LE « PARCOURS HOMOSEXUALITE » DE PARAY-LE-MONIAL, C’EST DE L’HOMOPHOBIE (Communiqué de la LDH Paray et de Solidarité Laïque 71, 3/8/2017).

 

Cette année encore, la communauté de l’Emmanuel organise un « Parcours Homosexualité » à Paray-le-Monial entre le 1er et le 6 août sur le parc municipal du Moulin Liron. Il s’agit de convaincre des personnes rassemblées en l’occurrence de s’engager sur la voie de la chasteté considérée comme seule voie de salut selon les principes du Catéchisme de l’Eglise catholique (2357-2359) et de l’Eglise de France qui considèrent l’homosexualité comme une « dépravation » ou une « déviation grave », le Vatican s’opposant à sa dépénalisation aux Nations Unies. Pour citer Elizabeth Montfort, référente de la communauté de l’Emmanuel sur le sujet, n’affirme-t-elle pas dans une conférence intitulée « L’homoparentalité, la théorie du genre » diffusée le 3 juillet sur « Radio-Espérance », que le genre est une « théorie de déconstruction de la féminité et de la masculinité », niant toute faculté, pour l’individu, de « s’autodéterminer pour définir son identité », de choisir sa famille et son mode de reproduction, de bénéficier de nouveaux droits en référence au principe d’égalité ? Depuis un an, plusieurs articles et plus particulièrement le « Dossier D§J n°6 (association LGBT chrétienne) intitulé « Homosexualités et spiritualités » (avril 2017) témoignent de l’accroissement des écarts et des tensions entre certains courants religieux de plus en plus conservateurs, des chercheurs en sciences sociales faisant progresser la question du genre et des personnes LGBT en demande d’inclusivité, c’est-à-dire d’une intégration sociale sans conditions. S’appuyant sur une doctrine intangible, les catholiques d’identité multiplient les thérapies de conversion, renforcent leur influence à travers un clergé formé par des séminaires conservateurs et s’impliquent dans des courants identitaires d’extrême-droite (Sens Commun, Manif Pour Tous). En ce qui concerne les « thérapies de conversion », Anthony Favier, vice-président de « David et Jonathan », met en cause l’association Courage, la Communauté de l’Emmanuel et la bienveillance de la hiérarchie catholique à l’égard la promotion de la chasteté comme substitut à l’homosexualité. (Libération, 21/1/2017).

En 2014, la Ligue des Droits de l’Homme déclarait : « A l’heure où l’ordre moral et patriarcal relève la tête, elle invite chacune et chacun à […] affirmer, ensemble, le refus de l’homophobie, de la haine, de la violence, des discriminations dont sont victimes les femmes et les hommes en raison de leur orientation sexuelle». La section de Paray-le-Monial considère comme porteur de discriminations -selon la loi du 27 mai 2008- «le traitement « moins favorable …dans une situation comparable », de regroupements de personnes homosexuelles visant à promouvoir pour eux seuls une abstinence qui constitue une atteinte à leur intégrité identitaire, à leur dignité et au principe d’égalité tel qu’il qui prévaut dans les lois sur le PACS et le Mariage pour Tous. En référence à l’article 5 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen « Nul ne sera soumis […] à des peines ou traitements […] dégradants », elle appelle les Parodiens à prendre conscience des effets dévastateurs et dégradants de telles idéologies, et de l’image « moyenâgeuse » qui est donnée de notre ville dans la presse nationale. Elle renouvelle donc l’appel lancé au Maire de Paray-le-Monial l’an dernier pour exiger de la Communauté de l’Emmanuel, qu’elle cesse ce genre d’activités sur le terrain municipal du Moulin Liron.

Paray-le-Monial, le 2 août 2017.