Nous étions présent·es ce 15 mai à la cérémonie organisée par l’AFPS place de la République à Lille et dans de nombreuses autres villes de France. La lecture des noms des victimes fut un moment fort et digne.
Plus que jamais, disons stop au génocide en cours!



Notre communiqué commun avec Amitié Lille Naplouse:
PALESTINE: NON A UNE DEUXIÈME NAKBA
Pour beaucoup de Palestiniennes et de Palestiniens ce 15 mai est le triste anniversaire de la Nakba : en arabe : la catastrophe, qui désigne la période de dépossession, d’expulsion, de destructions, de pillages et de massacres à l’encontre des Palestiniens entre 1947 et 1949. Au moins 800 000 Palestiniens ont été expulsés de leur terre dépossédé de leurs biens, plus de 500 villages palestiniens ont été détruits, par des groupes paramilitaires, puis à partir de la création d’Israël, par l’armée israélienne.
77 ans après, les descendants attendent encore l’application de la résolution 194, votée le 11 décembre 1948 par l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies, texte qui fonde leur « droit au retour ».
Aujourd’hui, le nettoyage ethnique se manifeste par la destruction génocidaire en cours à Gaza, mais aussi, à bas bruit, en Cisjordanie.
Une agression militaire de grande ampleur se déploie désormais dans les territoires occupés – plus de 950 palestiniens ont été tués en Cisjordanie depuis octobre 2023 – accompagnée de l’intensification de la colonisation, et de la brutalité accrue des colons.
La politique d’annexion et d’apartheid se double aujourd’hui d’une atteinte forte à ce qui constitue l’identité et la mémoire vivante de la Nakba.
Le déplacement forcé de 40 000 réfugié-e-s palestinien-ne-s de Jénine et Tulkarem dont les camps ont été rendus inhabitables, les menaces et attaques quotidiennes qui pèsent sur les autres camps, particulièrement à Naplouse (Balata) ; tout comme l’interdiction de l’agence onusienne créé en 1949 pour fournir une assistance humanitaire aux réfugiés palestiniens déracinés de leurs terres lors de la Nakba, qui gère entre autre aujourd’hui 96 écoles et 43 centres de soins, préparent une nouvelle catastrophe humaine et humanitaire.
Mais au-delà, ces atteintes majeures – faire disparaître les camps, rendre invisible les réfugiés de 1948 et leurs descendants, empêcher l’action de l’UNRWA – s’apparentent à un effacement de l’identité et de l’histoire des réfugiés de 1948, et par là-même de la question du droit au retour et à la réparation. La mémoire de la Nakba, déjà malmenée et enfouie par l’élaboration d’une histoire officielle dominante fondée sur le mythe d’une « terre sans peuple pour un peuple sans terre », est aujourd’hui directement visée par la politique du gouvernement israélien d’extrême droite en Cisjordanie.
Le 18 septembre 2024, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté à une forte majorité une résolution qui reprend les conclusions de l’avis de la Cour internationale de Justice du 19 juillet 2024 qui statuait que l’occupation du Territoire palestinien (Cisjordanie, Jérusalem Est et Gaza) par l’État d’Israël est illégale et que l’Etat d’Israël doit y mettre fin dans les plus bref délais ; de la même manière il doit mettre fin à la colonisation et évacuer tous les colons du territoire occupé ; par ailleurs, l’État d’Israël a l’obligation de réparer le préjudice causé à toutes les personnes physiques ou morales concernées dans le Territoire palestinien occupé. L’Assemblée générale de l’ONU s’est emparée de cet avis et a adopté une résolution qui reprend les conclusions de l’avis de la CIJ, en fixant une date butoir au retrait israélien, au plus tard 12 mois après l’adoption de la-dite résolution, soit le 18 septembre 2025.
L’application de cette résolution s’impose à tous les États, qui doivent prendre sans plus attendre tout acte et mesure visant à lui donner une application effective.
Aujourd’hui, alors que de plus en plus de voix évoquent, à Gaza et en Cisjordanie, une Nouvelle Nakba, il y a urgence ! La France et l’Union européenne doivent adopter une attitude de fermeté contre le génocide en cours à Gaza et rappeler Israël au respect du droit international qui s’applique à tous les États.
- La LDH (Ligue des droits de l’Homme) appelle les acteurs de la société civile, dans toutes leurs composantes sociales, économiques, religieuses à manifester leur solidarité et à appeler le gouvernement français à faire pression pour la levée du blocus total imposé aux deux millions de Gazaouis.
- Elle demande instamment au gouvernement français de cesser de livrer des équipements et des composants militaires à Israël.
- Elle demande au gouvernement français de porter, au sein de l’UE, l’urgence de la suspension de l’accord d’association UE-Israël.
- Elle demande à la France d’adopter des actions et des sanctions à la hauteur de la situation pour faire respecter les décisions de la Cour internationale de justice (CIJ) et appliquer le droit international.
Partager la publication « 15 mai: commémoration du 77eme anniversaire de la Nakba et hommage aux victimes de Gaza »