Hommage à Joseph Fimbel (6 juin 2014)
Hommage à Poisson
HOMMAGE A JOSEPH FIMBEL (6 juin 2014)
6 juin 2014 : COMMEMORATION DE L’EXECUTION DU RESISTANT JOSEPH FIMBEL. A Paray-le-Monial, Poisson et Anzy-le-Duc, de nombreux hommages (discours, levers de drapeaux, sonneries de clairon, chants, poèmes, exposition de photographies et de documents, apposition d’une plaque) lui ont été rendus en présence de Madame Jacqueline Miniau (fille d’Angèle Cognard-Lamanthe), de Madame Liliane Fimbel (fille de Joseph Fimbel), du Comité de liaison des Anciens Combattants, de la Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes, de représentants du Parti Communiste de Paray-le-Monial et de nombreux habitants.
Présente à ces cérémonies, la section de la Ligue des Droits de l’Homme de Paray-le-Monial s’y est associée par la diffusion d’un texte d’hommage et par une biographie qu’elle publie ci-dessous grâce aux documents transmis par Madame Miniau et par Monsieur Vinauger qu’elle remercie.
Biographie : JOSEPH-FRANCOIS FIMBEL est né à Thann, en Alsace, dans le Haut-Rhin, le 9 Mars 1909. Il est le fils d’Emile, maître-ferblantier plombier et d’Emilie Mura décédée en 1928, peu avant l’incorporation de Joseph au service militaire en avril 1930. En octobre 1932, Joseph épouse Lina Walter, native aussi de la vallée de Thann.
Pendant son service militaire, Joseph s’est lié d’amitié avec Joseph Péguin, garagiste et entrepreneur de battages au Bourg d’Anzy-le-Duc ; tous deux sont mécaniciens.
Joseph et son épouse anticipent un plan d’évacuation de la population d’Alsace-Moselle et rejoignent Joseph Péguin à Anzy-le-Duc où celui-ci lui offre un emploi. Joseph Fimbel travaillera chez d’autres personnes du Charolais-Brionnais où il acquiert une connaissance parfaite de la région.
-22 janvier 1936 : naissance de Daniel Fimbel à la maternité de Charlieu (42)
-2 septembre 1939 : Joseph est mobilisé
– octobre 1939 : Naissance de Liliane Fimbel à Charlieu (42)
-1940 : Refusant la captivité suite à l’armistice du 22 juin, Joseph s’échappe. De retour à Sainte Foy, il s’engage dans la résistance qu’il organise dans la région.
Se sachant traqué par les Allemands, il change constamment de lieu de vie. Depuis 1941, la famille Fimbel est en contact avec Mme Angèle Lamanthe qui habite Poisson et accepte de se charger du passage de la ligne de démarcation et devient agent de liaison de Joseph Fimbel.
-Dans la nuit du 5 au 6 Juin 1944, un détachement allemand vient arrêter Joseph sur dénonciation. Deux thèses sur sa mort :
-Il aurait été fusillé par les allemands après qu’il ait tiré sur le lieutenant Otto et deux de ses hommes
-Il se serait suicidé après avoir tiré sur les trois hommes
Angèle Lamanthe et Lina Fimbel sont arrêtées et déportées au fort de Romanville (près de Paris) puis à Ravensbruck-Mecklembourg
Résistant communiste, Joseph Fimbel a été membre de l’armée Secrète (AS), membre du groupe Robin au maquis de Beaubery, agent du FFI (Forces Françaises de l’Intérieur), responsable du réseau « Birr » de la France Libre, membre actif du 2ème Bureau de Vichy.
Joseph Fimbel reste donc dans nos mémoires un résistant qui a œuvré contre l’occupation allemande et le fascisme. Ses nombreuses actions (passages de documents entre les différents maquis régionaux et lyonnais ainsi qu’en Angleterre), ses appartenances aux groupes résistants du Charolais-Brionnais ont contribué, aux côtés de ses camarades acquis à la cause de la Liberté, à la libération de la France.
Texte d’hommage : Nous, section de la ligue des droits de l’homme de Paray- le-Monial, tenons à nous associer à l’hommage rendu à Joseph Fimbel aujourd’hui. A notre présence auprès de vous, Comité de liaison des Anciens combattants et Fédération Nationale des Déportés et Internés Résistants et Patriotes, nous voulons donner deux raisons : la première, c’est que nous faisons partie de la même famille mémorielle. De nombreux cadres de la Ligue des droits de l’homme ayant participé à la résistance ont payé un très lourd tribut à la guerre puisque le tiers de son comité central a été porté disparu en 1945, victime des camps ou d’exécutions, tel son président, Victor Basch, assassiné avec sa femme, en 1644. La seconde raison, c’est le symbole que représentent à nos yeux, Joseph Fimbel lui-même, militant communiste et proche de lui, Françoise-Angèle Cognard, qui ne l’était pas : la résistance à rassemblé, par delà leurs différences, contre l’occupant allemand et contre l’Etat français collaborateur, les patriotes et les républicains. Or la devise républicaine « liberté, égalité, fraternité » qui a uni, dans son universalité, les résistants dans un même combat et sur laquelle s’est fondé le Conseil National de la Résistance, est menacée aujourd’hui, nous le savons bien, par des mouvements politiques qui cultivent et accentuent les différences et les inégalités à travers leur obsession identitaire. Le combat de Joseph Fimbel et de Françoise-Angèle Cognard reste donc, hélas, plus que jamais d’actualité. A cet égard, nous voulons terminer cet hommage en rappelant l’appel lancé par Stephen Hessel : « Il nous appartient de veiller tous ensemble à ce que notre société reste une société dont nous soyons fiers: pas cette société des sans-papiers, des expulsions, des soupçons à l’égard des immigrés […] Nous, vétérans des mouvements de résistance et des forces combattantes de la France libre, nous appelons les jeunes générations à faire vivre, transmettre, l’héritage de la Résistance et ses idéaux. Nous leur disons: prenez le relais, indignez-vous!».
Germaine Lemétayer, présidente,