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HALTE A LA GRANDE BRADERIE DES BIENS MUNICIPAUX DE PARAY-LE-MONIAL!

Le 25 février 2019, le maire de Paray le Monial a signé l’ouverture de deux enquêtes d’utilité publique en vue de l’aliénation du jardin public de la Poste situé le long de la berge de la Bourbince d’une part, du cours Jean Jaurès, lieu de passage piéton et de promenade d’autre part. Il s’agit dans les deux cas de répondre à la demande de commerçants (pharmacien, restaurateurs et autres) qui trouvent plus appropriés (et moins chers ?) des emplacements situés en zone publique au centre ville, alors qu’à Paray-le-Monial comme dans toutes les petites villes, des commerces sont régulièrement vacants et à louer.

L’aliénation du domaine public pose la question de la défense de la démocratie. En effet, depuis 1789, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme défend l’idée de « l’utilité publique » prioritaire sur les intérêts particuliers. De nos jours, c’est le Conseil Constitutionnel qui se porte garant de l’intérêt public face aux atteintes aux droits et libertés. (Cahiers du CC n°16, juin 2004) : « Il (l’intérêt public) est à la fois une cause d’illégalité de l’action administrative – l’acte administratif qui poursuit un but étranger à l’intérêt général ou qui poursuit un but d’intérêt général autre que celui exigé par la loi est annulé »

A Paray-le-Monial, l’aliénation d’un jardin public et d’une partie de zone piétonne s’inscrit dans la priorité donnée aux intérêts d’un pharmacien, d’un restaurateur gastronomique et autres commerçants. Cette pratique n’est pas nouvelle. Les Parodiens n’ont pas oublié entre autres, l’aliénation de l’hôpital public pour le remplacer par une « maison de retraite catholique ». On peut citer aussi l’occupation gratuite pendant trente ans du parc du Moulin Liron, parc municipal de 15 hectares, à une communauté religieuse aux frais des Parodiens qui ont payé l’eau, l’électricité et l’enlèvement d’ordures tandis que dans le même temps, la même communauté encaissait des forfaits de séjour, privait les Parodiens d’un lieu de promenade, de jeux et d’échanges, créait des nuisances sonores pendant deux mois et donnait de la ville une image calamiteuse sur fond d’homophobie, d’antiféminisme et de xénophobie. On peut alléguer enfin la construction actuelle d’un complexe de trois cinémas dans la zone commerciale du Champ Bossu et le délaissement en centre-ville d’un cinéma appartenant à la ville et entièrement rénové. Plus d’un million d’euros seront déboursés tandis que les personnes âgées très nombreuses à Paray seront privées de leur cinéma accessible à pied en centre-ville.

Priver les Parodiens de leurs droits et libertés tout en engraissant une communauté charismatique et des particuliers sans aucun intérêt pour eux, mais des impôts supplémentaires, le gâchis financier, l’absence de cohésion, de nouvelles contraintes et une privation de liberté témoigne du déni de l’éthique républicaine et du mépris de la fonction de maire, à la fois représentant des intérêts de l’Etat et des citoyens, et non pas d’intérêts particuliers, confessionnels et financiers.

Mais le projet de remplacement du jardin public de la Poste par un bâtiment est d’un autre ordre. Selon la Ligue des Droits de l’Homme « les droits de la terre sont maintenant au cœur des droits de l’homme » (Communiqué, 2/8/2017). Alors que nous vivons à crédit écologique depuis plus de trente ans, il est vital d’acquérir le réflexe de conserver les espaces naturels. Défendre un jardin public, c’est s’associer à une nouvelle culture qui considère que l’environnement fait partie du patrimoine commun de l’humanité. Enfin, le jardin public, le cinéma et le cours Jean Jaurès sont à Paray des lieux de rencontre, d’échanges, de repos intergénérationnels dont nous avons besoin en un temps où l’isolement et la solitude sévissent. Dans le paysage urbain, ils constituent, en qualité de biens communs, des repères culturels et de convivialité fondamentaux, inscrits au plus profond de notre représentation de la ville, comme le sont, autour des places de village, la mairie, l’église et l’école. On ne dégrade pas, on ne défigure pas un centre-ville pour faire plaisir à quelques personnes. Il y va du respect des Parodiens, de leur histoire, de leur qualité de vie et de l’identité de leur ville. La section de Paray de la Ligue des Droits de l’Homme appelle à se mobiliser massivement pour les deux enquêtes d’utilité publique le jeudi 11 avril entre 9 h et 12 heures et dire haut et fort : HALTE A LA GRANDE BRADERIE DES BIENS MUNICIPAUX, HALTE AU CENTRE-VILLE DEFIGURE, HALTE A LA PRIVATION DE LIBERTE ET DE CONVIVIALITE.