Kurdistan : ne laissons pas un massacre en cacher un autre

Alors que l’armée turque intensifie ses frappes dans la quasi-indifférence, plus d’une centaine de personnalités se réuniront à Marseille, le 13 janvier, pour empêcher l’anéantissement du peuple kurde et soutenir les voix de paix.

A Marseille, le 13 janvier 2024, nous nous réunirons pour rendre plus forte la voix des appels à la paix venant de Turquie. Récemment, 78 journalistes, artistes, intellectuel·les, défenseur·es des droits humains kurdes et turc·ques ont lancé un appel pour attirer l’attention sur l’urgence d’une solution pacifique. Nous reconnaissons leur courage, alors que la situation au Kurdistan ne cesse de se tendre, et que le précédent appel pour la paix («Nous ne serons pas complices de ce crime», en 2016) a été qualifié de propagande terroriste par le gouvernement turc et a causé la persécution de ses signataires. Nous entendons relayer, protéger et amplifier leur voix.

Dans un contexte marqué par les politiques militaristes, par la banalisation de toutes les horreurs, les foyers de violence extrême ne cessent de se multiplier au Moyen-Orient. Après le nettoyage ethnique de la population arménienne du Haut-Karabakh dans l’indifférence de la communauté internationale, nous assistons impuissant·es au déchaînement de violences et au massacre par des pouvoirs militaristes des populations israéliennes et palestiniennes.

Briser le cercle vicieux de la violence et de la haine

Les foyers de violences extrêmes qui embrasent le Moyen-Orient ne sont pas isolés, ni les uns des autres ni du reste du monde. Ils sont pris dans les filets d’un militarisme mondialisé et sont les maillons d’une chaîne d’idéologies nationalistes qui se ressemblent désespérément. Ne laissons pas la chaîne s’agrandir et se refermer. Ne laissons pas un massacre en cacher un autre. Il nous faut tout mettre en œuvre pour briser le cercle vicieux de la violence et de la haine, avant qu’il ne soit trop tard. Avant que l’horreur ne s’ajoute à l’horreur. En résonance avec d’autres voix qui s’élèvent dans le monde entier pour en appeler au cessez-le-feu et à la paix en Israël et en Palestine, nous élevons les nôtres pour que le peuple kurde ne soit pas oublié.

Aujourd’hui, l’Administration autonome du nord et de l’est de la Syrie (AANES) relate qu’entre le 5 et le 9 octobre l’armée turque a mené des opérations massives dans ces régions – 580 frappes aériennes et terrestres ont été dénombrées –, faisant des dizaines de morts dans la population civile et détruisant systématiquement non seulement les infrastructures qui permettent d’alimenter en eau et en électricité des millions de personnes, mais aussi des écoles et des bâtiments administratifs.

Etouffer toute voix de paix

L’AANES «exhorte toutes les parties prenantes en Syrie, les institutions des Nations unies, le Conseil de sécurité des Nations unies et les organisations de défense des droits de l’homme à adopter une position ferme contre les actions menées par la Turquie». Chaque jour les Kurdes comptent leurs victimes. Pendant ce temps, de l’autre côté de la frontière, plusieurs dizaines de milliers d’opposant·es politiques, surtout kurdes, et principalement des femmes – dont des députées et des mairesses –, sont enfermé·es dans les prisons du régime autoritaire turc qui veut étouffer toute voix de paix. Le gouvernement turc alimente volontairement la colère des Kurdes en maintenant Abdullah Ocalan, leader du mouvement kurde qui avait joué un rôle capital dans les négociations de paix en 2013 et 2015, en prison dans un isolement total, sans signe de vie depuis trente mois.

Le 13 janvier (1), en prenant au sérieux les signaux alarmants d’une autre guerre qui risque de prendre une ampleur incontrôlable, nous nous réunirons pour dire qu’il n’est pas trop tard. Nous nous réunirons pour empêcher l’anéantissement d’un peuple et pour porter haut et fort les voix de paix qui nous viennent de Turquie et du monde entier.

(1) RDV le 13 janvier, à 14 heures à la bibliothèque de l’Alcazar, 58 cours Belsunce à Marseille.

Signataires

Joseph Andras écrivain Ariane Ascaride artiste Patrick Baudouin avocat, président de la Ligue des droits de l’homme Rony Brauman médecin, ex-président de Médecins sans frontières Gérard Chaliand écrivain, journaliste Patrick Chamoiseau écrivain Sylvestre Clancier président d’honneur du PEN Club de France Grégory Doucet maire de Lyon Annie Ernaux écrivaine Sepideh Farsi réalisatrice Didier Fassin anthropologue et médecin Robert Guédiguian réalisateur Elie Guillou écrivain, metteur en scène, musicien Valérie Manteau écrivaine Gilbert Mitterrand président de la Fondation Danielle-Mitterrand Alice Mogwe présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme Edgar Morin sociologue, écrivain Ernest Pignon-Ernest artiste plasticien Michèle Rubirola soignante, première adjointe au maire de Marseille Olivier Weber écrivain, réalisateur Jean Ziegler ancien rapporteur spécial des Nations unies…

IL EST TEMPS ! OUI 73 ANS APRES LA NAQBA

IL EST TEMPS D’EXIGER LE RESPECT DU DROIT INTERNATIONAL

IL EST TEMPS DE METTRE UN TERME A LA COMPLICITE 

QUI RENVOIE DOS A DOS OCCUPANTS ET OCCUPES

IL EST TEMPS DE METTRE UN TERME A L’HYPOCRISIE

IL NE PEUT Y AVOIR DE PAIX SANS JUSTICE ET RESPECT DES DROITS HUMAINS

RASSEMBLEMENT LE 15 MAI 2021 à 15H 

PLACE BARGEMON (à côté de la Mairie centrale)


La Résolution 181 de l’ONU le 29 novembre 1947 a partagé la Palestine historique en deux états et placé Jérusalem et les « Lieux Saints » sous «Corpus Separatum » (mandat international). Dès lors et en particulier à partir de la « Naqba » (Catastrophe en arabe) et jusqu’en 1952 plus de 800.000 palestiniens ont été chassés de leurs maisons et plus de 500 villages palestiniens ont été détruits en totalité ou partiellement.
Le nettoyage ethnique de la Palestine n’a jamais cessé et s’intensifie autour de Jérusalem dont l’annexion a toujours été dénoncée par les Nations Unies. Les quartiers de Sheikh Jarrah, Silwan et le Mont des Oliviers sont particulièrement visés par les colons, les associations et partis d’extrême droite avec le soutien de l’armée et des autorités israéliennes.
Depuis quelques mois une enquête est ouverte par la Cour Pénale Internationale, elle vise en particulier les CRIMES DE GUERRE dont le transfert des populations de l’occupant sur les territoires occupés.
Depuis quelques semaines, l’association israélienne B’Tselem et l’organisation internationale Human Rights Watch ont publié des rapports qualifiant le régime israélien de régime d’APARTHEID comme l’avait fait il y a plusieurs années l’archevêque sud-africain Desmond Tutu !

Syrie : arrêtons d’urgence l’engrenage. Solidarité avec le peuple Kurde

Communiqué LDH

Les livres d’histoire retracent le cynisme sans limites de responsables politiques maniant la ruse, la déloyauté, la cruauté…

L’actualité de ces derniers jours nous fait vivre cela.

Trump, le Président américain, s’est entendu avec Erdogan, le Président turc, pour que le second puisse s’attaquer aux Kurdes. Ceux-là mêmes qui ont joué le rôle décisif pour détruire les troupes de Daech en Syrie, permettant aux soldats américains de n’être engagés qu’en soutien.

Trump explique son lâchage par le fait que « les Kurdes n’ont pas participé au débarquement de 1944 en Normandie ». S’adressant aux critiques venant d’Europe, Erdogan affirme dans un meeting va-t-en-guerre à Ankara,

« Reprenez-vous, Union européenne. Je le dis encore une fois, si vous essayez de présenter notre opération comme une invasion, nous ouvrirons les portes et vous enverrons 3,6 millions de migrants ».

Les temps semblent révolus où la parole donnée, l’accord conclu, le compromis établi étaient respectés. Un monde sans foi ni loi est un monde où le plus fort dicte sa loi, où le plus faible n’a rien d’autre à faire que des actions de vengeance désespérées.

Ce monde n’est pas un monde de tous les droits de l’Homme. Ce monde est un monde qui court à sa perte.

L’espoir ne reviendra que si ceux qui ne veulent pas un monde dirigé par la barbarie sauvent le peuple kurde du sort que Trump et Erdogan veulent sceller.

Il faut arrêter l’engrenage. La LDH demande aux autorités françaises d’agir pour arrêter cela. Maintenant !

Paris, le 10 octobre 2019

12 ans après, nous n’oublierons pas Hrant Dink, journaliste turc, d’origine arménienne, assassiné le 19 janvier 2007 !

Il y a 12 ans était assassiné Hrant Dink, journaliste Turc d’origine arménienne

Nous commémorons le 19 janvier un triste anniversaire, celui de l’assassinat de Hrant Dink, journaliste turc d’origine arménienne, lâchement assassiné en 2007 devant les locaux de son journal, Agos. Des centaines de milliers de personnes avaient suivi le cortège de son enterrement, brandissant des pancartes, en turc et en arménien, « Nous sommes tous Hrant, Nous sommes tous arméniens ».

Hrant Dink a été le fondateur, en 1996, le directeur de publication et le chroniqueur en chef de l’hebdomadaire Agos, un journal édité à  Istanbul en arménien et en turc.

Hrant Dink a toujours souligné sa « chance » de vivre en Turquie qui lui donnait la possibilité de comprendre à la fois les sensibilités des Turcs et des Arméniens, une compréhension nécessaire pour la réconciliation de ces deux peuples qui ont partagé mille ans d’histoire commune. Il a affirmé le besoin de démocratisation de la Turquie, soulignant que le règlement du problème arménien n’est qu’un volet de la démocratisation générale du pays. Dans la même perspective, il défendait fermement l’adhésion de la Turquie au sein de l’Union européenne, pour mieux barrer la route au fascisme, gage de la pérennité de la démocratie. Tout au long de sa vie, ils’est focalisé sur les questions des droits des minorités, des droits civiques et des problèmes concernant la communauté arménienne de Turquie. Il militait au sein de mouvements de gauche et pacifistes.

 

Le comité Pinar Selek de Marseille, militante turque des droits des minorités, toujours poursuivie par le gouvernement turc, après quatre acquittements, pour un attentat qui s’est révélé être une explosion accidentelle d’une bouteille de gaz sur un marché d’Istanbul, tient à rappeler douze ans après l’assassinat de Hrant Dink que la liberté d’expression et celle des droits de l’homme sont toujours plus menacés dans ce pays. Aujourd’hui, pour mémoire, sans parler des toutes les autres femmes et hommes emprisonnés arbitrairement dans ce pays, un tiers des journalistes et professionnels des médias emprisonnés dans le monde le sont dans des prisons turques.

Le comité Pinar SELEK, se souvient et, au-delà de ce devoir de mémoire, salut le combat de Hrant Dink pour la construction d’une Turquie respectueuse des droits, pacifiste et ouverte à la modernité.

Marseille le 18 janvier 2019

Pressions financières sur Pinar SELEK et sa famille

Communiqué de la coordination des collectifs de solidarité avec Pınar Selek 

Pınar Selek continue à créer et à lutter : son nouveau roman vient de paraître en Turquie, elle a préfacé la traduction française de la biographie de Murray Bookchin, ouvert le Congrès des Recherches Féministes dans la Francophonie 2018, elle enseigne, elle agit quotidiennement au sein de nombreux collectifs comme la LDH ou le GRAF, qu’elle a co-fondé…
Elle continue. On pourrait croire sa situation stabilisée, surtout depuis sa naturalisation obtenue en septembre dernier. Il n’en est rien.
Depuis plusieurs semaines, ses proches en Turquie reçoivent régulièrement des avis émanant d’un équivalent de Tribunal des Affaires Sociales, leur signifiant que Pınar pourrait être condamnée à payer de lourds dommages et intérêts aux victimes de l’explosion du Marché aux Épices dans le cas où son cinquième procès se conclurait par une condamnation. Les sommes mentionnées peuvent aller jusqu’à près d’1 million de livres (environ 130 000 EUR) et s’additionneraient en cas de condamnation.
Innocentée et acquittée quatre fois, Pınar est pourtant mise sous pression sur le plan financier alors même qu’elle est toujours en attente du verdict final. Nous craignons en outre de possibles pressions ou représailles envers sa famille restée en Turquie. Ses avocats feront appel de ces condamnations si elles surviennent, mais dès à présent nous pouvons contribuer à soutenir Pınar de nombreuses manières :
  • en faisant connaître largement Pınar, son histoire, ses écrits, ses engagements ;
  • en soutenant la création de collectifs de solidarité avec cette militante et écrivaine dont la persécution a commencé il y a 20 ans, soit bien avant l’arrivée au pouvoir d’Erdogan ;
  • en interrogeant le positionnement de la France et plus largement de l’Union européenne vis-à-vis de l’État Turc durant toutes ces années et jusqu’à aujourd’hui;
  • en continuant d’affirmer que les combats de Pınar sont les nôtres, et qu’à travers notre soutien à Pınar nous nous engageons contre les dérives autoritaires partout dans le monde.
Pınar Selek n’est pas seule ! pinarselek.fr/agir

 

MARSEILLE ACCUEILLE LA FLOTTILLE DE LA LIBERTE POUR GAZA

VENEZ NOMBREUX LE 6 JUILLET À 18h -ESPLANADE DU MUCEM

Depuis plus de 10 ans, le territoire de Gaza est une prison à ciel ouvert. Le blocus mis en place par Israël et appuyé par l’Egypte depuis 2013 coupe les voies maritimes, aériennes et terrestres de ce territoire. Les 2 millions de Palestiniens qui vivent à Gaza sont enfermés dans des conditions de vie extrêmement difficiles. Presque la moitié des Gazaouis est en insécurité alimentaire et 80% sont dépendants de l’aide humanitaire. 70 % au moins d’entre eux sont des réfugiés.

Dans le but de briser ce blocus illégal et de rendre visibles l’injustice et la violence coloniales que subissent les Gazaouis, plusieurs Flottilles de la Liberté ont initié depuis 2008 des actions de solidarité à destination de Gaza.

Dossier de Presse Flotille-1

 

En Egypte, exportons nos valeurs, pas nos armes !

La France ferme les yeux sur la répression sanglante et les violations constantes des droits humains menées par les autorités égyptiennes depuis 2013. En autorisant plusieurs entreprises françaises à livrer massivement des armes et du matériel de surveillance, la France donne à l’Égypte les moyens de mettre en œuvre une véritable architecture de surveillance et de contrôle au service d’une répression sans précédent.

Lire le rapport: rapport Egypte

 

Signez la pétition pour demander une commission d’enquête parlementaire sur les ventes d’armes françaises : https://madeinfrance.fidh.org