de vie informels.  

INFOS 13 janvier 23:

De nombreuses familles n’ont reçu aucune proposition de relogement. Certaines se sont réfugiées dans d’autres bidonvilles de la métropole sans rien emporter, quelques unes ont fait le choix de retourner provisoirement en Roumanie.
La LDH, la FAP, la Maire de Lille sont intervenues auprès du Préfet pour exiger des solutions pour toutes les familles. La Préfecture a finalement proposé un hébergement à une famille supplémentaire mais reste absolument inflexible pour les autres.
Depuis mercredi, nous sommes très sollicités par les familles, qu’elles aient bénéficié d’un hébergement (mais où elles manquent de tout), ou pas.

Dans l’urgence le Collectif solidarité Roms de Lille Métropole est à la recherche d’une solution pour la famille de Maria, Nicusor et leurs 4 petites filles de 2 à 6 ans, à laquelle la Voix du Nord a publié un article ce matin :

https://www.lavoixdunord.fr/1277829/article/2023-01-12/lille-des-enfants-mis-la-rue-le-mercredi-de-retour-l-ecole-le-jeudi-dort-ou

La Fondation Abbé Pierre a proposé de prendre en charge 3 nuits d’hôtel pour cette famille, mais ne pourra pas faire plus. Demain, samedi matin cette famille, qui n’a aucun lien familial dans la région, se retrouvera à la rue si nous ne trouvons pas de solution.
Un appel est lancé pour trouver une structure ou des personnes qui seraient susceptibles de les accueillir, même pour une courte période.