15 avril: Projection-débat de I am not your negro

Dans l’auditorium du Palais des beaux arts, à l’initiative de la Ligue des Droits de l’Homme-Lille appuyée par la Mairie de Lille, plus de cent personnes ont passé un moment émouvant avec la projection du magnifique Film documentaire « I am not your negro », de Raoul Peck , autour de l’évocation de Marthin Luther King, Malcolm X et Medgar Evers. Tous assassinés jeunes pour avoir défendu les droits humain. À travers les propos et les écrits de l’écrivain noir américain, James Baldwin, Raoul Peck propose un film qui revisite les luttes sociales et politiques des Afro-Américains au cours de ces dernières décennies. Une réflexion intime sur la société américaine en écho à la réalité française.

La projection fut suivie d’un échange avec Nadia Droghramadjian, responsable nationale du Groupe de Travail racisme/discriminations à la LDH et Olivier Esteves, Chercheur au CERAPS à l’université de Lille, débats, animés par Lina Douidah, de la section LDH de Lille.

En préambule, Emmanuelle Jourdan-Chartier, présidente de la section, avait tenu à dire quelques mots du contexte dans lequel s’ouvrait cette initiative.

« La Ligue des Droits de l’Homme fait, ces jours-ci, l’objet d’attaque stupéfiantes de la part du gouvernement. Ce même gouvernement qui, porteur d’un projet de régression sociale sur les retraites, tente de réprimer par un usage disproportionné de la force publique ceux qui s’y opposent.

La LDH défend TOUS les droits & libertés (politiques, associatives, civiques, sociaux…) pour TOUTES et TOUS. Pour ceux qui pensent comme nous comme pour les autres, pour les étrangers comme pour les français, ici, comme plus loin, et je pense à nos 8 camarades de section qui partent demain à Naplouse en Palestine.

Nous défendrons toujours l’état de droit contre la raison d’état ! nous chercherons toujours les voies d’un vivre ensemble apaisé et respectueux des diversités.

Alors, parfois, nous dérangeons. Hier, nous étions trois observateurs des libertés publiques et pratiques policières, place de la République, pour documenter le comportement des forces de l’ordre lors de la manifestation. Parfaitement identifiables sur le trottoir, nous avons été klaxonnés par l’un des nombreux véhicules de police qui passait. Le fonctionnaire au volant nous a triomphalement fait un doigt d’honneur. Il en faut plus pour nous impressionner ! Mais comment respecter un ordre qui ne respecte aucune règle, méprise, injurie ou brutalise les citoyens qu’il doit protéger ? Un ordre qui déborde est voué à être débordé, quand toute une génération s’éveille à la politique dans la méfiance et la détestation de l’Etat et de la police.

Cette brutalité, ce mépris, les habitants des quartiers populaires, les immigrés, les étrangers, les noirs, les arabes, les Roms, la vivent au quotidien depuis des décennies.

Ce racisme et ces discriminations systémiques, quand ils ne sont pas combattus avec la plus grande fermeté par toutes les autorités, irriguent la société et nourrissent préjugés, rejet, et violence.

C’est aussi – c’est beaucoup – de ça que nous allons parler ce soir.

Je terminerai en remerciant le Palais des Beaux Arts pour son accueil, et la ville de Lille pour son soutien. Nous savons qu’ici, à Lille, nous pouvons souvent travailler en partenariat avec la mairie, parfois ne pas être d’accord, mais bénéficier toujours du respect total de notre liberté associative. »

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