FIASCO DES OFFENSIVES JUDICIAIRES CONTRE LES MINEURS AFRICAINS. LA LDH PARAY PROTESTE CONTRE L’INSTRUMENTALISATION POLITIQUE DE LA JUSTICE. (2 février 2019)

 

1-Le 30 janvier 2019, le Tribunal de Grande Instance de Mâcon s’est dessaisi du cas de deux mineurs maliens au profit du Tribunal des Enfants. A l’origine, la contestation de leur carte d’identité malienne tandis que d’autres documents d’identité procurés par leur consulat et donnant les mêmes informations…n’étaient, eux, pas contestés.

2-Le 1er février, la Cour d’Appel de Dijon s’est trouvée dessaisie, une demi-heure avant l’audience, de l’appel interjeté par le Président du Conseil Départemental contre un jugement de la juge des enfants au sujet de la reconnaissance de minorité d’un ivoirien. Début janvier, A Accary avait procédé de même dans le cas similaire d’un autre ivoirien. Notons que ces contestations concernaient deux jeunes …qui avaient été reconnus mineurs par le département en 2017…puis majeurs dans un autre département où on les avait envoyés et enfin mineurs par la juge des enfants de Mâcon dans le cadre d’un recours. Comprenne qui peut la logique du département…qui conteste la juge…sur son propre jugement alors qu’entre temps, les jeunes avaient présenté à la juge des papiers qui confirmaient leur minorité.

Que retenir de ces lamentables péripéties judiciaires?

Leur coût? Six mois de stress pour ces jeunes souvent très effrayés par la police et la justice; d’importants frais afférents à la constitution des dossiers par les juges et les avocats et l’organisation d’une audience…

Quel bénéfice pour le Conseil Départemental? L’envoi aux mineurs d’un message d’exclusion. Une posture anti-migrante renforcée face à son électorat d’extrême-droite.

La section de la Ligue des droits de l’Homme de Paray-le-Monial se réjouit évidemment du fiasco de cette instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Elle proteste fermement contre la xénophobie manifestée en l’occurrence et contre le gâchis de l’argent public occasionné par des retraits de dernière minute. Ces faits pourraient évidemment alimenter la réflexion dans le débat public actuel sur le problème posé par des élus déconnectés de nos valeurs républicaines et de l’intérêt général ainsi que sur la question du gaspillage des fonds publics.

Concluons en souhaitant bon vent à ces jeunes appréciés de leurs maîtres d’apprentissage…Se formant dans des métiers en tension…ils n’ont pas coûté un centime à la France jusqu’à leur arrivée et paieront bientôt des impôts. Ils constituent, pour notre pays, une chance et non pas une charge.

Aucune description de photo disponible.