Justice des Enfants : Protection et Éducation !

Retrouvons nous le vendredi 31 janvier à 18h au Barreau de Marseille, 51 rue Grignan.

soiree débat

« La France n’est pas assez riche d’enfants pour qu’elle ait le droit de négliger tout ce qui peut en faire des êtres sains »

Parce qu’en 1945, après la seconde guerre mondiale, la France prend conscience qu’il faut éduquer ses enfants, orphelins, livrés à eux même, délinquants et victimes de guerre, une ordonnance voit le jour pour l’éducation avant la sanction.

L’ordonnance du 2 février 1945 a été à maintes reprises modifiée et depuis longtemps nos organisations dénoncent le dévoiement des principes fondateurs de l’ordonnance au profit d’une justice enfants de plus en plus calquée sur celle des majeur.e.s et par conséquent de plus en plus répressive, de moins en moins éducative.

En guise de réforme de l’ordonnance de 45 annoncée par le gouvernement, il s’agit de son abrogation et d’un projet de Code de Justice Pénale des Mineurs qui réduit l’enfant à son acte délinquant ; un projet non respectueux de la spécificité de la justice des enfants prévoyant des dispositions plus restrictives pour ces dernier.ère.s que pour les majeur.e.s ; un projet revenant sur le principe de la primauté de l’éducatif en mélangeant probation et suivi éducatif dans une mesure à l’intitulé pour le moins équivoque de « mise à l’épreuve éducative ».

Enfin, et surtout, un projet, sans ambition et sans âme dans son contenu, et qui n’a pas pu, du fait de la méthode être soumis au débat démocratique, une ordonnance du 11 septembre 2019 a été publiée au JO qui n’attend que la ratification par le parlement, le code de justice pénale des mineurs est créée.

A l’occasion des 75 ans de l’ordonnance de 45, le collectif des Bouches du Rhône composé de :

Syndicat de la Magistrature du 13, Syndicat des Avocats de France du 13, SNPES-PJJ/FSU 13, Ligue des Droits de l’Homme PACA, Observatoire International des Prisons du 13, Solidaires 13, CGT-PJJ 13 et FSU13

Propose une soirée débat :

  • Projection d’un documentaire sur l’Ordonnance de 45
  • Débat avec Magistrat.e.s, Avocat.e.s et Éducateur.rice.s sur les conséquences du Code de Justice Pénale des Mineurs

Venez nombreux pour comprendre les enjeux sur la jeunesse de notre pays, il s’agit d’une question qui nous concerne tous !

 

Safe City à Marseille : Premier recours contre la vidéosurveillance automatisée de l’espace public

Communiqué commun de la Ligue des droits de l’Homme et de La Quadrature du Net

Nous venons de déposer, avec la Ligue des droits de l’Homme, un recours en référé devant le tribunal administratif de Marseille pour lui demander d’annuler l’installation dans la ville d’un dispositif de vidéosurveillance automatisée (appelé « vidéoprotection intelligente »). Ce dispositif, décidé par la ville de Marseille, prévoit la mise en place de nouvelles technologies de surveillance dans l’espace public qui, pour l’essentiel, relèvent d’une surveillance biométrique généralisée : détection de comportements anormaux, suivi de silhouettes ou d’individus, captations sonores…

D’autres dispositifs similaires sont déjà installés en France ou sont en train de l’être, le tout dans l’opacité la plus complète. Leurs promoteurs considèrent que le cadre juridique de la vidéosurveillance leur suffit. Au même titre que la reconnaissance faciale, qui n’est qu’une des nombreuses couches applicatives de la vidéosurveillance automatisée, ces dispositifs participent pourtant à la mise sous surveillance totale de nos villes.

La Technopolice continue de se déployer en France, et la vidéosurveillance automatisée (ou « vidéoprotection intelligente » selon ses promoteurs) [1] est une de ses principales émanations. Fondée sur l’utilisation d’algorithmes déployés sur un système de vidéosurveillance, ces dispositifs promettent de détecter automatiquement dans l’espace public des objets abandonnés, des mouvements de foule, des « comportements anormaux » (gestes brusques, maraudages, agression…), de faciliter le suivi d’individus (par la silhouette, la démarche…), ou de faire des recherches par « filtres » sur des images enregistrées (à partir de photos d’un individu qu’il s’agirait de retrouver dans les milliers de flux vidéos afin de suivre son parcours). Après la multiplication des caméras de vidéosurveillance sur le territoire français, plusieurs entreprises cherchent à vendre aux collectivités ce système de « vidéo intelligente ». Comme l’expliquent les industriels, l’intérêt consiste à « pallier le manque récurrent de personnel disponible pour visionner les images de vidéoprotection ainsi que la capacité de concentration de ces agents », de « de limiter leur travail à une simple confirmation d’alertes ». Il est même avancé que «  la vidéoprotection ne saurait être efficace sans un système auto-intelligent permettant de trier et filtrer les images à analyser, et ce à une grande échelle ». Depuis plus de 10 ans, la vidéosurveillance a déferlé sans but sur nos villes : il semble temps de la rendre opérationnelle à travers l’automatisation.

De tels dispositifs mettent gravement en danger nos droits et libertés. Ils accroissent considérablement la capacité des services de police à nous identifier et à nous surveiller en permanence dans l’espace public. Tout comme la reconnaissance faciale, ils entraînent un contrôle invisible et indolore de la population, considérée comme suspecte de facto. Construits dans l’opacité la plus complète, il est par ailleurs impossible de comprendre ce qu’ils détectent avec exactitude : que veut dire Thalès quand il parle de « comportement inhabituel » et de suivi de « personnes suspectes » ? Que sous-entend l’entreprise Huawei quand, dans la description de son projet à Valenciennes, elle laisse inachevée sa liste des cas d’alerte relevés par la machine (« traitement intelligent de l’image avec détection des mouvements de foules, objets abandonnés, situations inhabituelles…  ») ? Enfin, le suivi de « personnes suspectes » comprend-t-il la reconnaissance de démarches, donnée extrêmement individualisante et qui est bien plus difficile à dissimuler qu’un visage ?

Des systèmes de vidéosurveillance automatisée sont pourtant déjà en place en France, à Valenciennes donc, mais aussi à Nice, à Toulouse, à La Défense et bientôt dans les Yvelines. D’autres projets sont sûrement en cours, mais les informations sont difficiles à trouver. Leurs promoteurs considèrent en effet que, dans la plupart des cas, ces nouveaux ajouts à la vidéosurveillance rentrent dans le cadre de la « vidéosurveillance classique » et n’ont pas à être rendus publics.

Marseille, ville-test

Dans le cadre de la campagne Technopolice, et à travers des demandes d’accès aux documents administratifs, nous avons appris qu’en 2015, la mairie de Marseille avait lancé un appel d’offres pour installer un de ces systèmes de vidéosurveillance automatisée dans sa ville et qu’en novembre 2018, ce marché avait été attribué à une entreprise. Croisée au salon Milipol, l’adjointe au maire de Marseille en charge de la sécurité, Caroline Pozmentier, nous a confirmé qu’il s’agissait du groupe SNEF, un intégrateur de solutions de vidéosurveillance basé dans la cité phocéenne. Nous avons fini par avoir communication de certains documents liés à ce marché, dont le « Programme Fonctionnel Technique final » qui détaille précisément ce que la mairie entend mettre en place.

Dans ce document, il est ainsi indiqué que « les opérateurs ne peuvent pas visualiser l’ensemble des flux » et qu’il « est donc nécessaire que la solution logicielle permette d’effectuer de façon autonome cette visualisation ». Parmi les fonctionnalités envisagées, se trouve le « traitement automatique de donnés (…) afin de détecter des anomalies/incidents/faits remarquables », la « détection d’anomalies non identifiables par un opérateur » et la « gestion de l’espace public, analyse des piétons/véhicules ainsi que des comportements ». On y retrouve les mêmes cas d’usage que dans d’autres systèmes : détection d’ « objets abandonnés », de « TAG » (graffitis) et de « vol/disparition/destruction de mobilier urbain ». Il est aussi précisé que l’outil doit aider dans le cadre d’affaires judiciaires et permettre de « faire des recherches à l’aide de filtres », l’un de ces filtres étant « individu (description, avatar, photo) ». Une dernière partie intitulée « Fourniture et intégration de fonctionnalités complémentaires » indique que la mairie se réserve la possibilité d’ajouter de nouvelles fonctionnalités dont la « détection sonore » (explosion, coup de feu…), la « reconstitution d’évènements » (comme le parcours d’un individu) ou la détection de « comportements anormaux » (bagarre, maraudage, agression).

Le mois dernier, dans un article de Télérama, le journaliste Olivier Tesquet révélait que le dispositif devait être installé à Marseille « d’ici à la fin de l’année 2019 » et que « la Cnil n’a jamais entendu parler de ce projet ».

L’étendue de ce projet, la description extensive de ses fonctionnalités et sa récente mise en place nous ont poussé à agir le plus vite possible.

Un recours contre la vidéosurveillance automatisée, premier du genre en France

Dans notre recours déposé lundi devant le tribunal administratif de Marseille, nous reprenons certains des arguments déjà développés dans notre recours contre les portiques de reconnaissance faciale dans deux lycées de la région PACA (un projet depuis entravé par la CNIL). Nous soulignons ainsi que la décision de la mairie de mettre en place ce dispositif n’a été précédée d’aucune analyse d’impact ou de consultation de la CNIL, contrairement à ce qui est prévu dans la directive dite « police-justice » qui encadre les pouvoirs de surveillance des autorités publiques dans l’Union européenne. Nous soulignons également que la vidéosurveillance automatisé n’est encadrée par aucun texte juridique alors qu’il s’agit d’un type d’ingérence dans la vie privée tout-à-fait nouveau, et bien différent de la vidéosurveillance « classique » : l’automatisation transforme la nature de l’ingérence induite par la vidéosurveillance. Les nouveaux équipements déployés à Marseille disposent en outre de capteurs sonores (ces mêmes capteurs sonores que dénonçait la Cnil dans le projet de Saint-Etienne). De manière générale, le système entier conduit à passer d’une surveillance « passive » à une surveillance « active »). Comme pour les lycées, nous avons aussi attaqué le caractère manifestement excessif et non justifié de la collecte de données.

Le recours démontre par ailleurs que la grande majorité du traitement de données qui est fait dans ce dispositif est un traitement de données biométriques, donc soumis aux dispositions spécifiques de la directive police-justice sur les données sensibles (dont l’utilisation est beaucoup moins permissive que pour les autres types de données personnelles). En effet, les données biométriques sont définies comme des données personnelles « résultant d’un traitement technique spécifique, relatives aux caractéristiques physiques, physiologiques ou comportementales d’une personne physique, qui permettent ou confirment son identification unique ». Or, comme l’a souligné le Comité européen de protection des données, une « identification unique » n’implique pas nécessairement de révéler l’état civil d’une personne mais, plus largement, de pouvoir individualiser une personne au sein d’un groupe, ce qui est bien le cas en espèce. Or, une fois la qualité de donnée biométrique établie, la directive police-justice exige une « nécessité absolue » pour les analyser. Ce qui n’est clairement pas le cas ici : d’autres moyens, humains, existent déjà pour analyser les images et mener les enquêtes.

Enfin, dans ce recours, nous détaillons pourquoi, en confiant à la SNEF et à ses algorithmes, l’identification, la catégorisation et la détection d’incidents, d’anomalies et de comportements suspects sur la voie publique (certains explicitement « non identifiables par un opérateur »), et en faisant de son outil une véritable « aide à la décision » pour la police municipale, la mairie a délégué à une entreprise privée une mission de surveillance généralisée de la voie publique. Ce qui, selon le Conseil Constitutionnel est contraire à « l’exigence, résultant de l’article 12 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, selon laquelle la garantie des droits est assurée par une « force publique » ».

Encore une fois : d’autres dispositifs semblables sont actuellement déployés en France ou s’apprêtent à l’être : Nice, Toulouse, Valenciennes, La Défense… Nous vous invitons à réutiliser nos arguments pour multiplier les contentieux et tenir en échec l’expansion de la surveillance algorithmique de nos villes et de nos vies.

Paris, le 20 janvier 2020

[1] Si les termes peuvent paraître proches, il est important de refuser de considérer un tel système comme « intelligent »

2019, des impatiences sociales exacerbées.Tribune de Malik Salemkour, président de la LDH

L’année 2019 se termine comme elle aura commencé, avec des manifestations populaires et des mouvements sociaux qui révèlent des antagonismes croissants entre, d’un côté, de fortes attentes de justice sociale qui s’expriment de la part d’une population inquiète sur son présent et son avenir, et, de l’autre, du mépris avec des réponses inadaptées, destructurantes et insécures de la part du gouvernement et de sa majorité.

En dépit de ces tensions et des alertes venues de la société civile et des syndicats, le pouvoir en place s’entête, dans une vision ultralibérale et asociale qu’il déroule de manière technocratique et accélérée depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017. Ces choix politiques sont lourds de sens et radicaux en ce qu’ils défont pied à pied le contrat social et démocratique qui organisait la société française depuis le Conseil national de la résistance autour d’objectifs de redistribution sociale et de solidarité, garantis par l’Etat, protégeant les plus fragiles et assurant les moyens individuels et collectifs de progrès sur tout le territoire. Cela se traduit par un désengagement continu de la puissance publique dans ses missions de service public. Un choix dicté par une idéologie et des restrictions budgétaires qu’elle s’impose de façon dogmatique, refusant de faire contribuer des acteurs dont les fortunes s’envolent. La foi portée par le gouvernement en une capacité naturelle d’un système économique, libéré de tout entrave, à partager de manière optimale les richesses et à corriger les inégalités est pourtant d’évidence contredite dans les faits qui voient, au contraire, fortement s’accroître leurs concentrations. Cette logique idéalisée du « premier de cordée » a justifié le démantèlement, par ordonnances, du Code du travail au détriment des droits des salariés, la réforme des allocations chômage qui précarise les demandeurs d’emplois, le projet de revenu universel d’activité qui menace l’inconditionnalité des protections acquises pour les personnes en situation de handicap et les plus démunis, et maintenant la refonte du système de retraite avec des propositions des plus confuses et inquiétantes pour les générations présentes et futures.

En réaction au mouvement des « gilets jaunes », le gouvernement a dû rendre en urgence, en début d’année, des milliards d’euros qu’il avait précédemment captés des poches exsangues de celles et ceux qui ne pouvaient plus faire face à leurs dépenses de la vie quotidienne. Le président Macron a ensuite initié un « grand débat » national, avec un tour de France très médiatisé de confrontations directes avec la population. Il en était sorti sans surprise des attentes impatientes en termes de pouvoirs d’achat et de révision des fonctionnements démocratiques, avec aussi des aspirations contradictoires sur de nombreux sujets. Sans avoir réellement pris la mesure du malaise profond exprimé mais affirmant en avoir tiré la leçon, l’exécutif a promis de revoir sa méthode et de redonner sa place au dialogue civil et social. Force est de constater qu’il y a loin de la coupe aux lèvres. Le pouvoir s’enferme dans un autoritarisme aveugle qui met en péril la paix sociale et civile avec une violence inégalée à l’encontre des manifestants, des journalistes et des observations citoyennes sur les pratiques policières, les forces de l’ordre étant instrumentalisées à des fins de contrôle social. La concertation officielle engagée depuis l’été sur la réforme des retraites s’est avérée un leurre et a tourné à l’humiliation. Le gouvernement a finalement décidé seul, révélant tardivement ses orientations et en ne tenant aucun compte des propositions faites par les syndicats, ce qui conduit, en cette fin d’année, à des mobilisations revendicatives d’une exceptionnelle ampleur.

Faire vivre la démocratie sociale, donner corps aux droits fondamentaux

Ce sont des choix de société structurants qui sont actuellement en débat. Ils interrogent à la fois les finalités essentielles de l’Etat et les modalités des arbitrages à rendre entre intérêts et temps divergents. Quel pacte social, quel partage des efforts et quelle démocratie nous voulons.

Les réponses à y apporter ne peuvent être faites d’illusions et de promesses. Elles obligent le gouvernement à mettre toutes les cartes sur la table et à ouvrir réellement les discussions avec l’ensemble des parties prenantes. La démocratie sociale est un fondement de notre démocratie. Elle impose le respect des acteurs sociaux et l’écoute effective, en transparence des enjeux et des solutions proposées. Se priver de ces outils de fabrication de compromis sociaux, qui ont fait leurs preuves tout au long de l’histoire, ouvre le risque de tensions et de violences incontrôlables. Les multiples protestations connues cette année sont nées de l’attitude d’un pouvoir arrogant et de son incapacité à donner sa force à notre fonctionnement démocratique. Il devient urgent qu’il entende les aspirations profondes d’une partie du peuple qui s’inquiète légitimement d’efforts injustement répartis, de conditions de vie qui se dégradent, d’une précarisation croissante et d’incertitudes sur son devenir, avec des pouvoirs publics qui se désengagent et ne lui offrent pas les garanties nécessaires pour prévenir les injustices et les inégalités sociales, avec un système économique qui met gravement en péril la planète et toute l’humanité.

L’année 2019 se clôt avec ces questions essentielles, dont la façon dont il sera répondu éclairera l’avenir, bien sombre à ce jour. Les droits fondamentaux posés par la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 et la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948, avec leur indivisibilité qui affirme qu’il n’y a de libertés civiles et politiques sans droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux, effectifs et garantis de manière durable et égale pour toutes et tous, offrent un cadre utile à cette réflexion. Les oublier et refuser d’interroger le partage des richesses et la juste contribution à l’intérêt général conduirait à un changement de système, à une société d’arbitraire et de répression autoritaire. Il est possible au contraire de leur donner corps, pour que chacune et chacun demeure libre et égal en droits et en dignité aujourd’hui et demain. Notre démocratie sera d’autant plus forte si tous ses acteurs s’en emparent, en étant pleinement reconnus et citoyens.

Paris, le 26 décembre 2019

UN AN APRÈS – NI OUBLI, NI PARDON, PLUS JAMAIS ÇA, AGISSONS !

 

Grande marche en soutien à toutes les victimes,

Pour un logement digne, pour toutes et tous.

Samedi 9 novembre, 15h, Métro ND du Mont

Appel des citoyen·nes, collectifs d’habitants, syndicats et associations solidaires

Nous approchons d’une date historique, celle des effondrements de la rue d’Aubagne le 5 novembre dernier, qui ont fait 9 victimes. Fabien, Simona, Marie-Emmanuelle, Cherif, Niasse, Ouloume, Taher, Julien et Zineb, décédée suite à la répression policière. Près de 4000 personnes ont été délogées depuis, s’ajoutant à toutes les autres victimes du mal logement.

Les habitant.es, collectifs et associations n’ont depuis cessé, tous les jours, d’appeler et d’agir pour que le droit à la ville pour toutes et tous soit enfin respecté et que le mal logement et l’hébergement inconditionnel soient enfin considérés par les pouvoirs publics. Malgré l’urgence, aucune réponse à la hauteur des enjeux, mais une violence institutionnelle, un mépris de classe et une ville vendue depuis trop longtemps aux promoteurs immobiliers. Les habitant-es en sont les victimes, contraints de dormir dans des logements indignes propriétés de marchands de sommeil.

Retrouvons-nous par solidarité aux familles et leurs proches, dire d’une seule voix le refus de ce mépris et de cette violence institutionnelle et sociale et réaffirmer notre volonté d’une Marseille, vivante, populaire, accueillante !

Nous, citoyen.nes de toutes nationalités, collectifs, associations, syndicats, quelque soit nos luttes et par delà nos différences, appelons à s’unir pour une justice sociale et écologiste, pour la vérité, la justice et la dignité de toutes et tous. A nous de décider si ce moment doit entrer dans l’histoire de notre ville.

Répondons présent.es, aux côtés des proches des victimes. Rendez-vous samedi 9 novembre à 15h au cours julien, devant le métro Notre Dame du Mont

NI OUBLI, NI PARDON, PLUS JAMAIS ÇA, AGISSONS !

Premiers signataires :

AMPIL, Assemblée de la Plaine, Association des usagers des bibliothèques de Marseille, BDS France – Marseille, CGT Educ action 13, CNT-SO, Collectif d’Air-Bel « il fait bon vivre dans ma cité » , Collectif de la Cabucelle, Collectif des écoles du 3ème arrondissement, Collectif des écoles de Marseille, Collectif des États généraux de la Culture, Collectif des habitants organisés du 3ème, Collectif du 5 novembre – Noailles en colère, Collectif habitants de Maison Blanche, Collectif Mémoires en Marche, Conseil citoyen du 1/6, Didac’ Ressources, El Mamba, Emmaüs, Etats généraux des migrations, FSU13, FUIQP Sud, Gilets Jaunes du Toursky, Groupe de Veille Busserine, L’art de vivre, La marche mondiale des femmes 13 PACA, Les amoureux des bans publics, Les Co-citoyens, Ligue des Droits de l’Homme Marseille, Marseille féministe, MRAP 13, Osez le Féminisme ! 13, Quartiers Nord/Quartiers Forts, RESF 13, Salariés du McDo St Barthélémy, Santé sans frontière – MadOhane, Solidaires 13, Sud éducation 13, Syndicat des Quartiers Populaires de Marseille, UD CGT 13, UL CGT Centre-Ville, Un Centre-Ville pour Tous, Emmaüs, Alternatiba Marseille,…

 

Reconnaissance faciale: Refusons l’expérimentation

Lettre ouverte aux proviseurs et aux communautés éducatives des lycées Ampère de Marseille et des Eucalyptus de Nice.

Le conseil régional SUD PACA a décidé d’utiliser vos deux établissements pour expérimenter le contrôle de l’accès aux établissements d’enseignement par reconnaissance faciale ; vos établissements se trouvent désormais en première ligne dans une bataille qui pourrait être décisive, non seulement pour vos communautés éducatives, mais aussi pour toutes celles de France.

Ce qui est en jeu, c’est avant tout d’accoutumer les adolescentes et adolescents dont vous avez la responsabilité à ce type de contrôle, afin qu’ils finissent par l’accepter.

Ce qui est aussi en jeu, ce n’est pas le confort d’un inutile contrôle d’accès qui se prétend infaillible, mais la liberté d’aller et de venir sans être en permanence sous la surveillance de dispositifs électroniques à l’intérieur comme à l’extérieur des établissements ; pour vous, comme pour tous les autres établissements de France qui seront soumis à ces contrôles invasifs si vous les acceptez à Nice et à Marseille.

Les promoteurs du dispositif vous assurent que vos libertés individuelles seront sauvegardées et garanties par ce type de contrôle, mais une fois mis en place, vous ne pourrez plus empêcher des évolutions encore plus invasives, voire vous n’en serez même pas informés. Ce sera trop tard et vous ne pourrez plus vous opposer à l’interfaçage de ce contrôle d’accès avec toute une série d’autres contrôles de la population existant déjà dans vos villes, sous le prétexte de « safe city ». 

Si le contrôle par reconnaissance faciale venait par malheur à se mettre en place dans vos lycées, si vous cédez, vous ne constituerez qu’un maillon dans le contrôle généralisé et permanent de la population, de nos faits et gestes, qui est en train de se mettre peu à peu en place. 

Nous vous appelons donc à refuser cette expérimentation.

La Quadrature du Net     

Les Sections de Nice et de Marseille de la Ligue des droits de l’Homme

 

De la responsabilité du politique dans l’état actuel de la police nationale

Le Comité régional PACA de la LDH exprime sa solidarité avec tous les policiers qui ont manifesté cette semaine pour dénoncer les conditions délétères dans lesquelles ils exercent leurs missions.

Une pensée particulière est adressée aux proches des agents qui ont mis fin à leurs jours.

Cette augmentation du nombre des suicides chez les policiers est pour nous un signe aigu de la crise de confiance que traverse la République.

Les observatoires auxquels participent les membres de la LDH nous permettent de confirmer que beaucoup de policiers vivent mal d’avoir à exécuter de basses œuvres pour des objectifs d’abord à seul but statistique et médiatique, mais qui sont surtout le fruit d’un choix politique arrêté par le pouvoir.

En effet, au delà du manque de moyens qui frappe toute la chaîne pénale, du policier au gardien de prison nous pensons que les agents subissent de plus en plus le contrecoup d’un dévoiement de leurs missions au profit de politiques qui conduisent inévitablement vers un état policier.

En effet, dans ce contexte particulier, certains agents profitent du blanc seing donné aux forces de l’ordre lors d’opération de maintien de l’ordre pour assouvir des pulsions violentes. Mais l’impunité juridictionnelle dont jouissent ces agents déviants montre que leur comportement sert un exécutif qui se veut irresponsable politiquement.

Cette utilisation massive des pouvoirs de coercition pour répondre à la population a malheureusement un prix, et ce prix c’est une fracture de plus en plus grande entre le peuple et les policiers.

Considérés par la population comme responsables des situations de violence alors qu’ils agissent sur ordre du politique, il apparaît logique que les policiers respectueux des valeurs républicaines perdent foi dans l’État, la République, démissionnent ou en arrivent à passer  à l’acte fatal.

Cette absence de maîtrise des moyens de coercition mis en œuvre pour maintenir l’ordre public est pour nous un corollaire de l’irresponsabilité politique dont jouissent les membres du gouvernement comme les hauts fonctionnaires.

Il est un temps pas si lointain où les ministres avaient le courage de ne pas faire porter à leur agents le poids de leurs errements.

Le Comité régional PACA de la LDH invite les citoyens à prendre la mesure de l’enjeu. Nous comptons sur l’honneur des policiers qui continueront de défendre les valeurs de la République ainsi que sur l’indépendance des magistrats chargés de défendre les libertés individuelles et l’État de droit qui doit en être le garant.

 

COMMUNIQUÉ du Comité régional LDH PACA (regroupement des sections LDH de la Région PACA)

 

Nous poursuivrons « en réunion » nos actions pour le respect des droits !

Avec l’ensemble des marseillaises et des marseillais scandalisés de la façon dont la puissance publique gère dans cette ville l’habitat indigne et le déficit de logements pour les plus précaires contraints de survivre dans des conditions innommables au profit très souvent de marchands de sommeil, nous poursuivrons « en réunion » et malgré les poursuites judiciaires nos actions pour le respect des droits !

L’image contient peut-être : 4 personnes, plein air
Lire le communiqué du Collectif du 5 Novembre !

« A Marseille, les autorités publiques ont abandonné la question de l’habitat indigne, laissant prospérer les marchands de sommeil et accentuer la précarité résidentielle des plus démunis. Près de 3500 personnes ont été délogées depuis les effondrements de la rue d’Aubagne, où 8 personnes sont mortes. Mais plutôt que d’agir, on préfère museler ceux qui accompagnent ces familles dans leur droit. Kevin Bhema Vacher est un des membres actifs du C5N. Il était depuis hier en garde à vue! Son crime: s’être montré solidaire depuis plus de 10 mois pour que les familles délogées soient traitées humainement et dignement.

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MARCHE POUR UNE VIE ET DES LOGEMENTS DIGNES

Le Collectif des habitants de Maison Blanche, après l’incendie qui a ravagé leur cité le vendredi 23 août, appelle à une journée de protestation le samedi 7 septembre à partir de 10H sur le lieu du sinistre puis à une grande marche de tous les Marseillais précédée d’un picnic à midi Porte d’Aix. Les participants se rendront ansuite au Vieux Port à 14H et rejoindront enfin la Mairie centrale, pour que de tels  drames ne se reproduisent plus. 
Une trentaine de collectifs, associations, syndicats et autres organisations ont signé l’appel à cette manifestation : nous les rejoignons et nous unissons pour le droit à un logement pour toutes et tous, pour la justice sociale et pour une vie digne. Après l’incendie de Maison blanche, tous les Marseillais s’unissent en solidarité. Depuis 10 mois et les drame du 5 novembre, 3500 personnes ont été délogées. La Mairie et l’Etat restent incapables de gérer cette crise humanitaire. La seule réponse a été la répression policière des habitants qui organisent seuls la solidarité avec les délogés.

Plusieurs rendez-vous sont fixés pour converger avec tous les quartiers :
10h Maison blanche, boulevard Danielle Casanova
11h Place Gaffo à la Belle de mai, 
12h Porte d’Aix où se tiendra un picnic
14h le Vieux port puis la Mairie centrale

merci à tous nos soutiens et tous nos camarades de lutte
Signataires : Collectif des habitants de Maison Blanche, Collectif du 5 novembre, Noailles en colère, Syndicat des Quartiers Populaires de Marseille, Ligue des Droits de l’Homme Marseille, Un Centre-Ville Pour Tous, Collectif le Panier en colère, Marseille féministe, Association des usagers de la BMVR , CEM – collectif des écoles de Marseille, DAL Marseille, Groupe de veille Busserine, Collectif de veille et soutien psychologique, Osez le féminisme 13, CGT Educ’action 13, Association Réinventer la Gauche, Association des locataires d’Air-Bel « Il fait bon vivre dans ma cité », Association « L’évêque family projet » (Campagne l’évêque), Collectif des Bourely, Collectif de la Cabucelle, Collectif Kallisté , Collectif Mémoire en Marche, Assemblée de la Plaine, Emmaus, salariés de McDo St Barthélémy, MadMars, Ballon Rouge, Engagements citoyens, Maison du peuple Marseille…

Pour une charte du relogement à Marseille

Depuis le 5 novembre, plus de 2600 personnes ont été délogées à Marseille dans des conditions précaires, incertaines. Hôtels avec des enfants, changements récurrents, fin de la gratuité de la cantine, réintégrations dans leur logement calamiteux, la situation est intolérable dans la 2eme ville de France.
Les délogés ont besoin de votre soutien. Ils ont contribué à une charte du relogement avec les associations et collectifs qui militent au quotidien pour que soit sécurisé le processus et que leurs droits soient respectés.

Après avoir adopté le principe d’une charte, la mairie de Marseille freine des quatre fers !

Si nous atteignons 10 000 signatures, notre propositions devra être votée lors du prochain conseil municipal.
https://lemouvement.ong/pour-une-charte-du-relogement-a-marseille/